Dans la confusion et la désinformation sciemment entretenue par les radios, télés, faux experts et vrais agents de l’OTAN, tentons de clarifier les choses.
Le président légal de la Syrie, Bachar el-Assad, n’est pas exonéré de la loi qui est le moteur de l’histoire: la lutte des classes. Comment se situe-t-il dans ce cadre? Assad représente la bourgeoisie nationale syrienne et des fractions de la moyenne et petite bourgeoisie. A ce titre il est porteur des contradictions de ces classes dans le contexte d’un pays en proie aux menées de l’impérialisme mais aussi des luttes de la classe ouvrière, de la paysannerie, de son peuple. Le baasisme fut une réponse de la bourgeoisie pour tenter de maîtriser cette tension, cette contradiction. Comment ? En se proclamant pan-arabe et nationaliste, anti-impérialiste et même socialiste (le pétrole est nationalisé et échappe, sinon à la bourgeoisie locale, du moins aux sociétés capitalistes pétrolières étrangères). Cependant le pan-arabisme a fait long feu, le nationalisme arabe est attaqué et miné par les impérialistes et par leurs alliés religieux de l’intérieur (Frères Musulmans etc…), par les pays où la bourgeoisie semi-féodale et surtout compradore (vendue aux impérialistes) veut affaiblir ou détruire ces « mauvais « exemples. En effet le baasisme est laïque : pour unifier les peuples arabes divisés sur le plan religieux, la laïcité devient un facteur de cohésion nationale. L’anti-impérialisme est à géométrie variable : avec l’Union Soviétique inscrite dans le rapport de forces, certains pays arabes tentent de se ménager un espace de manœuvre face aux pressions impérialistes, mais simultanément les intérêts de classe du baasisme l’amènent aussi à chercher des terrains d’entente avec les impérialistes. La chute de l’URSS favorise une dérive « libérale » sur le plan économique en aggravant la contradiction entre le pouvoir, qui taille dans les acquis sociaux, et les masses populaires.
Quant au « socialisme arabe »du baasisme il est dès les origines antimarxiste et anticommuniste, le communisme critiqué pour être athée, internationaliste et qui prône la lutte des classes alors qu’elles devraient collaborer pour le bien de la nation arabe. Anticommunisme qui prend à certains moments historiques des formes violentes. Nasser, Assad père ou Saddam, sans parler de Kadhafi qui livra le secrétaire général du PC Soudanais à la potence, répriment, emprisonnent, torturent, assassinent des milliers de communistes. A d’autres périodes des marges d’action sont octroyées aux communistes selon les rapports de forces entre le pouvoir et les impérialistes.
Et c’est ce rapport des forces qui détermine aussi la politique économique des pouvoir baasiste: on constate en effet une politique de nationalisations et de réforme agraire au début du processus lorsque le bourgeoisie nationale possède un potentiel dynamique et qu’elle a besoin de l’alliance avec les masses. Puis au fur et à mesure que le pouvoir de la bourgeoisie s’affirme on aboutit à une politique de privatisations et de libéralisation, à une rupture avec l’URSS (Égypte) , un rapprochement avec les États-Unis (Irak contre l’Iran) et une débandade après la chute de l’Union Soviétique.
Pourtant même ces demi-mesures, même ces marches-arrières et ces capitulations ne suffisent pas à l’impérialisme qui veut la domination totale sur cette région du Proche-Orient qui est stratégique.
Et l’impérialisme utilise toute les occasions pour pouvoir se débarrasser de ces régimes insuffisamment soumis et qui en outre, s’opposent à l’expansionnisme israélien et au projet US de « nouveau Moyen-Orient ». Par la guerre dans le cas de l’Irak ou de la Libye, par la dépendance économique et militaire en Égypte et par la subversion et la guerre civile en Syrie. Non pas que des luttes populaires n’aient pas eu lieu en Syrie, la vision complotiste d’une CIA omnipotente et tirant toutes les ficelles est aussi naïve que celle qui consiste à nier le rôle essentiel de la subversion impérialiste. Celle-ci a investi et dévoyé un mouvement populaire pour en faire le support d’une intervention militaire de l’impérialisme en finançant des créatures intégristes soutenues par les Etats ultra-réactionnaires et clients des États-Unis que sont la Turquie, l’Arabie Saoudite ou le Qatar. La répression indistincte et brutale de la police d’État syrienne n’a sans doute pas amélioré la situation.
