Ceux qui rêvaient d’une pérestroïka liquidatrice à la Gorbatchev, ou du moins d’une brouille entre les frères Castro, en sont pour leurs frais. Tout en poursuivant son offensive diplomatique spectaculaire visant à rompre le criminel blocus états-unien, le PC de Cuba tient le cap, comme l’a montré le discours ouvert mais ferme de Raul Castro. Honneur à Fidel, ce passeur d’histoire révolutionnaire que, à l’instar des communistes cubains, tous les vrais communistes du monde saluent debout avec affection. Souvenons-nous de la parole de Georges Hage, le défunt président d’honneur du PRCF : « tout progressiste moderne a deux patries, la sienne et Cuba » (Georges Hage).
Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF.
Nous poursuivrons notre marche et nous perfectionnerons tout ce qui doit être perfectionné, avec une loyauté éclatante et la force unie, comme Marti, Maceo et Gomez, dans une marche irrésistible. Fidel Castro
(Version sténographique du Conseil d’État)
Bon, passons à un autre sujet (Rires)
Diriger n’importe quel peuple en des temps de crise, camarades, représente un effort surhumain. Sans eux, les changements seraient impossibles. À une réunion comme celle-ci, où sont rassemblés plus d’un millier–on a expliqué ici qu’ils étaient 921 – de représentants choisis par le peuple révolutionnaire lui-même, qui leur a délégué son autorité, signifie pour tous le plus grand honneur qu’ils ont reçu dans leur vie, (Applaudissements) ce à quoi s’ajoute le privilège d’être révolutionnaire et qui est le fruit de notre conscience.
Pourquoi ai-je été socialiste ? Plus clairement, pourquoi suis-je devenu communiste ? Ce mot qui exprime le concept le plus dénaturé et le plus calomnié de l’histoire de la part de ceux qui eurent le privilège d’exploiter les pauvres, dépouillés depuis qu’ils furent privés de tous les biens matériels que procurent le travail, le talent et l’énergie humaine.
Depuis quand l’Homme vit-il ce dilemme tout au long d’un temps sans limite ? Je sais que vous n’avez pas besoin de cette explication, à part peut-être certains auditeurs.
Je parle simplement pour que l’on comprenne mieux que je ne suis pas ignorant, extrémiste, ni aveugle, ni que j’ai acquis pour mon propre compte mon idéologie en étudiant l’économie.
Je n’ai pas eu de précepteur lorsque j’étais étudiant en lois et en sciences politiques, où l’économie a un grand poids. Évidemment j’avais à l’époque environ 20 ans et j’étais amateur de sport et d’escalade en montagne. Sans précepteur pour m’aider dans l’étude du marxisme-léninisme ; je n’étais qu’un théoricien et, bien sûr, j’avais une confiance totale en l’Union soviétique. L’œuvre de Lénine, outragée après 70 ans de Révolution. Quelle leçon historique ! On peut affirmer que 70 ans ne devront pas s’écouler pour que survienne un autre événement comme la Révolution russe, pour que l’humanité ait un autre exemple d’une grandiose révolution sociale qui a représenté un pas énorme dans la lutte contre le colonialisme et son compagnon inséparable, l’impérialisme.
Cependant, il se peut que le plus grave danger qui plane aujourd’hui sur la Terre découle du pouvoir destructeur de l’armement moderne qui pourrait compromettre la paix de la planète et rendre impossible la vie humaine sur la superficie terrestre.
Notre espèce disparaîtrait, tout comme les dinosaures ont disparu, et ce serait peut-être le temps pour de nouvelles formes de vie intelligente, ou peut-être que la chaleur du soleil augmenterait jusqu’à faire fondre toutes les planètes du système solaire et leurs satellites, comme l’affirment un grand nombre de scientifiques. Si les théories de plusieurs d’entre eux s’avéraient exactes, des théories que nous, les profanes, n’ignorons pas, l’homme pratique doit en savoir davantage et s’adapter à la réalité.
Si l’espèce survit durant un laps de temps beaucoup plus grand, les futures générations en sauront beaucoup plus que nous, mais il leur faudra d‘abord résoudre un grand problème. Comment nourrir les milliards d’êtres humains dont les réalités se heurteraient irrémédiablement aux limites d’eau potable et de ressources naturelles dont ils ont besoin ?
Certains ou peut-être même beaucoup d’entre vous se demanderont où est la politique dans ce discours. Croyez que je suis navré de le dire, mais la politique est là, dans ces paroles modérées. Puissent beaucoup d’êtres humains se soucier comme nous de ces réalités ne restions-nous pas comme aux temps d’Adam et Ève à manger des pommes interdites. Qui va nourrir les peuples assoiffés d’Afrique, sans technologie à leur portée, ni pluies, ni barrages, sans autres réserves souterraines que celles qui sont recouvertes par les sables ?
Nous verrons ce qu’en disent les gouvernements qui dans leur quasi-totalité ont souscrit aux engagements climatiques.
Il faut marteler constamment ces questions, et je ne veux pas m’étendre au-delà du nécessaire.
J’aurai bientôt 90 ans. (Applaudissements) Jamais une telle idée ne me serait venue à l’esprit et cela n’a jamais été le fruit d’un effort, mais le caprice du hasard. Je serai bientôt comme tous les autres. Notre tour viendra à tous, mais les idées des communistes cubains resteront (Applaudissements) comme preuve que sur cette planète, si on travaille avec ferveur et dignité, on peut produire les biens matériels et culturels dont les hommes ont besoin, et nous devons lutter sans trêve pour les obtenir, À nos frères d’Amérique latine et du monde, nous devons dire que le peuple cubain vaincra. (Applaudissements)
Il se peut que ce soit l’une des dernières fois que je parle dans cette salle. J’ai voté pour tous les candidats soumis à consultation par le Congrès, et je vous remercie pour l’invitation et l’honneur que vous m’avez fait de m’écouter. Je vous félicite tous, et en premier lieu le camarade Raul Castro pour son magnifique effort. (Applaudissements)
Nous poursuivrons notre marche et nous perfectionnerons tout ce qui doit être perfectionné, avec une loyauté éclatante et la force unie, comme Marti, Maceo et Gomez, dans une marche irrésistible. (Applaudissements)
En présence du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz, et du général d’armée Raul Castro Ruz, le 7e Congrès du parti a entamé sa dernière journée au Palais des Conventions de La Havane, qui a réuni plus de 1 200 délégués et invités réunis en session plénière.
Emilia Neuri, présidente de la Commission de mandat, a rendu public les résultats de l’élection du nouveau Comité central.
Elle a précisé que 991 délégués ont exercé leur droit de vote et qu’il n’y eu ni bulletin blanc ni bulletin nul, si bien que 100% des bulletins ont été considérés comme valides. Elle a ajouté que tous les candidats ont obtenu plus de 99,6% des voix, ce qui explique qu’ils aient tous été élus membres du Comité central.
Susely Morfa Gonzalez, une jeune membre du nouveau Comité, a exposé les raisons pour lesquelles elle avait proposé la réélection de Raul comme Premier secrétaire. Elle a souligné devant les délégués et invités que le privilège d’annoncer ces résultats constituait une preuve éclatante de la confiance que la direction de la Révolution accorde aux jeunes générations qui, a-t-elle dit, « représentent l’avenir de la patrie ».
Elle a expliqué que, convaincue de son sens du devoir et au nom de tous les Cubains et de leur confiance dans la continuité et la victoire révolutionnaires, elle s’était prononcée pour Raul, qui parle toujours de Fidel – il le garde très présent dans chaque mission – et conserve la capacité de travail et une pensée ferme et claire, souple et ouverte au changement.
À la suite des ovations de l’assistance, Raul a exprimé sa gratitude pour la confiance et les éloges. « On ne sait plus où se mettre après tant d’éloges ». Et d’ajouter : « Je suis un de plus parmi vous, je suis ici au même titre que vous ».
Ensuite, le général d’armée a annoncé que José Ramon Machado Ventura conservait le poste de Deuxième secrétaire, avant de présenter les membres du Bureau politique et du Secrétariat.
Concernant la composition du Bureau politique, Raul a expliqué que sur les 17 membres élus, il y a quatre femmes – un chiffre encore faible –, cinq Noirs et métis, deux présidents d’organisations de masse, cinq vice-présidents du Conseil d’État, trois vice-présidents du Conseil des ministres, quatre ministres, deux vice-ministres et quatre généraux, y compris le Premier secrétaire, et cinq nouveaux membres.
(Traduction de la version sténographique du Conseil d’État)
Camarades,
Nous procédons à l’ouverture des sessions du 7e Congrès du Parti communiste cubain, à l’occasion du 55e anniversaire de la proclamation par le commandant en chef Fidel Castro Ruz, du caractère socialiste de la Révolution, le 16 avril 1961, lors des obsèques des victimes de bombardements contre nos bases aériennes, lancés par le gouvernement des États-Unis à la veille de l’invasion mercenaire par Playa Giron, qui fut mise en échec en moins de 72 heures grâce aux actions préalables mises en œuvre par la Sécurité de l’État et au courage des combattants de l’Armée rebelle, des policiers et des miliciens qui, pour la première fois, se sont retrouvés engagés dans la lutte pour la défense du socialisme sous la conduite de Fidel.
Nous nous réunissons aujourd’hui, cinq ans exactement après la tenue du Congrès précédent, dans le cadre de l’exécution de l’Objectif de travail No 17 adopté par le 1ère Conférence nationale du Parti, qui a établi de maintenir la périodicité fixée par les statuts pour la tenue des Congrès du Parti, sauf en cas de menace de guerre, de catastrophes naturelles et autres situations exceptionnelles.
Le 7e Congrès, organe suprême de notre organisation, compte sur une participation d’un millier de délégués, proposés depuis la base et élus démocratiquement, qui représentent plus de 670 000 militants, regroupés dans près de 54 500 cellules.
Comme on pourra le constater, le nombre de militants de notre Parti a diminué, ceci notamment en raison de la dynamique démographique négative à laquelle nous sommes confrontés, les effets d’une politique restrictive de croissance depuis 2004, ainsi que des insuffisances propres au travail de recrutement, de maintien et de motivation du potentiel de militants. Il n’en est pas moins vrai que nous sommes parvenus à freiner cette tendance ces dernières années.
Au cours de la période qui s’est écoulée, nous avons mis à exécution ce qui est stipulé dans l’Objectif No 18 de la 1ère Conférence nationale, à savoir de tenir au moins deux plénums du Comité central par an pour examiner les développements du processus de mise en œuvre des Orientations, l’exécution du Plan de l’économie et le budget, ainsi que des propres Objectifs mentionnés. Les sessions ordinaires de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, l’organe suprême du pouvoir de l’État, ont également débattu deux fois par an de l’exécution du Plan de l’économie et de la mise en œuvre des Orientations.
