Déclaration du Pôle de Renaissance Communiste
François Hollande reçoit Petro Porochenko à l’Elysée le 7 mars 2014
Honte à François Hollande qui s’ingère dans les affaires de l’Ukraine pour encourager et banaliser le gouvernement néo-nazi ukrainien et ses complices de l’ « Euro-Maïdan » – 8 mars 2014
Les soussignés, dirigeants du Pôle de Renaissance Communiste en France, élèvent une solennelle protestation contre l’invitation par le président de la République, le 7 mars 2014, à l’Elysée, du candidat à la future élection présidentielle ukrainienne, leader d’extrême droite, Vitali Klitschko. Ce dernier joua un rôle décisif lors de l’ « Euro-Maïdan » qui porta au pouvoir un gouvernement dans lequel les néo-nazis et fascistes avérés détiennent la moitié des postes-clés. Cette réception impensable et déshonorante pour la France s’apparente à une initiative politicienne permettant à ce candidat, qui approuve la présence des néo-nazis au sein du gouvernement, d’utiliser le président de la République française pour sa campagne électorale, ce qu’il n’a pas manqué de faire dans les médias, dès sa sortie de l’entrevue.
Si l’article 8 de la Constitution précise : le président de la République veille au respect de la Constitution, nul autre article ne prévoit l’utilisation de l’Elysée pour ce type de manipulation et par conséquent ne l’autorise.
Sauf avis contraire, il semble acquis qu’aucun président de la Vème République n’a de l’Elysée, officiellement du moins, soutenu le candidat d’un parti politique à l’élection présidentielle d’un pays étranger.
Une telle démarche est extrêmement choquante car elle procède d’une ingérence grossière dans la situation explosive de l’Ukraine.
Cette démarche élyséenne est inadmissible au moment où la France va commémorer le 70ème anniversaire de la Libération et du programme du Conseil National de la Résistance (CNR) « les Jours Heureux » par un acte hautement symbolique, le transfert au Panthéon de la dépouille mortelle de résistantes et de résistants.
Le 70ème anniversaire de la Libération sera aussi celui :
- du débarquement du 6 juin 1944 et des combats insurrectionnels ;
- des massacres perpétrés par les S.S. à Tulle, Oradour-sur-Glane, Maillé et autres ;
- de la libération de Paris ;
- du débarquement de Provence ;
- de la transformation de l’escadrille Normandie en Régiment Normandie-Niemen ;
- de l’historique signature, le 10 décembre 1944 à Moscou, du Traité d’alliance franco-soviétique qui rendit à la France sa place de grande puissance au sein de la coalition alliée.
C’est pourquoi les signataires de ce texte exigent l’interdiction sur le sol français de la présence de ministres ou de représentants d’un pouvoir ukrainien dans lequel figurent des néo-nazis et des fascistes dont les premiers actes, en arrivant au pouvoir, auront été de fomenter l’interdiction du Parti communiste d’Ukraine et de réprimer l’usage de la langue russe.
Le comportement impérialiste et grossièrement complaisant envers les nazis ukrainiens du président de la République, du gouvernement Ayrault, de l’Union Européenne et du gouvernement américain mérite que tous les démocrates, patriotes et antifascistes français expriment leur indignation et clament d’une seule voix : « pas en notre nom ! ».
La vérité fera son chemin sur les groupes néo-nazis déjà accusés d’avoir provoqué sciemment le bain de sang de la place Maïdan.
- Pierre Pranchère, résistant F.T.P.F. à l’âge de 15 ans, membre au Parti communiste clandestin, le parti des fusillés. Député de Tulle, (1956-58 et 1973-1978) ville résistante et martyre, député honoraire au Parlement européen, vice-président du P.R.C.F. et président de la commission des relations internationales du P.R.C.F..
- Léon Landini, président du P.R.C.F., anc. officier des F.T.P.-M.O.I., Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, Officier de la Légion d’honneur, décoré par l’U.R.S.S. ;
- Jean-Pierre Hemmen, vice-président du P.R.C.F., fils de Fusillé de la Résistance, réprimé pour avoir refusé de porter l’uniforme sous les ordres d’un ex-général de la Wehrmacht exerçant un commandement au sein de l’O.T.A.N. ;
- Georges Gastaud, fils de Résistant gaulliste, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France.
- Antoine Manessis, fils de Résistant communiste grec, secrétaire aux relations internationales du P.R.C.F.
Sûr que c’est pas bien de faire la campagne pour Klitsch’. On peut donc le reprocher au Président, au titre de l’ingérence comme au titre du soutien à une formation trop proche des nazis. Mais une « ingérence grossière dans la situation explosive de l’Ukraine » doit aussi être dénoncée dans tous les actes de ces dernières semaines, que ce soit de la part de la France ou de la part de l’occident prêt à exporter sa démocratie frelatée par de meurtrières magouilles, à mettre la main sur toutes les richesses privatisables et à favoriser des chefs d’état-clients qu’il corrompt.
En Ukraine, il y a des enjeux énergétiques (assez comparables, tiens, à ceux de la Syrie : pipelines, robinets et espoirs de production locale). Il y a aussi des richesses agricoles (http://www.momagri.org/FR/editos/L-Ukraine-un-gisement-vert-au-coeur-d… ), un gisement de main d’oeuvre qualifiée prête à se vendre au rabais chez Merkel… Et bien sûr, cerise sur le gâteau, les bases russes.
Il y a eu des floppées d’officiels européens et US sur la place Maïdan contre le gouvernement (imaginons des représentants chinois ou russes dans la manif de Nantes, ou devant l’Assemblée mardi contre le Pacte !). Il y a eu un accord parrainé par les européens, le 21 février, pour retirer les berkouts et revenir à la précédente constitution, immédiatement bafoué par les putschistes chéris des mêmes européens… Ces ingérences-là ont mis le feu aux poudres, bien plus gravement que l’accolade à un quasi-nazi.