Qui sait que le régime de Corée du Sud – régime à la main des USA qui ont installé en Corée du Sud parmi leurs plus importante base militaire – est un régime totalitaire, fascisant ? Dirigée par la fille de l’ancien dictateur Park, la Corée du Sud mène actuellement une féroce répression contre les syndicalistes, les travailleurs, les militants progressistes. De nombreux militants sont ainsi emprisonnés et le régime a interdit le principal parti d’opposition, le parti populaire unifié.
Sans que cela ne fasse bien sûr l’objet de la moindre critique auprès des (soit disant) démocraties occidentales.
www.initiative-communiste.fr brise le mur du silence et donne la parole aux coréens et témoigne de sa solidarité internationaliste : liberté pour les progressistes en Corée !
Entretien d’Antoine Manessis secrétaire de la Commission Internationale du PRCF avec Goeun Yang, co-présidente de l’Association Coréenne pour la démocratie et la réunification indépendante
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Répression politique et antisyndicale : témoignage à Paris
Le 21 mai 2016, le Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud (CILD) a organisé une rencontre à Paris, dans le sixième arrondissement, avec deux militants sud-coréens : JIN Yongha, secrétaire général de l’Association des travailleurs, et YANG Goeun, co-présidente de l’Alliance coréenne pour la réunification indépendante et la démocratie. Ils ont témoigné de la répression politique et antisyndicale en cours dans le Sud de la péninsule coréenne, faisant ainsi ressortir le besoin urgent de développer la solidarité avec les militants pour les libertés démocratiques en Corée du Sud.
Après avoir dressé un rappel des conditions historiques du combat politique et syndical en République de Corée (Corée du Sud), dans le contexte d’une division de la péninsule coréenne et d’une présence militaire américaine ininterrompue depuis le déclenchement de la guerre de Corée en 1950, Jin Yongha, lui-même poursuivi par la justice de son pays en tant que militant syndical, a souligné que la répression s’était intensifiée avec l’élection du conservateur Lee Myung-bak à la présidence de la République en décembre 2007. Les médias et les syndicats de travailleurs ont été les premiers visés (et, dans le cas des médias, les syndicats de journalistes). La remise en cause des libertés démocratiques s’est ensuite accrue avec l’élection de Mme Park Geun-hye, en décembre 2012, avec une forte ingérence des services de renseignement sud-coréens, en s’étendant aux partis politiques – jusqu’à l’interdiction du Parti progressiste unifié. Les tentatives de démantèlement du Code du travail, la précarisation des travailleurs et les coups portés au syndicat des enseignants ont pour toile de fond l’adoption d’une nouvelle loi antiterroriste, qui s’ajoute à la loi de sécurité nationale comme outil de répression des oppositions politiques et syndicales.
En mai 2016, on compte 57 prisonniers politiques en Corée du Sud, et en 2015 plus de 10 millions de communications (sous forme de méls, d’appels téléphoniques ou de SMS) ont été interceptées par les services de renseignement (NIS). M. Jin Yongha a lui-même fait l’objet d’une surveillance au titre de ses communications à 22 reprises.
Mme Yang Goeun a apporté des détails sur la répression spécifique qui s’abat contre l’Alliance coréenne, dont l’autre co-président est actuellement sous mandat d’arrêt. 9 militants de l’Alliance coréenne sont actuellement en prison ou en détention provisoire. Un militant a été libéré après sa condamnation. 32 autres sont dans l’attente d’un jugement. Dès qu’ils sont arrêtés (la détention provisoire est limitée à 48 heures en Corée du Sud), les militants de l’Alliance coréenne engagent une grève de la faim et refusent de parler – car tout ce qu’ils disent pourrait être retenu contre eux. Ils ont engagé des manifestations à une personne, qu’autorise la réglementation en Corée du Sud sans déclaration préalable, mais celles-ci donnent désormais lieu à des arrestations et des placements en détention provisoire par les forces de l’ordre. Des actions similaires sont conduites à l’étranger, avec une manifestation de l’Alliance coréenne devant la Maison blanche américaine depuis 180 jours. Enfin, les médias liés à l’Alliance coréenne – notamment le journal en ligne Minjok Ilbo – sont frappés par la répression.
Dans ce contexte, le combat pour les libertés démocratiques doit être mené en permanence – notamment par la distribution de tracts et avec le soutien d’autres organisations et de pasteurs progressistes.
Le CILD appelle toutes les hommes et les femmes sincèrement attachés aux libertés démocratiques et à la justice à rejoindre le camp de la solidarité avec les travailleurs et les militants emprisonnés en Corée du Sud, dans la continuité des actions menées depuis plus d’un an, à l’instar de la manifestation place du Châtelet, à Paris, le 2 avril 2016, pour l’abrogation de la loi « antiterroriste » sud-coréenne et la libération des prisonniers politiques, de la pétition lancée en août 2015 pour la libération du militant des droits de l’homme Park Rae-gun qui défend les familles des victimes du naufrage du ferry Sewol, et pour le rétablissement du Parti progressiste unifié, interdit dans des conditions iniques en décembre 2014.