En Nouvelle-Calédonie aussi. Et la population néo-calédonienne se prononcera par référendum.
C’est Napoléon III qui colonisa la Nouvelle-Calédonie. Depuis, le combat anti-colonialiste n’a pas cessé. Le chemin a été sinueux et parfois violent, comme en 1878 lors d’une insurrection kanak contre la colonisation qui s’est soldée par au moins 1 200 morts dans le camp de l’insurrection.
Ce n’est qu’en 1946 que la Nouvelle-Calédonie cesse d’être nommée colonie. Les rapports restent coloniaux dans la réalité sociale du pays. Les Kanaks obtiennent alors, grâce à leur lutte, la liberté de circulation, de propriété et leurs droits civils. Le droit de vote, également accordé en 1946, ne devient vraiment effectif qu’en 1957 !
En 1983 un « droit à l’indépendance » est reconnu aux Kanaks et une négociation débute pour l’autodétermination. En 1984, le Front de libération national kanak socialiste (FLNKS), met en place un « Gouvernement provisoire de Kanaky ». C’est le début de quatre ans d’un conflit politique qui a fait des dizaines de morts et qui ne prend fin qu’avec la prise d’otage sanglante de la grotte de l’île d’Ouvéa.
Le matin du 5 mai 1988, des forces spéciales françaises et le GIGN prennent d’assaut une grotte, sur l’île d’Ouvéa, où des indépendantistes kanak du FLNKS détiennent une vingtaine de gendarmes. Au terme de combats, dix-neuf ravisseurs patriotes kanak sont tués, certains froidement abattus. Sur les dix-neuf combattants indépendantistes, douze avaient une balle dans la tête. En 2008, Michel ROCARD déclarera avoir été au courant qu’« il y a eu des blessés kanaks et deux de ces blessés ont été achevés à coups de bottes par des militaires français, dont un officier ».
Ce dénouement sanglant, provoqué par le gouvernement de droite et le président socialiste en cohabitation, entraîne une prise de conscience de la gravité de la situation et déclenche des négociations qui aboutissent aux accord de Matignon dont le référendum de 2018 est une application. Il aura lieu le 4 novembre.
Parmi les composantes du mouvement indépendantiste soulignons la présence du Palika (Parti de la Libération Kanak) fondé par des militants marxistes des Foulards rouges, en hommage au foulard rouge offert par Louise Michel alors déportée en Nouvelle-Calédonie aux insurgés Kanak, et ceux du Groupe 1878, date de l’insurrection. Le Palika reste la composante la plus à gauche du front indépendantiste, proche des idées marxistes et se revendiquant du socialisme scientifique.