En France, la révolution au Venezuela ne sera pas télévisée. C’est le moins que l’on puisse dire. Au contraire, c’est une guerre médiatique permanente qui est menée sur les écrans de télévision français (mais plus généralement occidentaux) contre le peuple vénézuélien. Un peuple qui au cours des 3 dernières élections vient de renouveler son soutien au gouvernement de Nicolas Maduro et à la révolution bolivarienne. Ce qu’il a fait à 19 reprises lors des 22 dernières élections organisées depuis le début de la révolution bolivarienne.
Le dernier numéro d’Envoyé Spécial n’a pas dérogé à la règle, avec une présentation particulièrement partiale de la situation. Le Pôle de Renaissance Communiste en France, par la voix d’Antoine Manessis, a protesté auprès du médiateur de France 2.
Pôle de Renaissance Communiste en FranceMonsieur le Médiateur,
À l’heure où un député chaviste, c’est-à-dire un membre de la majorité démocratiquement exprimée par le peuple du Venezuela, vient d’être assassiné par des bandes fascistes de l’opposition oligarchique au pouvoir bolivarien, la télévision publique française, dans le cadre de l’ émission « Envoyé spécial » a commis un reportage odieux et unilatéral contre le camp progressiste et patriote du Venezuela, contre le président légitime du Venezuela, Nicolas Maduro.
Ce reportage à charge restera comme un cas d’école pour les élèves-journalistes au même titre que le pseudo- charnier de Timisoara ou les pseudo-exactions des soldats irakiens contre des couveuses au Koweït.
C’est un coup porté contre la vérité des faits, une « fake news »(fausse nouvelle) que personne ne sanctionnera puisqu’il s’agit de reprendre la propagande du maître de Washington.
Nos compatriotes ont de moins en moins confiance dans les médias. Seuls 27% d’entre eux jugent que les journalistes résistent aux pressions de l’argent. Un tel reportage ne fera que renforcer le juste rejet de journalistes qui se comportent en chiens de garde du système capitaliste et de la subversion fasciste au Venezuela.
Nous exigeons comme nous l’avions fait auprès du CSA en août 2017 que la télévision publique organise un débat pluraliste sur la situation au Venezuela avec l’ Ambassadeur de ce pays, des journalistes comme Maurice Lemoine ou des universitaires comme Jean Ortiz.
Croyez, Monsieur le Médiateur, à notre vigilance démocratique.
Pour le PRCF et sa Commission internationale,
Antoine Manessis.
Propagande et médiamensonge contre le Venezuela: une habitude des télés occidentales et de France 2
Qui veut connaître le degré de fiabilité de la télévision française et notamment de France 2 sur le Venezuela peut juger en comparant réalité et faits, par exemple lors du coup d’État de 2002 mené par l’opposition soi-disant démocratique et soi-disant pacifique, et sa retranscription par les journaux télévisés. Un coup d’État sanglant qui sera déjoué par la mobilisation populaire, et ce alors même que les États-Unis et l’Europe soutenaient le patron des patrons qui s’était emparé du pouvoir par la force.
Jugez plutôt, voici le journal de France 2 au lendemain du coup d’État. Rappelons que les émeutes de 2014 et de 2017 qui ont fait plus d’une centaine de morts au Venezuela, sont une répétition du scénario du putsch manqué de 2002.
Le documentaire Chávez, le film ou Coup d’État contre Chavez (Chavez: Inside the Coup ou The Revolution Will Not Be Televised), réalisé par Kim Bartley et Donnacha O’Briain décrit le coup d’État de 2002 contre le président Hugo Chavez. Il a été tourné alors que les deux réalisatrices préparaient un documentaire sur le président Hugo Chávez au Venezuela. Elles se trouvaient à l’intérieur du palais présidentiel quand fut déclenché, le 11 avril 2002, le coup d’État conduit par les propriétaires des chaînes privées, les cadres de la compagnie pétrolière du Venezuela, ainsi qu’une poignée de dirigeants militaires avec le soutien, entre autres, des États-Unis, de l’Espagne, de la Colombie et du Salvador. Le film présente la chronologie du putsch et la mobilisation des millions de Vénézuéliens qui entraîna le retour au pouvoir d’Hugo Chávez 48 h après le début du coup, grâce à la garde présidentielle. Ce documentaire a obtenu, entre autres, deux prix au Grierson Documentary Awards anglais en 2003. Il a été diffusé sur Arte en 2004. Ce documentaire donne à voir en détail les média mensonges auxquels se livrent de façon permanente l’appareil médiatique capitaliste pour combattre la révolution bolivarienne.
Le traitement particulièrement scandaleux du Venezuela dans les médias provoque l’indignation de nombre de personnalités :
Monsieur le Médiateur,
Comme beaucoup de Français qui s’informent par eux-mêmes de la situation au Venezuela, j’ai été horrifié par l’émission d’ »Envoyé Spécial » du jeudi 11 janvier intitulée : « Venezuela, naissance d’une dictature« …
Ce n’est pas du journalisme, c’est de la propagande anti-chaviste pure et simple. Il y a trois jours, la « gentille » opposition « démocratique » chère à D. Trump et à l’oligarchie locale a encore assassiné un député chaviste (je n’ai pas mémoire qu’on en ait fait état sur nos antennes publiques) et chacun sait que ces grands démocrates de la droite dure vénézuélienne ne reconnaissent que les scrutins qui leur sont favorables (or, l’opposition de droite a perdu coup sur coup les trois dernières élections vénézuéliennes : Constituante, gouvernements régionaux et municipales !). De même l’opposition de droite n’a jamais reconnu le président Maduro, légalement élu au suffrage direct, et elle refuse de respecter les dispositions légales régissant l’activité du Parlement (elle intègre au parlement des individus que la justice a invalidés !).