Mais très vite ce sont les bandes intégristes qui deviennent la véritable force anti-Assad. L’ensemble des forces patriotiques s’est trouvé devant une situation d’agression et de danger vital pour la Syrie. Quant aux forces anti-impérialistes mondiales elles ont exprimé leur refus de l’ingérence impérialiste et leur soutien à la souveraineté de la Syrie. Pour le reste cela regarde le peuple syrien et ce ne sont pas les bourreaux des peuples que sont les impérialismes qui peuvent faire croire qu’ils interviennent en Syrie par bonté d’âme.
D’autant que l’apparition de Daesh ne tombe pas du ciel : il est le résultat direct de la politique des puissances impérialistes, États-Unis en tête, depuis des décennies au Proche-Orient. Et en particulier de l’agression américaine contre l’Irak et de la volonté de la Turquie de prendre appui sur l’islamisme sunnite pour écraser le régime Assad, proche de l’Iran, et pour empêcher le développement des revendications nationales kurdes portées par le PKK en Turquie même. Daesh ne doit pas occulter des groupes qui ne valent pas mieux tel Al-Nosra (Al Quaida en Syrie) qui ont le soutien actif des monarchies pétrolières. Ceux qui, comme Hollande n’ont de cesse de condamner vertueusement la « brutalité » d’Assad mais qui se taisent quand l’Arabie saoudite coupe des mains, crucifie des opposants de 18 ans, écrase le mouvement populaire du Bahreïn ou s’ingère grossièrement dans la guerre civile au Yémen, méritent-ils d’être pris au sérieux par les véritables progressistes français ? En quoi le régime brutal certes, mais favorable à la mixité et à la laïcité d’Assad vaut-il mille fois moins que le régime esclavagiste, grossièrement phallocrate, véritable bastion mondial du Moyen Âge, qui règne à Riyad, si ce n’est parce que le régime saoudien plombe toutes les luttes des pays producteurs de matières première (au premier chef, la Russie et le Venezuela), parce qu’il rachète les « Rafales » français en se cachant derrière le régime égyptien ou parce que, comme le Qatar, il est de plus en plus présent dans les conseils d’administration du CAC-40 « français » ?
A l’occasion de ces événements le gouvernement français a pris un virage funeste entamé avec Sarkozy et confirmé avec Hollande. Un atlantisme et un néo-colonialisme bellicistes animent le pouvoir en France : les mêmes qui attaquent toutes les conquêtes sociales du peuple français chez nous adoptent une posture de recolonisateurs en Afrique (Mali, Burkina Faso, Centrafrique, Côte d’Ivoire) ou au Proche-Orient, où le capital financier français est très lié au capital financier libanais, ennemi traditionnel du Baas syrien et de la gauche nationaliste et communiste libanaise.
Face à cette situation la Russie, alliée depuis la fin des années cinquante de la Syrie, a tenté de préserver la paix et l’indépendance de la Syrie. Également d’empêcher la déstabilisation et le chaos au Proche-Orient. Objectivement le rôle de la Russie conforte le front anti-impérialiste et le combat pour la paix, même s’il ne faut pas se leurrer sur les motivations de classe à long terme de la Russie postcommuniste.
Plusieurs facteurs expliquent ce positionnement de Poutine . La Russie est menacée par cette déstabilisation voulue par l’impérialisme. Le sud de la Fédération russe et des anciennes républiques soviétiques orientales sont menacées par les islamistes manipulées par l’impérialisme et ses agents locaux comme la Turquie ou l’ Arabie Saoudite. L’offensive de l’OTAN en Ukraine démontre et confirme la volonté hégémonique des impérialistes vis à vis de la Russie : et de même qu’au Proche-Orient l’impérialisme US a soutenu les monstrueux talibans, Ben Laden, etc., avant d’en perdre partiellement le contrôle, de même en Ukraine la CIA et l’OTAN, applaudis par une partie de la « gauche » atlantique française (Libé, le Monde, Bernard Guetta sur France-Inter, etc.) ont encensé le pouvoir « orange » pro-nazi de Kiev qui provoque la Russie et qui s’appuie sur les néonazis de Pravy Sektor et de « Svoboda ». A moins d’affaiblir dangereusement la Russie et de la laisser se faire encercler par l’OTAN et par les bases US de la Baltique à la Mer Noire et du Caucase à l’Asie centrale, Poutine ne peut pas rester inactif car les impérialistes, qui ne se sont pas contentés de l’éclatement de l’URSS, de la disparition du camp socialiste, de l’annexion de la RDA et de l’intégration de toute l’Europe de l’Est à l’OTAN, ne seront contents que quand ils auront dépecé la Fédération russe elle-même. D’autant que, dans les conditions actuelles, le renversement d’Assad signifierait la prise de pouvoir des factions intégristes et une guerre de religion permanente dans la région. Guerre aussi entre les puissances régionales comme l’Iran et les satellites des États-Unis, comme on le voit au Yémen en ce moment même.
