Bien sûr les magasines, les télés, les radios qui depuis des mois mènent un bourrage de crâne célèbrent à grand cris le banquier Macron dans un culte de la personnalité aussi tonitruant que caricatural. Et ils continuent à l’issue du premier tour des législatives pour masquer le fait que malgré le nombre de députés que Macron et son parti LREM pourraient faire élire à l’assemblée nationale, on est loin, très loin d’un tsunami. En réalité, ces députés – à l’image du président Macron – seront les plus mal élus de la Ve république. Car avec une abstention record, historique, approchant les 52%, les candidats de l’alliance En Marche / Modem n’ont recueilli que 15,4% des électeurs inscrits, soit à peine 32% des exprimés, bien loin des plus de 40% obtenus en leur temps par le PS ou l’UMP. Mais également à peine plus que les 14,73% d’électeurs inscrits ayant voté Mélenchon au premier tour de la présidentielle, et les 16,1% si on y ajoute les électeurs de Arthaud et Poutou
Mais l’enseignement de ce scrutin législatif, confirmant celui du premier tour de la présidentielle, c’est la remobilisation de la gauche de gauche, combative qui bien que ne réussissant pas à mobiliser l’ensemble des électeurs de Mélenchon à la présidentielle est en nette progrès.
Il n’est bien sûr pas certain que cela se traduise en sièges à l’assemblée, en raison du mode de scrutin particulièrement anti démocratique amplifié par la division entre FI et PCF. Mais cette mobilisation doit se traduire dans l’impulsion des luttes du monde du travail, au premier rang desquelles le tous ensemble pour stopper les euro ordonnances Macron visant à obéir aux ordres de l’UE/MEDEF pour détruire le code du travail, baisser les salaires, augmenter l’exploitation et se faisant les profits de la classe capitaliste.
Législatives : abstention record, progression de la gauche de gauche
Malgré l’augmentation massive de l’abstention par rapport à 2012, il est important de rappeler une évidence : le total des voix rassemblées par le PCF et la FI au premier tour de ces législatives 2017 est en forte progression par rapport au premier tour de 2012. Démonstration par les chiffres :
- En 2012, le Front de Gauche mobilisait 1,8 millions de voix aux législatives
- En 2017, le PCF en réunit 0,6 million, la FI 2,5 millions, soit un total de 3,1 millions de voix.
- Avec 1,3 millions de voix en plus, c’est une progression de 72% par rapport à 2012
Malgré la division FI/PCF, la dynamique de la gauche de gauche observée à la présidentielle ne s’est pas éteinte aux législatives. Et ce malgré un mode de scrutin et de financement des partis créé justement pour pousser à la division et empêcher les communistes et la gauche de gauche d’être représentés en force à l’Assemblée Nationale.
Les trotskystes apparaissent eux en très fort recul, perdant près d’un tiers de leurs voix par rapport à 2012.
L’autre enseignement de ce scrutin c’est le vote sanction, une gifle énorme infligée par les électeurs, au PS qui est quasiment rayé de la carte. Le bloc PS/EELV/PRG perd 75% de ses électeurs par rapport à 2012.
Avec 7,2 millions d’électeurs, l’alliance MODEM/LREM est le seul parti à ne pas souffrir d’une importante démobilisation, puisque à peine 6,5% des électeurs de Macron se sont abstenus au premier tour des législatives. Cela dit, ce chiffre démontre l’absence d’élargissement du soutien au président Macron et à son parti, à l’opposé de ce qui a été constaté lors de chaque législatives suivant les présidentielles.
Il faut également observer que a contrario la démobilisation des électeurs de Mélenchon coute cher à la gauche de gauche. Les électeurs de Mélenchon en avril dernier étant aussi nombreux que les votants Modem/En Marche du 10 juin.
Le bloc UMP/UDI – LR subit lui aussi un important recul, perdant 45% de ses électeurs par rapport à 2012 en passant de 7,2 millions d’électeurs à seulement 4,2 millions de voix.
Le dernier enseignement de ce scrutin, c’est le recul du FN qui perd un demi million de voix par rapport à 2012 soit 14,5% de ses électeurs.
De cette analyse des chiffres, il apparait que le total du bloc (pro MEDEF / pro UE etc..) PS/UMP/MODEM transformé en LREM/LR/PS est en recul. passant de 18,2 millions de voix à 14,3 millions de voix. Le FN recule. Seule la gauche de gauche progresse avec 1,3 millions de voix en plus, et ce malgré l’abstention massive.
Dans 67 circonscriptions des candidats de la France Insoumise et 12 pour le PCF pourront se maintenir au second tour. Les scores cumulés de la FI et du PCF auraient permis de placer si on se fit à l’arithmétique des candidats commun au second tour dans 126 circonscriptions au moins.
Les résultats en France métropolitaine en carte
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des candidats de la France Insoumise
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des candidats de la France Insoumise et du PCF
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Le rang des scores additionnés de la FI et du PCF
- résultat du FN