Ce 7e Congrès est marqué par la présentation de quatre importants projets de documents recteurs, à plusieurs desquels nous avions commencé à travailler pratiquement au terme du 6e Congrès de notre organisation. Ces documents sont :
Premièrement : Aperçu général de l’évolution de l’économie durant le quinquennat 2011-2015. Rapport sur les résultats de la mise en œuvre des Orientations de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution. Mise à jour des Orientations pour la période 2016-2021.
Deuxièmement : Bases du Plan national de développement économique et social à l’horizon 2030 : proposition de vision de la nation. Axes et secteurs stratégiques.
Troisièmement : Conceptualisation du modèle économique et social cubain de développement socialiste.
Quatrièmement : Travail du Parti dans l’exécution des objectifs approuvés à la 1ère Conférence nationale et des directives du Premier secrétaire du Comité central.
Ces documents, qui couvrent un large éventail de questions et présentent une grande complexité, marqueront le cap du processus révolutionnaire cubain, du Parti et de la société vers l’avenir dans la construction d’un socialisme prospère et durable.
Ils sont étroitement liés entre eux et ne sauraient être abordés comme un travail totalement achevé, ni être vus à travers un prisme statique ou dogmatique, car à la suite des débats de cet événement, comme nous l’avons fait au 6e Congrès, ils feront l’objet d’évaluations périodiques, où prévaudra une vision dynamique sur ces documents programmatiques.
À la différence du Congrès précédent, lorsque la proposition des Orientations avait été préalablement soumise à une vaste consultation parmi les militants du Parti, des Jeunesses communistes et le peuple en général, et une fois approuvée elle avait été ratifiée par l’Assemblée nationale, cette fois nous n’avons pas réalisé ce processus, estimant qu’il s’agit de la confirmation et de la continuité de la ligne adoptée il y a cinq ans en vue de la mise à jour de notre modèle économique et social.
Les quatre projets susmentionnés qui sont présentés à cet événement sont le fruit d’une élaboration collective, à laquelle ont participé des professeurs universitaires, des chercheurs en sciences économiques et sociales, ainsi que des fonctionnaires du gouvernement et du Parti.
En vue de leur analyse par les différentes commissions, ils ont été débattus lors de deux plénums du Comité central du Parti, aux mois de décembre et de janvier derniers, un processus qui a suscité plus de 900 opinions et suggestions ayant conduit à l’élaboration d’une nouvelle version qui a été soumise aux délégués au Congrès à des réunions organisées dans toutes les provinces, au début du mois de mars, avec la contribution de plus de 3 500 invités en représentation des différents secteurs de la société, y compris tous les députés de l’Assemblée nationale, dont les interventions et les propositions, qui se sont élevées à plus de 8 800, ont servi à préparer la version finale.
C’est la première fois que nous présentons à un Congrès du Parti le thème de la Conceptualisation, qui définit les bases théoriques et les caractéristiques essentielles du modèle économique et social auquel nous aspirons, en tant que résultat du processus de mise à jour.
Au cours de ces cinq années, huit versions de la Conceptualisation ont été élaborées et successivement analysées, d’abord aux réunions de la Commission du Bureau politique pour le contrôle de la mise en œuvre des accords du 6e Congrès, et ensuite au Bureau politique et aux plénums du Comité central, avec la participation du Conseil des ministres.
Pour sa part, le projet associé aux bases du Plan national de développement à l’horizon 2020 est le fruit du travail déployé depuis quatre ans par des universitaires et des spécialises des organismes du gouvernement et de la Commission permanente pour la mise en œuvre et le développement. Ce document traite d’une question d’une portée essentielle et dont la grande complexité technique nous a empêché de terminer le Plan de développement à l’horizon 2030 avant la tenue de ce Congrès, comme nous l’aurions souhaité dans un premier temps, ce qui fait que nous en présenterons les bases, autrement dit, la Vision de la nation et les Axes et Secteurs stratégiques, qui nous procurent un outil formidable pour continuer de travailler à sa rédaction, que nous espérons conclure en 2017.
Nous avons conçu ces deux documents, c’est-à-dire la Conceptualisation et les bases du Plan national de développement, afin que, après leur analyse par le Congrès, ils soient débattus démocratiquement par les militants du Parti et de l’Union des jeunesses communistes, des représentants des organisations de masse et de larges secteurs de la société, afin de les enrichir et de les perfectionner.
À cette fin, nous avons demandé au Congrès de concéder au Comité central la faculté d’introduire les modifications émanant du processus de consultation en vue de son adoption définitive, y compris les ajustements pertinents aux Orientations qui seront adoptées à cet événement.
Depuis l’adoption des Orientations par le Congrès précédent, il était clair pour nous que ce processus ne serait pas un chemin facile, sans obstacles et sans contradictions, et que les transformations essentielles en vue de la mise à jour du modèle prendraient plus qu’un quinquennat. La pratique a confirmé la justesse de cette appréciation. Nous avons continué à avancer d’un pas ferme, sans hâte, mais sans pause, autrement dit avec la gradualité et l’intégralité nécessaires pour assurer le succès.
Comme nous l’avions prévu, le principal obstacle auquel nous avons été confrontés a été le poids d’une mentalité obsolète, qui se traduit par une attitude d’inertie ou une absence de confiance dans l’avenir. Il n’a pas manqué, comme il était logique de s’y attendre, des sentiments de nostalgie d’autres moments moins complexes du processus révolutionnaire, à l’époque où il y avait l’Union soviétique et le camp socialiste. À l’autre extrême, il y a eu des velléités cachées de restauration du capitalisme considérée comme une solution à nos problèmes.
Malgré tout, nous avons travaillé avec systématicité et intensité dans la mise en œuvre des Orientations, dont 21% des 313 approuvées ont été exécutées dans leur totalité. Par ailleurs, 77% d’entre elles sont en cours d’exécution et 2% n’ont pas encore été commencées.
Ces chiffres ne montrent pas en toute clarté combien nous avons travaillé et avancé dans ce processus, et ce n’est pas peu, loin s’en faut, et ce travail a abouti à l’adoption de 130 politiques et à l’émission de 344 nouvelles normes juridiques de différents niveaux, à la modification de 55 d’entre elles et à l’abrogation de 684. Cependant, la lente mise en pratique des dispositions juridiques et, notamment, leur assimilation, ont retardé l’implantation des politiques approuvées.
Comme résultat du travail déployé dans la mise en œuvre des Orientations et des nouvelles tâches qui se sont greffées au processus de mise à jour du modèle économique, une proposition mise à jour pour la période 2016-2021 est soumise au Congrès. Elle contient un total de 268 Orientations, dont 31 conservent leur rédaction originale, 193 sont modifiées et 44 nouvelles sont ajoutées.
Quand on évalue le rythme des transformations en cours, il ne faut pas perdre de vue que, dans le cas de Cuba, il ne peut être permis l’application de ce que l’on appelle les « thérapies de choc », souvent appliquées au détriment des classes les plus défavorisées de la société. Cette prémisse, qui correspond au principe de ne laisser personne à l’abandon, conditionne en grande partie le rythme de la mise à jour du modèle économique cubain, qui subit de manière indéniable les effets de la crise économique internationale et en particulier du blocus économique exercé contre Cuba.
Les formules néolibérales qui prônent la privatisation accélérée du patrimoine de l’État et des services sociaux, comme l’éducation, la santé et la sécurité sociale, ne seront jamais appliquées sous le socialisme cubain.
Même avec les limitations économiques actuelles, les services sociaux offerts à la population cubaine dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture et du sport, ainsi que de la sécurité sociale, ont été préservés et perfectionnés. Cependant, nous devons insister sur la nécessité d’améliorer durablement la qualité de ces services.
Les transformations réalisées en vue de la réorganisation de ces secteurs, en dépit des plaintes et des incompréhensions initiales, qui ont été dûment éclaircies ou ont donné lieu aux ajustements nécessaires, ont contribué à améliorer la qualité de ces services, à moindre coût budgétaire, comme l’attestent les indicateurs de santé obtenus comme, pour ne mentionner qu’un exemple, le taux de mortalité infantile de 4,2 pour 1000 naissances vivantes, semblable à celui d’un petit nombre des pays les plus développés.
La réorganisation du réseau scolaire a permis de réduire le nombre d’établissements et le nombre d’élèves internes d’environ 250 000, tandis que nous avons inversé la pyramide existante dans la formation de techniciens moyens et d’ouvriers qualifiés après avoir augmenté le nombre d’inscriptions dans la formation technique et professionnelle.
Nous avons mis en marche un programme de maintenance et de réparation des infrastructures de construction et du matériel du système d’éducation.
Le système national de santé a également fait l’objet d’une série de mesures en vue de la réorganisation, de l’unification et de la régionalisation des services, dans le but d’améliorer l’état de santé de la population, l’offre des services et rendre ce système efficient et durable tout en garantissant son développement.
Le perfectionnement des structures de direction et les ajustements apportés en matière d’effectifs ont permis une réduction de 152 000 postes de travail et la réaffectation de plus de 20 000 médecins dans l’activité professionnelle. Ces décisions, ajoutées à d’autres orientées vers l’utilisation rationnelle des ressources, ont permis une réduction du budget assigné à la Santé de plus de 2 milliards de pesos.
Parallèlement, des difficultés ont été constatées dans les fournitures aux pharmacies des médicaments importés et de production nationale, et des conditions hygiéniques et sanitaires persistent qui favorisent la transmission de maladies infectieuses comme le choléra, la dengue, le chikungunya et, plus récemment, le zika. À l’heure actuelle, nous mettons en œuvre un plan d’action pour combattre des maladies transmises par le moustique Aèdes, un plan qui ne doit pas être vu comme une simple campagne parmi d’autres, mais qui est appelée à assurer sa durabilité dans le temps.
Dans le domaine économique, les décisions ne peuvent, en aucun cas, signifier une rupture avec les idéaux d’égalité et de justice de la Révolution et encore moins briser l’unité de la majorité du peuple autour du Parti, et nous ne permettrons pas non plus que ces mesures génèrent l’instabilité et l’incertitude au sein de la population cubaine.
C’est pourquoi j’insiste sur le fait qu’il faut beaucoup de sensibilité et d’intentionnalité politique pour avancer dans la mise en œuvre des Orientations. Il s’impose de donner davantage d’explications au peuple, d’assurer plus de discipline et de rigueur, ainsi qu’un suivi plus rigoureux et plus proche du processus de changements. Il faut avoir, comme nous l’avons souligné, les oreilles attentives et les pieds sur terre.