Est-ce à dire que la Russie de Poutine est redevenue l’Union Soviétique? Soyons clairs, certainement pas. Mais il serait irresponsable d’établir une équivalence absolue entre la Russie et le bloc impérialiste qui domine et écrase le monde et qui est constitué, à l’Ouest, par l’Union transatlantique en formation (Amérique du nord plus U.E. dominée par Berlin) et à l’Est par l’Union transpacifique en gestation, où Washington fraie avec la Corée du sud (en voie de fascisation) et avec le Japon (en voie de remilitarisation). D’autant que même ce dernier est travaillé par des contradictions internes. On le voit avec les positions respectives passablement dissonantes de la France, de l’Allemagne ou de la Grande-Bretagne (c’est d’ailleurs Hollande qui est le plus belliciste de tous en ce moment : pauvre Jaurès !). Le rôle des communistes, des anti-impérialistes, des forces de paix est de s’appuyer sur ces contradictions pour créer un rapport de forces favorable à la lutte des peuples et c’est d’ailleurs ce que fait intelligemment le PC syrien qui, sans cesser de maintenir sa position de classe indépendante, privilégie la lutte contre l’ingérence impérialiste en Syrie et adopte une position résolument anti-impérialiste et patriotique.
Quant à nous, ici et maintenant, notre responsabilité est de dénoncer notre impérialisme et de faire comprendre que rien de bon ne peut sortir d’une position qui laisserait croire que les incendiaires peuvent se transformer en pompiers. Dénonçons aussi ceux qui sombrent dans ce que Lénine appelait le social-impérialisme, « socialistes dans les mots, impérialistes dans les actions » de même que ceux qui ne voient pas la nécessité de tenir compte de la dynamique anti-impérialiste à laquelle les BRICS – Brésil, Russie,Inde, Chine, Afrique du Sud- peuvent objectivement contribuer en laissant des espaces d’intervention aux peuples, même si la plupart des régimes en question sont bel et bien contrôlés par la grande bourgeoisie nationale, avec toutes les inconséquences que cela comporte (le cas de la Chine doit être analysé spécifiquement).
Unir et rassembler sur cette base est donc notre responsabilité.
AM secrétaire de la Commission internationale du PRCF.
Très intéressant. Mais je serais preneur, si vous le voulez bien, d’une analyse plus poussée qui pourrait se résumer à cette question : pourquoi la chute de l’URSS, pourquoi la Chine en est-elle venue à une économie de marché – sous contrôle du PCC certes -, pourquoi la Russie émergente a-t-elle suivi – en maintenant, toutefois, nombre d’oriflammes de l’URSS ? Causes internes, géostratégie ?
En tout cas, et sans idolâtrie, un grand bravo à Poutine…
Bien à vous.
Bref complément à mon commentaire précédent : comment fait-on vivre durablement une économie socialiste dans un océan capitaliste et impérialiste ?
Merci.
Vous pouvez lire – notamment – le livre Mondialisation capitaliste et projet communiste de Georges Gastaud
Ainsi que Marxisme et Universalisme, classes nations humanité
Une analyse tres riche a laquelle j’adhere sauf que j’ai des reserves concernant l’accusation de gaddafi d’un anticommuniste furieux quand vous dites . « sans parler de Kadhafi qui livra le secrétaire général du PC Soudanais à la potence… » …La Jamahiriya de GADDAFI était, de l’avis des spécialistes soviétiques, l’un des plus grand alliés (sinon le plus grand), de l’URSS -Gaddafi était, je crois, le premier chef d’Etat du monde à s’incliner sur la dépouille de leonid breznev.
