Face à la gravité des événements en Ukraine, les communistes et au-delà l’ensemble des citoyens et des antifascistes ne peuvent rester inactifs et sans réaction. C’est pourquoi, le PRCF et notamment notre camarade Pierre Pranchère font un certains nombre de propositions, en s’adressant à tous ceux qui se sont associés pour signer un texte commun au sujet de la situation en Ukrainienne.
Chers camarades, 15 AVRIL 2014
Vous avez signé récemment, après l’avoir éventuellement amendé, le texte proposé par le PRCF sur la situation en Ukraine. Ce texte est plus urgent que jamais, étant donné la manière dont les néo-nazis de Kiev et de leurs mentors euro-états-uniens, attisent les braises en Ukraine avec des risques évidents de guerre civile ( « syrisation » de l’Ukraine), voire de guerre pure et simple avec la Russie (Poutine a prévenu que l’adhésion à l’UE, donc à l’OTAN, de l’Ukraine, serait « un casus belli »). Nous vous proposons donc de diffuser à nouveau ce texte unitaire par tous les moyens possibles dans la semaine durant la quinzaine qui vient, et qui comportera, si vous en êtes d’accord, une journée unitaire de solidarité communiste, antifasciste et anti-impérialiste avec le PC d’Ukraine.
Par ailleurs, à l’initiative de notre camarade Pranchère, ancien député et ancien Résistant FTPF, une lettre appelant à censurer le gouvernement français sur son attitude scandaleuse en Ukraine (soutien à des néo-nazis, hostilité systématique à l’encontre de la Russie, ingérences, alignement sur les milieux les plus agressifs de l’OTAN et des USA) a été diffusée avec plus de 150 signatures, dont celles de Résistants prestigieux, à l’ensemble des parlementaires français et des élus corréziens.
Mais au vu des derniers évènements, qui accentuent le danger de fascisation, de chasse aux communistes et d’affrontement de l’Europe atlantique contre la Russie, nous proposons d’aller plus loin. Nous suggérons que le 24 avril prochain, en hommage au héros franco-ukrainien Vasil Porik, dirigeant de la Grand Grève Patriotique des mineurs français du nord en mai-juin 41, fusillé par les nazis, soit retenu comme une journée où chacun de nos mouvements dira :
- HALTE AUX PERSÉCUTIONS CONTRE LE PARTI COMMUNISTE UKRAINIEN, HALTE AUX PERSÉCUTIONS CONTRE LES RUSSOPHONES UKRAINIENS, PAIX EN UKRAINE !
- HONTE A LAURENT FABIUS QUI APPUI UN RÉGIME NÉO-NAZI EN UKRAINE AUX RISQUES D’ATTISER LA GUERRE CIVILE ET ÉTRANGÈRE EN UKRAINE ET ENTRE L’UKRAINE ET l’ UNION EUROPÉENNE. RETRAIT DE LA FRANCE DE L’OTAN.
Fraternel salut à tous les camarades !
Pierre Pranchère, président de la commission internationale du PRCF
Antoine Manessis, responsable du PRCF aux relations unitaires.
La lettre de Pierre Pranchère :
UKRAINE : Déclaration commune PRCF, R. Cercles Communistes, Faire Vivre et Renforcer le PCF, Rouge Vifs Midi, Gauche Communiste
Oleh Tyahnybok, leader du Parti national-socialiste ukrainien rebaptisé « Liberté » (Svoboda) le 4 juin 2004 (parti membre du Front National Européen), est à la tête des violents événements qui visent à déstabiliser l’Ukraine.
L’Ukraine est aux portes de la guerre civile sous influence étrangère, selon un schéma que les conjurés de l’ALLIANCE ATLANTIQUE ont déjà expérimenté tragiquement en Syrie.
Le conflit qui ensanglante Kiev a été sciemment allumé par les partisans d’un projet qui vise à annexer l’Ukraine à l’UE et à l’OTAN, comme l’ont déjà été, depuis l’éclatement de l’URSS et du camp socialiste, les pays de l’Est et une partie de l’ex-Union soviétique (les pays baltes) ; les impérialistes occidentaux savent bien évidemment qu’un tel projet est inacceptable pour la Russie dont le territoire est de plus en plus encerclé par l’OTAN et par les bases américaines, de la Baltique à l’Asie centrale.
