Dès l’époque de son kidnapping à l’ambassade (11 avril 2019), le silence autour de Julian Assange se faisait assourdissant. Silence des Etats, de la presse et même de l’équipe juridique.
L’été 2019, sans nouvelles, nous a paru interminable. Il aura fallu par exemple que l’association des Droits de l’homme Wikijustice, que je rejoignais alors, révélât au grand jour son numéro d’écrou[1], pour que des lettres lui parviennent enfin. Nous avons reçu entre-temps un SOS en morse au dos d’une lettre[2], qui non seulement nous incite mais aussi nous impose légalement de continuer pour prêter assistance à une personne en danger.
Puis, l’incurie de la Défense a fini par éclater.
En septembre, à la stupeur générale, la juge Baraitser se moquait même du fait que l’avocate n’avait pas déposé de demande de libération :
« J’ai donc donné à votre avocate l’occasion de présenter une demande de libération sous caution en votre nom et elle a refusé de le faire. Peut-être que cela n’est pas surprenant étant donné votre habitude à vous soustraire à la justice dans cette procédure[3]. »
Juge Baraitser
De son côté, dès octobre 2019, le syndicat suisse Adetra (Association de Défense des Travailleuses et Travailleurs), très impliqué lui aussi dans la défense d’Assange, émettait de forts doutes sur Mme Jennifer Robinson, l’avocate la plus médiatisée du prisonnier australien. Celle-ci n’hésitait pas, alors, à faire dans la presse l’éloge de l’avocate Amal Clooney[4], qui a déjà représenté Assange dans le passé mais est depuis intégrée à l’establishment pro-démocrate, et surtout n’avait pas hésité à se plier, quelques mois plus tôt, à la mascarade suivante : l’organisation, en juillet 2019, d’une « Conférence mondiale sur la liberté des médias » organisée par les gouvernements britannique et canadien à quelques kilomètres de la prison de Belmarsh[5] ! N’oublions pas que le Parti démocrate, dont Mme Clooney et son mari figurent parmi les généreux donateurs, s’est avéré le principal accusateur, au sein de l’appareil d’État, contre Assange depuis plus d’une décennie[6] !
Décennie au cours de laquelle l’enquête préliminaire suédoise aura été utilisée sans relâche pour calomnier Julian Assange, afin de le discréditer auprès du public et lui ôter tout soutien. Alors que ce dernier n’a jamais été accusé de viol, ni inculpé d’aucun crime, l’enquête aura fourni le prétexte pseudo-judiciaire pour lui ôter toute chance de réhabilitation.
Ensuite vint le scandale des conflits d’intérêts au sein des cabinets d’avocats, relayé par la journaliste d’investigation états-unienne Lucy Komisar[7] et en français par l’enquêteur qui signe « basicblog[8] » : il s’agit d’avocats impliqués dans des affaires d’extradition pour le compte des États-Unis, l’un d’eux, Alan Dershowitz, ayant même prôné la légalisation de la torture dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
On peut passer sur des événements plus burlesques comme M. Branco se présentant à un détenu comme rien moins que l’avocat de M. Assange alors qu’il n’avait pas encore prêté serment[9]. C’est bien sûr beaucoup plus anecdotique, mais cela ne fait que rajouter à la confusion.
Devoir d’inventaire ou constat de faillite ?
Nous sommes aujourd’hui en juin 2020 et, à l’heure du bilan, comme l’attestent les échanges procéduraux[10], aucune démarche n’a été entreprise par l’équipe juridique pour demander la liberté conditionnelle du journaliste australien, à l’exception d’une seule, pour cause de Covid-19, demande immédiatement rejetée. On peut se demander, d’ailleurs, s’il était opportun de faire reposer cette demande tant attendue uniquement sur le motif du virus, les autorités britanniques ayant beau jeu de ne répondre que sur le seul terrain sanitaire.
