Communiqué de Daniel Antonini pour le PRCF
A l’invitation du PCB, le PRCF a participé du 8 au 12 octobre au 14è congrès du parti communiste brésilien. Le PCB qui a complètement éclaté en 1992 et a failli disparaître , est en pleine phase de « reconstruction révolutionnaire ». C’était là le thème central du congrès. 300 délégués, venus de 70 états ( certains ont fait 2 jours de voyage en train ou en car) ont fait écho du processus de discussion des thèses qui s’est déroulée dans le Parti depuis le mois de mai. Des intellectuels et artistes de renom figuraient parmi les délégués essentiellement d’origine ouvrière.
Le PCB mène une ferme opposition à la politique de Lula
qui disent-ils a dans son gouvernement des forces hétéroclites allant jusqu’à des représentants de la droite. L’essentiel des promesses n’a pas été tenu.. Cependant le Parti ne procède pas à une opposition systématique ; il soutient les mesures qui lui semblent positives. Lors des dernières présidentielles , ils ont soutenu d’une manière critique la candidature de Lula, car les communistes brésiliens ont aussi le souci d’éviter le retour de la droite avec le risque d’un rétablissement de la dictature. Ils ont déjà donné!
Tirant les enseignement du congrès, Ivan Pinheiro, réélu secrétaire général, a pu déclarer :
« Le 14è congrès a créé les conditions pour que le PCB devienne un important acteur de la vie politique nationale est internationale. »
Le « Mouvement des Sans Terre »
De nombreux partis et organisations sont venus, lors de la séance d’ouverture, saluer le congrès ; mais le PCB est particulièrement lié au Mouvement des Sans Terre (MST), très puissant puisqu’il compte 590000 membres. Ce mouvement de paysans pauvres au sens le plus vrai du terme, se bat sur des mots d’ordre d’un haut niveau politique : « Non aux latifundistes », « mort à l’impérialisme », « La terre à ceux qui la travaillent ». ce mouvement qui a été un des principaux artisans de la victoire de Lula qui promettait la réforme agraire, s’est détaché de celui-ci qui n’a pas tenu ses promesses.
Les délégations étrangères ont été invitées par un campement MST, en pleine montagne, a quelques dizaines de kms de Rio et accueillis par une forêt de drapeaux rouges. Leur tactique : ils occupent « illégalement » des terres en friche, répartissent les lopins qu’ils travaillent en commun, résistent aux interventions policières, il y a déjà eu des morts, médiatisent au maximum jusqu’à ce que le gouvernement soit contraint de racheter ces petits coins de montagne et « offre » un titre de propriété aux occupants. Nous avons pu assister non loin du campement principal à une occupation « illégale » ayant eu lieu le matin même. La première tâche est de monter les mats pour y faire flotter les drapeaux rouges et d’installer les banderoles ; puis ils construisent dans l’urgence des cabanes faites de bambous et de bâches plastiques où ils vivront à même le sol jusqu’à ce que la victoire leur permette d’améliorer, quoique le terme semble exagérer, leur condition de vie. Dès le lendemain ils commenceront à labourer le sol avec des outils de fortune !