La dualité monétaire et des taux de change est l’exemple le plus éloquent de la complexité du processus de mise en œuvre, une question à laquelle nous n’avons pas cessé de travailler tout au long de ces années et dont la solution ne sera pas renvoyée aux calendes grecques, car bien qu’elle ne représente pas une solution magique aux distorsions de l’économie, elle apparaîtra comme une impulsion essentielle pour avancer dans le reste des tâches associées à la mise à jour de notre modèle économique.
L’ordonnance monétaire nous permettra de créer des conditions pour surmonter les effets nocifs de l’égalitarisme, et aussi de transformer en réalité le principe socialiste « De chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail ». Ainsi, il sera possible de rectifier le phénomène de la dénommée « pyramide inversée » qui empêche de rétribuer justement le travail en fonction de sa quantité, sa qualité et sa complexité, et un niveau de vie en correspondance avec les revenus légaux des citoyens, ce qui entraîne une perte de motivation de la main-d’œuvre et aussi des cadres, et découragent ceux pourraient accéder à des niveaux de responsabilité plus élevés.
Je profite aussi de l’occasion pour ratifier, une fois de plus, notre décision de garantir les dépôts bancaires en devises internationales, en pesos convertibles et en pesos cubains, ainsi que l’argent en espèces de la population cubaine et des personnes juridiques étrangères et nationales.
L’entreprise socialiste d’État, définie comme la principale forme de gestion dans l’économie nationale, se trouve dans une position désavantageuse par rapport au secteur non étatique croissant, qui profite du fait d’évoluer dans un circuit monétaire basé sur un taux de change de 1 pour 25, tandis qu’elle est régie par la parité du CUC (peso convertible) avec le peso cubain. Cette importante distorsion devra être corrigée dans les plus brefs délais dans le cadre de l’unification monétaire et des taux de change.
Cette anomalie, ajoutée à une croissance discrète de notre économie, a empêché d’avancer considérablement dans la mise en œuvre des orientations associées à la suppression graduelle des gratuités indues et des subventions excessives, compte tenu qu’il a été impossible ni de généraliser la hausse des salaires des travailleurs, ni d’assurer une offre stable de certaines marchandises sur le marché libre.
Malgré la diminution ou la suppression de certains produits du panier de la ménagère, autrement dit le fameux carnet d’approvisionnement, des produits qui sont passés au marché libre à des prix non subventionnés, et une gamme variée de produits et de services de base affichent un niveau de subvention encore élevé.
Par ailleurs, le taux de vieillissement élevé de la population cubaine et la migration des populations paysannes vers les villes, qui se concentrent et élèvent leur niveau de qualification, posent un problème stratégique pour le développement, problème qui a ses origines dans l’existence, depuis des années, dans un ensemble de facteurs socio-économiques et culturels qui ne sont pas faciles à inverser. Nous avons élaboré la Politique destinée à faire face à cette situation, et prévu 76 mesures et 252 actions, dont l’application sera graduelle et en fonction de l’évolution de l’économie, et nous en obtiendrons les résultats à long terme.
C’est aussi le cas de la Politique en matière d’investissements étrangers, reconnue comme une source importante et nécessaire pour le développement du pays, et de l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi en la matière, qui, tout en offrant des incitations et une sécurité juridique aux investisseurs, assure la préservation de la souveraineté nationale, la protection de l’environnement et l’utilisation rationnelle des ressources naturelles.
Nous avons créé la Zone spéciale de développement de Mariel, avec des avantages supplémentaires pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers, et nous avons assuré le cadre juridique et l’infrastructure nécessaires à leur installation et à l’essor productif en vue de générer des exportations, favoriser la diminution des importations, promouvoir le transfert de technologies et de savoir-faire dans des spécialités où nous ne savons quasiment rien, créer des sources d’emplois et de financement à long terme et déployer une logistique qui nous permette d’atteindre des niveaux élevés d’efficience.
Sans sous-estimer le moins du monde l’obstacle que représentent le blocus nord-américain et son application extraterritoriale, il faut se débarrasser des préjugés archaïques contre les investissements étrangers et avancer résolument dans la préparation, la conception et la réalisation de nouvelles affaires.
La destination des investissements s’est considérablement modifiée, si l’on sait qu’il y a cinq ans la sphère productive et les infrastructures recevaient 45% de ces investissements, contre 70% en 2015. De même, la rigueur et le contrôle ont été renforcés dans le processus d’investissements en vue de l’exécution des plans, et en général les indicateurs se sont améliorés, en dépit de certaines tensions dans les fournitures et la disponibilité d’une main-d’œuvre dûment qualifiée et motivée, et de l’improvisation, la superficialité et le manque d’intégralité qui subsistent dans la construction des ouvrages et qui retarde les délais d’exécution et nuit à la qualité de leur finition.
Avec pour objectif de renforcer le rôle de l’entreprise socialiste d’État et son autonomie, des progrès ont été faits dans la séparation des fonctions étatiques de celles des entreprises, avec une modification progressive des relations entre les organismes gouvernementaux et les entreprises, dont les responsables ont vu s’accroître leurs facultés de gestion.
Cependant, ce projet ne saurait se faire en un jour, en quelques semaines ou en quelques mois. Il mûrira à moyen et long terme, dans la mesure où les conditions organisationnelles et la formation des cadres se consolideront et lorsque l’on aura dépassé l’habitude d’attendre des instructions venues d’en haut pour agir dans le cadre des facultés déjà concédées, au lieu de promouvoir l’initiative et l’esprit d’entreprendre.
Nous avons également avancé dans le processus de perfectionnement des organismes de l’Administration centrale de l’État et des entités nationales, y compris, dans une première étape, au niveau des organismes nationaux et de la sphère productive. Nous avons conclu ces processus dans quatre d’entre eux, quatre ont été fermés ou ont été fusionnés et treize sont actuellement en phase d’implantation. Et le travail auprès des organismes liés aux principaux services à la population continue.
L’expérience dans les provinces d’Artemisa et Mayaque est également en phase de mise en œuvre, en vue de son ultérieure généralisation qui, entre autres aspects, vise la séparation des fonctions de direction des assemblées du Pouvoir populaire de celles des Conseils d’administration, ce qui permet aux assemblées de se concentrer sur leur travail avec les délégués, les conseils populaires et au travail des Commissions dans leurs processus de contrôle et de fiscalisation.
L’application du nouveau modèle au sein des administrations locales s’est traduite par une réduction notable des postes de ces organismes au niveau provincial et municipal, sans générer d’instabilité dans leur fonctionnement et en favorisant leur autorité dans l’exercice des fonctions étatiques qui leur sont confiées.
Comme il est signalé dans les conclusions du projet de rapport sur les résultats de la mise en œuvre des Orientations, des insuffisances et des déficiences ont été constatées au niveau des organismes et des entités, y compris à la Commission permanente chargée de la mise en œuvre et du développement, et ces problèmes ont provoqué des retards dans l’application de certaines mesures, la formulation de propositions traduisant un manque d’intégralité ou une vision limitée, surtout en ce qui concerne l’estimation des niveaux de risques et dans l’appréciation correctes des coûts et des bénéfices de certaines mesures.
Des problèmes ont également été relevés dans le suivi et le contrôle des politiques adoptées et dans la divulgation et la formation à divers niveaux de direction. Concernant ce dernier aspect de la formation, notamment, certains ont pensé qu’il suffisait de rédiger un papier et de l’expédier d’un extrême à l’autre du pays afin qu’il soit étudié par les cadres pour que le problème soit résolu, et lorsque nous sommes allés voir, chacun avait appliqué la mesure comme bon lui semblait ; c’est ce qui s’est passé avec la Résolution No 17 du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, sur une question aussi importante que celle-ci et sur laquelle je m’arrêterai brièvement dans ce discours.
Dans certains cas, il a manqué un sens de l’urgence lorsque les mesures n’ont pas eu les effets escomptés dans la pratique ou parfois même étaient contraires à l’esprit des mesures adoptées, ce qui fait que lorsqu’une distorsion n’est pas corrigée résolument, quand elle est encore petite, une fois généralisée, sa rectification devient un problème politique.
Un exemple qui illustre ceci est le comportement des prix des produits agricoles, avec la réapparition du phénomène de la spéculation et de l’accaparement au profit de certains et au détriment de la majorité de la population.
Même si nous sommes conscients que le facteur primordial dans l’augmentation des prix réside dans un niveau de production qui ne satisfait pas la demande et que les progrès dans cette matière sont conditionnés par des facteurs objectifs et subjectifs, nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant l’irritation des citoyens causée par la manipulation sans scrupules des prix par des intermédiaires qui ne pensent qu’à gagner toujours plus d’argent.
La reconnaissance du marché dans le fonctionnement de l’économie socialiste n’implique pas que le Parti, le gouvernement et les organisations de masse doivent renoncer à jouer leur rôle dans la société, qui est de faire face à n’importe quelle situation qui affecte la population, et encore moins de dire : « Cela concerne le gouvernement, je ne peux pas m’en mêler ». Moi Parti, moi gouvernement, à quelque niveau que ce soit, et moi membre d’une organisation de masse, je me mêlerais de n’importe quel problème injuste qui causerait du tort à notre population (Applaudissements).
C’est pourquoi, dès qu’a eu lieu la discussion au Parlement sur cette question dont se souviennent surtout les députés ici présents et alors que nous avons trop tardé à réagir, j’ai immédiatement exprimé mon soutien au deuxième secrétaire du Parti, le camarade Machado Ventura, qui a sillonné tout le pays pour lutter contre ce problème (Applaudissements).
Et nous devons tirer la conclusion de ce fait, comme de beaucoup d’autres, que le pire qui pourrait arriver, le pire que pourrait faire un révolutionnaire ou une simple personne honnête, qu’elle soit communiste ou pas, c’est de rester les bras croisés face à un problème. Nous n’en avons pas le droit, encore moins à l’époque que nous sommes en train de vivre et dans les changements que nous sommes en train d’introduire. C’est une expérience qui vaut la peine de rappeler, car nous pouvons la rencontrer des centaines de fois, pour ne pas dire des milliers de fois, dans l’exécution de cette tâche gigantesque que nous sommes en train d’accomplir pour améliorer notre pays et notre socialisme.
L’introduction des règles de l’offre et de la demande n’est pas en opposition avec le principe de la planification. Les deux concepts peuvent coexister et être complémentaires dans l’intérêt du pays, comme cela a été démontré avec succès dans les processus de réforme en Chine et de rénovation au Vietnam, comme ils le qualifient. Nous, nous l’appelons mise à jour car nous n’allons pas changer l’objectif fondamental de la Révolution.