Aucune plainte n’a été déposée par l’équipe juridique pour torture, alors que l’expert (indépendant) des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Nils Melzer, avait publié en mai 2019 un rapport sur la torture de Julian Assange. Avis corroboré par l’ancien diplomate britannique Craig Murray ainsi que par Karen U. Kwiatkowski, ex-lieutenant colonel de l’US Air Force, ex-membre de la NSA, et ex-analyste au Pentagone, qui parlait même de l’emploi de la drogue BZ à la prison de Belmarsh[11]. Cette substance toxicologique non létale, officiellement interdite au niveau international par la Convention sur les armes chimiques, pourrait expliquer l’inquiétante dégradation de l’état de santé d’Assange six mois après son incarcération.
Le 29 décembre 2019, c’est toujours le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture qui avait dû réitérer au gouvernement britannique les graves violations des procédures, exprimant son inquiétude concernant les conditions de détention et la santé de Julian Assange, et appelant à sa libération rapide[12].
Aucune plainte n’a été déposée à la Cour européenne des droits de l’homme et ce malgré le fait que, le 28 janvier 2020, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a appelé les États membres à s’opposer à l’extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, vers les États-Unis, et à décider qu’il soit rapidement libéré[13].
Aucune plainte n’a été déposée pour récuser la juge Arbuthnot (pour cause de conflit d’intérêts) ni même la juge Baraitser alors que les conditions d’audience ont été déplorables : accusé et journalistes ne pouvant entendre les questions pour cause de micros fermés, comparution de l’accusé dans une cage en verre, comme les criminels de guerre, ne pouvant avoir de confidentialité avec ses avocats[14].
Pourquoi un tel fiasco ?
Cette bien faible activité contraste avec le nombre pourtant pléthorique d’avocats qui tournent autour de Julian Assange.
D’après nos informations, les avocats seraient, même si ce chiffre laisse songeur, une centaine environ. Qui paye ? Ont-ils tous reçu mandat du principal intéressé ? Il faudrait alors distinguer entre les avocats d’Assange et ceux de Wikileaks.
Il semblerait que le mandataire soit principalement la fondation Courage, fondation qui récolte les fonds pour la défense de Julian Assange et qui demande, très curieusement, que nous fassions parvenir nos chèques de soutien directement au pays qui a juré sa perte et est passé maître dans l’art du flicage, comme je m’en étais étonné publiquement après avoir été alerté par la militante et historienne Monika Karbowska[15].
Courage est sans doute le pourvoyeur des avocats. D’après l’Adetra, « la représentante de la Courage Fondation en Suisse nous a par ailleurs communiqué que les honoraires des avocats proviennent de la Courage fondation. Nous ne savons toutefois pas si cette information concerne tout ou partie de l’équipe juridique de Julian Assange[16]. »
La Courage Corp. était dirigée jusqu’en 2018 par une personne, dont on est sans nouvelles depuis décembre 2016 et qui n’était autre que la compagne d’Assange et la personne ayant assisté Snowden à son arrivée à l’aéroport de Moscou.
Dans tout système démocratique, un avocat peut toujours ouvrir les portes des prisons. Comment se fait-il qu’ils n’ont pas pu obtenir un plus ample accès à Julian Assange, comme ils s’en plaignent régulièrement ?
Le syndicat Adetra, engagé sur ce dossier en Suisse, s’est étonné de ce qui peut apparaître comme une stratégie de la part des avocats :
« En novembre et décembre 2019, deux membres de l’Adetra demandaient à la représentante de la Courage Foundation en Suisse (HRA) pour quelle raison l’équipe juridique londonienne de Julian Assange ne demandait pas sa libération sous caution. Il nous a été répondu que si Julian Assange était libéré, il risquait d’être kidnappé par les services américains ! Cette réponse nous a été confirmée quelques mois plus tard, par une autre source[17]. »
Enfin une stratégie ?
