Ce n’est pas une surprise, la prise de pouvoir à Damas par les colonnes armées des fondamentalistes islamistes terroristes de Daech, soutenue par la Turquie et appuyés par l’Occident – s’accompagne du lancement d’une forte répression anti communiste. Al Jolani a ainsi décidé ce 29 janvier d’interdire les activités du Parti Communiste de Syrie, du Parti communiste syrien (unifié) et d’autres partis socialistes, anti-impérialistes et laïcs. Tandis que dans les rues de Syrie, les exactions et la répression se multiplie. Comme est désormais obligées d’en témoigner la presse occidentale des milliardaires, à l’image de cet article du journal Le Monde, [ A Homs, dans le centre la Syrie, le spectre des règlements de comptes ]
Nous relayons donc bien volontiers la déclaration1 de nos camarades du Parti Communiste syrien, à propos des premières décisions des nouvelles autorités du pays.
Suspension de la Constitution, dissolution de tous les partis politiques, concentration des pouvoirs, violences extra-légales à caractère de vendetta, soutien des impérialistes et des gouvernements arabes les plus réactionnaires…les constatations de nos camarades ne font que confirmer nos prévisions émises dès les premiers jours après la chute de Bachar al-Assad. Sans fausse modestie, et du reste il n’y avait pas besoin d’être un aigle de la géopolitique pour avoir une idée un tant soit peu claire de la manière dont les choses tourneraient.
En revanche, force est de constater, en la matière comme en d’autres, à quel point les sociaux-démocrates les plus radicaux sont incapables de comprendre les rapports de force internationaux et à l’anti-impérialisme. En témoigne ce tweet de Jean-Luc Mélenchon qui se réjouit de la chute du tyran mais craint ce qui va arriver après… On voit le résultat, et on apprend même, oh surprise, que l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) s’inquiète d’exactions et d’exécutions extra-judiciaires contre les opposants emprisonnés ces deux derniers mois2.
Ajoutons enfin que la chute du régime baathiste est globalement, et nonobstant ses sérieux défauts et insuffisances, une mauvaise nouvelle pour la lutte anti-impérialiste, puisque les palestiniens perdent un soutien loyal et l’Axe de la Résistance – mené tant bien que mal par un Iran embourbé dans ses contradictions maximales – un maillon important.
Mais de ceci il faut croire que certains n’ont cure, trop occupés à juger les régimes en butte à l’hégémonisme euro-atlantique sur des critères uniquement moraux, du haut de leur bilan historique dans leur propre pays dont il n’y a pourtant pas de quoi se vanter…
Et puis, sans rire : c’était il y a si longtemps la destruction de la Libye ?
Hubbard
PS : Il ne serait pas inutile de questionner également un certain fétichisme de la question kurde dans les milieux progressistes. Des velléités séparatistes ou régionalistes dans un pays désigné comme « malfaisant » par l’Oncle Sam, ça doit au minimum provoquer un haussement de sourcil. Citons l’exemple du groupe FDS (Forces Démocratiques Syriennes), ouvertement soutenu par les États-Unis, qui réclame benoîtement aux nouvelles autorités syriennes un État sécularisé et décentralisé, dans lequel d’ailleurs il ne revendique aucune autonomie3. En attendant que l’US Army les lâche en rase campagne comme les autres…
1 – pour la version originale : http://solidnet.org/article/Syrian-CP–00001/
2 – https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250202-syrie-l-osdh-s-inqui%C3%A8te-des-exactions-du-nouveau-r%C3%A9gime-contre-des-opposants-emprisonn%C3%A9s
3 – https://www.newarab.com/news/sdf-wants-secular-and-civil-state-post-assad-syria-leader
Non à la tyrannie des ténèbres
Ensemble dans la lutte contre les colons et leurs sbires
Déclaration du Parti communiste syrien
Depuis sa prise de pouvoir dans notre patrie syrienne le 8 décembre 2024, à la suite d’une attaque militaire entièrement soutenue par les puissances coloniales membres de l’OTAN agressive, la clique noire a commencé à restreindre les droits sociaux du peuple. Des dizaines de milliers de travailleurs de l’État et du secteur public ont été licenciés, et de nombreux établissements ont été liquidés, aggravant encore davantage la situation économique et sociale. En outre, la discrimination entre les citoyens en raison de leurs croyances et de leurs affiliations s’accroît. Des enlèvements et des assassinats ont eu lieu et continuent d’avoir lieu, ainsi que des vols, des pillages et des extorsions.
Le 29 janvier 2025, les traits de la tyrannie politique des obscurantistes ont commencé à se cristalliser plus clairement. Ce jour-là, une réunion élargie a été organisée pour les dirigeants des groupes armés qui, par un hasard historique, ont pris le contrôle de la majeure partie du pays, sans avoir d’autres qualifications que la puissance des armes.