Les expériences réalisées sont positives dans certaines provinces avec l’adoption récente d’une série de mesures d’organisation, dont le renforcement des collectes afin d’assurer la présence de produits sur les marchés étatiques, en favorisant la diminution des prix de l’offre et de la demande. Ceci est une question qui exige un suivi constant de la part de toutes les institutions concernées.
Dans ces circonstances, les salaires et les pensions restent insuffisants pour satisfaire les besoins essentiels de la famille cubaine. Bien que le salaire moyen ait connu une hausse de 43 % dans la période 2010-2015, il s’est concentré au cours de ces deux dernières années, à partir des décisions adoptées, en faveur de travailleurs de la Santé publique, les investissements étrangers, la sphère du sport, et de l’assouplissement dans les systèmes de paiement du secteur des entreprises. Toutefois, il n’a pas été possible d’étendre à la majorité des activités budgétées les augmentations salariales prévues dans la politique adoptée.
Concernant la mise en œuvre des nouveaux systèmes de paiement par résultat prévus par la Résolution No 17 du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, à laquelle j’ai fait référence il y a un instant, même si elle a eu une influence d’une manière générale sur l’augmentation de la motivation des travailleurs et la croissance de la productivité – ce que j’ai pu constater personnellement au cours de mes visites dans différentes usines et en parlant avec les travailleurs –, il est certain qu’il existe également de nombreuses déficiences, dérivées notamment de la préparation inadéquate des conditions prévues, y compris dans la formation des directeurs d’entreprises et dans le suivi.
Dans ce domaine également, nous avons tardé à corriger les incongruités conceptuelles qui ont été mises en évidence dans l’application des mesures.
Les expériences nous apprennent qu’il ne suffit pas que les documents normatifs soient bien élaborés, il faut préparer les exécuteurs directs, et après un certain temps, les renvoyer en stage et contrôler leurs niveau de connaissances pour accomplir ces activités importantes, vérifier leur maîtrise des normes, exiger de façon systématique que ces normes soient appliquées dans la pratique et réagir opportunément devant les distorsions pour qu’elles ne deviennent pas des problèmes politiques majeurs.
Notre Héros national, José Marti, signalait que « Gouverner c’est prévoir ». Que ces paroles sont simples, elles ne sont que trois ! Est-il possible que certains de nos fonctionnaires aient tant de mal à apprendre ces trois paroles des enseignements martiniens ? C’est-à-dire, « gouverner c’est prévoir ». Nous devons apprendre à prévoir pour nous éviter beaucoup de problèmes. Je dois reconnaître qu’en général, pendant la mise en œuvre des Orientations, nous n’avons pas été suffisamment prévoyants ni rapides dans la correction des déficiences.
Non seulement nous ne sommes pas prévoyants, mais nous nous mettons ensuite à réfléchir à comment résoudre le problème qui s’est créé et nous n’avons pas l’agilité nécessaire pour faire face immédiatement à ce problème. Je parle en toute franchise, comme il se doit à un congrès de notre Parti communiste et à toutes les réunions des communistes.
L’extension du secteur non étatique de l’économie s’est poursuivie, si bien que l’emploi dans le secteur étatique a été réduit à 81,2 % en 2010, à 70,8 % en 2015. Environ plus d’un demi-million de Cubains sont inscrits en tant que travailleurs à leur compte dans le secteur des services et génèrent des productions très utiles. Il se met en place une atmosphère qui ne discrimine pas et ne stigmatise pas non plus le travail à son compte dûment autorisé ; cependant, des manifestations de corruption et d’illégalités ont vu le jour, face auxquelles, une fois de plus, notre réaction s’est révélée insuffisante et tardive, comme c’est le cas par exemple pour le non-paiement d’impôts et l’exercice illégal d’activités non autorisées.
Nous réaffirmons le principe socialiste de la prééminence de la propriété de tout le peuple sur les moyens fondamentaux de production, ainsi que la nécessité de décharger l’État d’autres activités non déterminantes dans le développement de la nation.
Tout comme nous aspirons à une meilleure efficience et une meilleure qualité dans la production et les services du secteur étatique, nous favorisons également la réussite des formes non étatiques de gestion sur la base, dans tous les cas, de l’application stricte de la législation en vigueur,
La phase expérimentale de la création et du fonctionnement de coopératives de production non agricoles se poursuit, notamment dans le commerce, la restauration, les services techniques, la petite industrie et la construction.
Cette activité a connu certains succès, mais il s’est également manifesté des déficiences, qui ont leur origine dans la préparation et de l’information insuffisante sur la politique adoptée et les réglementations émises – auxquelles nous avons fait référence à plusieurs reprises dans ce rapport –, l’organisation et le contrôle inadéquats de la comptabilité, l’augmentation des prix et les restrictions pour accéder aux fournitures et aux services sur le marché de gros.
Parallèlement, la conduite et le contrôle de cette expérience par les instances correspondantes se sont avérés inappropriés, raison pour laquelle nous avons décidé de concentrer nos efforts sur la consolidation des coopératives déjà créées, et d’avancer progressivement.
Dans un environnement international défavorable, marqué par la crise économique mondiale amorcée à la fin des années 2000, au cours du quinquennat 2011-2015, le Produit intérieur brut de notre pays a enregistré un taux de croissance annuelle de 2,8 %, insuffisant pour assurer la création des conditions productives et de l’infrastructure requises pour avancer dans le développement et l’amélioration de la consommation de la population.
Dans ce contexte complexe, une série d’actions visant l’assainissement des finances externes du pays a été exécuté, et en particulier le réaménagement de la dette, un domaine dans lequel nous avons obtenu des résultats significatifs et qui, avec l’acquittement des engagements financiers contractés, favorise la restauration de la crédibilité internationale de l’économie cubaine et augmente les possibilités de commerce, d’investissements et de financement pour le développement.
Nous ne pouvons revenir en arrière dans cette sphère et, pour ce faire, nous devons assurer un équilibre adéquat dans la prise de crédits et leur structure, le remboursement des dettes réaménagées, la dette courante et l’exécution du plan. Jamais plus
Par ailleurs, une série de mesures vient d’être introduite afin d’éliminer les obstacles qui découragent les différentes formes productives de notre agriculture, mais elles ne sont pas à maturité et le rythme de croissance de la production agricole est encore insuffisant, alors qu’en moyenne, le pays a dû chaque année consacrer environ 2 000 millions de dollars à l’importation d’aliments, dont la moitié pourrait être produite à Cuba et nous pourrions même en exporter les excédents.
L’exportation de services médicaux et le tourisme continuent à augmenter, et représente plus de la moitié des recettes en devises du pays, tandis que le poids spécifique des exportations traditionnelles a diminué, du fait de la chute de leurs prix.
Cette réalité confirme qu’il nous faut continuer à diversifier nos sources de revenus pour ne plus jamais dépendre d’un marché ni d’un produit et développer des relations commerciales et de coopération mutuellement avantageuses avec tous les pays, en obtenant un équilibre adéquat dans cette sphère.
Le prestige international indéniable de la médecine cubaine, fruit authentique de la Révolution et des efforts du camarade Fidel, renferme des potentialités encore non exploitées dans toute leur dimension, comme par exemple, la prestation de services médicaux aux patients étrangers à Cuba, ce pourquoi on attribue des investissements qui en définitive rapporteront aussi des bénéfices à la population cubaine qui accède gratuitement à la santé publique.
Concernant le tourisme, dans les années qui ont suivi le 6e Congrès, nous avons mis en exploitation plus de 10 900 nouvelles chambres et 7 000 autres complémentaires ont été rénovées, ce qui, avec une augmentation de plus de 14 000 chambres louées par les travailleurs à leur compte en CUC et le développement d’installations et de services extra hôteliers, a permis de poursuivre le chemin ascendant de cette importante branche de l’économie qui offre de grandes possibilités pour impulser le développement d’autres secteurs et générer des enchaînements productifs.
Le programme d’investissements hôteliers dans les principales destinations du pays avance à un bon rythme, et on reprend la construction d’hôtels emblématiques de luxe dans la capitale afin de faire face au déficit d’accueil existant. Chaque hôtel inauguré est une entreprise de plus qui génère, dans nos frontières, des revenus d’exportation très nécessaires pour le pays.
L’année dernière, nous avons dépassé pour la première fois le chiffre de 3,5 millions de visiteurs. Nous consolidons la compétitivité du produit touristique cubain dans des marchés émetteurs diversifiés, sans ignorer les insuffisances existantes qui vont à l’encontre de la qualité des services.
Les conditions sont créées pour, pendant le quinquennat 2016-2020, obtenir des résultats supérieurs et jeter les bases d’un développement économique et social durable dans notre économie.
Dans l’introduction de ce rapport, nous avons signalé que pour la première fois, nous présentons à l’événement le plus important de notre Parti un projet de conceptualisation du modèle économique et social cubain.
Le principal objectif de ce document est d’exposer et d’expliquer avec clarté les principales caractéristiques du modèle, de sorte qu’il serve de guide théorique et conceptuel à la construction du socialisme à Cuba, en correspondance avec nos particularités et nos propres efforts, en prenant comme base l’histoire de la nation et du processus révolutionnaire, la culture nationale, les conditions internes et la situation internationale, ainsi que les expériences des processus de développement économique et social socialiste en cours dans d’autres pays.
Les principes de base de la conceptualisation partent de l’héritage de José Marti, du marxisme-léninisme, de la pensée du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz et de l’œuvre propre de la Révolution.
Comme je l’ai déjà exposé, la complexité théorique et pratique de ce Projet et sa répercussion transcendantale face à l’avenir, plaident en faveur de ne pas l’approuver dans le cadre de ce Congrès. À la place, nous proposons aux délégués de poursuivre le débat et d’adopter, en principe, ce projet pour qu’il serve de base au processus profond et démocratique d’analyse pour les militants du Parti et de l’Union des jeunesses communistes, ainsi que pour de vastes secteurs de notre société, dont les résultats seront soumis à l’approbation définitive du Comité central.
Autrement dit, pour toutes les raisons exposées, continuer à en discuter depuis le niveau des municipalités et avec la participation démocratique de tout le Parti, la jeunesse, les représentants des organisations de masse, etc., avec l’objectif de conclure son élaboration et donner la faculté de l’adopter au Comité central du Parti. Par ailleurs, il sera présenté à l’Assemblée nationale, l’organe supérieur du pouvoir de l’État, à qui il revient de lui conférer une valeur juridique.
