Le troisième congrès du Parti socialiste uni vénézuélien (PSUV) et ses 985 délégués, réunis du 26 au 31 juillet à Caracas, a confirmé le cap vers « le socialisme du 21ème siècle » et la fidélité au « Plan de la patrie, 2013-2019 » de Hugo CHÁVEZ.
Ni social-démocratisation donc ni fuite en avant dans une radicalisation que souhaitaient certains courants « d’ultragauche », minoritaires mais actifs. Le congrès a ainsi bousculé les clichés par trop simplistes.
Créé en 2006, encore machine électorale plus que parti, parti de masse cependant avec pour le moment peu de « cadres » (une carence inquiétante), le PSUV est un monstre civico-militaire de plus de six millions d’adhérents, naturellement traversé de sensibilités, courants, tendances, hétérogènes, « nationalistes », marxistes, chavistes, réformistes, chrétiennes révolutionnaires, etc., que Hugo Chavez avait rassemblés autour de lui et parvenait à fédérer.
Le congrès avait été précédé d’interrogations taraudantes sur le cap à tenir, de débats vifs, d’échanges de lettres acidulées, d’insatisfactions exprimées par « les bases »… Il a donc « dépassé » une étape délicate. Il semble qu’il ait pris la mesure des critiques et des insatisfactions des militants, qu’il ait pu permettre, malgré les réticences héritées de vieux réflexes, un débat démocratique direct, intégrateur, et sans trop de langue de bois.
Beaucoup d’interventions ont porté sur les contradictions intrinsèques et délétères du processus, et surtout sur « l’obsession de l’unité », ce qui sous-entend que les tentations centrifuges existent.
Le président MADURO a été élu à l’unanimité président du PSUV. Il cumule donc. Son leadership se consolide peu à peu, dans le nouveau cycle difficile ouvert après la mort de Chavez. Le document adopté par le troisième congrès confirme « l’option socialiste » et priorise la lutte, concrète, contre la corruption, la bureaucratie, la spéculation, la guerre économique, l’insécurité… autant de fléaux aux effets ravageurs. Le document souligne qu’aucun de ces objectifs ne sera atteint sans l’implication populaire, à tous les niveaux. D’où l’importance du « pouvoir populaire », de la « démocratie des communes socialistes ». On entend le « pouvoir populaire » comme « un processus constituant permanent ». Il s’agit de « pulvériser, optimiser et démocratiser l’Etat bourgeois » qui freine et sabote. Et comme « il n’y a pas de recettes », on tâtonne. Le président MADURO apporte sa touche au « pouvoir populaire » par la pratique du « gouvernement de rue ». D’autre part, Les délégués ont fortement condamné la trop fréquente cooptation de dirigeants. Désormais, nul n’exercera de fonction sans être passé par les urnes de la population ou des adhérents.
Le congrès a décidé de mettre à niveau le prix modique de l’essence, aujourd’hui moins élevé que celui d’un litre d’eau, ce qui constitue un manque à gagner considérable pour l’économie du pays. A Caracas, on fait le plein pour le prix d’une « empanada ».
Ce point sera sans doute très délicat à mettre en œuvre. Il avait provoqué en 1989 une explosion populaire…
Au terme du congrès, le PSUV apparaît plus consolidé, plus structuré, plus en lien avec les « bases », avec le mouvement social, même si les contradictions, moteur de l’histoire, demeurent.
Source : Le Grand soir http://www.legrandsoir.info/venezuela-cap-vers-le-socialisme-confirme.html