Depuis la libération d’Alep par l’armée syrienne, c’est le silence dans les médias français sur la guerre en Syrie et en Irak. Pourtant, la confrontation armée n’a pas diminué, et avec le recul de Daech permis par la libération d’Alep donnant la possibilité à la Syrie de reprendre l’initiative stratégique contre l’État Islamique, l’Axe euro-atlantique autour de Washington n’a de cesse que de prendre pied directement en Syrie. Impliquant désormais ouvertement ses troupes non seulement au Kurdistan syrien, mais également dans la bataille vers Raqqa. Stratégiquement, il s’agit pour Washington et son serviteur de Paris, de ne pas se retrouver éjecter de cette partie du monde après le cuisant revers de ses alliés islamistes à Alep, et ce alors qu’il n’est pas possible pour les chancelleries occidentales de soutenir ouvertement le monstre Daech.
Cette situation d’intervention directe des grandes puissances, conduit à une situation militaire très dangereuse, pouvant à tout moment conduire à une conflagration mondiale. Par exemple, dans le nord de la Syrie, autour de la ville de Al Arimah, sur un front de moins d’une dizaine de kilomètres, les troupes turques font face aux troupes kurdes et sont séparées par une zone tampon tenue par l’armée syrienne. Dans cette zone, l’armée russe est présente aux côtés de l’armée syrienne, l’armée américaine est présente au Kurdistan. Ce qui fait qu’une confrontation directe entre la Turquie les États-Unis et la Russie n’a rien d’impossible, y compris par un concours de circonstances malheureux qui est le lot quotidien de toute guerre.
www.initiative-communiste.fr fait le point sur la situation militaire en Syrie
Opération militaire d’envergure en Syrie impliquant des soldats US et français
Une vaste opération aéroportée pour la prise du barrage de Tabqa – qui fait l’objet de combats acharnés entre les forces kurdes des SDF et Daech depuis des mois – a été lancée le 23 mars. Impliquant des soldats des forces spéciales américaines et selon certaines sources des forces spéciales françaises. 3 soldats américains ont été blessés dans l’opération, où plusieurs centaines de soldats des forces spéciales américaines seraient engagées. La présence de soldats français sur le sol syrien pose par ailleurs le problème de la légalité constitutionnelle de cette intervention qui n’a pas fait l’objet d’une information du parlement.
Il convient de remarquer que cette intervention militaire, au sein des frontières d’un État souverain sans son accord est totalement illégale. Mais également que durant des années, américains, français, britanniques et autres forces de l’axe impérialistes euro-atlantique n’ont rien fait pour stopper Daech, au contraire. Rappelons qu’à l’automne 2016, l’aviation de la coalition américaine bombardait les syriens assiégés . Démontrant par la même la stratégie qui était recherchée en Syrie. Ce n’est que parce que les forces syriennes (et notamment les bataillons d’élite des Tigres) ont fait une percée vers Tabqa, et sont en train d’achever la libération de la ville de Dayr Haffr, que les armées de Washington et Paris semblent être intervenues. Occupant de fait une partie stratégique du territoire syrien : l »un des plus grands barrages-réservoirs sur l’Euphrate mais également des champs pétroliers et gaziers autour de Raqqa.
Les actions militaires coordonnées des rebelles islamistes soutenus par la France et de Daech
Dans le même temps, les rebelles islamistes – soutenus par la France depuis le début de la guerre – ont lancé une offensive de grande ampleur le 23 mars contre la ville de Hama. Remportant localement quelques succès et obligeant l’armée syrienne à temporiser son offensive contre Daech dans la zone de Dayr Haffr. Coïncidence ? certainement pas, puisque dans le même temps, Daech attaquait le 23 mars la route reliant Hama à Alep, tout en maintenant la pression sur Deir Ezz Zor et Palmyre.
Là encore, les maques tombent et permettent de voir le parti pris -derrière les discours de façades – par Washington et Paris.
L’armée républicaine syrienne fait reculer Daech
L’armée syrienne elle a considérablement fait reculer Daech. À Palmyre d’une part, totalement reprise désormais. Mais également à l’Est d’Alep : depuis que la ville est libérée, l’armée syrienne a pu se consacrer à chasser Daech d’une part de la ville d’Al Bab, d’autre part des rives du lac Assad. Après avoir repris les sources d’eau alimentant le million et demi d’habitants d’Alep des mains de l’EI, l’armée syrienne aidée du Hezbolah libanais est sur le point de reprendre Dayr Haffr, ville de 35 000 habitants à 50 km à l’Est d’Alep, prise par l’État islamique en 2013.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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source des cartes : syria.liveuamap.com