Nous aurions tort de réduire la République Populaire et Démocratique de Corée à un simple État voyou et son dirigeant à un « Rocket Man » enragé. Le programme nucléaire, qu’il soit civil ou militaire, n’est aujourd’hui pas une folie d’un État déjanté mais une nécessité vitale, d’une part, pour l’indépendance de la Corée du Nord, d’autre part pour ne pas voir le travail de réunification pacifique entre les deux Corée piétiné par 30000 soldats nord-américains, pour le moment en stationnement en Corée du Sud.
La Corée du Nord veut des négociations de Paix, les USA refusent
Contrairement à l’image que nous avons de la diplomatie Nord-Coréenne, elle est à l’origine des premières négociations entre elle et ceux qui l’ont vouée aux gémonies.
En 1994, alors qu’elle était déjà soupçonnée de développer un programme depuis 1988, la Corée du Nord décide de rejoindre l’AIEA (l’agence internationale de l’énergie nucléaire). Elle avait déjà signé l’accord de non-prolifération des armes nucléaires en 1985. Mais on lui reprocha, bien évidemment, d’avoir construit des réacteurs nucléaires. Comme si la volonté de fournir en électricité son peuple était un crime.
En 1994, les États-Unis avait promis de fournir à la RPDC un réacteur à eau légère, réacteur qui ne permet pas la production d’uranium à but militaire mais qui est bien plus cher à produire ! Cependant la Corée voulait montrer sa bonne volonté de coopération pacifique, comme elle le fit à travers ses nombreux programmes de réunification, et, bien évidemment, ce réacteur ne fut jamais livré.
Avec l’arrivée de George W. Bush à la maison blanche, les relations se tendent entre les deux pays, la RPDC se voyant inclus dans “l’Axe du mal” du président étatsunien.
Le nouveau président prend alors des initiatives très dures vis-à-vis de la Corée du Nord, en s’appuyant notamment sur une section bien particulière du fameux “Patriot Act”. La section 311, qui permet de mettre fin à toutes relations avec une entité désignée comme entretenant des relations avec un ennemi. La Banco Delta Asia fut visée par cette section pour avoir fourni des services à la RPDC depuis 20 ans.
Ces initiatives n’auront eu comme effet que le durcissement des positions de la Corée du Nord, qui se voit sans cesse mise au ban des nations. Le nucléaire ne devient plus seulement un élément militaire parmi d’autres mais bel et bien un moyen de dissuasion vital à la survie du pays.
Le programme nucléaire de la Corée du Nord ? se défendre face aux attaques des USA
Aujourd’hui, avec les véhémences de Trump, le climat n’est pas à l’abandon du nucléaire. Ses volontés de destruction totale d’un État ne fait que confirmer la nécessité du programme.
La volonté d’un programme nucléaire a également une fonction idéologique. L’indépendance énergétique que peut apporter le nucléaire civil s’inscrit dans la continuité de l’idéologie du Juche qui prône l’indépendance nationale mais également l’autosuffisance. De tout temps la Corée a tenu à son indépendance et à son unité.
Il est assez hypocrite de la part des États-Unis, une nation agressive avec ceux qui leur refusent un accès illimité à leurs ressources, d’attaquer la Corée du Nord. Ne nous étonnons pas qu’un pays que l’on accule se révolte contre notre ingérence ! L’arsenal Nord Coréen n’est que la manifestation de ce ras-le-bol d’un impérialisme dévastateur. De plus, les essais nucléaires sont là pour prouver à la population Coréenne que leur pays est prêt à lutter. Si la Corée du Nord semble monolithique, rappelons-nous que pendant les guerres menées par la France, nous aussi nous avons tué et enfermé des dissidents, même en période de paix d’ailleurs. Enfin, le programme ne doit pas êtres sorti de son contexte.
Non, la Corée n’attaquera personne ! Mais gare à ceux qui la menacent, la Corée ne se rendra jamais, même pour quelques dollars d’aide !
Romain – pour le blog des JRCF
http://jrcf.over-blog.org/2017/10/verites-sur-la-coree-du-nord.html