SECRETARIAT du PRCF – Le 7 NOVEMBRE 2010.
Depuis une décennie, l’Alternative bolivarienne des Amériques (ALBA) créée par Cuba socialiste et par le Venezuela bolivarien se développe en Amérique latine avec le renfort de la Bolivie d’Evo Morales, du Nicaragua sandiniste, de l’Equateur de Correa , de la Dominique, de St Vincent et Grenadine, d’Antigua et Barbuda et des résistants antifascistes du Honduras qui affrontent courageusement le régime putschiste mis en place dans leur pays par l’oligarchie locale aidée par Washington
A la fois patriotique, anti-impérialiste et internationaliste, l’ALBA porte en elle un fort potentiel de mobilisation révolutionnaire pour tous les peuples qui, non seulement en Amérique mais dans le monde entier, cherchent une alternative progressiste aux constructions supranationales, néolibérales et de plus en plus fascisantes mises en place par le grand capital pour démolir les acquis sociaux et les souverainetés populaires. Pour ne prendre qu’un exemple, les mots « indépendance nationale », « progrès social », « coopération entre Etats », « santé publique », « éducation nationale », « recherche scientifique publique », « nationalisation industrielle », « industrialisation », qui sont présentés de manière négative par les dirigeants libéraux et sociaux-libéraux de l’U.E., sont au contrairement les moteurs de la dynamique populaire dans le cadre de l’ALBA. Même si l’expression « socialisme du 21ème siècle » est loin d’avoir reçu une définition parfaitement claire dans la bouche de Chavez, il est historiquement important que le mot d’ordre de révolution socialiste soit réapparu dans le cadre de la confrontation opposant le peuple vénézuélien à l’impérialisme US, alors même que les idéologues de la « fin de l’histoire » prétendaient forclore à jamais la question de la révolution sociale et de la rupture avec le capitalisme.
Bien entendu, le développement d’un pôle progressiste en Amérique latine est inacceptable pour le grand capital, notamment pour l’impérialisme US et ses vassaux de l’U.E.. C’est pourquoi non seulement la pression impérialiste contre l’ALBA ne s’est pas atténuée avec l’élection du prétendu « progressiste » Obama, mais cette pression s’est même aggravée dans la dernière période. C’est en effet avec l’aide voyante de la C.I.A. qu’ont été récemment fomentés les coups d’Etat fascistes au Honduras et en Equateur. C’est le « démocrate » Obama qui maintient en prison les cinq patriotes cubains poursuivis pour leur action anti-terroriste, et qui laisse Mumia Abu-Jamal, la « Voix des sans-voix » d’Amérique, croupir dans le couloir de la mort à Philadelphie. Ce sont également les milieux oligarchiques et états-uniens qui orchestrent une intense campagne anticommuniste au Venezuela ou qui fomentent les troubles séparatistes en Bolivie, dans la riche province de Cochabamba. Il faut également mettre au compte des agissements impérialistes l’utilisation massive du territoire de la Colombie où viennent d’être découverts d’immenses charniers preuve des crimes monstrueux du protégé de l’Occident l’ex président fascisant Uribe et où le nouveau président continue les assassinats politiques , pour tenter d’écraser les FARC et d’agresser l’ensemble des pays voisins membres de l’ALBA. Non seulement Obama a refusé d’alléger l’inhumain blocus de Cuba, sans prendre en compte la succession d’ouragans dévastateurs qui a ravagé l’île, mais de vastes campagnes de déstabilisation idéologique sont menées à l’échelle mondiale pour isoler Cuba en prenant prétexte de la prétendue « oppression » que subiraient certains « dissidents » ouvertement financés par Washington. Enfin il ne faut pas négliger l’impact de la crise systémique du capitalisme (envol du prix des produits alimentaires, baisse du prix du pétrole, etc.) sur l’économie des pays progressistes d’Amérique latine. C’est dans ces conditions d’intense affrontement de classes international que les milieux impérialistes spéculent sur la situation à Cuba et veulent exploiter à fond dans un sens contre-révolutionnaire et, éventuellement, interventionniste, l’annonce par la Centrale des travailleurs cubains du prochain recyclage d’un million de salariés du secteur d’Etat dans les secteurs déficitaires de l’agriculture et de l’artisanat.
Il est donc positif dans ces conditions que plusieurs peuples latino-américains aient récemment apporté une ferme riposte aux tentatives impérialistes de déstabilisation des pays de l’ALBA. Ainsi, en Equateur, les putschistes ont été défaits par l’attitude ferme de Corréa et du mouvement populaire. Il est également positif que Morales ait été triomphalement réélu et que le front patriotique et progressiste constitué autour de Chavez ait gagné largement les élections en intégrant l’apport politique à la fois critique, indépendant et constructif, du Parti communiste dirigé par le camarade Carolus Wimmer.
Il n’en demeure pas moins que la plus extrême vigilance est de mise face aux manigances impérialistes qui ne vont pas manquer de s’aggraver, non seulement contre la Bolivie et le Venezuela, mais contre Cuba socialiste à la faveur de la manœuvre économique en cours pour stimuler l’économie cubaine. Déjà, prenant leurs désirs pour la réalité, les médias impérialistes rêvent d’une « perestroïka » à la cubaine (du nom du processus pseudo-« novateur » conduit par Gorbatchev qui conduisit à la destruction du socialisme en URSS) ; sous couvert d’ « ouverture » et de « rénovation », ces milieux contre-révolutionnaires et opportunistes rêvent de mettre fin au socialisme mis en place par Fidel et par le Che. Il va sans dire que le PRCF, indéfectible ami de Cuba socialiste, est et sera aux côtés du peuple cubain et de son parti communiste dans cette épreuve dont le socialisme sortira renforcé, comme il est sorti renforcé de la terrible « période spéciale » qui suivit la défaite du camp socialiste. Il va de soi que le PRCF fait confiance au P.C. de Cuba pour tenir ferme le cap du socialisme et approfondir les conquêtes de la révolution : souveraineté nationale, accès gratuit aux soins et à l’éducation, propriété sociale des grands moyens de production, armement et conscientisation du peuple à travers les CDR, « poder popular ».
La délicate période actuelle appelle un engagement plus grand des progressistes français pour
* le soutien sans faille au processus anti-impérialiste en Amérique latine et l’intensification de la solidarité avec Cuba SOCIALISTE ; la solidarité avec les patriotes qui résistent au Honduras et en Colombie ;
* le renforcement de la campagne pour la libération des Cinq et pour la levée du blocus criminel ;
* la riposte à tous les pêcheurs en eaux troubles, impérialistes, dissidents contre-révolutionnaires et autres opportunistes qui, à l’échelle internationale et à l’intérieur du pays, rêvent de faire dévier Cuba de la voie révolutionnaire : de nouveau ces éléments seront mis en échec par le PC de Cuba avec l’appui sans faille de tous les amis de Cuba socialiste en France et dans les autres pays du monde.