La Jamahiriya fut aussi le premier Etat (et peut etre le seul) à reconnaître la légitimité continue de l’Union Soviétique quand elle fut abattue et qu’elle a survécu durant quelques jours en 1991. ….. pour ne pas parler de son admiration pour Fidel Castro ….. De plus sur la Mathaba , se reunissaient tous les revolutionnaires du Monde , Chavez dicta sa conference sur le Socialisme du XXI en 2009 en Libye, les textes marxistes ont été traduits à l’arabe grace à ces demandes et au Centre de Recherche du Livre Vert se reunissaient tous les chercheurs, economistes et analystes du monde entier pour ameliorer le developpement economique et sociale de la societe libyenne- fut une des premieres cibles ( quel etait le danger pour L’otan un centre d’investigation, declaré patrimoine Mondiale de l’humanite par Unesco ?) bombardée par les 30 000 bombes menée par une coalition de 48 Etats terroristes sous l’égide de l’OTAN , etc……… Il faut y aller doucement avec les accusations et Nuancer.
La Jamahiriya a été abandonnée par le monde entier. Pire, les gourous de l’anti-impérialisme ont hurlé avec les loups de l’OTAN: de Meyssan à Rene Naba à Pascal Boniface à Immanuel Wallerstein, a Gilbert Achkar à Ignacio Ramonet, Alain Gresh a Stella Calloni a Rico Alba à….. Chomsky et j’en oublie mais cela ne m’intéresse même plus de le savoir!
La Chine n’est pas la seule à avoir sa spécificité. Le cas de chacun des pays cités doit être analysé spécifiquement. Plus particulièrement, le rôle joué dans chacun des ces états par les partis communistes existants doit l’être (historique du rapport au pouvoir en place,etc…). En particulier le rôle joué par les communistes égyptiens avant et après l’arrivée au pouvoir de Nasser mérite quelque attention.
Quant à Bachar al Assad, il est peut-être l’un des représentants de la classe bourgeoise de son pays, mais il est aussi et d’abord le président légal de ce pays. Il bénéficie d’un soutien très large de la population, aussi bien de ceux qui ont été contraints de s’exiler dans des camps que de ceux qui sont restés sur le territoire national malgré la guerre et les atrocités, y compris celles orchestrées en sous main par les occidentaux et par les dirigeants français en particulier. Assad n’est pas le dictateur sanguinaire que nous présentent nos médias et notre classe politique aux ordres d’intérêts étrangers, il est le représentant légitime du peuple syrien . Il a un tout autre bilan à faire valoir auprès de ses concitoyens que le brillant « adversaire de la finance » sensé présider la France qui peut néanmoins se prévaloir de l’opinion favorable de … 16% des électeurs français.
Sa contribution à la la lutte pour la survie de son peuple et de la civilisation millénaire de son pays, de son patrimoine économique et culturel, de son système social laïque où prévaut la bonne intelligence entre croyants et non-croyants et entre les différents courants religieux n’est pas moins noble que celle des leaders de la résistance de la France occupée, qu’ils aient été communistes, gaullistes ou autres.
Seul le peuple syrien est en droit de dire qui mérite d’être le Président de la Syrie et ce que doivent devenir les institutions actuelles de ce pays. Ni François Hollande, ni Laurent Fabius, ni personne d’autre en France n’est qualifié pour le faire. IL est important de le rappeler encore et encore à tous les « exceptionnalistes » de la planète (la gôche française n’en manque malheureusement pas) et à tous les nostalgiques et à tous les revanchards de l’ex empire colonial français.
Gérard Jeannesson , retraité
Nous regrettons que notre commentaire précedent n’est pas été publié.
Pour cela nous essayons dans cette deuxieme tentative de nuancer et apporter une explication moins tranchée sur les accusations apporté à Gaddafi et autre leader nationaliste arabe d’ « anticommunisme » dans votre article, « Poutine Assad et nous ».
Nous apporterons des élements absents dans votre analyse un peu rapide.
Maintenant, nous parlons d’histoire où nous évaluons Gaddafi et beaucoup d’autres.
En conséquence, nous devons analyser les questions et les attitudes dans leur contexte historique sans émotions ou haine.
Cet homme a commencé sa carrière politique comme nationaliste arabe très proche de Nasser.
