Depuis leur création génocidaire pour les populations autochtones aux XVII-XVIIIe siècle, les États-Unis d’Amérique se sont bâtis sur un mythe savamment entretenu par les programmes d’« histoire », y compris en France : les États-Unis sont le « berceau de la démocratie et de la liberté », la « terre de la seconde chance » pour tous les migrants soucieux de réaliser le « rêve américain », et bien évidemment les « défenseurs du monde libre » contre les « totalitarismes » au nom d’une « destinée manifeste » aux accents messianiques. Cette croyance mystique en une « nation exceptionnelle » s’incarne parfaitement en Donald Trump, qui affirme sans vergogne chaque jour davantage son visage fanatique suprémaciste, raciste, misogyne… et bien entendu anticommuniste. Ce fanatisme, Trump l’exprime plus que jamais depuis le tragique décès (un de plus) de George Floyd, tué par des policiers gangrénés par ce racisme structurel au cœur de nombre de pratiques institutionnelles états-uniennes depuis la mise en place de l’esclavage au XVIIe siècle : soutien aux mobilisations suprémacistes de l’extrême droite états-unienne, brandissement la Bible comme si arrivait le Jugement dernier, dénonciation de la « violence » des manifestants antiracistes pacifiques et progressistes provoqués par une police aux abois et dont les méthodes rappellent la longue et triste histoire ségrégationniste aux Etats-Unis. Va-t-on tout droit vers une nouvelle guerre de Sécession entre Blancs et « colorés », entre pro- et anti-Trump, entre Est et Ouest (l’éditorial du Los Angeles Times vient d’évoquer sans rire cette dernière perspective !) ? Une chose est certaine : Trump applique à la perfection la logique binaire du « Bien » et du « Mal), y compris au moment où le pays connaît un désastre sanitaire sans précédent avec plus de 110.000 morts à la suite de la pandémie du coronavirus. Il y a toujours un coupable : la Chine, qui a répandu le Covid ; les « gauchistes », qui manifestent contre les violences policières, monnaie courante aux Etats-Unis ; le communisme, rendu responsable d’avoir dicté le projet de loi sur la Santé (au demeurant bien timide) proposée par l’ancien président Obama ; et plus généralement, les « terroristes », parmi lesquels… les Palestiniens, ce peuple héroïque que martyrise sur sa propre terre le gouvernement terroriste de Tel-Aviv, cent fois condamné par l’ONU mais systématiquement soutenu dans ses exactions par la Maison Blanche.
Quoi de plus naturel, dès lors, que de soutenir l’extrémiste sioniste Netanyahou, qui a annoncé en ce lundi 8 juin 2020 la mise en œuvre d’un plan d’annexion des territoires illégalement occupés de Cisjordanie, visant à se prémunir de la création d’un Etat palestinien dont la perspective est rendue par les États-Unis de plus en plus fictive et irréaliste ; inutile de préciser que le raciste Netanyahou, qui a déjà fait adopter en 2017 une loi affirmant qu’Israël est un « État-nation juif », peut compter sur le soutien de son ami Trump, farouche partisan du colonialisme sioniste qui satisfait à la fois l’extrême droite « chrétienne » dite « dispensationniste » et une partie des ultra-orthodoxes juifs désireux de reconstituer Eretz Israël (le « grand Israël ») du Sinaï au Golan (Golan sur lequel Trump a reconnu la souveraineté israélienne proclamée unilatéralement…).
Quant à Bolsonaro, très bon ami de Trump et Netanyahou, il poursuit sa croisade anti-populaire en incitant avant tout à assurer le montant des profits capitalistes, auxdépens naturellement (ou plutôt, divinement) de la santé des travailleurs brésiliens, surtout des ouvriers, des Indiens d’Amazonie et des paysans pauvres. Un Bolsonaro qui, à l’égal de Trump et Netanyahou, brille par son anticommunisme – quelle déchéance de devoir rappeler les médecins cubains expulsés dès son arrivée au pouvoir afin d’aider les déserts médicaux brésiliens dans la lutte contre le coronavirus ! – et son autoritarisme fasciste : rappelons que le « Trump des tropiques » est un nostalgique de la dictature fasciste qui ensanglanta le Brésil entre 1964 et 1985, estimant qu’on « ne [peut] plus continuer à flirter avec le socialisme, le communisme, le populisme de gauche » et que « l’erreur de la dictature fut de torturer, et non de tuer ».
Trump, Netanyahou, Bolsonaro, sans oublier le fanatique « évangélique » bolivien Luis Fernandez Camacho, les ultraconservateurs wahhabites saoudiens (qui détruisent le Yémen), le nationaliste hindou Modi qui vomit sa haine sur les musulmans, ou même, à un degré moindre étant donné la force du sentiment laïque en France, le jésuite Macron qui souhaite « réparer le lien abîmé avec l’Eglise » : tous justifient à leur manière la définition marxienne de la religion comme « opium du peuple » tant ils sont illuminés, obnubilés par leur foi mystique dans le capitalisme et par leur vision du monde basée sur le « darwinisme social » ; tous mènent à la guerre exterminatrice pour les peuples et pour les nations opprimées par l’impérialisme atlantiste et par ses affidés européistes, wahhabites, sionistes et latino-évangéliques.