Alors que la tension reste élevée en raison des provocations américaines, les deux Corée, – Corée du nord et Corée du sud – sont toujours impliquées dans un processus de paix, lancé notamment avec la déclaration commune du 15 juin 2000. On ne le sait pas suffisament en France, mais le gouvernement français est l’un des seuls en Europe a n’avoir pas établi de relations diplomatiques avec la Corée du Nord. Comment notre pays, membre du Conseil de Sécurité de l’ONU, peut-il agir pour la paix comme lui en fait obligation la Charte des Nations Unies, en ne restant en la matière que le parfait exécutant des ordres de son parrain états-unien ? Un parrain qui, au demeurant, est bien obligé de discuter directement avec la Corée du Nord, depuis qu’elle a fait la preuve de sa capacité à se défendre avec l’arme nucléaire.
Retour sur la situation avec l’analyse de l’association d’amitié franco- coréenne – AAFC – association française qui noue des relations avec les deux Corée, agissant pour la paix.
Déclaration de l’Assemblée générale de l’Association d’amitié franco-coréenne à l’occasion du 19ème anniversaire de la Déclaration du 15 juin 2000 commune au Nord et au Sud de la Corée
Réunie à l’occasion de son assemblée générale annuelle, l’Association d’amitié franco-coréenne tient à s’associer à la célébration du dix-neuvième anniversaire de l’historique Déclaration commune signée par la Corée du Nord et la Corée du Sud le 15 juin 2000.
La Déclaration du 15-Juin a été une contribution essentielle à la cause de la réunification indépendante et pacifique de la Corée – divisée contre son gré en 1945 -, aspiration légitime du peuple coréen et enjeu vital pour la paix du monde, car la Corée reste un foyer de tensions où peut toujours éclater un conflit d’ampleur planétaire.
La première rencontre des dirigeants suprêmes des deux États coréens en juin 2000, laquelle a abouti à la signature de la Déclaration du 15-juin, a été suivie d’autres rencontres au sommet, en 2007 et 2018, qui ont encore renforcé le dialogue inter-coréen et porté plus haut l’espoir d’une réunification de la Corée dans l’indépendance et dans la paix.
Il est du devoir de la France d’appuyer, par tous les moyens dont elle dispose, ce processus qui pose des bases solides pour établir une paix durable, promouvoir les échanges et favoriser la réunification entre les deux parties de la péninsule coréenne divisée. Tel est l’intérêt de la France, laquelle doit suivre, en Corée comme ailleurs, une politique indépendante.
La France reste le seul pays de l’Union européenne – avec l’Estonie – qui n’a pas de relations diplomatiques avec la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord). L’établissement de relations diplomatiques normales et équilibrées entre la France et les deux États coréens apparaît pourtant comme une mesure qui, en plus d’être conforme à la tradition diplomatique française, serait de nature à faire jouer à la France un rôle positif en Corée, dans l’intérêt des populations coréennes mais aussi de tous les peuples du monde.
L’Association d’amitié franco-coréenne n’aura de cesse de rappeler aux autorités françaises leur responsabilité en la matière. Pour cela, l’Association d’amitié franco-coréenne peut s’appuyer sur son expérience de cinquante ans au service de la paix et d’une meilleure compréhension entre les peuples, ainsi que sur le dévouement de ses adhérents et dirigeants, malgré les obstacles et difficultés.
Paris, le 15 juin 2019