L’immonde boucherie, facilitée et prolongée par la police d’Erdogan, qui vient d’ensanglanter Ankara, pue la provocation policière à plein nez.
Dans une Turquie où le régime, aux mains de « fondamentalistes modérés » ( !!!) soutenus par l’Occident, massacre les Kurdes, martyrise l’opposition de gauche, brise les syndicats ouvriers, s’ingère dans les affaires syriennes et soutient militairement les égorgeurs de Daech, il n’est pas difficile de savoir qui a fomenté ce massacre des meilleurs fils du peuple, ou plutôt, des peuples de Turquie.
Honte absolue à Hollande qui venait de permettre à Erdogan de tenir meeting à Strasbourg pour attiser l’ultranationalisme et la haine à l’encontre des Kurdes en général et du PKK en particulier !
Plus que jamais, solidarité avec le peuple kurde et soutien aux manifestations qui se tiennent et qui se tiendront en France pour condamner le régime criminel d’Ankara et ses soutiens de l’UE/OTAN !
CARNAGE A ANKARA : 128 MORTS. Commission internationale du PRCF.
Samedi un rassemblement était organisé par des associations syndicales et professionnelles démocratiques comme le KESL, la confédération des syndicats des travailleurs du service public, l’union des médecins de Turquie, l’union des chambres d’ingénieurs et des architectes de Turquie.
Des partis de gauche comme le HDP, parti démocratique turc issu du mouvement indépendantiste kurde et d’autres soutenaient cette initiative qui voulait protester contre la politique répressive d’Erdogan en particulier contre les Kurdes et contre le PKK, considéré honteusement comme terroriste par l’UE alors que depuis longtemps, cette organisation cherche une issue politique pacifique au problème national et social du Kurdistan de Turquie.C’est donc au sein de ce rassemblement pacifique et progressiste, où la jeunesse était prédominante, que les assassins ont frappé sur ordre. 128 morts, 552 blessés, de nombreux jeunes mutilés à vie sont à déplorer.
Le pouvoir turc a aussitôt accusé le PKK, le DHKP-C et le MLKP, deux organisations d’extrême-gauche, et….Daesh. Ignoble amalgame entre les égorgeurs fondamentalistes et des forces progressistes-révolutionnaires qui n’ont jamais commis d’attentats non ciblés. Ignoble manière d’accuser autrui pour masquer la responsabilité accablante de ce pouvoir connu pour sa brutalité.
En fait les yeux des Turcs et de tous les peuples de Turquie se tournent vers les services secrets et les groupes paramilitaires au service du pouvoir d’Erdogan.
Erdogan, qui, il y a encore peu de temps, était présenté en France par droite et « gauche » confondues, comme un islamiste « modéré », un démocrate-musulman. Erdogan qui est allé prendre la parole à Strasbourg, sur le sol français, pour appeler au massacre du mouvement national kurde peu de temps avant que ne soit commis le massacre actuel !
Le masque est depuis tombé et le soutien non dissimulé du gouvernement turc à Daesh contre la Syrie et Assad, a permis à tous de constater combien l’Etat turc est aux mains d’une bande fascisante odieusement soutenue par l’UE, par l’OTAN et par les gouvernants « socialistes » français. Répondant aux déclarations hypocrites du premier ministre, le vice-président de l’HDP déclarait : » Nous voulions bien partager notre peine avec tout le monde. Mais comment partager cette peine avec nos assassins, avec les fascistes? ».
C’est bien la politique d’Erdogan, si ce n’est pire, qui a créé les conditions de ce massacre par sa stratégie de la tension à l’intérieur du pays et sa ligne belliciste à l’extérieur. Mais ce pilier de l’OTAN, bras armé des impérialistes, a toutes les faveurs des Etats occidentaux et toute leur indulgence. Bien que la clique cléricale et fascisante d’Ankara occupe militairement Chypre depuis….1974, bien qu’elle bombarde les populations kurdes, qu’elle terrorise les progressistes turcs, qu’elle détruise la laïcité et qu’elle agresse ses voisins.
