Après s’être ridiculisée (hélas, de manière sanglante !) en Syrie, la diplomatie européenne connaît un nouvel échec. Le traité inégal dit « accord d’association » avec l’Ukraine ne sera pas signé. Ce texte échangeait quelques subsides contre l’extension du règne de la « concurrence libre et non faussée » sur ce pays. Le paquet cadeau était assorti d’ingérences politiques grossières qui ont entraîné un refus du parlement ukrainien.
Les forces « du bien » et les ONG subventionnées sur le budget de la commission sont immédiatement entrées en action. Des foules de pro-U.E. ont manifesté dans la capitale Kiev (ou ne vivent que 2,8 des 46 millions d’ukrainiens) . On a beaucoup parlé des brutalités policières, moins de la présence de citoyens de l’U.E. parmi les manifestants arrêtés (source Junge Welt du 2 décembre). Puis les choses ont pris un autre tour avec notamment des assauts contre des bâtiments publics, des barricades, etc. Comme chacun le sait, ces pratiques sont autorisées en occident. L’appel à la grève générale se serait traduit par un « flop » retentissant. Enfin, le parlement a confirmé son vote. Une situation fort comparable à de nombreuses scènes récentes, à Athènes où à Lisbonne. Les rues sont pleines de « porteur de pancartes » lorsqu’on vote sous la menace un énième plan d’austérité. Et les média ne s’émeuvent alors guère…
De ce côté, ce jeudi, c’est la retraite sans gloire. Libération, l’organe matinal du département d’Etat n’évoque plus les manifestations de Kiev.
Les communistes jouent un rôle actif et semble-t’il croissant dans la vie politique ukrainienne. Mais celle-ci reste dominée par deux groupes. Les soi-disant « nationalistes » sont les héritiers de l’éclatement de l’U.R.S.S. Une « divine surprise » qu’ils ont alors confirmé plutôt que provoqué. A tout prix il fallait rompre avec Moscou. Ils prônent aujourd’hui la soumission totale à Bruxelles. Ils s’opposent à la majorité parlementaire. Celle-ci représente une oligarchie pourrie s’enrichissant sur les dépouilles de l’industrie socialiste (MITTAL est présent dans la sidérurgie) et sur le secteur minier. Leur affrontement se déroule dans un cadre de démocratie parlementaire tout ce qu’il y a de plus bourgeois.
Du point de vue diplomatique, les déplorations de Mme Merkel étaient particulièrement déplacées…. Regrette-t-elle de ne pouvoir envoyer en Ukraine les petits fils des Einsatzgruppen qui s’illustrèrent à Babi Yar et ailleurs ? Elle devra se contenter d’y envoyer les euros collectés par son parti à la sortie des églises. La fondation Konrad Adenauer est en effet active à Kiev (même source du 3 décembre).
Les Eurocrates ne veulent voir autour d’eux que des semi-colonies. Ils s’y emploient activement avec notre argent. En attendant de leur demander des comptes, un peu de champagne ukrainien pour Noël ?