Lors de cette réunion, il a été convenu d’établir un style de gouvernement autoritaire dans le pays. Une seule personne s’est vu attribuer tous les pouvoirs exécutifs et législatifs pour diriger l’État. Il s’agit de mettre l’accent sur un régime dictatorial flagrant sous mandat turc. Il convient de noter que cette étape dangereuse a été précédée de nombreuses rencontres avec des représentants des centres impérialistes et des régimes arabes réactionnaires, en plus de la présence permanente du gardien turc, ce qui indique que cette transformation a eu lieu avec la bénédiction de ces cercles. Toutes les promesses d’instaurer des libertés démocratiques et de prendre des mesures dans ce sens ont été jetées à la poubelle. La Syrie est devenue un pays sans constitution, contrôlé par les caprices des obscurantistes et les intérêts des pouvoirs qui les soutiennent. Il convient de noter que la constitution de 2012, qui a été abrogée, ne contient aucune référence au parti au pouvoir, mais stipule les droits sociaux généraux. Par conséquent, cette constitution a été considérée comme un obstacle à la transformation de notre pays en un refuge pour les forces réactionnaires obscures et leurs maîtres. Le colonisateur turc veut réaliser en Syrie des transformations extrémistes et sombres qu’il ne peut pas réaliser dans son propre pays.
La réunion du 29 janvier, qui a été vouée à l’échec, a également décidé de dissoudre plusieurs partis nationaux, dont le Parti communiste syrien. Nous considérons cette mesure comme une première étape, qui sera suivie d’autres mesures visant à restreindre toutes les véritables forces nationales et démocratiques.
Le Parti communiste syrien, qui a plus de cent ans d’existence, au cours desquels il a lutté dans diverses circonstances, ne se soumettra pas à cette décision injuste de le dissoudre. Il poursuivra sa lutte pour défendre les droits des masses et pour restaurer l’indépendance et la souveraineté de la patrie. Nous, les communistes syriens, n’avons pas peur de l’oppression et de la persécution, et notre histoire en témoigne. Le peuple syrien nous connaît pour notre fermeté dans nos principes et notre intégrité au service du peuple.
À ce stade critique, nous considérons que l’une de nos premières tâches est de travailler à unifier les rangs de toutes les bonnes forces de notre pays, quelles que soient leurs affiliations, afin de faire face à la tyrannie et à l’oppression obscure.
Ensemble dans la lutte pour une patrie libre et un peuple heureux !
30 janvier 2025 Comité central du Parti communiste syrien
Non à la tyrannie obscurantiste !
Ensemble dans la lutte contre les colonialistes et leurs acolytes !
Déclaration du Parti communiste syrien
Depuis sa prise de pouvoir dans notre patrie, la Syrie, le 8 décembre 2024, résultat d’une offensive entièrement militaire soutenue par les membres colonialistes de l’OTAN agressive, la junte obscurantiste a commencé une répression contre les droits sociaux de notre peuple. Des dizaines de milliers de travailleurs ont été licenciés dans des établissements du secteur public et étatique, et nombre d’entre eux ont été liquidés. La discrimination à l’encontre des citoyens sur la base de leurs croyances et de leur appartenance s’est intensifiée, avec des actes continus d’enlèvements, d’assassinats, de cambriolages, de pillages et d’extorsions.
Le 29 janvier 2025, une réunion élargie s’est tenue entre les dirigeants des groupes armés – qui doivent leur capture de la majeure partie du pays à une coïncidence historique plutôt qu’à d’autres qualifications que la force brute – au cours de laquelle la tyrannie politique des obscurantistes est devenue encore plus apparente, car les participants ont convenu de consolider un régime autoritaire. Un seul individu s’est vu accorder les pouvoirs exécutifs et législatifs absolus, formant ainsi une dictature flagrante subordonnée au mandat turc. Il est à noter que cette grave étape a été précédée de nombreuses rencontres avec des représentants des centres impérialistes et des régimes arabes réactionnaires, et en présence constante du tuteur turc, ce qui indique que la décision a été prise avec l’approbation de ces cercles.
Toutes les promesses d’instaurer, ou du moins de faire des progrès dans ce sens, les libertés démocratiques ont été jetées à la poubelle. La constitution de 2012 a été abolie, faisant de la Syrie un État sans constitution, gouverné par les caprices des obscurantistes et les intérêts des forces qui les soutiennent. Il est intéressant de noter que la constitution révoquée ne mentionnait sous aucune forme un parti au pouvoir ; Au contraire, elle stipulait des droits sociaux généraux, constituant ainsi un obstacle à la transformation de la Syrie en un nid de forces réactionnaires et obscurantistes et de leurs maîtres. Le colonialisme turc vise à réaliser en Syrie des changements de nature extrémiste et obscurantiste, dont il est incapable dans son propre pays.
Cette réunion inquiétante a également pris la décision de dissoudre de nombreux partis patriotiques, dont le Parti communiste syrien. Nous considérons cette décision comme un premier pas qui sera suivi par davantage de répression contre toutes les véritables forces patriotiques et démocratiques.
Fort de son histoire de plus d’un siècle de lutte dans diverses circonstances, le Parti communiste syrien ne se soumettra pas à cette décision oppressive. Elle continuera à lutter pour les droits des masses et pour reconquérir l’indépendance et la souveraineté de sa patrie. En tant que communistes syriens, nous ne craignons ni l’oppression ni les persécutions – comme en témoigne notre histoire. Le peuple syrien nous connaît pour notre ferme engagement envers nos principes et notre intégrité dans notre service au peuple. À notre avis, la tâche la plus urgente à ce stade grave est de travailler à unir les forces du bien dans notre pays, de tous horizons, pour résister à la tyrannie obscurantiste et au despotisme.
Ensemble dans la lutte pour une patrie libre et un peuple heureux !
Le Comité central du Parti communiste syrien,
30 janvier