Erdogan et l’AKP, mais aussi ses mentors euro-atlantiques, sont directement ou indirectement responsables de la situation chaotique de la Turquie et de l’embrasement du pays à la veille d’élections qui s’annonçaient difficiles pour le pouvoir.
Dans ces conditions, le PRCF appelle les communistes et les progressistes de France à se joindre aux manifestations prévues sur notre sol pour étendre la solidarité avec les patriotes kurdes de Turquie, avec les communistes et avec toutes les forces laïques, pacifiques et démocratique de ce pays.
En France, même les médias officiels ne peuvent cacher l’immonde réalité, à l’image de l’article suivant accusant Erdogan publié par France Télévision.
Attentat à Ankara : pourquoi le gouvernement turc est pointé du doigt
Des milliers de Turcs sont descendus dans les rues de la capitale, dimanche 11 octobre. Pour rendre hommage aux victimes, mais aussi pour dénoncer la responsabilité du gouvernement. Car, près de 24 heures après le massacre, l’attentat qui a frappé une manifestation pacifiste dans le centre d’Ankara n’a toujours pas été revendiqué.
Suivez l’évolution de la situation dans notre direct.
Parmi les commanditaires possibles, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a cité l’Etat islamique (EI), les nationalistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupe révolutionnaire d’extrême gauche, le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).
Mais rapidement, le HDP, le parti qui a organisé la manifestation de samedi, a accusé le pouvoir. « Nous sommes confrontés à un Etat meurtrier qui s’est transformé en mafia », a déclaré le chef de file du parti, Selahattin Demirtas. Des accusations reprises dans les cortèges de manifestants, à Istanbul et dans plusieurs villes du sud-est du pays, aux cris d' »Erdogan meurtrier », ou encore « AKP assassin ! » (L’AKP est le parti du président Erdogan).
Francetv info vous explique pourquoi le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan est accusé.
Parce que le dispositif de sécurité est mis en cause
Le HDP a notamment dénoncé l’absence de policiers en nombre suffisant sur les lieux de rassemblement, rapporte France Info. Et ceux présents sont accusés d’avoir délibérément entravé le travail des secouristes.
L’explosion s’est produite en plein cœur de la capitale turque, à « un kilomètre du ministère de l’Intérieur, et à trois de la présidence de la République », explique à RTL Samim Akgonul, chercheur au CNRS et enseignant au département d’études turques à l’Université de Strasbourg. Une zone extrêmement contrôlée et surveillée.
« Il serait impossible de faire ceci sans qu’il y ait une implication directe ou indirecte de ce qu’on appelle ‘l’État profond’ en Turquie, qui justement œuvre contre la paix ». Pour lui, « tous les indices montrent qu’il y a une implication de l’État même ».
Parce qu’Erdogan est accusé d’attiser volontairement les tensions
Cette attaque intervient à trois semaines d’élections législatives anticipées cruciales pour le président turc. En juin dernier, le HDP avait remporté 13% des voix, contre 41% pour l’AKP, lui faisant perdre la majorité absolue qu’il possédait depuis 2002. Alors qu’il accuse régulièrement ce parti d’opposition de collusion avec les « terroristes » du PKK, l’attentat de Suruç, en juillet dernier, lui avait permis « d’engager un combat contre les terroristes, surtout le PKK », rappelle Didier Billion spécialiste de la Turquie à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), interrogé par le JDD.
Ce dernier imagine donc, dans Le Parisien cette fois, que cet attentat pourrait être l’œuvre d’une cellule clandestine liée aux segments les plus nationalistes de l’appareil d’Etat. Il ne désigne pas directement le président turc, mais il estime « qu’une stratégie de tension est l’œuvre« , initiée par Erdogan : « Son objectif est d’instaurer un régime présidentiel plus fort et pour y parvenir, il a besoin de gagner largement les législatives. Cet été, il a enclenché une guerre contre les terroristes, kurdes ou islamistes pour rallier à lui l’électorat le plus nationaliste. »