Le 14 octobre dernier, dans un silence assourdissant des principaux médias français, les fascistes ukrainiens pro-UE ont défilé boulevard Kreschiatik pour célébrer les armées fascistes ukrainiennes (UPA, OUN…) qui durant la seconde guerre mondiale ont collaboré avec les nazis et réclamer leur reconnaissance avant de lancer une émeute contre le parlement.
Pendant ce temps, l’armée de la junte pro-UE continue d’attaquer les populations du Donbass : malgré le cessez le feu, l’armée ukrainienne a ainsi tiré des missiles contre la ville de Donetsk lundi 20 octobre, visant semble-s’il une usine chimique.
Les nazis ukrainiens souhaitaient ainsi célébrer l’anniversaire de la création de l’UPA de Stepan Bandera. Les nationalistes de l’UPA et de l’OUN sont considérés par nombre d’historiens et de témoins comme participants au génocide nazi et plus spécialement à l’extermination des Polonais de Volhynie en 1943. En 2010, le Centre Simon-Wiesenthal a dénoncé, dans une lettre adressée à l’ambassade ukrainienne aux États-Unis, l’attribution du titre de Héros de l’Ukraine à un « collaborateur nazi responsable du massacre de milliers de Juifs pendant la guerre de 1939-1945 »
Bandera avait créé les bataillons ukrainiens de la Wehrmacht ( la Légion Ukrainienne) qui prirent part, en juin 1941, à l’invasion de l’URSS, notamment le bataillon « Nachtigall » commandé par Roman Choukhevitch, lequel commanda ensuite le Schutzmannshaft 201, bataillon punitif nazi affecté à la répression des partisans en Biélorussie. C’est ce bataillon qui fut ensuite métamorphosé en « Armée des Insurgés » autonome, participante à l’entreprise nazie mais également en conflit, par périodes et par endroits, avec l’autorité allemande. Les nationalistes ukrainiens rejoignirent également la division waffen SS Galicie de sinistre mémoire à travers toutes l’Europe. Rappelons que les divisions waffen SS ont alimenté les einzatzgruppen et que la division SS Galicie
LA MARCHE FASCISTE DEGENERE EN EMEUTE A KIEV:
Sur la Marche en plein centre de Kiev, boulevard Kreschiatik
Sur l’émeute autour du Parlement
Images de la télé ukrainienne hromadske.tv
Un festival de symboles nazis (du bataillon Azov)
- http://www.hromadske.tv/society/kiyiv-marsh-natsionalistiv-v-richnitsyu-upa/
- http://www.tvc.ru/news/show/id/52610
- http://www.echo.msk.ru/blog/echomsk/1418354-echo/
Accord d’association UE-Ukraine : la porte ouverte aux OGM
Si la junte pro-UE mise en place à Kiev poursuit la répression féroce contre les travailleurs ukrainiens, c’est pour accomplir ce pourquoi elle a été mise en place : servir les oligarques, mettre sous le joug les travailleurs, liquider le pays à la découpe pour servir les intérêts de ses commanditaires l’UE et les USA.
Bien sûr, pas plus que vous n’entendrez parler des émeutes fascistes ou des manifestations célébrant les auxilliaires nazis ukrainien durant la seconde guerre mondiale – impunies – qui chaque jour ont lieu en Ukraine (comme en témoigne les rapport quotidien de la mission d’observation de l’OSCE dont www.initiative-communiste.fr a déjà pu vous donner quelques traductions), vous n’entendrez parler du fait que grâce à l’accord d’association UE-Ukraine, l’interdiction de culture des OGM dans ce pays va être levée. Et oui, bingo pour Monsanto et autres multinationales euro-atlantique.
Selon un rapport de l’Oakland Institute – basé en Californie – l’ouverture aux OGM de l’Ukraine est une des conditions des « prets » du FMI, tous comme un vaste plan de privatisations et d’austérité dont nous vous avons déjà informé.
