Nous reproduisons ci-dessous, avec sa traduction en français, l’appel international lancé par le Parti Socialiste de Zambie suite aux répressions physiques et judiciaires dont il a fait l’objet récemment. Fondé en 2018 par scission d’avec le Rainbow Party, le Parti Socialiste de Zambie se définit comme marxiste-léniniste. Ces agressions surviennent alors que le président actuel du pays, rompant avec une tradition de « non-alignement » qui a procuré une relative stabilité depuis son indépendance en 1964, se rapproche des États-Unis et prévoit d’accueillir une base de l’AFRICOM sur le territoire, ce que dénonce avec force le PS de Zambie.
Solidarité avec le Parti Socialiste de Zambie ! Abandonnez les charges contre le Dr. Fred M’membe !
Le Parti pour le Socialisme et la Libération condamne fermement l’attaque brutale perpétrée le 8 Avril contre un rassemblement organisé par le Parti Socialiste de Zambie, et l’arrestation qui s’en est suivie du Dr. Fred M’membe, sur de fausses accusations. Cette attaque menée par des membres du Parti Unifié pour le Développement National, au pouvoir, (UPND, United Party for National Development) intervient en pleine campagne électorale. Il s’agit de porter lâchement atteinte à la popularité grandissante du Parti Socialiste de Zambie, qui lutte pour les droits des travailleurs et des pauvres.
Le gouvernement américain considère la Zambie comme une arène où conduire sa stratégie de la « grande compétition pour le pouvoir » contre la Chine, ceci incluant la tenue en Zambie du dernier « Sommet pour la Démocratie » (Summit for Democracy, fin mars 2023 à Lusaka) – un outil de soft-power conçu pour alourdir l’atmosphère de nouvelle Guerre Froide autour du Monde. Le « Congrès Mondial pour la Liberté » (World Liberty Congress), une opération de changement de régimes très liée aux cercles de renseignement occidentaux, tente également de transformer la Zambie en base d’entraînement pour activistes désirant renverser des gouvernements anti-impérialistes en Afrique, en Amérique Latine et ailleurs. Le pouvoir de l’UPND étant de leur côté dans cette périlleuse nouvelle Guerre Froide, les États-Unis sont trop heureux de fermer les yeux sur la violente répression politique actuelle, malgré leur rhétorique creuse sur les « droits de l’Homme ».
Le Parti Socialiste s’élève résolument contre le fait que la Zambie devienne un pion dans le jeu de l’impérialisme américain pour le contrôle du Monde par une petite élite. Sa voix est indubitablement un danger pour le parti dirigeant, qui espère semer la confusion dans la classe ouvrière et la paysannerie.
De manière absurde, la police a arrêté les victimes de l’agression, pas les agresseurs. Le lendemain de l’attaque, la police a annoncé que M’Membe, ainsi que Saili Chita et Daniel Mumba seraient inculpés pour voies de fait, avec une inculpation additionnelle et mensongère de port d’arme à feu pour M’Membe, qui raconte :
« Les cadres de l’UPND qui nous ont attaqués n’ont pas été arrêtés, pas même interrogés… J’ai été moi-même agressé devant des policiers, puis menacé jusqu’au sein du poste de police. Voilà le maintien de l’ordre auquel on assiste aujourd’hui… »
Le gouvernement du Président Hakainde Hichilema ignore le bien-être des zambiens, préférant favoriser les intérêts des multinationales et des gouvernements occidentaux.La violence et la répression sont ses seules options pour dissuader les forces politiques alternatives de défier son pouvoir.
Le Parti Socialiste de Zambie, avec son programme de développement populaire, est clairement perçu comme une menace par l’élite accrochée à son pouvoir. Nous exigeons la fin des attaques physiques et judiciaires contre le Parti Socialiste, ses membres et ses dirigeants.
Communiqué en anglais
The Party for Socialism and Liberation strongly condemns the brutal attack on April 8 against a public meeting organized by the Socialist Party of Zambia, and the subsequent arrest of party president Dr. Fred M’membe on false charges. The assault, carried out by members of the ruling United Party for National Development, came amid an election campaign. This is a cowardly attempt to suppress the rising popularity of the Socialist Party of Zambia, which fights for the rights of workers and the poor.
The U.S. government views Zambia as an arena to conduct its strategy of “great power competition” against China. This includes using Zambia as its base for the recent “Summit for Democracy” – a soft-power tool designed to sharpen the new Cold War atmosphere around the globe. The “World Liberty Congress”, a regime-change operation with ties to Western intelligence circles, is also attempting to use Zambia as a base to train activists to overthrow anti-imperialist governments in Africa, Latin America and elsewhere. As long as the UPND government is on its side in this perilous new Cold War, the United States is happy to turn a blind eye to the violent political repression it carries out despite its empty rhetoric about “human rights.”
The Socialist Party has been a resolute voice against Zambia becoming a pawn in the game of U.S. imperialism to control the world for a tiny elite. Their clear voice is undoubtedly dangerous to the ruling party, who hopes to confuse the working class and peasantry.
Absurdly, the police arrested the victims of the attack, not the attackers. The day after the assault, police announced that M’membe along with Saili Chita and Daniel Mumba would be charged with assault, with an additional bogus firearm charge leveled against M’membe. He explained:
“The UPND cadres who attacked us are not being arrested, they are not in any way being questioned…I was myself assaulted in front of police officers, I was threatened in front of police officers at the police station. This is the type of policing we are seeing today … ”
The UPND government of president Hakainde Hichilema has ignored the well being of the people of Zambia in the interests of big corporations and western governments. Violence and repression is its only option to prevent alternative political forces from challenging its power.
Clearly, the Socialist Party of Zambia’s program of pro-people development is considered a danger to the entrenched power of the elite. We demand an end to the physical and legal attacks on the Socialist Party, its members and leaders.