Alors que les supporters du club de football de Guingamp viennent de se faire agresser lors d’un match contre le dynamo de Kiev par des hordes de hooligans d’extrème droite partie prenante du coup d’état d’Euro Maidan, le masque de la propagande des médias en France ce fissure un peu, à l’image de cet article publié par le Huffington Post. Telle France Info, radio du service public, prise en flagrant délit de promotion de ces hooligan, puis obligée à la suite de cette agression de faire timidement machine arrière.
Lundi 2 mars, France 3 diffusait un documentaire sur les exactions commises par la division Das Reich en France. Dont les insignes sont aujourd’hui arborés en Ukraine par les milices nazies de la junte pro-UE de Kiev. No Pasaran
Agression des hooligans fascistes contre les supporters du club de football de Guingamp
« Je n’ai pas vu des supporters, j’ai vu une meute, il n’y a pas d’autres mots, avec des gens assoiffés de violence. Ils voulaient en découdre et je crois tuer nos supporters » a déclaré le président d’En-Avant Guingamp Bertrand Desplat, sous le choc. « Je suis complètement halluciné par ce spectacle. » Et il explique notamment ces incidents par les déclarations du président du club ukrainien qui « ont mis de l’huile sur le feu. Quand on dit que c’est toute une nation qui doit gagner un match, on fait d’un match un combat politique et la politique n’a rien à voir dans le sport ».
« Je n’ai pas vu des supporters, j’ai vu une meute, il n’y a pas d’autres mots, avec des gens assoiffés de violence » (Bertrand Desplat)
http://www.ouest-france.fr/football-agression-des-guingampais-kiev-lydie-raconte-3216382
A Dniepopetrovsk aussi, lors du match contre Saint Etienne :
En décembre dernier, 11 supporteurs stéphanois avaient déjà été blessés à Dnipropetrovsk lors d’affrontements avec leurs homologues ukrainiens, là aussi en marge d’un match de Ligue Europa. Un fan des Verts avait par la suite décrit « une vraie scène de guerre », affirmant que les supporteurs du Dnipro Dnipropetrovsk les attendaient et les avaient agressés avec « des armes, des couteaux, des pistolets à grenaille, des barres de fer » et des « gants de combat ».
A Odessa, le 2 mai 2014
Et dans le silence assourdissant des médias occidentaux « libres », ce sont également les holligans fascistes d’extrème droite qui sont impliqués à Odessa. A Odessa où le 2 mai 2014 près d’une centaine de militants antifascistes sont massacrés dans l’incendie de la maison des syndicats.
No Passaran – Solidarité et résistance antifasciste
Propagande nazie sur les ondes de France Info
Bataillon Azov.
L’entretien avec les supporters est venu très vite après une anodine supportrice qui faisait don « de dentifrices, de savons et de petites choses pour les combattants du front », sur le thème des engagements des supporters dans les bataillons paramilitaires ukrainiens. Nous fûmes effarés d’entendre les Ultras, association très connue en Ukraine pour avoir déployé des drapeaux nazis, des banderoles aux slogans racistes, antisémites et faisant l’apologie du nazisme, expliquer dans le micro du reporter français Jérôme Cadet très complaisant que de nombreux supporters s’étaient engagés dans les rangs du bataillon Azov, devenu régiment Azov, une unité paramilitaire mal contrôlée par l’Armée ukrainienne, dont les « soldats » sont continuellement pris en photo avec des tee-shirts arborant des insignes nazis, des tatouages honorant Adolf Hitler, des runes nazis, des slogans non équivoques à caractère raciaux. Pourtant l’un des responsables explique que les cris scandés et les manifestations ostentatoires ont été modérés depuis… C’était un peu comme nous expliquer comment durant les Jeux Olympiques de 1936, Hitler donna l’ordre de « nettoyer » la ville de Berlin de toutes les pancartes et marques raciales et antisémites. Plus loin, un « spécialiste ukrainien du football », lui-même ancien supporter du club de Dniepropetrovsk, nous explique qu’il n’y a pas d’engagement politique chez les supporters : « leur seule motivation est de mettre le bazar dans les rues, d’affronter la Police, de déclencher l’Anarchie, de boire, la débauche », bref selon l’interlocuteur un comportement normal de hooligans… http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/ukraine-les-supporters-du-dynamo-kiev-la-tete-aussi-la-guerre-649381
Un dernier intervenant nous explique alors calmement que les Ultras furent à la pointe du Maïdan. Par leur grande expérience des combats de rue et des émeutes contre la Police, ils furent une des causes majeures de la réussite de la « Révolution ».