Comment le « service public » financé par tous les contribuables peut-il ainsi ignorer, pour mener ses procès à charge, les règles élémentaires de la déontologie, de l’établissement contradictoire des faits et du respect dû au pluralisme politique dans notre propre pays ? Tout cela est fort inquiétant, moins d’ailleurs pour le Venezuela que pour l’avenir de la démocratie EN FRANCE.
Si Mmes et MM. les journalistes de France-Télévision (et de Radio France, qui ne sont pas moins unilatéraux sur de tels sujets) s’imaginent qu’ils mobiliseront les Français de gauche pour la défense de LEURS emplois menacés par l’austérité gouvernementale et le regroupement des chaînes, ils se trompent profondément, nous sommes de plus en plus nombreux à refuser la solidarité à sens unique avec ceux qui nous injurient quotidiennement en utilisant pour cela notre propres impôts. Il y a plus qu’un paradoxe à nous alerter toute la journée contre les « fake news » (puisque, la forme ne valant pas mieux que le fond, le « service public » méprise la langue officielle de notre pays : en français on dit « fausses nouvelles »…) quand on insulte aussi grossièrement la vérité et le pluralisme démocratique.
Je porte en copie plusieurs associations, intellectuels et journalistes de terrain qui militent pour la solidarité avec les peuples d’Amérique latine ou qui s’intéressent au devenir des médias.
Salutations civiques.
Georges Gastaud, professeur agrégé de philosophie
Monsieur le Médiateur du groupe « Francetvinfo »,
Avec le reportage sur la « naissance d’une dictature » au Venezuela, pas besoin de médiation. Rentrez chez vous, si vous ne voulez pas
cautionner cette caricature qui rappelle les pires moments de la « guerre froide ».
Il est difficile de « médier » entre la caricature haineuse, extrême, mensongère, manipulatrice, exclusivement à charge, et une vision
plus contextualisée, moins chargée d’a priori, un travail honnête et réel d’investigation journalistique. Le Service Public, une fois
de plus, est instrumentalisé par le « pouvoir ». Il ne remplit pas sa mission, et se déshonore, tout en déshonorant ceux des journalistes
qui deviennent des propagandistes assumés.
A quand un vrai Service Public de qualité, pluraliste, de pensée critique, indépendant du « pouvoir »? Vous avez choisi de lobotomiser les
téléspectateurs pour servir la soupe à des logiques marchandes, politiciennes, idéologiques, sans le déclarer.
Un vrai Service Public reste à conquérir. Ne soyez pas complice de l’aliénation de la liberté d’informer le plus objectivement possible.
Jean Ortiz, universitaire, Maître de conférences, PAU
Salut les faux-culs de l’indignation sur le Venezuela !
Par Jean Luc Mélenchon le 25 décembre dernier
[…]
Le Parlement européen vote des sanctions contre le Venezuela. Et il accorde à l’opposition du Venezuela son prix « Sakharov » attribué aux défenseurs de la liberté. Que cette opposition soit en réalité multiple et divisée, qu’elle se livre des guerres mortelles entre elle, ne dérange aucun de ces grands esprits. Et donner des violents en modèle d’opposition ne les dérange pas davantage.
Pourtant, ce mardi 19 décembre, Oscar Perez, opposant violent au régime, s’est vanté publiquement de l’attaque d’une caserne de la Garde Nationale Bolivarienne. Il s’y est emparé de 26 fusils AK-103 avec 108 chargeurs et 3 pistolets 9 mm et 3 chargeurs. Des armes de guerre, pour quel débat ? Et d’abord, qui est cet Oscar Perez, opposant héros des européens ? Un ancien policier qui revendique le renversement du gouvernement Maduro par les armes. Il s’est fait connaître le 27 juin dernier, au milieu d’une vague de manifestations contre le président Maduro. Ce jour-là, Perez et d’autres amis de l’Union européenne et de Léa Salamé avaient survolé Caracas à bord d’un hélicoptère de la police scientifique dont ils s’étaient emparés. Ils avaient lancé démocratiquement quatre grenades sur le Tribunal de la Cour Suprême de Justice et ouvert le feu avec lyrisme sur le ministère de l’Intérieur.
Tel est le style ordinaire de l’opposition primée par l’Union Européenne qui a le mérite d’agir alors qu’elle manque de papier hygiénique comme nous l’a appris Léa Salamé. Oscar Perez est, depuis une autre attaque armée au mois d’août, accusé d’attaque terroriste et un mandat d’arrêt a été lancé contre lui. Une odieuse persécution, cela va sans dire. Il sera surement défendu avec ardeur sur France 2. Pourtant ce genre d’attaque n’est pas anodin. Il s’inscrit dans un renouveau généralisé du climat de violence organisée à l’initiative des USA dans de nombreux pays d’Amérique latine. Le parti médiatique, génétiquement atlantiste, fait le service après-vente par son silence, ses mascarades et ses diversions sur le Venezuela.
[…]
On voit de quel côté est la duplicité, la mauvaise foi, la servilité à l’égard des puissants et des pires violents. On comprend peut-être mieux l’énormité du montage qu’a été le traquenard que nous a tendu France 2 à propos du Venezuela. On comprend mieux peut-être le mépris et le dégoût que de tels gens nous inspirent.