Malgré la présentation scandaleusement partiale qui en est faite par les médias occidentaux, les forces qui attisent le conflit ukrainien à coups d’ingérence (présence permanente et propos incendiaires des représentants de l’UE et des Etats-Unis d’Amérique aux mobilisations factieuses de l’ « opposition ») n’ont rien à voir avec la démocratie ; il s’agit notamment :
- En Ukraine, des fascistes et des antisémites patentés du parti national-socialiste ukrainien rebaptisés « Liberté » (Svoboda) ; ces nostalgiques du Reich, qui veulent régler leur compte aux communistes ukrainiens, en découdre avec la Russie, réduire à l’esclavage la classe ouvrière minière russophone de l’Est, amener de force l’Ukraine dans le giron de l’Europe impériale, comme l’avaient fait leurs précurseurs « collaborateurs » des années 40/45 ;
- Les vrais chefs de file de l’insurrection réactionnaire sont en fait l’UNION EUROPEENNE impérialiste, l’OTAN et l’UNION TRANSATLANTIQUE en construction derrière l’AXE WASHINGTON-BERLIN. La classe dominante « française », MEDEF en tête, est partie prenante de ce projet impérialiste global, comme le montre en filigranes le manifeste « BESOIN D’AIRE » adopté par le MEDEF fin 2011.
Déjà, les factieux ont tenté de s’emparer des monuments publics, ils ont détruit les statues de Lénine et tout ce qui rappelle la victoire de l’Armée rouge sur Hitler, ils ont engagé l’épreuve de force avec les institutions du pays et attaqué les forces de l’ordre, pourtant mille fois plus patientes jusqu’ici que ne le sont en général chez nous les forces de répression en cas de manifestation populaire un peu offensive. Tout montre que ces fascistes même pas déguisés, et que nos médias présentent comme des combattants de la liberté, veulent désormais engager la lutte armée et la guerre civile en provoquant l’internationalisation du conflit et en attisant la tension, en pleins JO d’hiver, entre l’UE et la Russie. Les dangers sont immenses pour la paix et pour la démocratie.
L’UE fait aujourd’hui semblant de vouloir « apaiser » la situation. La réalité est que ce pompier est un pyromane international dont les peuples doivent voir à temps la nature de classe réactionnaire, impérialiste, contre-révolutionnaire et fascisante de l’EMPIRE EURO-ATLANTIQUE en construction.
On savait déjà, par les politiques d’austérité et de délocalisation industrielle, que l’UE, ce n’est pas la prospérité mais la misère de masse, le chômage, les inégalités explosives. On savait aussi, par le viol systématique de la volonté populaire exprimée par référendum, que l’UE est le contraire d’un espace démocratique. On voit maintenant, après le tragique épisode des Balkans, avec l’exemple ukrainien que l’UE n’est pas l’espace de paix que ses promoteurs ont vanté, mais peut être un appui de la guerre civile et soutenir des forces fascistes. Déjà, dans le silence de nos médias « démocratiques », des BHL et autres pseudo-philosophes, les forces soutenues par l’UE en Ukraine persécutent et interdisent le parti communiste ukrainien et le parti des régions qui s’opposent aux putschistes.
Cela ne signifie en rien qu’il faille soutenir la politique de Poutine en Russie. Nous sommes naturellement solidaires des communistes russes qui restent les défenseurs les plus conséquents de la paix et de l’indépendance nationale dans leur pays. Il ne s’agit pas de soutien politique mais de lutte anti-impérialiste et de défense du droit de tous les peuples d’Europe et du monde au droit élémentaire à disposer d’eux-mêmes. Il s’agit d’empêcher l’étranglement programmé des peuples ukrainien, biélorusse et russe auxquels les Français doivent tant (« les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération », De Gaulle, 1966). Il s’agit de contrer la marche à la guerre mondiale. Il s’agit de faire échec à la fascisation rampante ou galopante du sous-continent européen.
C’est pourquoi les mouvements communistes signataires déclarent :
- Leur solidarité totale avec les communistes ukrainiens dans leur lutte pour la démocratie, la paix civile, l’entente entre les peuples de l’est et de l’ouest du sous-continent européen.
- Leur condamnation totale de l’intervention impérialiste de l’UE, des Etats-Unis, et du gouvernement « socialiste » de France dans les affaires intérieures de l’Ukraine.
Alors qu’en France le pouvoir d’achat populaire s’effondre, que les services publics souffrent, que la protection sociale est attaquée, que les licenciements se succèdent, le peuple de France n’a que faire de s’embarquer derrière Hollande dans une nouvelle croisade extrêmement dangereuse venant s’ajouter aux interventions ouvertes ou non déclarées en Afrique ou au Proche-Orient.
Les communistes seront au premier plan de la lutte pour la paix et la solidarité internationale et ils lieront, plus que jamais, ce positionnement à ladénonciation radicale de l’UE et de l’OTAN dans l’esprit du texte produit par les Assises du communisme et publié en septembre 2013.