Mohamed Ahmed Edou dit « Jabha » est à Djibouti ce que Mandela fut en Afrique du Sud. Il est d’abord le Symbole de la résistance contre la dictature, militant actif du FRUD, le Front pour la restauration de l’unité et la démocratie à Djibouti, qui lutte contre l’autocratie locale établie et soutenue par la France. Il est ensuite un martyr judiciaire ; on lui inflige un traitement inhumain qui dure depuis plus de six ans, entre torture, défaut de soins, isolement et privation de tous droits élémentaires.
Qu’on en juge.
Jabha a été mis au secret pendant 2 mois par une garnison militaire, avant d’être ensuite embastillé sans qu’aucune charge tangible ne lui soit imputée, sous couvert d’une information judiciaire qui recèle d’actes bidons en tout genre, comme ces procès-verbaux qu’on lui fera signer (en apposant son index imbibé d’encre…), alors qu’ils sont en langue française qu’il ne comprend pas, parce qu’il est né Afar et ne parle que l’Afar. Depuis près de six ans, l’accusation n’arrive pas même à bâtir un dossier d’instruction plus épais qu’un téléphone portable, et c’est bien pourquoi dans un sursaut de justice dans cet immondice judiciaire, qu’il faut saluer, la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Djibouti a annulé le 6 octobre dernier toute la procédure pour vice fragrant aux droits élémentaires de la procédure, et ordonné sans désemparer sa remise en liberté immédiate.
Et pourtant, Jabha est toujours sous écrou. Toujours dans sa taule, à la prison de Gabode. Il y croupit désormais arbitrairement, dans l’indifférence générale et notamment des autorités françaises dont le silence coupable signe leur lâche complicité. Et il risque d’y rester longtemps sans une mobilisation internationale d’envergure, alors en effet que l’actuel Premier ministre djiboutien a cru devoir annoncer devant l’Assemblé nationale de Djibouti que tant qu’il serait aux affaires, jamais Jabha ne serait libéré…
LIBERTÉ POUR JABHA
Commission Internationale du PRCF – 22 octobre 2016