Communiqué consécutif au résultat des élections présidentielles au Venezuela – Pôle de Renaissance communiste en France – 30 juillet 2024
A la suite des élections nationales tenues ce dimanche 28 juillet, le peuple vénézuélien a clairement et majoritairement exprimé son rejet du fascisme et de l’impérialisme en apportant la majorité des suffrages au PSUV dirigé par Nicolas Maduro, reconduit pour un troisième mandat présidentiel au palais Miraflores. Un résultat que certains secteurs de l’oligarchie et l’extrême droite qui les soutient, sans oublier l’aigle étasunien, ont bien du mal à accepter.
Décidément ces gens-là ont bien du mal à accepter les règles basiques de la démocratie représentative dont ils adorent se revendiquer à longueur de journée. Certains vont même jusqu’à contester le résultat électoral, bafouant l’idée même de constitutionnalisme à l’image des publications lamentables du crypto-fasciste Javier Milei et de son patron Elon Musk, véritable fau(x)con officieux en chef de l’impérialisme US dans le monde.
Le plan Condor 2.0 a bien du mal à prendre son envol, et c’est une bonne nouvelle pour les peuples latino-américains qui ne désarment pas dans leur résistance à l’agressivité sans égal d’un empire hégémon qui s’enfonce dans une profonde crise interne (dette, guerre civile, etc.). Les ennemis du Venezuela bolivarien espéraient de sa chute, anticipée à tort par les instituts de sondage liés à la droite latino-américaine, l’isolement de la Révolution cubaine et l’effritement final de la grande espérance née de l’ALBA, l’Alternative bolivarienne des Amériques créée par Chavez et par Fidel dans les années 2000. Ces vautours de l’impérialisme en sont pour leurs frais et leur réaction de mauvais perdants est en elle-même réjouissante.
Cependant, si ce résultat peut être considéré comme une nouvelle positive au niveau international, il n’en reste pas moins que la situation politique interne du pays est de plus en plus grave.
En effet, faute de s’en prendre aux causes profondes de l’exploitation capitaliste et de l’oppression impérialiste, passe son temps à harceler juridiquement et policièrement le Parti communiste du Venezuela, « coupable » de non-alignement sur le parti au pouvoir, le PSUV. Ainsi, le PCV, non content de s’être vu usurpé son identité juridique par un tribunal dans une grossière manœuvre orchestrée par le vice-président du PSUV, Diosdado Cabello, violant le principe du pluralisme politique et l’indépendance du PCV (tout ceci suite à la décision majoritaire du congrès extraordinaire du parti de rompre son alliance avec le PSUV en 2018-2019), s’est vu privé de toute possibilité de présenter un candidat, fusse même sans étiquette, à l’élection présidentielle. Difficile donc de dire que la démocratie a été pleinement respecté dans ces conditions – mais ce cas de figure ne dérangera pas les forces anticommunistes dont le « respect de la démocratie » n’inclut pas les partis communistes.
Sous Hugo Chavez, la révolution bolivarienne a fait de grandes avancées, souvent à l’initiative de propositions du PCV qui a été un pilier fondamental dans la grande alliance politique bolivarienne pendant près de deux décennies. Le commandant Chavez a toujours respecté l’indépendance du PCV, y compris lorsque leurs opinions divergeaient et que les camarades le critiquaient. Pourquoi est-ce différent maintenant ? Sous quel droit interdit-on aux communistes toute expression légale électorale ?
Que dire du fait que les pires putschistes comme Juan Guaido soient libres de leurs mouvements pendant que des camarades du PCV sont menacés de prison pour le simple fait de militer au parti communiste ? Ces nombreuses questions méritent une réponse claire.
Il est évident que la révolution bolivarienne ne peut pas avancer dans la bonne direction, et encore moins prétendre ouvrir une transition au socialisme réel, sans les communistes – en somme, sans la classe ouvrière vénézuélienne. Tout ceci peut amener à terme à un désastre politique qui ne pourra que ravir les tenants de l’ordre euro-atlantique fascisant.
Les militants franchement communistes du PRCF soutiennent depuis deux décennies le Venezuela bolivarien contre les forces réactionnaires et impérialistes et continueront de le faire. Mais, tenant les deux bouts de la chaîne, nous ne resterons pas muets face à une répression de plus en plus forte et inacceptable de nos camarades du PCV, qui refuse de sacrifier son indépendance de classe face à un pouvoir qui ferait mieux de frapper la droite et l’oligarchie que de tenter, en vain, de priver la classe ouvrière de son parti historique, le PC du Venezuela.