Crimes de guerre.
France Info oublie sans doute que les SA, les sections d’assaut lancées dans la rue par Hitler n’avaient pas d’autres buts dans les années 20 et 30 que de faire le coup de poing dans la rue, de répandre la terreur, de tabasser les opposants communistes et les Juifs. Ces groupes paramilitaires n’ont jamais eu d’autres buts que d’être justement l’avant-garde répressive et violente, annonçant la couleur sur la nature du régime. Le bataillon Azov ; sans doute Jérôme Cadet l’oublie-t-il dans sa grande ignorance (ou pas si ignorant que cela ?) ; est accusé par Amnesty International, selon des rapports incontestables d’exactions gravissimes à l’encontre des russophones dans la région de Marioupol : violations des droits de l’Homme, humiliations publiques, passage à tabac, pillages, viols, enlèvements et meurtres de personnes, tortures sur des prisonniers, exécutions d’otages de prisonniers. Que dire non plus de la tentative du 14 octobre 2014, de membres des bataillons Azov et Aydar, accompagnés d’une foule hystérique et chauffée à blanc de s’emparer par la force de la Rada à Kiev, le jour de la célébration de la création de l’UPA, l’Armée Populaire d’Ukraine fondée par le nazi ukrainien Stepan Bandera ? Si Jérôme Cadet nous explique bien que les Ultras sont partiellement d’extrême droite, il est curieux de voir condamner l’antisémitisme en France notamment lors de la profanation de tombes à Sarre-Union mais d’en faire l’apologie à travers un reportage honteusement déformé en parlant à trois reprises « de guerre contre la Russie », ce qui est en soit une déformation de l’information. Rappelons que le bataillon Azov utilise la rune du loup, le Wolfsangel, rune SS inversée dans le cas d’Azov, exactement similaire à celle de la division SS Das Reich qui commit l’abominable massacre à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944. Jérôme Cadet et France Info ne tombent-ils pas dès lors sous le coup de la justice pour la diffusion d’un programme faisant l’apologie du nazisme ? Mais peut-être les néo-nazis du bataillon Azov sont-ils Charlie et donc des intouchables…
La vierge éplorée.
Ce matin, après la défaite de Guingamp, trois buts à un, France Info s’étonne que les supporters ukrainiens ne se soient pas comportés comme des « démocrates » dans le stade : http://www.franceinfo.fr/actu/europe/article/incidents-l-issue-de-kiev-guingamp-voulu-tuer-nos-supporters-649879 « Je n’ai pas vu des supporters, j’ai vu une meute, il n’y a pas d’autres mots, avec des gens assoiffés de violence. Ils voulaient en découdre et je crois tuer nos supporters a déclaré le président d’En-Avant Guingamp Bertrand Desplat, sous le choc : Je suis complètement halluciné par ce spectacle ». Pensez-vous Monsieur Cadet qu’en déclarant que « parfois même ils sont de l’extrême droite », vous pouviez cacher la nature même des Ultras du Dynamo de Kiev et le caractère avéré et non contestable de néonazisme que tous les supporters et tous les volontaires du bataillon Azov prônent depuis des mois ? Comment répondrez-vous aux familles russophones de ceux qui ont été torturés et massacrés dans la région de Marioupol, comment expliquerez-vous que vous avez en boy scout fait l’apologie de violeurs et d’assassins ? Parfois même de jeunes filles pas même mineures, seulement parce qu’elles étaient russophones ? Comment justifierez-vous les slogans racistes « Moskals » ou « doryphores » qui appellent régulièrement au meurtre et à l’extermination des populations russophones en Ukraine ? Monsieur Cadet, vous-êtes vous-mêmes sous le coup de la loi, nous espérons que jamais vous n’ayez à retrouver les cadavres de votre famille massacrée par des fous dangereux comme vos « amis » du club des Ultras et du bataillon Azov. Vous vous-êtes déshonorés et avec vous toute la profession du journalisme en France.
Laurent Brayard | février 27, 2015