Déclaration du secrétariat politique du P.R.C.F. – 24 juin 2015
On savait qu’ils espionnaient Angela Merkel jusque sur son portable personnel : on apprend par les révélations de Wikileaks relayées par Mediapart et Libération, que leur agence de guerre froide, la N.S.A. (le supplément informatique de la C.I.A…), a copieusement espionné Chirac, Sarkozy et Hollande, sans compter les firmes françaises, les ministres, les hommes politiques, etc.
Le scandale est tel que l’ultra-atlantique François Hollande feint l’indignation et que, sans même renvoyer l’ambassadeur U.S. comme l’eût sans doute fait De Gaulle, il convoque une sorte de conseil de guerre qui n’a d’autre but que d’amuser la galerie. Car il y a encore plus scandaleux que les faits révélés : si en effet de simples enquêteurs privés ont pu révéler l’ampleur de l’espionnage politique, militaire et commercial pratiqué par l’Oncle Sam sur notre sol, le gouvernement français était forcément au courant de l’AGRESSION PERMANENTE dont il était la victime consentante, et à travers lui la nation française ; la question est donc de savoir pourquoi Sarko et Hollande n’ont rien dit, pourquoi ils laissaient faire en multipliant les courbettes devant Washington ! Mais le degré de servitude volontaire des gouvernements maastrichtiens en place, qui sont de moins en moins des gouvernements et de plus en plus des proconsulats euro-atlantiques, est tel qu’il ne faut plus s’étonner de rien. Du reste, comment pourrions-nous compter, pour défendre la dignité nationale du peuple français, sur un gouvernement « français » qui a laissé le fleuron industriel Alstom tomber aux mains du capital américain pour une croûte de pain, qui permet que 40% du CAC-40 soit détenu par des actionnaires U.S., qui autorise l’oligarque Mittal à fermer toute la sidérurgie française, qui institue l’anglais comme langue ordinaire de l’université (loi Fioraso) et qui fait de l’anglo-américain la « langue de service » de l’armée « française » intégrée à l’O.T.A.N. ; un gouvernement « français » qui compte dans ses rangs des « Young Leaders » comme Mmes Pèlerin ou Vallaud-Belkacem, et qui négocie dans notre dos un Traité transatlantique (dit TAFTA) de libre échange qui achèvera de ravager ce qui reste du produire en France, sans parler de notre culture et de notre langue française déjà largement écrasées par le parasitage anglo-saxon ?
En réalité, les méthodes grossièrement illégales et proprement guerrières de la N.S.A., couvertes par Obama et par tous ses prédécesseurs, montrent crûment ce qu’est la relation d’ « alliance » et d’ « amitié » entre les Etats capitalistes. D’ailleurs la BND, les services secrets allemands, a participé à l’espionnage de l’ État français pour le compte des États-Unis!… Unis derrière l’impérialisme américain quand il s’agit, par intérêt de classe, d’écraser les peuples du Proche-Orient et d’Afrique, de stigmatiser les pays de l’AL.B.A. ou de provoquer la Russie aux confins de l’Ukraine ou en Asie, les Etats capitalistes restent profondément des prédateurs en guerre larvée les uns contre les autres. Les ententes et cartels qu’ils mettent transitoirement en place ne les empêchent nullement de se tendre des embuscades. Le traité transatlantique secrètement débattu entre l’U.E. et les U.S.A., avec l’aval de Hollande (qui n’a aucun mandat populaire ou parlementaire pour cela !), ne sera même pas régi par la « concurrence libre et non faussée » stipulée par Maastricht : quelle concurrence non-faussée quand les U.S.A. connaissent les cartes et la stratégie des partenaires commerciaux avant même que ne débute la pseudo- « négociation » ? ce qui n’empêche pas le sinistre ministre Le Foll d’être parti aujourd’hui même aux U.S.A. pour feindre de « négocier » ce traité…
Décidément, il est joli le respect de la vie privée, des droits de l’homme, du secret de la correspondance, de la « concurrence libre et non faussée », voire de la sacro-sainte propriété privée dans les démocraties capitalistes modernes ! Le « cabinet noir » de la monarchie absolue fait figure de bluette artisanale quand on le compare à l’espionnage industriel que pratiquent les Big Brothers américains qui ont bonne mine, après cela, et alors qu’ils continuent de torturer à Guantanamo, de fustiger le « totalitarisme » des « régimes » qui leur déplaisent…
Dans ces conditions, le P.R.C.F. appelle les communistes et les vrais républicains à exiger
- que l’ambassadricedes U.S.A. soit renvoyée à Washington par le premier avion ;
- que la collaboration éhontée entre les services français et la N.S.A., la C.I.A., etc. soit dénoncée car elle ne sert nila paix ni la lutte antiterroriste, elle sert des intérêts étrangers, clairement antifrançais et belliqueux ;
- que nos services de renseignements soient soumis à une commission d’enquête parlementaire car soit ils savaient et ils n’ont rien dit, soit ils ignoraient et leur incompétence est proprement dramatique
- que la France claque aussitôt la porte des négociations faussées sur le Grand Marché Transatlantique
- que la France sorte de l’O.T.A.N. dont il apparaît désormais aux plus naïfs qu’elle n’a pas pour but de nous « protéger », mais de nous dominer tout en nous entraînant dans les aventures guerrières continuellement provoquées par l’Oncle Sam aux quatre coins de la planète, notamment en Ukraine, dans les Pays baltes, en Asie centrale et au Proche-Orient
- que soit retiré sur le champ l’indécent projet de Valls d’instituer un « Patriot Act » hexagonal dont le but est de dynamiter la protection des libertés publiques et de la vie privée en généralisant l’espionnage d’Etat sur l’internet. Le principal levier pour combattre le terrorisme chez nous, c’est de mener une politique d’égalité sociale et civique en France et de porter une politique étrangère de paix et de respect des peuples souverains dans les pays du sud.
Cependant le problème de fond est bien plus grave qu’on ne croit : les révélations de Wikileaks prouvent s’il en était besoin que décidément, La FRANCE N’A PLUS RIEN d’UN PAYS INDEPENDANT. POUR RECONSTRUIRE et RECONSTITUER NOTRE PAYS, son emploi industriel, sa langue, sa culture, ses services publics, la défense de son territoire sacrifiée aux interventions impérialistes et au flicage de la population française, sa protection sociale, il faut SORTIR DE L’EURO, de l’U.E. ATLANTIQUE, ces dispositifs antinationaux pilotés par l’Axe Wahington-Berlin ; il faut aussi sortir de l’O.T.A.N. et, in fine, du capitalisme qui s’avère de plus en plus incompatible avec le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Sortir de ces broyeurs de peuple par la voie progressiste et révolutionnaire, c’est aussi la condition pour vivre en paix avec tous les peuples, y compris avec celui des Etats-Unis d’Amérique, que nous ne confondons pas avec les super-prédateurs criminels qui les dirigent.