Il fut un temps où le PCF, tout à la fois premier parti ouvrier et premier parti de France, défendait à la fois l’internationalisme prolétarien et l’indépendance nationale ; ce parti portait alors au cœur des entreprises, des communes rurales et des quartiers populaires son projet révolutionnaire de masse et confessait sans complexe ses références marxistes et léninistes.
Ce temps n’est plus : depuis le milieu des années 70 les dirigeants successifs ont passé leur temps à « rénover », à « muter », à « refonder », à « métamorphoser » leur parti en reniant l’un après l’autre les fondamentaux du communisme et du Congrès de Tours : dictature du prolétariat et conception marxiste de l’Etat (1976), marxisme-léninisme et internationalisme prolétarien (1979), centralisme démocratique, solidarité avec l’héritage de la Révolution d’Octobre, référence à la classe ouvrière, au socialisme et à la socialisation des moyens de production (1994), combat frontal contre l’Europe supranationale – aujourd’hui remplacé par le slogan social-maastrichtien de l’ « Europe sociale » et de « l’euro au service des peuples »… Tel est l’amer bilan de l’eurocommunisme que revendiquaient alors à trois les dirigeants des PC italien, espagnol et français. A l’arrivée, en fait d’eurocommunisme, on a de plus en plus d’ euro-casse sociale et de moins en moins de communisme. Avec en prime une offensive continentale contre le monde du travail idéologiquement désarmé par ses propres états-majors politiques et syndicaux euro-décaféinés…
Le résultat de cette dérive « innovante » en forme d’effeuillage idéologique ne s’est pas fait attendre : le parti « socialiste » français, qui n’était jadis tenu à gauche que par la force organisée et idéologique du PCF, a ouvertement rallié la « social-démocratie », puis le « social-libéralisme », puis… le néolibéralisme atlantiste pur jus, le tout sur fond de dérives policières. Ses ministres en sont à désosser le Code du Travail, le statut de la Fonction publique, l’Education ex-nationale, la République une et indivisible, quand ce n’est pas le secret de la correspondance ! Réuni sous le terne drapeau de l’UDI, le « Centre » est de plus en plus thatchérien. Pure succursale du MEDEF, la « Droite républi-Pen », se livre à une surenchère antisociale, xénophobe et liberticide de chaque instant sur fond de concurrence avec le FN pour capter les voix racistes et les largesses patronales. Quant au FN, il profite évidemment de tout ce décalage vers le brun-bleu marine du spectre politique français pour devenir le réceptacle de toutes les aigreurs sociales.
C’est pourquoi, si nous ne voulons pas que notre pays, héritier des Lumières, de la Révolution française, de la Commune, du Front populaire et du CNR, finisse sa grande trajectoire historique dans la honte et le déshonneur, il est à nouveau temps de jeter fermement l’ancre rouge.
Aidons le PRCF, qui travaille à faire renaître un vrai PCF, à unir dans l’action les communistes véritables, à fédérer les vrais républicains anti-FN et anti-UE, à soutenir les efforts de coordination des syndicalistes de classe, à porter haut le drapeau du Front antifasciste, patriotique et populaire, à défendre et à revaloriser l’héritage et la perspective révolutionnaires.
Il est temps encore, si nous nous y mettons tous, d’arrêter la dérive droitière généralisée de notre pays ; et pour ce faire, il faut d’abord la stopper det l’inverser dans NOTRE camp !
C’est pour cela qu’il faut d’urgence renforcer le Pôle de Renaissance Communiste en France qui s’y emploie de toutes ses forces.