Nasser, n’a jamais fait parti du Baa’th ou de son école.
Mais,Gaddafi a été malchanceux. Il était dans un petit pays d’une part, et dans un mauvais moment d’autre part, à savoir à un moment où le mouvement nationaliste arabe était en plein déclin .
Je veux dire la défaite arabe de 1967, défaite par le centre impérialiste, pas seulement par l’entité sioniste comme le soutienne la plupart .
A ce moment l’image des partis communistes arabes et même du marxisme a été totalement passive concernant la Patrie Arabe. Il l’était pour de nombreuses raisons, comme:
1- La plupart d’entre eux ont reconnu l’entité sioniste, « fièrement » et même jusqu’à aujourd’hui.
2- Ils étaient très dépendants de l’URSS qui a reconnu l’entité sioniste.
3- Ils étaient et sont toujours pauvres théoriquement, c’est la raison pour laquelle, ils ont avalé l’analyse soviétique de la situation arabe!
4- Ils se tiennent contre l’unité arabe du point de vue de Staline qui manquait d’une analyse profonde en soutenant que : «la Nation arabe est une nation à faire », mais il reconnaît l’entité sioniste en dépit du fait qu’elle soit une implantation coloniale créé par l’impérialisme!
Gaddafi se trouvait au milieu de:
• Un mouvement de libération arabe défait de ses deux composantes: nationalistes et communistes.
• Les deux se battent les uns contre l’ autre et font des compromis avec les régimes compradores.
Mon opinion est que Kadhafi comme jeune leader nationaliste été à la recherche d’un régime nationaliste à allier avec un parti communiste qui croyait au nationalisme arabe.
Toutes ces deux composantes n’ étaient pas présentes .
Voilà pourquoi, il a essayé de trouver son chemin dans cette période sombre, une période dominé par l’impérialisme d’une part et le manque d’un véritable mouvement nationaliste d’autre part.
Oui, il a livré à Mahjoub Nimari du PC Soudan. Je ne sais pas si il était sous la pression de Sadate et essayer d’éviter l’invasion de l’ Egypte.
Cela ne signifie pas que ce parti communiste soudanais était mauvais. Il était l’un des meilleurs partis communistes arabes.
Oui Gaddafi n’ était pas marxiste, pour expliquer sa position à l’égard Mahjoub, mais rappelons-nous que le Parti communiste soudanais a fait un coup d’ Etat qui n’ est pas une tradition communiste. Il est trop loin de la ligne de masse.
Rappelons que la Syrie a demandé à Ocalan de quitter le territoire de manière à éviter la guerre avec la Turquie. Yémen du Sud a demandé à Carlos de quitter sous la pression … etc.
Mais, Gaddafi était très favorable au FPLP qui est une organisation marxiste.
Quelle est la leçon ici à retenir?
Elle est que si une organisation marxiste se bat contre l’impérialisme et le sionisme et lutte pour la cause nationale, Kadhafi l’aurait toujours soutenue.
Quant aux Baa’thists de la Syrie et de l’Irak, ils étaient et font partis de la gauche nationalistes. Ils ont été et sont contre l’impérialisme, le sionisme et les régimes réactionnaires arabes.
Ils étaient contre les partis communistes et les partis communistes étaient contre les Baa’thists . Cette complexité est due à l’échec d’une coalition historique comme Gramsci le théorisa.
Voilà pourquoi, quand régime laïque et nationaliste, est contre le parti communiste, il n’est pas dit que les communistes sont absolument juste et bon.
Mon interprétation est que la gauche occidentale voit d’un tres mauvais œil le nationalisme arabe à cause de :
• Leur soutien à l’entité sioniste
• Leur soumission au pouvoir bourgeois et aux régimes coloniaux dans l’ouest.
Gaddafi , Assad, Saddam et surtout Nasser ont été des alliés de l’URSS. COMMENT?
Ces dirigeants nationalistes ne reconnaissent pas l’entité sioniste, croient en l’unité arabe et essayer d’être socialistes. Et voilà pourquoi ils ont été constamment ciblés et certains d’entre eux exterminés par l’impérialisme.
La pénurie de communistes arabes croyant au nationalisme arabe et à l’unité et leur reconnaissance de l’entité sioniste, il était facile pour les dirigeants de les supprimer sans faire face à la contestation populaire.