Selon l’Oakland Institute, « alors que l’Ukraine n’autorise pas l’utilisation des OGM dans l’agriculture, l’Article 404 de l’accord avec l’UE, en rapport avec l’agriculture, inclut une clause qui est généralement passée inaperçue : cette clause indique, entre autres, que les deux parties vont coopérer pour étendre l’utilisation des biotechnologies. Il ne fait aucun doute que cette clause rencontre les attentes de l’agro-industrie. Comme Michael Cox, directeur de recherche à la banque d’investissement Piper Jaffray, l’a observé, « l‘Ukraine, et de manière générale l’Europe de l’Est, sont parmi les marchés en croissance les plus prometteurs pour le géant de l’équipement en matériel agricole Deere, ainsi que pour les producteurs Monsanto et Dupont« »
On comprend bien qu’un pays qui est le grenier à céréale de l’europe (20 millions de tonnes produite) avec ses riches terres noires ne peut échapper aux appétits des multinationales euro-atlantique, en osant interdire la culture des OGM ! Chacun pourra au passage constater « l’UE qui protège » en action ! c’est cela l’UE !
Dès novembre 2013, après que Monsanto a investi 140 M$ en mai 2013 dans une usine de production de semences conventionnelles en Ukraine, six grandes associations de gros agriculteurs ukrainiens avaient préparé un projet d’amendement à la loi, poussant à « créer, tester, transporter et utiliser des OGM dans le cadre de la législation sur les semences génétiquement modifiées », amendements dont les termes coïncident avec l’accord d’association UE-Ukraine.
Le 13 décembre 2013, le vice-président de Monsanto (Corporate Enaggement), Jesus Madrazo, déclare dans une conférence U.S-Ukraine à Washington D.C. que la compagnie voyait « l’importance de la création d’un environnement favorable [en Ukraine], qui encourage l’innovation et émule le développement continu de l’agriculture. L’Ukraine a l’opportunité de développer encore plus le potentiel des cultures conventionnelles, là où nous concentrons actuellement nos efforts. Nous espérons aussi que, le moment venu, la biotechnologie sera un outil disponible pour les agriculteurs ukrainiens dans le futur » [6].
A l’évidence, l’installation de la junte fasciste par un coup d’état soutenu par l’UE, les USA et l’OTAN constitue un environnement favorable pour les multinationales. Au passage, il convient de remarquer que Mosanto ne s’est pas contenté de déclarations pour « créer une environnement favorable » en lançant un programme de développement « social » intitulé « Panier de grains du futur » fournissant de généreuses subventions dans les campagnes via la distribution de bourse pour permettre aux villageois des régions rurale de « commencer à ressentir qu’ils peuvent améliorer leur situation eux-mêmes au lieu d’attendre une subvention ». Les prêts massifs accordés par le FMI et la Banque Mondiale, à une économie ukrainienne ruinée, ne sont à l’évidence pas sans condition, notamment à n’en pas douter celles de lever l’interdiction qui pèse sur la vente des riches terres ukrainiennes au secteur privé…
Selon Oakland Institut, les conditions du prêt accordé à l’Ukraine par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont déjà conduit à « un accroissement des investissements étrangers, qui entraînera probablement une expansion des acquisitions de terres agricoles sur une grande échelle par des compagnies étrangères et une future privatisation de l’agriculture du pays »
Comme toujours, ce qui se joue en Ukraine c’est le partage et repartage du monde à travers la guerre ; le capitalisme c’est la guerre.
Morgan Williams, président et PDG du Conseil pour le commerce U.S.-Ukraine, en mars dans International Business Times, déclare de façon on ne peut plus claire que l’Ukraine ne doit pas échapper aux contrôles du capital US : « L’agriculture ukrainienne pourrait être une vraie mine d’or ». Mais, a-t-il ajouté, « de nombreux aspects du climat des affaires [en Ukraine] doivent changer, le point principal étant de garder le gouvernement hors des affaires commerciales… ». alors que le pouvoir légitime vient d’être déposé par un coup d’état violent soutenu par Bruxelles et Washington, remplacé par une junte fasciste pro-UE.
