Par Georges Gastaud, directeur politique d’Initiative communiste – 11 mars 2023
Les Russes gagnant du terrain à Bakhmout et Zelensky et son entourage de bandéristes et de néonazis non repentis étant structurellement incapables de saisir que leur jusqu’au-boutisme aveugle conduit l’Ukraine au suicide de masse, nos médiacrates occidentaux (et tout particulièrement et pour notre honte, les abjects médiacrates français!) n’ont d’autre ressource que de réclamer à l’UE-OTAN toujours plus d’armes lourdes et offensives pour alimenter le brasier. Or la réponse russe, annoncée point par point par Poutine le 22 février 2023, ne s’est pas fait attendre: désormais produits en série, les « missiles hypersoniques » inarrêtables de l’armée russe ont durement frappé Lvov, c’est-à-dire cet « arrière » proche des frontières de l’UE qui s’imaginait sottement à l’abri de l’ « infranchissable » DCA antimissile de l’UE-OTAN. Que faut-il faire alors?
– La première solution consisterait à négocier : par ex. à prendre en compte le plan chinois pour un cessez-le-feu immédiat, à entendre que le Donbass russophone n’acceptera plus jamais la tutelle directe de ceux qui l’ont martyrisé de 2014 à 2022, saisir aussi que la Russie périra plutôt que d’avoir à tolérer l’expansion du prédateur euro-atlantiste sur ses frontières occidentales (Ukraine, mais aussi Moldavie ou Géorgie…),. Pas plus d’ailleurs que, en 1962, Khrouchtchev n’avait toléré l’installation de missiles nucléaires US en Turquie ou que, symétriquement, Kennedy n’avait admis l’implantation de fusées soviétiques (destinées à dissuader une seconde tentative US d’invasion de Cuba). Bref, sauf à détruire allègrement la Terre, il faudra refaire de l’Ukraine ce qu’elle n’eût jamais dû cesser d’être : un pont militairement neutre et totalement dénazifié entre l’Europe occidentale et l’Europe orientale adossée à l’Asie;
– soit rajouter l’escalade à l’escalade jusqu’à l’entrée en guerre, sans filtre ni restes de faux-semblants, de l’UE-OTAN avec la Russie alliée à la Chine. Et ce sera alors, inéluctablement, la guerre continentale, pour commencer, avec la certitude de dévastations sans précédent, puis de mondialisation rapide du conflit, si ce n’est d’arasement pur et simple de la France et d’extermination de l’humanité!
Mais de cette terrifiante conséquence-là, les « grands journalistes » du « service public d’information », coeur du bellicisme d’Etat et de l’euro-atlantisme, ne veulent même pas débattre. Ces nouveaux jusqu’au-boutistes n’ont aucun recul, si ce n’est celui des canons Caesar, ils ignorent tous la marche arrière et, sans y aller directement eux-mêmes (leur slogan est plutôt « armons-nous et partez!« ), ni même feindre d’y aller comme le pathétique BHL, ils sont prêts à se battre jusqu’au dernier Russe et jusqu’au dernier Ukrainien. Sans piger qu’à notre époque, si la guerre nucléaire éclate, il n’y aura d’abri atomique parfait pour personne, même pas pour ces bobos parisiens qui se croient bien à l’abri quand ils boivent des bières aux terrasses des bistrots parisiens…
Bref, plus que jamais, prenons-en bien conscience : l’exterminisme est la vérité suprême du capitalisme-impérialisme parvenu à son stade complet de putréfaction idéologique.
En conséquence, appelons sans frilosité au front anti-exterministe tous ceux qui, sans flirter avec le fascisme, cet autre visage de l’exterminisme capitaliste, préfèrent la vie à la mort, l’humanité au maintien à tout prix de l’hégémonie euro-atlantiste, le bonheur commun des humains à la joie mauvaise de quelques-uns… et l’avenir de notre planète à l’anéantissement du vivant: c’est à dire à la « fin de l’histoire »… et de la géographie, au choix, résultant de l’hiver nucléaire immédiat, ou à l’empoisonnement final des sols, des mers, de l’air… et des humains sous l’effet des prédations infligées jour après jour par la quête insensée du tout-profit capitaliste. Joli « choix » en vérité dont le ressenti confus n’est peut-être pas pour rien, fût-ce à la marge, dans le fait démographique inquiétant que les naissances sont en chute libre dans nombre de pays, dont le nôtre…
Mais surtout, amis et camarades, soutenons les luttes partout renaissantes du prolétariat qui demeure le principal rempart du progrès social, de l’esprit des Lumières et de la paix mondiale. Comme le scandent les militant(e)s du PRCF et de la JRCF dans les manifs, « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre », « l’argent pour les pensions, pas pour les marchands de canons! ».