APPEL du PRCF au MOUVEMENT OUVRIER, aux PROGRESSISTES et aux AMIS DE LA PAIX – 10 avril 2018
Engagé sous le drapeau du MEDEF et de l’UE dans une guerre sociale sans merci contre les cheminots, c’est-à-dire contre l’aile la plus combative du mouvement ouvrier français, Macron est tombé sur un os : la grève se durcit, d’autres secteurs populaires, étudiants, agents EDF, salariés de Carrefour, éboueurs, personnels d’Air-France entrent dans l’action pendant que plusieurs mouvements unitaires sont annoncés par différents secteurs se réclamant de la convergence des luttes syndicales et politiques. Dans ces conditions, Macron est prêt à faire flèche de tout bois pour gagner le bras de fer social. L’enjeu pour lui, si les cheminots étaient battus parce que les autres travailleurs ne seraient pas venus assez tôt à la rescousse, est tout bonnement d’araser ce qui reste des acquis de 1968, 1945 et 1936, et de dissoudre la France dans la « souveraineté européenne » et dans la « défense européenne » intégrée à l’OTAN.
C’est à partir de cette guerre de classes déclenchée en France même, et qui se marie parfaitement avec l’euro-atlantisme débridé de l’actuel président, qu’il faut comprendre l’attitude belliciste de Macron au Proche-Orient. Plus américain que les Américains, Macron est aux avant-postes pour bombarder la Syrie comme Sarkozy fut aux avant-postes pour détruire la Libye, avec les résultats que l’on sait pour ce pays, pour l’Afrique et pour notre pays. C’est pourquoi, saisissant le prétexte, dont l’origine est plus que douteuse et pourrait bien relever d’une grossière provocation,d’un bombardement chimique « présumé » de la Ghouta par « le régime syrien », et sans attendre en rien une enquête indépendante diligentée par l’ONU, Trump, Macron, Netanyahou (que bizarrement la presse française ne qualifie jamais de « boucher » de Gaza, comme elle le fait pour Assad) s’apprêtent à bombarder la Syrie, armée française en tête, sous la pression répugnante de Hollande et de toute la fausse gauche marinée dans l’impérialisme et le néocolonialisme.
En cela, Macron semble fort s’inspirer de Thatcher qui, pour parachever son offensive antisociale brutale contre les mineurs, en 1984, avait revêtu le costume de chef de guerre lors de la guerre des Malouines : le prestige capitalisé par la « dame de fer » dans son combat néocolonial contre l’Argentine lui avait grandement servi à détruire le mouvement ouvrier anglais, les dirigeants travaillistes anglais marchant comme un seul homme dans l’aventure malouine… et abandonnant les mineurs britanniques à leur combat héroïque.
C’est pourquoi le PRCF adjure les militants du mouvement du progrès, de la paix, de l’indépendance nationale, à refuser toute union sacrée derrière ce président belliciste qui ne rêve que d’une chose, comme on vient encore de le voir à ND des Landes : user partout de la manière forte. Il serait lamentable que ceux qui comprennent qui est Macron sur le terrain social (le président Maduro le qualifie de « casseur de France » et de « tueur à gages du modèle social au profit de l’oligarchie »), oublient toute analyse de classe quand il s’agit de politique étrangère et suivent ce belliciste quand il s’apprête, sans mandat de l’ONU qui plus est, à frapper la Syrie souveraine. La politique étrangère, comme la guerre, n’est que la continuation de la guerre sociale INTERNE par d’autres moyens et le combat de classe ne se divise pas.
Vous, patriotes et amis de la paix qui refusez l’engrenage d’une guerre en Syrie qui peut dégénérer en guerre mondiale antirusse et en nouvelles vagues d’attentats terroristes sur notre sol, soutenez les cheminots en lutte ! Et vous, les militants progressistes, ne vous laissez plus promener par les BHL, les « Libé » et autres faux internationalistes de la canonnière qui servent les intérêts revanchards de l’impérialisme pseudo-français, cet ennemi des peuples, et notamment du nôtre.
C’est aussi sur le terrain international qu’il faut donc faire la « fête à Macron » le 19 avril, le 5 mai et à toute autre occasion, car il y a une unité de classe profonde, celle des grands intérêts capitalistes, entre l’euro-casse sociale, la marche à la guerre impérialiste (potentiellement mondiale !) antirusse, et la tentative des conjurés de l’euro-atlantisme, « Jupiter » Macron en tête, de recoloniser le Liban, la Syrie, l’Irak, l’Iran, etc.
Le PRCF appelle donc à lier plus que jamais la lutte pour le progrès social, pour la souveraineté des peuples et pour la paix.