Ci après, www.initiative-communiste.fr vous propose un billet publié par le site les-crises sur le sujet, mettant en évidence que comme au temps des réseaux Gehlen, l’impérialisme capitaliste euro-atlantique des USA et de l’UE fait délibérément appel au fascisme pour servir ses buts expansionnistes : à Kiev, l’eurofascisme est en marche.
Radio Svoboda : back to the 1930′s ?
ATTENTION : la radio Svoboda ukrainienne n’a rien à voir avec le parti du même nom. C’est une radio (“Liberté”) qui est en fait Radio Free Europe, financée par le Congrès des États-Unis
Elle a fait un petit montage en rapport avec Hennadiy Kernes, le maire de Kharkiv, vu comme un anti-Maidan (sans être follement pro-russe non plus).
Petit détail, on lui a tiré une balle dans le dos en avril 2014, auquel il a survecu. Il est retourné dans sa ville fin juin.
Autre détail, il est juif – important pour saisir certains aspects de cette image d’anthologie :
Les évènements du 14 octobre
Je rappelle que le 15 octobre correspondait au 55e anniversaire de l’assassinat de Stepan Bandera par le KGB…
Jolie synthèse de Bertrand sur son site, que je repompe honteusement (en revoyant la traduction), pour compléter le billet d’hier…
Irina Farion, Kiev, le 14.10.2014 Certains d’entre vous se souviennent certainement d’Irina Farion, député de la Rada [P1] suprême ukrainienne, numéro trois du parti pas-nazi-selon-béhachelle « Svoboda » et surtout « directrice adjointe de la Commission du conseil sur l’éducation et la science. » Ses multiples déclarations enflammées, ses appels au meurtre ou son obsession particulière pour la dérussification des prénoms d’enfants ukrainiens dans les écoles ont fait d’elle une figure amusante et populaire, véritable passionaria des « patriotes ukrainiens » [l’expression ukrainienne commune pour « nazis »].
Je ne résiste pas au plaisir de vous offrir ici quelques-uns des extraits les plus croustillants de son désormais mémorable discours du 14 octobre dernier à Kiev, devant tout son fan-club réuni pour célébrer « l‘Armée insurrectionnelle d’Ukraine » (UPA) créée en 1942 par Stepan Bandera et qui combattit les Soviétiques (les Russes).
Selon Irina Farion, les Ukrainiens qui crient des slogans nationalistes « Gloire à l’Ukraine ! Gloire aux héros ! » sont les seuls Ukrainiens libres. [P2] Ceux qui ne crient pas ces slogans sont des esclaves.
« Des pharisiens et des hypocrites ont repris ces slogans dans leurs sales bouches, nous devons être prudents, nous devons être sans pitié envers eux. Nous ne devons croire en aucun cas un seul mot de ce qu’ils disent. […] Je prie la Sainte Vierge : bénis nos plumes et nos épées, car seuls les peuples qui ont la Sainte Parole vivent avec dignité dans ce monde[P3] . »
“Dieu et l’Ukraine au-dessus de tout!” (Kramatorsk, le 14 octobre 2014)De droite à gauche : l’ancien chef de l’UPA dont on parlait hier, Stepan Bandera et Konovalets (le montage avec Adolf est un faux)
« Cette guerre [elle parle de la guerre avec la Russie] était tout à fait inévitable en termes historiques.
Désolée, je ne cite pas volontiers Hitler ici, mais il avait raison quand il disait que les guerres sont gagnées avant le déclenchement des hostilités. Les guerres sont perdues d’avance quand les enseignants et les prêtres ont déjà perdu. Les enseignants et les prêtres ont été défaits en Crimée, à Lougansk et à Donetsk. Il n’y avait pas de livres ukrainiens, pas de mots ukrainiens, de musique ukrainienne, d’idées ukrainiennes. C’est pourquoi Poutine y règne [P4] aujourd’hui.