L’un des nouveaux aspects qui a suscité une plus grande attention, voire une certaine polémique, est celui des relations de propriété, et il est logique qu’il en soit ainsi, puisque le régime social d’un pays dépend de la prédominance d’une forme de propriété sur les autres.
Dans la Cuba socialiste et souveraine, la propriété de tout le peuple sur les moyens fondamentaux de production est et continuera d’être la forme principale de l’économie nationale et du système socio-économique, et en conséquence elle constitue la base du pouvoir réel des travailleurs.
La reconnaissance de l’existence de la propriété privée a suscité des inquiétudes honnêtes à Cuba de nombre des participants au cours des discussions préalables au Congrès, lesquels étaient préoccupés par le fait que ce faisant, nous nous engagerions vers la restauration du capitalisme. En ma qualité de Premier secrétaire du Comité central du Parti, il est de mon devoir de vous affirmer que ce n’est absolument pas l’objectif de cette idée conceptuelle.
Il s’agit précisément, camarades, d’appeler les choses par leur nom et de ne pas nous réfugier dans des euphémismes illogiques pour masquer la réalité. L’augmentation du travail indépendant et l’autorisation d’engager de la main-d’œuvre a entraîné, dans la pratique, l’existence de moyennes, petites et micro-entreprises privées, qui aujourd’hui fonctionnent sans la personnalité juridique requise et qui sont régies devant la loi par un cadre réglementaire conçu pour les personnes physiques qui se consacrent à des petites affaires réalisées par le travailleur et sa famille.
L’Orientation N° 3, adoptée par le 6e Congrès, que l’on se propose de maintenir et de renforcer dans le projet actualisé, précise clairement que « dans les formes de gestion non étatiques, la concentration de la propriété ne sera pas autorisée » et il est ajouté « ni de la richesse ». C’est pourquoi l’entreprise privée agira dans des limites bien définies et constituera un élément complémentaire de l’environnement économique du pays, le tout devant être régulé par la Loi.
Nous ne sommes pas naïfs et nous n’ignorons pas non plus les aspirations des puissances forces externes qui parient sur ce qu’elles appellent « l’autonomisation » des formes non étatiques de gestion, afin de promouvoir des agents de changement dans l’espoir de détruire la Révolution et le socialisme à Cuba par différentes voies.
Les coopératives, le travail indépendant et la moyenne, petite et micro-entreprise privée ne sont pas par essence antisocialistes ni contre-révolutionnaires, et la grande majorité de ceux qui y travaillent sont des révolutionnaires et des patriotes qui défendent les principes et bénéficient des conquêtes de cette Révolution.
Le quatrième projet des documents mentionnés qui est soumis au 7e Congrès est celui concernant le travail du Parti, conformément aux objectifs adoptés lors de la Première conférence nationale. À son propos, je considère que des progrès ont été réalisés dans la rénovation des méthodes et des styles de travail qui favorisaient la supplantation et l’interférence de la part du Parti des fonctions et des décisions qui correspondent à l’État, au gouvernement et aux institutions administratives. À la place, l’exercice de la direction et le contrôle du Parti sur la mise en œuvre des accords du 6e Congrès se sont développés avec systématicité, dans le cadre d’un travail conjoint avec les autorités dans la prise en charge directe des problèmes qui affectent la population, comme nous l’avons signalé précédemment.
L’autorité morale du Parti exige de ses militants – notamment de ceux qui assument des responsabilités de direction – de l’exemplarité, de la combativité, de la formation, ainsi que des qualités éthiques, politiques et idéologiques prouvées et un lien étroit et permanent avec les masses.
La Parti a continué de promouvoir la participation des collectifs de travailleurs, d’étudiants et du peuple dans l’exécution des politiques et des mesures liées au processus de mise à jour du modèle économique, en contribuant à transformer l’action des militants, des cellules du Parti et des cadres, en se nourrissant de façon systématique des opinions et des propositions des masses.
Nous avons également atteint un meilleur lien et un meilleur travail du Parti avec l’Union des Jeunesses communistes, les organisations étudiantes et les mouvements de la jeunesse, afin d’élever leur participation et développer un travail politique et idéologique auprès de militants et des jeunes, ce qui suppose la défense de leur indépendance organique et d’encourager les initiatives.
Parallèlement, le Parti a accordé une attention particulière aux organisations de masse, qui durant cette période ont opéré des transformations considérables dans leurs activités et ont tenu leurs congrès respectifs, dont la préparation et le déroulement ont généré un large débat sur le fonctionnement de ces organisations, l’accomplissement de leurs tâches et le travail politique et idéologique.
Nous avons constaté que le renforcement des liens entre le Parti et le reste de nos organes et entités s’est poursuivi, ainsi qu’avec les différentes institutions, organisations religieuses et les associations fraternelles dans les différentes facettes de la vie nationale, ce qui a favorisé l’unité des Cubains, croyants et non croyants.
Il convient d’accorder la plus grande importance au fait que, dans la mesure où nous avançons dans la mise en œuvre du nouveau modèle, un scénario différent prend forme pour le Parti, caractérisé par l’hétérogénéité croissante des secteurs et des groupes au sein de notre société, qui trouve son origine dans la différence de revenus. Tout cela impose le défi de préserver et de renforcer l’unité nationale dans des circonstances distinctes à celles auxquelles nous étions habituées à des périodes précédentes.
L’article N° 5 de la Constitution de la République consacre le Parti communiste de Cuba comme la force dirigeante supérieure de la société et de l’État, qui organise et oriente les efforts communs vers la construction du socialisme. Les statuts de l’organisation le définissent comme le fidèle continuateur du Parti révolutionnaire cubain, fondé par José Marti pour diriger la lutte pour l’indépendance, du premier Parti communiste, symbolisé par Carlos Baliño et Julio Antonio Mella, et fruit de la fusion volontaire des trois organisations révolutionnaires, protagonistes de la lutte contre la tyrannie de Batista.
À Cuba, nous avons un Parti unique, et en toute fierté, qui représente et garantit l’unité de la nation cubaine, principale arme stratégique sur laquelle nous avons comptée pour édifier l’œuvre de la Révolution et la défendre de tout type de menaces et d’agressions. C’est pourquoi, ce n’est pas un hasard si on nous attaque et si on exige de nous, de presque toutes les parties de la planète, et ce pour nous affaiblir, que nous nous divisions en plusieurs partis au nom de la sacro-sainte démocratie représentative.
Ce sont des concepts qui ne sauraient prêter à confusion, ni aujourd’hui ni jamais. S’ils parvenaient un jour à nous diviser, ce serait le début de la fin. N’oubliez jamais cela ! S’ils parvenaient un jour à nous diviser, ce serait le début de la fin de notre Patrie, de la Révolution, du socialisme et de l’indépendance nationale, forgés grâce à la résistance et au sacrifice de plusieurs générations de Cubains depuis 1868.
Permettez-moi une petite anecdote, très réelle, que je raconte avec beaucoup de plaisir et que je souhaiterais partager avec vous.
Naturellement, j’ai souvent eu l’occasion de discuter et de rencontrer des représentants de différents niveaux des États-Unis, et avec certains qui, sans être Nord-américains, représentent d’autres pays et eux-mêmes aussi. Lorsque nous en sommes venus à discuter des droits de l’Homme, nous avons déclaré que nous étions disposés à discuter de toutes ces questions… On vient de me passer une note qui dit : « Nous sommes en direct ». Je crois que ce que nous sommes vraiment… c’est vivants (rires et applaudissements)
J’y prends plaisir et je veux que tous ceux qui ont l’amabilité de nous voir en direct, y compris depuis l’étranger y prennent plaisir aussi. Nous avons dit que nous sommes prêts à parler de tous les droits humains.
En consultant récemment les documents concernant les Traités et les Conventions, – que personne ne respecte complètement –, il se trouve que nous en avons signés 44 alors que les États-Unis seulement 18. Je leur ai dit que tant qu’ils tenteront de politiser les droits humains, cela ne va pas fonctionner. Par exemple, pour nous, à travail égal, salaire égal, que ce soit pour un homme ou pour une femme, c’est un droit humain. Dans d’autres pays, notamment aux États-Unis, ça ne l’est pas : les femmes gagnent moins et ainsi je pourrais citer de dizaines des dénommés droits humains.
La prise en charge médicale gratuite est un droit humain à Cuba. Dans combien de pays dans le monde l’est-elle ? Dans beaucoup de pays, ce n’est pas un droit humain, c’est une affaire. Dans notre pays, l’éducation est gratuite. Dans combien de pays l’éducation est-elle gratuite ? C’est aussi une affaire. C’est à dire que cette question des droits humains, nous sommes prêts à en discuter avec qui que ce soit et où que ce soit, et on donnera raison à ceux qui auront raison.
Ce qui me plaît le plus lorsque je parle des droits politiques, c’est quand on me dit qu’à Cuba il n’y a qu’un parti. Je leur réponds : « En effet, comme vous, vous n’avez qu’un seul parti ». Et les Nord-américains de me répondre : « Non, nous en avons deux ». Et comme si je ne le savais pas, ils me disent leur nom ; « Démocrate et républicain » « Correct, c’est correct, c’est comme si à Cuba nous avions deux partis, Fidel en dirige un et moi, l’autre… » (Rires et applaudissements)
On peut être sûr que Fidel va dire : « Moi, je veux diriger le parti communiste », et moi je dirai ; « Et bien, moi, je vais diriger l’autre, qu’importe son nom » (Rires).
Comme nous le disions, ici il y avait trois organisations : le 26 Juillet, le Parti socialiste populaire et le Directoire révolutionnaire 13 Mars. Nous aurions pu créer trois partis, mais tous sont tombés d’accord sur la nécessité de s’unir pour ne faire qu’un seul parti, et fusionner leurs différents organes de presse afin d’être plus forts ; tous leurs dirigeants eurent une attitude déterminée et magnifique de franchir ce pas. Pourquoi nous diviser maintenant ? Ce doit être évidemment un parti très démocratique, et c’est ce à quoi nous aspirons, et que l’on puisse discuter avec profondeur et en toute liberté de n’importe quel problème.
Quant à la CTC, les ouvriers doivent s’unir pour être plus forts. N’importe qu’elle agence de presse internationale qui fait allusion à notre Centrale des travailleurs, ajoute entre parenthèses : « unique », comme si c’était un crime.
Ils veulent modeler le monde –vous savez à qui je fais référence : aux États-Unis et à tous ceux qui les accompagnent –, adapter le monde à leurs convenances, c’est ce qu’ils prétendent faire, et c’est pourquoi nous devons être vigilants aujourd’hui plus que jamais.