Ainsi, nous aurions enfin une explication à l’inexplicable : notre cohorte d’avocats ne verrait d’autre choix qu’entre la prison et la mort. Pourtant, on pourrait reprendre mot pour mot les déclarations de Churchill : « Vous aviez à choisir entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. »
Car à choisir la prison pour éviter la mort, il se pourrait qu’on se retrouve avec la mort en prison.
Car c’est ce qu’évoque noir sur blanc M. Melzer, rapporteur de l’ONU sur la torture, qui a tenu à décrire le caractère mortel de cette incarcération, le 5 novembre dernier :
« La santé de M. Assange est entrée dans une spirale infernale d’anxiété sévère progressive, de stress et d’impuissance typiques des personnes exposées à un isolement prolongé et un régime d’arbitraire constant… Si l’évolution précise est difficile à prévoir avec certitude, cette configuration de symptômes peut rapidement se transformer en une situation potentiellement mortelle impliquant une défaillance cardiovasculaire ou un effondrement nerveux[18]. »
Il faut donc croire que le Covid s’est avéré sans doute une menace bien plus crédible que les avertissements du représentant de l’ONU ou même les appréhensions devant les coups tordus de la CIA ! Au point de justifier une demande de libération conditionnelle, la seule déposée jusqu’à présent. Sacré Covid, qui aurait eu pour vertu de confiner la moitié du globe, sauf un qu’elle aurait fait libérer !
La seule solution : prendre la communauté internationale à témoin
Dès mon premier article sur cette affaire (août 2019), j’ai adopté une ligne de conduite qui consiste à internationaliser l’affaire et à la porter à la connaissance de tous, tout en s’appuyant sur l’ONU. Afin de rétablir un minimum de regard international.
Je persiste et signe.
L’ONU a pu prendre et prend parfois des décisions controversées, mais les principes de la Charte sont universels, issus de la grande victoire de l’humanité contre le fascisme.
Un espoir est donc aussi venu de Suisse, plus précisément du canton de Genève puisque ce sont 57 parlementaires sur 77 votants qui se sont prononcés pour l’obtention d’un visa humanitaire.
On peut supposer que les autorités britanniques, sommées d’arrêter Julian Assange en vertu d’une demande d’entre-aide, ne sont pas forcément enchantées de l’image qu’elles donnent. La Suisse offrirait ainsi une porte de sortie honorable.
Si la sécurité d’Assange n’est ni assurée à l’intérieur (thèse du rapporteur de l’ONU), ni à l’extérieur de la prison (thèse supposée des avocats), quoi de mieux que de lui trouver un sanctuaire ? Sanctuaire que pourrait garantir le peuple suisse.
Et qui, pour le moment, « lui permettrait de bénéficier d’un traitement au sein des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), spécialisés dans le traitement du syndrome de stress post-traumatique », comme l’a précisé Jean Rossiaud, le député qui porte cette initiative.
Que les armes cèdent à la toge
Pour répondre donc à ces craintes supposées des avocats, la CIA est-elle prête à assassiner Assange sur le territoire suisse, au nez et à la barbe des citoyens helvétiques qui ont mandaté leurs députés pour le faire soigner et sont dotés sur leur territoire du monopole de la violence légitime que confère un Etat ? Qui plus est un Etat jaloux de ses traditions d’indépendance et de neutralité ? évidemment, tout est techniquement possible. Mais si les Etats-Unis se le permettent, c’est que nous avons franchi une étape de plus dans la fascisation et qu’à cette étape, l’insurrection est le plus sacré des devoirs.
Pour l’instant, faisons valoir l’adage cicéronien : « Cedant arma togae », que les armes cèdent devant la toge.
Entend-on contester au courageux peuple suisse le droit d’accueillir le journaliste australien ? Cela revient au même argument que celui que tenaient les pétainistes pendant la guerre : par vos actes de résistance, vous suscitez les représailles terribles de l’occupant. Avec cet argument, on serait toujours sous la botte nazie.
