Israël vient d’autoriser ses soldats à ouvrir le feu sur les civils palestiniens à ses postes de gardes sur le mur de séparation qui lui sert à embastiller l’ensemble des palestiniens de Cisjordanie.
Deux journalistes de l’AFP – un cameraman italien et un photographe palestinien – ont été sauvagement agressés par des soldats israéliens parce qu’ils ne faisaient que leur travail : montrer ce que sont les agissements de l’état d’Israel. Cela s’est passé vendredi après midi à Beit Furik, au sud-ouest de Naplouse
Les deux journalistes ont été battus et leurs matériels détruits par les soldats. Pas de chance pour l’armée israélienne, une caméra de l’agence de presse Palmedia – qui a sans doute échappée à leur vigilance a pu filmer la scène. Ce n’est pas la première fois, bien au contraire, que des journalistes sont délibérément visés en Israel, qui tente par tous les moyens d’éviter que ne se diffusent trop d’images des atrocités auxquelles sa politique d’apartheid conduit contre les palestiniens.
Face aux évidence, l’armée israélienne a annoncé l’ouverture d’une enquête. L’association de la presse étrangère (FPA) elle dénonce la stratégie d’agression contre les journalistes que développe Israël :
«Notre problème est que si ces soldats n’avaient pas été mis en cause par une vidéo, rien ne leur serait arrivé. Il arrive trop souvent que des unités de l’armée israélienne violent en toute impunité les hautes valeurs morales dont celle-ci se réclame.»
«Il est grand temps que le commandement de l’armée israélienne passe à l’acte, exhorte la FPA, pour montrer qu’elle respecte la liberté de la presse et qu’elle contrôle ses hommes sur le terrain.»
Il y a quelques jours déjà, la FPA avait officiellement protesté après que plusieurs journalistes présents dans la Vieille Ville de Jérusalem ont été attaqués par des militaires israéliens. Un photographe palestinine de l’AFP avait alors été frappé deux jours de suite
Il y a une dizaine de jours, la FPA a protesté après que plusieurs journalistes couvrant des heurts dans la Vieille Ville de Jérusalem ont été violentés par des gardes-frontières alors qu’ils ne faisaient en aucune façon obstacle à leur travail de maintien de l’ordre. Un photographe palestinien de l’AFP, déjà, a été frappé deux jours de suite sous les yeux de ses confrères !
Il est vrai qu’Israel peut continuer ses agissement tranquille : le pays n’est même pas cité dans le rapport 2015 de RSF, un rapport il est vrai qui ne comporte que plus de 2000 mots !
Le récit par les journalistes :
Les deux journalistes, après s’être identifiés auprès des gardes frontières, ont été agressé par les militaires réprimant les palestiniens quand ils sont arrivés à leur hauteur pour les filmer.
« Nous sommes arrivés en milieu d’après-midi, après que des confrères nous ont indiqué que les heurts en marge des obsèques d’un jeune Palestinien étaient en train de prendre de l’ampleur», raconte Andrea Bernardi le cameraman italien.
«Dès qu’ils nous ont vus, l’un de ces soldats s’est précipité sur moi pour me prendre mon matériel, détaille Andrea Bernardi. Comme je lui montrais par carte de presse, il m’a dit qu’il n’en avait rien à faire et m’a répété: «
Ici, c’est mon pays». Il s’est ensuite emparé de ma caméra, qu’il a jetée plusieurs fois au sol. Nous avons décidé de rebrousser chemin mais ils n’en avaient pas fini avec nous. Un autre soldat a rattrapé Abbas, lui a arraché ses appareils photo et s’est mis à lui faire les poches. Un peu plus tard, comme j’essayais de récupérer les débris de ma caméra, ils m’ont plaqué au sol, frappé au flanc et mis en joue – avant de se décider à partir.»