Ils l’ont déclaré eux-mêmes : 50 années de blocus n’ont pas donné de résultats et nous n’avons pas pu isoler Cuba, au contraire, nous courions le risque de nous retrouver isolés en Amérique latine. Il faut changer cela. Et par quoi vont-ils le remplacer ? Par d’autres méthodes plus difficiles à combattre. D’où l’importance de ces questions qui doivent être suffisamment claires dans nos esprits et dans notre peuple.
Il n’est pas superflu de répéter que ce sont des concepts qui ne sauraient prêter à confusion, ni aujourd’hui ni jamais. S’ils parvenaient un jour à nous diviser, ce serait le début de la fin de notre Patrie, de la Révolution, du socialisme et de l’indépendance nationale, forgés grâce à la résistance et au sacrifice de plusieurs générations de Cubains depuis 1868.
L’existence d’un parti unique suppose d’encourager les plus vastes et les plus sincères échanges d’opinions, aussi bien au sein du Parti que dans ses liens à la base avec les travailleurs et la population. Le Parti a l’obligation de renforcer et de perfectionner de manière permanente notre démocratie, et pour ce faire, il est indispensable de dépasser définitivement la fausse unanimité, le formalisme et la simulation.
Le Parti a le devoir de favoriser et de garantir la participation de plus en plus grande de la citoyenneté dans les décisions fondamentales de la société. Nous ne craignons ni les opinions différentes ni les désaccords. En effet, seule la discussion franche et honnête des différences entre les révolutionnaires nous conduira aux meilleures décisions.
Nous savons que le Parti et la Révolution comptent sur le soutien majoritaire du peuple. C’est un fait que nul ne saurait nier, cependant, nous n’ignorons pas que dans des certains secteurs de la population il existe des manifestations de manque d’engagement et de désintérêt pour les affaires de la vie politique et il persiste des opinions négatives sur l’exemplarité de certains militants et cadres, ainsi que sur leur éloignement de notre peuple.
Nous avons constaté durant la période la plus récente une augmentation des actions visant à promouvoir des valeurs de la société de consommation, la division, l’apathie, le découragement et le désintérêt et le manque de confiance dans la direction de la Révolution et du Parti, en propageant une matrice d’opinion qui tente de nous présenter comme une société sans avenir.
L’émigration illégale et désordonnée de jeunes et de spécialistes de divers secteurs est encouragée par la Loi d’ajustement cubain, la politique des pieds secs-pieds mouillés et le programme, de « parole », à savoir l’autorisation de résider aux États-Unis accordé avec une rapidité absolue à nos médecins, qui prêtent leurs services à l’étranger, des questions sur lesquelles je m’arrêterai plus loin.
Dans ces circonstances, il s’impose de renforcer un travail de prévention intelligent, ferme et systématique, et de renforcer la rigueur et le contrôle de la part des organes chargés de lutter contre la subversion politique et idéologique, ainsi que la combativité des militants, la vigilance dans les centres de travail et le travail idéologique avec les nouvelles générations, en renforçant le rôle irremplaçable de la famille et de l’école : je le répète : en renforçant le rôle irremplaçable de la famille et de l’école.
Nous avons avancé dans les actions visant à forger une culture de la communication dans le pays et à réduire les manifestations du syndrome du secret. Cependant des déficits d’information et des interprétations erronées persistent, du fait de l’insuffisance de la divulgation sur la marche du processus de mise à jour et sur l’exécution des politiques adoptées.
L’influence dans notre réalité des complexités du monde dans lequel nous vivons, la politique d’hostilité et de harcèlement, les actions visant à introduire des plateformes de pensée néolibérale et de restauration capitaliste soutenues par une stratégie perverse de subversion politique et idéologique, portant atteinte aux essences mêmes de la Révolution et de la culture cubaine, de l’histoire et des valeurs qui se sont forgées en elle, l’indéniable existence des problèmes accumulés dans la société, ce à quoi s’ajoutent le propre processus de mise en œuvre des Orientations et les profonds changements dans lesquels nous sommes immergés, ainsi que le nouveau scénario dans les relations entre Cuba et les États-Unis, sont des faits qui imposent des défis de taille au travail idéologique.
Ces programmes ont pour cible les secteurs que l’ennemi identifie comme les plus vulnérables et visent les jeunes, les intellectuels, les travailleurs associés aux formes non étatiques de gestion et les communautés présentant les plus grandes difficultés matérielles et économiques.
De même que nous sauvegardons dans le peuple la mémoire historique de la nation et que nous perfectionnons le travail idéologique différencié, en insistant particulièrement sur la jeunesse et l’enfance, nous devons renforcer parmi nous la culture anticapitaliste et anti-impérialiste, en combattant avec des arguments, de la conviction et de la fermeté les prétentions d’installer des patrons de l’idéologie petite bourgeoise, caractérisés par l’individualisme, l’égoïsme, l’appât du gain, la banalité et l’exacerbation du consumérisme.
Le meilleur antidote contre les politiques de subversion c’est de travailler avec intégralité et sans improvisation, faire les choses correctement, améliorer la qualités des services à la population, ne pas laisser les problèmes s’accumuler, renforcer la connaissance de l’Histoire de Cuba, l’identité et la culture nationales, exalter le fierté d’être cubain et propager dans le pays un environnement de légalité, de défense du patrimoine public, de respect de la dignité des personnes, les valeurs et la discipline sociale.
Le développement de l’économie nationale, associé à la lutte pour la paix et la fermeté idéologique, constituent les principales missions du Parti. L’économie reste une question fondamentale à régler et le travail politique et idéologique est une question permanente intimement liée à la bataille économique, car elle assure la participation consciente, active et engagée de la majorité de la population dans le processus de mise à jour du modèle économique et social.
Concernant la politique des cadres, nous avons avancé également, bien que nous ne soyons pas satisfaits. Nous avons avancé considérablement dans la formation et la requalification des cadres du Parti, de l’État, du gouvernement et des entreprises, même si l’on souhaite insister sur la formation spécifique visant l’exercice des fonctions assignées.
Nous n’ignorons pas l’influence négative que représentent dans cette sphère des facteurs objectifs et subjectifs, comme celui déjà mentionné du phénomène de la pyramide inversée, qui favorisent la fluctuation des cadres et le manque de motivation à s’engager dans les missions qui leur ont été confiées.
De grandes potentialités sont perdues à cause du travail insuffisant auprès des réserves de cadres et la faible influence des responsables dans le processus de sélection, de formation des militants, ce qui permet que des personnes sans engagement et sans éthique soient promues à des responsabilités liées au contrôle et à la disposition de ressources matérielles et financières, ce qui crée un bouillon de culture pour la corruption et d’autres illégalités et indisciplines.
Parallèlement, nous avons augmenté progressivement et de façon soutenue la promotion de femmes, de jeunes, de Noirs et de métis à des fonctions de direction, sur la base du mérite au cours de leur passage graduel à différentes responsabilités et de leurs qualités personnelles. Cependant, nous ne sommes pas satisfaits non plus des résultats obtenus, parce que de vieilles habitudes et des préjugés se perpétuent qui conspirent contre la politique de cadres du Parti.
Nous nous devons de poursuivre sans trêve le combat contre tout vestige de racisme qui fait obstacle ou freine la promotion à des fonctions de direction des Noirs et des métis, dont le poids spécifique dans l’ensemble de la population cubaine s’est élevé de recensement en recensement. Pour consolider les résultats de cette importante et juste politique de la Révolution, nous devons travailler avec systématicité, prévision et intentionnalité. Une question de cette transcendance ne saurait dépendre de la génération spontanée ou relever de l’improvisation.
Le nombre de femmes à des postes à responsabilité a augmenté – peu, mais il a augmenté –, mais les chiffres n’expriment pas encore le potentiel dont nous disposons, étant donné que les femmes représentent 49% de la main-d’œuvre dans le secteur d’État civil et 66% de la main-d’œuvre à la plus grande qualification technique et professionnelle du pays. Cependant, elles n’occupent que 38% des postes dans les organes de l’État, les organismes du gouvernement, les entités nationales, les Conseils d’administration et les Organisations supérieures de la direction des entreprises.
Je m’en tiens à la plus stricte vérité lorsque j’affirme, à partir de mon expérience durant autant d’années de Révolution, que les femmes, en général, sont plus mûres et sont de meilleures administratrices que les hommes. C’est pourquoi, bien que je reconnaisse les progrès, je considère que sous la direction du Parti, il faut poursuivre la promotion de nos femmes combatives, notamment à des postes à responsabilité dans tout le pays.
Dans le Rapport central du 6e Congrès, j’ai fait référence à la nécessité d’amorcer progressivement, sans précipitation ni improvisation, la création d’une réserve de cadres convenablement formés, dotés d’une expérience suffisante et de maturité pour assumer les nouvelles et complexes tâches de direction au Parti, au niveau de l’État et du gouvernement.
J’ai également exprimé la pertinence et la nécessité de limiter à un maximum de deux périodes consécutives de cinq ans l’exercice des hautes fonctions politiques et d’État, que décidera le Comité central dans le cas du Parti et les organisations de masse, et notre Parlement pour l’État et le gouvernement.
J’estime que nous avons avancé dans ce sujet d’une importance stratégique, même si les cinq prochaines années, pour des raisons évidentes, seront définitoires et que nous devons introduire des limites supplémentaires dans la composition des organismes supérieurs du Parti, à savoir le Comité central, le Secrétariat et le Bureau politique, un processus de transition qui doit être exécuté et conclu avec la tenue du prochain Congrès.
Il s’agit d’un quinquennat de transition pour ne pas faire les choses de façon précipitée. Il ne s’agit pas d’enlever l’un pour le remplacer par un autre qui a 10 ans de moins, etc. Des retards, nous en avons, et ce que nous voulons faire, précisément, c’est que cela se passe naturellement, et cela doit être bien précisé dans les lois ou dans les directives qui seront établies.
Nous proposons de fixer l’âge de 60 ans comme âge maximal pour entrer au Comité central. Il pourrait être décidé à tout autre moment de disposer de suppléants plus jeunes au Comité central. Toutes ces choses peuvent être faites, la question, c’est d’avoir une méthode, une direction, un projet pour que nous ne soyons pas surpris par les événements et que tout évolue normalement.
Dans ce cas, les membres du Comité central devront avoir à l’avenir moins de 60 ans. Que personne n’aille penser qu’une fois qu’on n’est plus à un haut niveau de la direction du pays, on ne peut plus rien faire. L’expérience de certains pays nous a démontré que cela n’est jamais positif, et bien que ce ne soit un secret pour personne, n’oubliez jamais que, à la fin de l’étape de l’Union soviétique– que nous estimons et continuons d’apprécier –, trois Premiers secrétaires du Comité central du Parti sont décédés en très peu de temps.