Tout dans notre vie dépend de la façon dont nous pensons, des objectifs que nous nous fixons et à quel point nous sommes ukrainiens dans nos âmes. Méfiez-vous de ceux qui portent désormais la ‘vichivanka’ [chemise nationale ukrainienne, très prisée chez les nationalistes], car ces chemises brodées cachent l’absence d’âme ukrainienne. »
vishivanka matelassée spéciale “hiver post-maidan” « Nous nous battons non seulement sur le front extérieur contre l’agresseur Poutine, ce qui est absolument inévitable. Une seule issue s’offre à nous : détruire Moscou. C’est pourquoi nous vivons, c’est pourquoi nous sommes venus en ce monde : pour détruire Moscou, ce trou noir dans le système de sécurité européen. Même s’il en va, bien sûr, avant tout de notre sécurité.
Nos plus grands ennemis ne sont pas les Russes qui se tiennent à nos frontières. Nos plus grands ennemis vivent ici, chez nous. Ils portent des noms ukrainiens typiques qui se terminent en « -enko », en « -tchouk », en « -youk », en « -ouk », en «-ichine » [P5] ou en « -iv ». Voilà les janissaires, les voleurs, les lèche-culs, les opportunistes, les corrompus [P6] ! Mon vœu est d’abord que, lors des prochaines élections, nos bulletins de vote les abattent [sic] tous, chacun de ces déchets. D’abord avec nos bulletins de vote. » Puis elle répète : « abattez-les bientôt ! »
Et Irina Farion d’accuser les infortunées personnes affublées de ces patronymes [P7] de tous les maux de l’Ukraine depuis 1917.
Parce que ces opportunistes ont fait échouer l’indépendance ukrainienne en 1917. Ils ont démilitarisé la société ukrainienne. Ils ont renoncé à une armée ukrainienne forte. Ils ont parlé de prétendue « démocratie ». Le brillant Kotchoubinsky a dit à une occasion : « La démocratie est un mot risible, un mot romantique drôle.[P8]
En fait, notre gouvernement doit avoir une forte et puissante conscience militariste. Et c’est notre devoir à nous, l’authentique noyau ukrainien, contrairement à ces répugnantes âmes démo[P9] -libérales de tout acabit. »
« [Je souhaite plus] de pouvoir pour nous, la confiance, la foi, l’offensive, l’amour de soi et la haine de l’ennemi ! Gloire à la nation ! » S’adressant aux néo-nazis ukrainiens, Farion leur dit : « Vous êtes le noyau autour duquel doit tourner l’État ukrainien »[P10] « Vous devez être sans pitié envers l’ennemi… nous devons lutter sur de nombreux fronts… Dans l’esprit
et les mainsde chacun de nous, il doit y avoir la compréhension que seule la force militaire sera capable de vaincre cette horde étrangère et intérieure. Sommes-nous prêts pour cela ? » [P11] La foule lui répond : « Oui ! »Farion déclare ensuite que : « Le plus terrible poison, c’est le libéralisme. C’est pourquoi nous devons les [les libéraux] rejeter lors des élections hors de notre Histoire ! »
La foule lui répond : « Mort aux ennemis ! »
[P1]Ou le Conseil suprême (voir l’allemand Rat = conseil, en russe soviet…) http://fr.wikipedia.org/wiki/
Rada_(Ukraine) [P3]Ou « sont dignes de vivre » (lebenswert) apparemment selon le site allemand une citation de la poétesse ukrainienne Lina Kostenko.
[P4]En allemand plus neutre « est » (Poutine y est aujourd’hui). Mais l’ukrainien à l’audio semble bien ajouter « bottes ».
[P7]Quasiment tous les Ukrainiens ont des noms qui se terminent en –enko, -youk, -iv, etc. Elles visent les « faux » ukrainiens qui ont des dehors ukrainiens (nom de famille, chemise brodée) mais qui sont russes de cœur (esclaves pour elles).
Le discours d’Iryna en V.O. ukrainienne sous-titrée par Vincent Parlier
Les meilleurs moments festifs de la journée à Kiev