Alors que Trump annonce de nouvelles attaques des USA contre le pays, le Venezuela affirme son indépendance.
« Le peuple vénézuélien est libre et ses citoyens répondront unis contre les menaces insolentes de l’empire raciste et xénophobe »
Le ministère des affaires étrangères vénézuélien dans une déclaration a rejeté les déclarations « incroyables » du gouvernement des États-Unis sur le Venezuela qui « démontre sa polarisation absolue vers les secteurs violents et extrémistes de la politique vénézuélienne, qui favorise l’utilisation du terrorisme pour renverser un gouvernement populaire et démocratique. »
Le ministère fait ici référence à à une déclaration publiée lundi par le Président Donald Trump, qui a dit, « si le régime de Maduro impose son assemblée constituante le 30 juillet, les États-Unis prendront des mesures économiques fortes et rapides. »
Ces menaces interviennent après l’organisation d’un simulacre de vote, sans aucune valeur légale, par l’opposition soutenue par les États- Unis. L’extrême-droite prétend avoir réunie 7,6 millions d’électeurs. Chiffres invérifiables. Avec un score évidemment de quasi 100% contre le gouvernement. Force est de constater l’absence de représentativité de cette campagne de communication. Qui tout au plus démontre que l’opposition de droite peine à réunir même en tablant sur près d’un million de voix émises à l’étranger n’est pas majoritaire dans le pays : à peine plus d’un tiers des Vénézueliens auraient selon ses propres chiffres participé au Venezuela à cette mascarade, et même moins que le nombre d’électeurs rassemblés par la MUD lors des dernières législatives où la MUD n’avait réuni que moins de 40% des électeurs. Quoi qu’il en soit, même le chiffre revendiqué par la MUD traduit son échec à mobiliser, l’opposition de droite avait annoncé pouvoir réunir 11 millions de votants. Elle en est très très loin.
Les USA revendiquent leurs attaques contre un pays souverain, avec le soutien de l’UE
Les menaces de Trump ont été répétées par le département d’État des États-Unis qui a publié un communiqué invitant « le gouvernement du Venezuela à abandonner l’assemblée constituante nationale proposée. »
« Le mince voile démocratique de l’opposition vénézuélienne est tombé, et derrière on voit la force interventionniste brutale du gouvernement des États-Unis, qui se trouve derrière les violences dont souffrent les vénézuéliens depuis ces quatre derniers mois. Ce n’est pas la première fois que nous dénonçons et confrontons des menaces aussi perverses que celles dans ce document incroyable, » dénonce le communiqué du Venezuela.
Le gouvernement du Venezuela appelle l’ensemble des peuples du monde à défendre la souveraineté, le droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
« L’assemblée constituante nationale sera élue par le vote direct, universel, et secret de tous les Vénézuéliens, sous l’autorité du Conseil électoral national, comme stipulé dans notre cadre juridique. C’est un acte de la souveraineté politique de la République, rien et personne ne peut l’arrêter. L’assemblée constituante continuera ! » conclut le communiqué.
Les menaces viennent alors qu’un nombre records de vénézueliens ont au vote historique de répétition pour l’élection de l’assemblée constituante qui se tenait ce week end, une élection qui vise à atténuer tensions et moderniser la constitution pour plus de représentativité. En dépit de la démonstration de force du soutien populaire, l’événement a été en grande partie censuré dans les pays occidentaux, car les leaders de l’Axe Euro-Atlantique ont continué d’attaquer le gouvernement vénézuélien et à exiger des élections immédiates.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a ordonné à Miraflores, l’Elysée vénézuelien d’annuler l’élection de l’ANC pour les remplacer par « des élections gratuites et justes. »
Le porte-voix de l’UE, Federica Mogherini, tel un perroquet, a invité de même le Président Nicolas Maduro à suspendre des plans pour réunir l’ANC, notant que le mouvement serait « un geste important » pour désamorcer des tensions.
Ce message a été repris en écho par le président espagnol Mariano Rajoy et le premier ministre italien Paolo Gentiloni, se fendant d’un éditorial dans le journal espagnol El Mundo critiquant le gouvernement vénézuélien. Évidemment, le secrétaire général de l’OEA Luis Almagro a lui aussi répété le discours dicté depuis Washington, de même que les dirigeants réactionnaires de Colombie et de Chili, eux aussi alignés sur les USA.
Le président vénézuelien défend la souveraineté et l’indépendance du Venezuela
Maduro a défendu la dignité du Venezuela la « et la souveraineté » contre ces menaces lundi, conseillant à Rajoy « de retirer son nez du Venezuela » tout en rappelant à Mogherini « insolente » que le « Venezuela est un pays libre et souverain… pas une colonie de l’Europe. »
Le président légitimement et démocratiquement élu du Venezuela a rappelé au premier ministre espagnol, minoritaire dans son pays et qui a du reconvoquer des élections faute de majorité pour se maintenir au pouvoir qu’il n’a pas de leçon à donner en matière de vote : « Pour Mariano Rajoy, (le plébiscite de l’opposition) est un référendum au statut légal par rapport à l’État et à la constitution, bien que le référendum du peuple de la Catalogne pour décider leur statut face à l’État espagnol ne soit pas légal, »a-t-il ajouté.
Prenant la défense du pays, Maduro n’a pas manqué de rappeler le symbole de la bataille d’Ayacucho au Pérou, une victoire militaire concluant les guerres révolutionnaires latino-américaines, quand les forces du maréchal grand Antonio Jose de Sucre ont décisivement forcé l’empire espagnol à se rendre et mis fin à la colonisation de l’Amérique du Sud.
« Notre bataille, c’est l’assemblée constituante pour l’indépendance, la souveraineté et la dignité nationale, » a souligné Maduro.
« Laissez l’Union Européenne dire ce qu’elle veut, cela ne nous concerne pas ce que l’Europe ordonne. Nous nous inquiétons de notre terre, notre dignité, du pays des libérateurs des Amériques ! »
Face à ses difficultés à mobiliser le peuple, la classe capitaliste du Venezuela tombe le masque, appelant à la violence pour déstabiliser le pays et mieux justifier une invasion étrangère qu’elle appelle de ses vœux. Les putschistes de 2002, Capriles et Lopez – déjà soutenus alors par les USA et l’UE, n’apparaissent pas bien différents de ces émigrés de Coblence appelant les monarques et seigneurs de l’Europe à écraser le peuple français osant faire valoir son droit à l’indépendance et à la souveraineté lors de la révolution française.
N’en doutons pas, ce qui se joue au Venezuela ne concerne pas que le Venezuela, la lutte pour la souveraineté populaire est une lutte qui concerne tous les peuples, y compris en France où à travers la Loi Travail et les ordonnances Macron, l’euro-austérité, le dumping social, les travailleurs de ce pays ressentent durement ce qu’est le joug de la dictature du Capital de plus en plus violemment exercée par l’Union Européenne.
Rappelons que la quasi totalité des référendums – lorsqu’ils sont organisés – de ces dernières années ont vu leurs résultats piétinés par l’Union Européenne. Rappelons également que Trump, s’il est élu président, le doit surtout à un système antidémocratique, puisqu’il a réuni moins de voix d’électeurs américains que sa principale concurrente. Non vraiment, ni les États-Unis, ni l’Union Européenne n’ont de leçon de démocratie à donner à personne. Et en particulier au Venezuela.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
d’après dépêches d’agences.