C’est pourquoi nous proposons de fixer à 60 ans comme âge maximal pour faire partie du Comité central, et jusqu’à 70 ans pour assumer des charges de direction au Parti, ce qui, ajouté à la limitation de jusqu’à deux périodes consécutives pour occuper des responsabilités politiques, garantira, depuis la base, le rajeunissement systématique dans tout le système des responsabilités au sein du Parti
Et je le répète, il conviendra de réguler ensuite avec précision, parce que certains, de 75 ou 80 ans, pourront assumer une tâche importante, mais pas une activité de dirigeant important, pour des raisons évidentes, et à partir de notre propre expérience.
Logiquement, si cette proposition était adoptée par le Congrès, les modifications pertinentes seraient introduites dans les statuts du Parti. Nous estimons que cette même politique doit être appliquée dans les institutions de l’État, du gouvernement et dans les organisations de masse.
Dans mon cas, ce n’est un secret pour personne qu’en 2018 je terminerai le second mandat consécutif en tant que président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, et que je cèderai ces responsabilités à la personne qui sera élue.
Ces modifications en matière de délais et de limites d’âge pour assumer des fonctions de direction devront être fixées dans la Constitution de la République, que nous nous proposons de réformer dans les prochaines années compte tenu des importantes transformations associées à la mise à jour du modèle économique et social et à sa conceptualisation. Il convient de refléter dans la Constitution tout ce que nous faisons, au moment où seront prêts [les articles] qui doivent y être introduits et surtout après les avoir discutés avec la population.
La constitution en vigueur, adoptée en référendum populaire en 1976 il y a 40 ans, et réformée récemment, en 1992 et en 2002, répond à des circonstances historiques et à des conditions économiques et sociales qui ont évolué au cours du temps, et de la propre mise en œuvre des Orientations de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution.
Le processus de réforme qui devra être préalablement adopté par l’Assemblée nationale, conformément à ses facultés constituantes, prévoit une vaste participation populaire, y compris la tenue d’un référendum constitutionnel.
Ce sera l’occasion d’ajuster dans notre Constitution d’autres questions qui requièrent des garanties constitutionnelles.
Permettez-moi de souligner que dans la portée de ces changements constitutionnels, nous proposerons de ratifier le caractère irrévocable du système politique et social, inscrit dans l’actuelle Constitution, qui inclut le rôle dirigeant du Parti communiste de Cuba dans notre société (applaudissements), et qui est l’article N° 5 dans l’actuelle Constitution.
Je consacrerai quelques réflexions au thème de la défense. Ce faisant, il s’avère opportun de rappeler les paroles de Fidel dans le Rapport central du 1er Congrès, lorsqu’il déclara : « Tant que l’impérialisme existera, le Parti, l’État et le peuple prêteront la plus grande attention aux services de la Défense. La garde révolutionnaire ne sera jamais négligée. L’histoire nous a appris avec trop d’éloquence que ceux qui oublient ce principe ne survivent pas à l’erreur. »
La doctrine de la Guerre de tout le peuple constitue le fondement stratégique de la défense du pays, et précise que chaque Cubain doit connaître et disposer d’un moyen, d’un lieu et d’une façon de lutter contre l’ennemi, sous la direction du Parti, dans un système politique et militaire et économique unique de préparation et de réalisation de la guerre. Si l’agresseur tentait d’occuper Cuba, il aurait face à lui des millions de Cubaines et de Cubains dans un guêpier mortel, sans front, ni arrière-garde ni flancs, sans jamais de répit, jour et nuit.
Comme nous le faisons tous les quatre ans depuis 1980, nous avons prévu de réaliser en novembre l’Exercice stratégique Bastion 2016, avec pour objectif de mettre à jour et entraîner les dirigeants, les chefs et les organes de direction et de commandement dans la conduite des actions prévues dans les plans de la défense du pays. Cette activité, comme c’est la tradition, s’achèvera une fin de semaine, par deux journées nationales de la Défense, avec une participation populaire massive.
Quelques jours plus tard, le 2 décembre, nous fêterons le 60e anniversaire du débarquement du Granma, date qui marque la création de nos forces armées révolutionnaires et que nous commémorerons par une revue militaire, et qui sera dédiée au camarade Fidel à l’occasion de son 90e anniversaire (applaudissements prolongés) et à notre jeunesse aguerrie, qui y participera avec un bloc impressionnant et compact qui fermera le défilé, en tant qu’héritière et continuatrice des gloires combatives du peuple cubain tout au long de son histoire.
Camarades,
Depuis le 6e Congrès, de nombreux événements et des changements importants se sont produits dans l’arène internationale.
Quinze mois se sont écoulés depuis que le président Barack Obama et moi, avons annoncé simultanément la décision de rétablir les relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis, sur la base de l’égalité souveraine, la non-ingérence dans les affaires internes et le respect absolu de notre indépendance. Quelques heures avant cette déclaration, la promesse de Fidel avait été accomplie avec le retour complet à la Patrie des Cinq Héros. (Applaudissements)
Nous sommes arrivés à ce moment grâce à l’héroïque résistance et aux sacrifices du peuple cubain et à sa loyauté aux idéaux et aux principes de la Révolution, qui a compté sur l’appui décisif de la solidarité internationale, qui s’est manifestée lors de multiples événements et au sein des organisations internationales, en particulier par les votes écrasants de l’Assemblée générale des Nations unies.
La carte politique de Notre Amérique a changé sous l’influence des avancées des forces politiques de gauche et des mouvements populaires qui ont contribué au progrès de l’intégration régionale, symbolisée par la création de la Communauté des États latino-américains et caribéens.
Tout cela avait placé les États-Unis dans une situation d’isolement insoutenable dans l’hémisphère et mis en crise le dénommé système interaméricain, comme ce fut évident dans les appels en faveur de la fin du blocus et contre l’exclusion de Cuba au 6e Sommet des Amérique à Cartegena en 2012.
Par ailleurs, des changements dans la société nord-américaine se produisaient, ainsi que dans l’émigration cubaine en faveur de la modification de la politique des États-Unis envers Cuba.
En avril dernier, nous avons assisté la tête haute au 7e Sommet des Amériques à Panama. Il est inutile de répéter ici les considérations exposées à cette occasion.
Au cours de la période qui s’est écoulée, depuis le 17 décembre 2014, des résultats concrets ont été constatés dans le dialogue et la coopération entre Cuba et les États-Unis. Cependant, le blocus économique, commercial et financier imposé voici plus d’un demi-siècle est toujours en vigueur, avec d’incontestables effets d’intimidation de portée extraterritoriale, bien que nous reconnaissions la position du président Obama et celle de hauts fonctionnaires de l’administration contre le blocus et leurs appels répétés au Congrès en vue d’y mettre un terme.
Les mesures annoncées peu avant sa visite à La Havane visant à introduire certaines modifications dans l’application du blocus à partir de l’usage de ses facultés exécutives sont positives, mais insuffisantes.
Comme nous l’avons expliqué lors de la rencontre des deux présidents avec la presse, pour avancer vers la normalisation des relations, il convient de lever le blocus qui provoque des privations à notre population et constitue le principal obstacle au développement économique du pays, et restituer le territoire illégalement occupé par la Base navale à Guantanamo contre la volonté du gouvernement et du peuple cubains.
Il faudrait également supprimer les programmes destinés à changer le système politique, économique et social que nous avons choisi souverainement, entre autres politiques préjudiciables toujours en vigueur.
La politique migratoire est toujours utilisée comme une arme contre la Révolution. La « Loi d’ajustement cubain », la « politique des pieds secs-pieds mouillés » et le « Programme de « parole » pour les médecins cubains », qui encouragent l’émigration illégale et risquée et cherchent à nous priver de personnel qualifié.
Ces pratiques ne correspondent pas au changement de politique annoncé envers Cuba et génèrent des difficultés à des pays tiers.
Nombreuses sont les déclarations de fonctionnaires du gouvernement nord-américain qui, tout en reconnaissant l’échec de la politique contre Cuba, n’hésitent pas à affirmer que les objectifs sont les mêmes et que seules les formes ont changé.
Nous avons la volonté d’instaurer un dialogue respectueux et de construire un nouveau type de relations avec les États-Unis, telles qu’elles n’ont jamais existé auparavant entre les deux pays, car nous sommes convaincus que cela ne peut qu’apporter des avantages communs.
Cependant, nous nous devons de répéter que l’on ne saurait prétendre que pour y parvenir, Cuba devrait renoncer aux principes de la Révolution, faire des concessions inhérentes à sa souveraineté et à son indépendance, céder dans la défense de ses idéaux et dans l’exercice de sa politique extérieure engagée envers les causes justes, la défense de l’autodétermination des peuples et le traditionnel soutien aux pays frères.
Comme le stipule la Constitution de la République, « les relations économiques, diplomatiques et politiques avec tout État ne pourront jamais être négociées sous la pression, la menace ou la contrainte d’une puissance étrangère ».
Le chemin vers la normalisation des relations bilatérales est long et complexe, et nous avancerons dans la mesure où nous serons capables de mettre en pratique l’art de la coexistence pacifique ou, ce qui est pareil, d’accepter et de respecter les différences, qui sont et seront nombreuses et profondes, de ne pas en faire le centre de nos relations, et de nous concentrer au contraire dans ce qui nous rapproche et non pas dans ce qui nous sépare, en favorisant l’intérêt des deux pays.
Historiquement, les relations avec les États-Unis ont représenté un défi pour Cuba, du fait des prétentions permanentes de ce pays d’exercer sa domination sur notre nation et de la détermination des Cubains d’être libres et indépendants, quels que soient les dangers à affronter et le prix à payer. (Applaudissements)
L’unité du peuple autour du Parti, son profond patriotisme et sa culture politique, qui nous ont permis de faire face à la politique d’agression et d’hostilité, servira de bouclier pour vaincre toute tentative d’ébranler l’esprit révolutionnaire des Cubains. Ce sera un défi, notamment pour les plus jeunes, que le Parti reconnaît comme les continuateurs de l’œuvre révolutionnaire et des convictions patriotiques de leurs aïeux et de leurs pères.
Nous remercions le soutien que nous avons reçu pendant toutes ces années de la part de la communauté internationale, des partis et des mouvements politiques, des organisations sociales, des intellectuels, des universitaires, des religieux, des artistes, des responsables syndicaux, des paysans et des étudiants, et des amis solidaires qui depuis les quatre coins du monde nous ont accompagnés dans notre lutte.
