Par Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF – Mardi 24 décembre 2024
Le jour même du deuil national consécutif au drame frappant le département français de Mayotte, le nouveau Premier ministre François Bayrou – qui préférait animer le conseil municipal de Pau alors que l’archipel avait été sinistré 48 heures plus tôt par le passage du cyclone Chido – a annoncé la composition d’un énième gouvernement soumis à la volonté du despote Macron. Et sans surprise, comme tous ses prédécesseurs – à commencer par l’éphémère gouvernement Barnier –, ce gouvernement constitue une provocation et une insulte supplémentaires à l’égard des travailleurs de France et du choix survenu à la suite des élections législatives de l’été 2024, à savoir la volonté populaire d’en finir avec le macronisme. Au lieu de cela, le despote illégitimement au pouvoir depuis 2017 persévère dans son fanatisme.
Quelques enseignements doivent être tirés de l’annonce de ce nouveau gouvernement :
- Le virage toujours plus à droite d’un gouvernement qui réintègre Élisabeth Borne (à l’Éducation nationale !) et Gérald Darmanin tout en conservant Bruno Retailleau.
- La poursuite de l’éternelle feuille de route édictée par le MEDEF et l’UE du Capital, le nouveau ministre de l’Économie Eric Lombard appelant d’emblée à « traiter notre mal endémique, le déficit », annonçant ainsi une cure euro-austéritaire pour 2025.
- La fascisation amplifiée à travers le maintien à l’Intérieur de Retailleau – pour qui le problème majeur de Mayotte réside dans l’immigration clandestine ! – et la nomination de Darmanin comme garde des Sceaux. Ne doutons pas que celui qui trouvait Marine Le Pen « trop molle » sur le sujet de l’immigration et qui a réprimé sévèrement les syndicalistes de combat et les travailleurs en colère après le passage en force de la contre-« réforme » des retraites se fera une joie de pourchasser notamment les migrants sans-papiers et les militants pro-palestiniens…
- Le bras d’honneur perpétuel à la démocratie, symbolisé par le retour du sinistre Manuel Valls (pseudo « républicain » en France, royaliste et proche de l’extrême droite en Espagne) et d’Élisabeth Borne, qui ont violé la souveraineté populaire en appliquant l’article 49-3 pour détruire le Code du travail, les retraites, la Sécurité sociale, etc.
Bref, le macronisme chimiquement pur et dogmatique atteint son sommet, bénéficiant de surcroît – comme souvent dans pareil cas – de l’apport de prétendus « socialistes » à l’image de François Rebsamen, ancien dirigeant du PS, et bien entendu de Manuel Valls. Mais un gouvernement composé de morts-vivants politiques, s’apparentant à un véritable chant du cygne pour un Macron totalement carbonisé et au bord de l’écroulement.
Aussi, la question n’est pas de savoir si ce « gouvernement de la dernière chance » va tomber, mais quand il va tomber et surtout, de quelle manière le macronisme s’écroulera. À ce sujet, la récente déclaration commune entre plusieurs confédérations euro-syndicales – à commencer par la très jaune CFDT – et les organisations patronales (et notamment le MEDEF) en faveur de la « stabilité » est une spectaculaire manifestation de la collaboration de classes et de la volonté de sauver l’ordre UE-OTAN – pourtant largement discrédité – à tout prix.
Or, l’heure n’est pas au prétendu « dialogue social » ou à un quelconque « apaisement » – qu’appelaient également de leurs vœux les états-majors du PS, d’EELV et du P« C »F-PGE –, mais bien à la grande explication de classes qui DOIT avoir lieu et qui aura lieu ! Car comment croire que le gouvernement Bayrou pourrait réussir là où ceux de Barnier et de tous ses prédécesseurs ont échoué ? En effet, la nécessité de trouver une majorité texte par texte poussera fatalement le gouvernement Bayrou à faire toujours davantage la courte-échelle à Le Pen.
Aussi, outre la nécessité que le gouvernement Bayrou soit renversé et que Macron soit destitué, il est tout aussi urgent que cette perspective toujours plus probable s’accompagne d’une vraie ALTERNATIVE DE RUPTURE avec l’ordre UE-OTAN, dont Macron et Bayrou sont les plus fidèles représentants. Car ce n’est pas en exigeant la seule destitution de Macron que l’on empêchera le prétendu « Rassemblement national » – pourtant tout autant européiste, atlantiste, capitaliste et antipatriotique – d’arriver au pouvoir, alors que la fusion des droites s’opère de plus en plus.
C’est pourquoi la seule solution est ROUGE ET TRICOLORE, avec en son centre le PEUPLE TRAVAILLEUR SOUVERAIN. Lui seul dispose de la force nécessaire pour obtenir la destitution de Macron ET pour exiger une rupture radicale à travers des mesures de salut public : hausses urgentes des salaires, des retraites et des traitements des fonctionnaires, blocage des prix, nationalisation des secteurs-clés de l’économie productive, abrogation de toutes les contre-« réformes » maastrichtiennes à l’œuvre depuis plus de 40 ans, suppression de toutes les lois liberticides et xénophobes, reconstruction des services publics, nouvelle Constitution démocratique au service d’une République réellement une, laïque et indivisible…
Autant d’avancées impossibles sans une confrontation radicale avec l’UE-OTAN, qui nécessite inévitablement de sortir de l’euro, de l’UE et de l’OTAN, sans quoi toute rupture avec le capitalisme mortifère et exterminateur de toute trace de vivant sur terre ne sera que pure chimère. Or, chaque jour un peu plus, les travailleurs du monde entier, et déjà la France jusque dans ses territoires ultramarins comme à Mayotte, sont confrontés à l’alternative suivante : socialisme ou barbarie. Une barbarie impulsée par l’Axe UE-OTAN et qui extermine les Palestiniens, qui affame les Cubains, qui détruit les Mahorais, et qui menace de conduire à une guerre mondiale à l’est de l’Europe, aux portes de la Chine ou dans la péninsule coréenne.
Aussi, travailleurs de France, ne vous faites plus berner par les appels à la « modération » ou au « dialogue social », qui ont montré leur échec COMPLET dans le combat pour sauver les retraites ou le Code du travail. Ne vous laissez plus bercer d’illusions au sujet de la prétendue « Europe sociale » et autres fadaises du genre. Ne laissez pas un Macron carbonisé respirer (un peu) avec chaque nouveau gouvernement au nom d’une prétendue « stabilité » qui se traduit pour vous par la misère, le chaos et la marche à la guerre.
Plus que jamais, travailleurs de France, syndicalistes de combat, Gilets jaunes, forces progressistes et patriotiques, battons-nous sous le mot d’ordre de « L’ARGENT POUR LES SALAIRES, PAS POUR LA GUERRE ! » ; « BRISONS LES CHAÎNES DE L’UNION EUROPÉENNE ! » ; « EUROPE ATLANTIQUE OU MONDE PACIFIQUE, IL FAUT CHOISIR ! ».
Et à l’approche des 80 ans de la victoire des Alliés (et surtout de l’Union soviétique !) sur le nazisme, mais aussi des 20 ans de la victoire du NON au référendum sur la « Constitution européenne », soyons fidèles à l’héritage du Conseil national de la Résistance qui se battait pour une France forte, libre, indépendante, démocratique et souveraine !