Néanmoins, cette démarche démocratique entre en concurrence avec une demande d’asile portée en Suisse, là encore, par… devinez qui ?… des avocats !
D’après l’Adetra toujours :
« Deux avocats de Suisse alémanique, Andreas Noll et Philip Stolkin, s’opposent activement au Visa humanitaire bien que la proposition genevoise, visant à accueillir temporairement M. Julian Assange aux Hôpitaux Universitaires Genevois, représente à ce jour la seule possibilité effective devant lui permettre de sortir de prison, afin d’être soigné[19]. »
Cette demande concurrente expliquerait-elle en partie pourquoi la Suisse ne s’est pas encore prononcée au niveau fédéral ?
Nulle volonté chez moi de douter de la bonne foi de ces actions. Mais je tiens à préciser les enjeux.
Sur le principe, les démarches ne sont pas comparables.
Vous avez d’un côté l’expression du peuple souverain, celui du canton de Genève, par l’intermédiaire de ses représentants, de l’autre une nouvelle initiative de ladite « société civile ». Depuis Hegel, on sait qu’État, peuple et société civile sont dans une relation dialectique. Personne ne dit qu’il faut mépriser les initiatives de la société civile.
Mais une société civile qui prétendrait se substituer à la volonté populaire est inadmissible. On retomberait alors dans la « société ouverte », chère à George Soros, dont nous voyons l’influence sur l’entourage d’Assange (voir mes articles, passim) – alors que celui-ci n’a pas hésité à révéler les agissements du soi-disant « philanthrope ». C’est-à-dire la société ouverte aux financements intéressés des plus riches.
De plus, la demande d’asile, contrairement à celle du visa humanitaire portée par le Parlement du Canton de Genève, ne serait même pas pertinente juridiquement. En effet, le visa humanitaire a été créé lorsque la possibilité d’obtenir l’asile depuis l’étranger a été abrogée[20]. Pour demander l’asile, il faut donc impérativement se trouver sur le territoire suisse ou à la frontière suisse. L’asile peut ensuite constituer une seconde étape, puisque les demandeurs, après avoir reçu le visa humanitaire, obtiennent l’asile dans 100 % des cas[21].
C’est la volonté des peuples et non de tel ou tel aréopage qui doit s’imposer dans cette affaire, car Julian incarne les droits démocratiques de tous. La volonté du peuple s’exprime actuellement en France au plan insurrectionnel. Elle s’est exprimée également à Genève, où le peuple n’a pas oublié ses traditions démocratiques ancestrales et ne s’est pas soumis aux pressions états-uniennes. La volonté du peuple doit s’imposer.
Aymeric Monville, 11 juin 2020, Paris
Aymeric Monville est l’auteur de « Julian Assange en danger de mort », éditions Delga, Paris, 2019, 3e édition à paraître fin juin.
L’auteur du présent article tient à remercier Isabelle Muller, Pindaro Hugo Guarin et Ivar Petterson, de l’ADETRA, pour les renseignements qu’ils ont eu l’amabilité de lui fournir.