Nous savons que nous pourrons continuer à compter sur eux dans la bataille pour la construction d’un monde meilleur. À tous, nous leur affirmons qu’ils pourront toujours compter sur le soutien inconditionnel et solidaire de Cuba éternellement révolutionnaire et internationaliste.
L’Amérique latine et la Caraïbe se trouvent sous les effets d’une contre-offensive impérialiste et oligarchique, puissante et organisée, contre les gouvernements révolutionnaires et progressistes, dans un contexte complexe marqué par la récession de l’économie qui a affecté négativement la poursuite des politiques de développement et d’inclusion sociale et les acquis obtenus par les secteurs populaires.
Cette attaque réactionnaire utilise des méthodes et des technologies propres à la nouvelle doctrine de la guerre non conventionnelle, en particulier sur le terrain de la communication et de la culture, sans écarter des actions de déstabilisation et des coups d’État.
Cette politique est dirigée principalement contre la République sœur bolivarienne du Venezuela et s’est intensifiée ces derniers mois en Bolivie, en Équateur, au Brésil, ainsi qu’au Nicaragua et au Salvador.
De récents revers de gouvernement de gauche dans l’hémisphère sont utilisés pour annoncer la fin d’un cycle progressiste historique, ouvrir la voie au retour du néolibéralisme et démoraliser les forces et les partis politiques, les mouvements sociaux et les classes laborieuses, ce à quoi nous devrons faire face avec plus d’unité et une plus grande coordination des actions révolutionnaires.
Nous avons la ferme conviction que le peuple vénézuélien défendra l’héritage de notre cher camarade Hugo Chavez Frias et empêchera le démantèlement des acquis obtenus. À la Révolution bolivarienne et chaviste, au président Maduro et à son gouvernement, à l’union civique et militaire du peuple vénézuélien, nous ratifions notre solidarité et notre engagement et notre ferme rejet des prétentions d’isoler le Venezuela, alors que le dialogue s’instaure avec Cuba.
Nous demandons que la souveraineté et l’indépendance des États soient respectées et que cessent les actes d’ingérence dans les affaires intérieures.
Dans le même temps, nous réaffirmons notre soutien le plus absolu à tous les gouvernements révolutionnaires et progressistes, dirigés par des leaders prestigieux, dont les politiques économiques et sociales ont apporté justice, dignité, souveraineté et des avantages tangibles aux grandes majorités de la région la plus inégalitaire de la planète.
Par ailleurs, les États-Unis et leurs alliés ont renouvelé leurs efforts pour saper l’unité et le processus d’intégration régionale, contrecarrer l’avancée de la CELAC, de l’ALBA, de l’UNASUR et d’autres organisations par l’intermédiaire d’une soi-disant réforme du système interaméricain, en particulier de l’OEA, de même que l’on accorde une plus grande place à d’autres schémas liés à leur intérêts hégémoniques.
Nous n’oublierons jamais que l’OEA – Organisation des États américains fondée par les États-Unis à la fin de la moitié du siècle dernier, au début de la Guerre froide – n’a servi que des intérêts contraires à notre Amérique. Cette organisation, très justement qualifiée de « ministère des colonies » des États-Unis par le ministre des Ministre des relations extérieures de la Dignité, le camarade Raul Roa Garcia, fut celle qui sanctionna Cuba et fut prête à soutenir et à reconnaître un gouvernement fantoche si l’invasion mercenaire par Playa Giron avait abouti. La liste de ses agissements contre la Révolution cubaine naissante est interminable, ainsi que contre d’autres gouvernements révolutionnaires et progressistes.
Bien que nous n’ayons jamais incité d’autres pays à quitter les rangs de cette organisation, je dois répéter ce que j’ai déclaré au Brésil voilà quelques années, en paraphrasant José Marti, sur le fait qu’avant que Cuba ne revienne au sein de l’OAE « la mer du Nord s’unira à la mer du Sud et un serpent naîtra d’un œuf d’aigle ».
Il est indispensable de continuer d’avancer sur le chemin de la consolidation de la CELAC en tant que mécanisme de concertation politique authentiquement latino-américaine et caribéenne, basée sur le concept de l’unité dans la diversité. La proclamation de l’Amérique latine et la Caraïbe comme Zone de paix, signée par les chefs d’État et de gouvernement lors du 2e Sommet à La Havane, demeure pleinement en vigueur et ses principes doivent régir les relations entre nos États et également, au niveau international.
Nous poursuivrons nos efforts, comme nous l’avons fait jusqu’à présent, pour encourager le processus de paix en Colombie.
Le soutien de Cuba aux efforts de la République Argentine pour récupérer la souveraineté sur les Îles Malouines, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud reste invariable et traditionnel.
Nous réaffirmons notre solidarité avec le peuple de Porto Rico et son aspiration de parvenir à l’autodétermination et à l’indépendance, de même que nos condamnons toute forme de colonialisme.
Nous continuerons à plaider, actuellement depuis la présidence de l’Association des États de la Caraïbe, en faveur de la pleine intégration régionale et de la défense des intérêts légitimes des nations caribéennes en matière économique et environnementale et en soutien à leur juste demande de compensation pour les terribles conséquences de l’esclavage et du colonialisme. Nous continuerons à accorder une priorité spéciale à notre coopération avec Haïti.
Les peuples frères du Tiers monde qui s’efforcent de transformer l’héritage de siècles de domination coloniale savent qu’ils pourront toujours compter sur la solidarité et le soutien de Cuba, et que nous continuerons de respecter nos engagements de coopération sur la base du partage de ce que nous avons, et non de ce que nous avons en trop.
La participation héroïque du personnel médical cubain dans la lutte contre l’Ébola, qui a bénéficié d’une reconnaissance universelle, en est la confirmation.
Nous accorderons toujours la priorité au développement polyvalent des relations avec tous les amis et partenaires qui nous ont accompagnés pendant ces années, et nous maintiendrons les échanges d’expériences avec les partis et les gouvernements des pays socialistes. De même, nous réaffirmons la politique de notre Parti de développer les relations avec toutes les forces et mouvements politiques légitimes, indépendamment de leur idéologie.
La prochaine signature de l’Accord de dialogue politique et de coopération entre Cuba et l’Union européenne, qui comporte la suppression de la Position commune d’ingérence et l’évolution positive des liens bilatéraux avec ses États membres, sont des facteurs qui contribuent à l’instauration d’un climat propice au développement d’une interrelation mutuellement avantageuse avec ce bloc important de pays.
À cela s’ajoute l’accord récent obtenu avec le Club de Paris, qui permettra de normaliser les relations avec la communauté financière internationale.
La visite à Cuba, l’année dernière, du Pape François, ses prêches en faveur de la paix et de l’égalité, l’éradication de la pauvreté, la défense de l’environnement, et ses analyses sur les causes des principaux problèmes qui frappent l’humanité, ont contribué à l’avancée des liens entre le Saint-Siège et Cuba, dans le cadre du 80e anniversaire de leur établissement.
La rencontre historique à La Havane du Pape François et du Patriarche Cyrille, au mois de février dernier, nous a profondément honorés et nous a permis de renouveler l’engagement de Cuba envers la préservation de la paix et la promotion du dialogue au niveau international.
Les menaces à la paix et à la sécurité internationale sont de plus en plus grandes, et elles découlent de la tentative de l’impérialisme nord-américain d’imposer sa position hégémonique face aux changements dans l’équilibre mondial, de la philosophie du pillage et du contrôle des ressources naturelles stratégiques qui se révèlent dans le caractère croissant, offensif et agressif, de la doctrine militaire de l’OTAN et dans la prolifération des guerres non conventionnelles, sous prétexte de faire face au « terrorisme international », l’aggravation de ses contradictions avec la Russie et la Chine, et le danger d’un conflit aux dimensions incalculables au Moyen Orient
Comme nous l’avons signalé très tôt, l’expansion de l’OTAN vers la frontière avec la Russie a provoqué de graves dangers pour la paix et la stabilité, ce qui est aggravé par l’application de sanctions unilatérales, arbitraires et injustes, contre ce pays.
La situation en Syrie, du fait de l’intervention étrangère, a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes et provoqué d’immenses destructions. Nous sommes confiants dans la capacité du peuple et du gouvernement syriens à trouver une solution pacifique qui préserve l’indépendance et l’intégrité territoriale de ce pays.
Les vagues de réfugiés vers l’Europe ont ému la conscience de l’humanité. Elles sont la conséquence de l’intervention étrangères, des guerres provoquées depuis l’étranger, ainsi que du sous-développement, mettant en évidence la politique de deux poids deux mesure et l’hypocrisie dans le traitement des droits humains, l’augmentation de la xénophobie, du racisme et de la discrimination des immigrants, ainsi que le renforcement des forces néofascistes.
Nous maintenons notre opposition tenace contre le terrorisme, sous toutes ses formes et manifestations, et dont nous avons été victimes depuis le triomphe même de la Révolution.
Nous condamnons l’occupation par Israël des territoires palestiniens et d’autres pays arabes. Aucune paix durable ne sera instaurée dans cette région tant qu’une solution ne sera pas trouvée à cette question.
Nous réitérons notre solidarité avec la République Sahraouie démocratique dans la lutte contre l’occupation de son territoire.
La situation économique internationale défavorable, marquée par l’aggravation de la crise systématique mondiale et les tendances à la récession des principales économies, rende plus vulnérable et précaire la situation des pays du Tiers monde ; l’injustice et l’irrationalité de l’ordre économique international s’accentuent, et il est indispensable de le remplacer, et la nécessité de construire une nouvelle architecture financière internationale s’impose.
Nous considérons que tant que ces changements n’auront pas lieu, les objectifs proclamés en matière de développement durable et d’inclusion sociale au Sommet des Nations unies pour l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 seront irréalisables.
De même, nous estimons que le cadre de coopération adopté après le Sommet de Paris sur le changement climatique reste limité du fait de la persistance et de l’imposition de patrons irrationnels de production et de consommation, qui sont incompatibles avec la préservation de l’espèce humaine. Le manque de volonté politique des pays industrialisés empêche d’obtenir des engagements efficaces quant au financement et au transfert technologique, en accord avec le concept des responsabilités communes, mais différenciées.
Dans les circonstances complexes de notre région et du monde, la politique extérieure de la Révolution cubaine se maintiendra fidèle aux principes historiques que nous avons défendus dans les conjonctures les plus difficiles et face aux plus graves menaces et défis.
Pour conclure, camarades, nous avons devant nous des journées de travail intenses durant ce Congrès, et nous sommes convaincus que ce sera un événement historique et fructueux d’où émaneront les principales directions de notre travail visant à la construction d’un pays souverain, indépendant, socialiste, prospère et durable.
Je vous remercie. (Ovation)