[1]. Je produis le numéro d’écrou sur RT France le 28 septembre 2019. Il ne sera donné par John Shipton qu’en octobre. Le numéro d’écrou n’avait pas changé depuis une première incarcération
[2]. https://fr.sputniknews.com/international/201910041042213360-nous-avons-recu-un-sos-de-julian-assange-ecrit-en-morse-assure-aymeric-monville/
[3]. https://www.wsws.org/fr/articles/2019/09/16/assa-s16.html
[4]. https://www.smh.com.au/national/press-freedom-under-threat-from-national-security-law-spree-20191020-p532f8.html
[5]. https://www.wsws.org/fr/articles/2019/07/15/pers-j15.html
[6]. https://www.wsws.org/fr/articles/2019/08/01/wiki-a01.html
[7]. https://www.thekomisarscoop.com/2019/11/assange-lawyers-links-to-u-s-govt-bill-browder-raises-questions/
[8]. https://blogs.mediapart.fr/edition/liberez-assange-ethiques-et-medias/article/201119/avocats-d-assange-le-scandale-des-conflits-d-interets-se-repand-j
[9]. https://www.valeursactuelles.com/societe/exclusif-quand-juan-branco-ecrivait-salah-abdeslam-116341 et https://www.marianne.net/societe/c-est-un-exercice-illegal-quand-il-sollicite-le-terroriste-abdeslam-juan-branco-n-est-pas
[10]. https://www.judiciary.uk/?s=assange
https://assangecourt.report/categories#Documents
[11]. https://www.zeit-fragen.ch/fr/archives/2019/n-14-24-juin-2019/avec-son-procede-de-traitement-contre-julian-assange-lamerique-creuse-sa-propre-tombe.html
[12]. https://twitter.com/NilsMelzer/status/1211812961737740289
Lien direct vers la lettre adressée par Nils Melzer au gouvernement britannique (restée sans réponse au 31 décembre 2019) : http://bit.ly/2ZCygWA
[13]. http://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-XML2HTML-FR.asp?fileid=28508&lang=FR
D’autres initiatives sont à mentionner :
– le 16 avril 2019, le Parlement européen a adopté à une large majorité une nouvelle directive pour les lanceurs d’alerte.
– le 7 janvier 2020. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), qui regroupe 192 organisations nationales de défense des droits humains dans 112 pays, a envoyé, avec la Ligue des droits de l’Homme France (LDH), une lettre ouverte à l’attention de l’ambassadeur de Grande-Bretagne en France.
[14]. https://www.wsws.org/fr/articles/2020/03/02/jaex-m02.html
[15]. Aymeric Monville, sur RT France, 29 janvier 2020. Voir également https://www.initiative-communiste.fr/articles/billet-rouge-2/pour-defendre-assange-envoyez-vos-dons-aux-etats-unis/
[16]. https://www.adetra.org/index.php?option=com_content&task=view&id=45&Itemid=35
[17]. Ibidem.
[18]. https://www.wsws.org/fr/articles/2019/11/05/pers-n05.html
[19]. https://www.adetra.org/index.php?option=com_content&task=view&id=45&Itemid=35
[20]. Voir à ce propos la réponse du 11 juin 2019 de Mme Karin Keller-Sutter, conseillère fédérale, à la question parlementaire du 5 juin 2019 du conseiller national Carlo Sommaruga, légitimant la démarche du visa humanitaire :
« La délivrance d’un permis humanitaire suppose qu’une autorité cantonale se soit préalablement déclarée disposée à octroyer une autorisation de séjour à ce titre. En outre, depuis la modification de la loi sur l’asile du 28 septembre 2012, il n’est plus possible de déposer une demande d’asile à l’étranger. Toutefois, toute personne dont la vie ou l’intégrité physique est directement, sérieusement et concrètement menacée a la possibilité de déposer une demande de visa humanitaire auprès d’une représentation suisse à l’étranger. La requête est examinée minutieusement à la lumière de la réglementation sur l’entrée sur le territoire national et l’octroi de visas, qui présuppose une situation de détresse particulière exigeant l’intervention des autorités et justifiant l’octroi d’un visa d’entrée en Suisse. En règle générale, les autorités considèrent qu’une personne qui se trouve déjà dans un Etat tiers sûr n’est pas directement menacée. En l’occurrence, rien n’indique que la Grande-Bretagne, pays dans lequel se trouve actuellement Julian Assange, ne respecte pas ses obligations légales. » (Notons que cette dernière assertion est contredite par le rapport de Nils Melzer sur la torture, n.d.a.).
[21]. Ces points de droit nous ont été confirmés par l’Adetra après que celle-ci s’en fut assurée auprès de juristes suisses.