La rébellion populaire en Colombie, initiée en novembre 2019, a été relancée le 28 avril contre le même gouvernement oligarchique et pro-impérialiste d’Ivan Duque.
L’effusion de sang a été énorme, en raison de cette répression ordonnée par le président Duque. Selon les organisations colombiennes de défense des droits de l’homme, au 8 mai, on dénombrait 37 morts, 216 disparus, 1 291 arrestations et des centaines de blessés parmi les manifestants. C’est pourquoi les forces populaires et de gauche du monde entier ont organisé des manifestations, des événements et de nombreuses manifestations de solidarité dans de nombreux pays.
Le point de départ était l’opposition à la « réforme fiscale » de Duque et de son ministre des Finances, Alberto Carrasquilla, qui imposait de nouvelles taxes sur les produits, les services et les revenus. Ils ont invoqué la nécessité d’augmenter les recettes du Trésor public, mais ce sont les mêmes personnes qui, lors des précédentes réformes fiscales, avaient profité des grands capitalistes, des compagnies minières, des compagnies pétrolières et des banquiers, afin qu’ils paient moins.
La colère sociale a été très large et profonde, car, malgré le fait que le président ait retiré son projet de loi le 2 mai, les grèves et les manifestations d’un arc social et politique varié se sont poursuivies : organisations syndicales et sociales regroupées dans le Comité national de grève, avec un accompagnement important d’ouvriers, d’étudiants, de paysans, d’indigènes, d’intellectuels, de commerçants, de transporteurs, de petits et moyens entrepreneurs, etc.
Le président Duque vit son pire moment politique, isolé au maximum et avec seulement 33% d’image positive, la possibilité est donc ouverte qu’il tombe maintenant à cause de ces luttes sans avoir besoin d’attendre les élections de mai 2022.
La lutte s’est poursuivie après l’abandon du projet de loi confiscatoire, avec des demandes de retrait du projet de loi 010 sur la santé et de non privatisation, de vaccins pour tous, de dissolution de l’ESMAD et de garanties démocratiques pour les personnes qui se mobilisent et protestent, entre autres.
Notre affection pour le peuple colombien, avec un respect et une reconnaissance particulière pour la masse des jeunes qui sont en première ligne du combat de rue. Et aussi nos salutations solidaires aux organisations sociales et politiques militantes qui s’engagent dans la rébellion plutôt que de discuter avec Duque à la recherche de quelques avantages parlementaires ou électoraux.
De la même manière que nous condamnons la répression actuelle de Duque, nous répudions également la répression qu’il a exercée contre les leaders sociaux et les anciens guérilleros démobilisés, puisqu’il a totalement échoué à respecter les accords de paix de 2016 signés avec les FARC-EP et n’a jamais voulu signer d’accord avec l’ELN.
Il est totalement avéré que la présidence de Duque répond aux grands capitalistes et aux multinationales, en plus du trafic de drogue comme son mentor Alvaro Uribe. C’est un fidèle serviteur de l’impérialisme yankee, du Southern Command et de ses bases militaires dirigées contre le gouvernement légitime du Venezuela. Et de plus, comme cela a été prouvé depuis le 28 avril dernier, il a du sang sur les mains, il criminalise la protestation et la réprime par la répression policière, parapolicière et militaire.
Il est logique que l’OEA de M. Almagro et la Haute Commissaire Bachelet, si active contre le gouvernement du Venezuela et à l’époque Evo Morales en Bolivie, conservent aujourd’hui une attitude presque contemplative face au drame de la Colombie.
Les partis et organisations politiques soussignés font partie de divers mouvements de solidarité avec la rébellion colombienne dans nos pays. Et avec cette déclaration commune, nous réitérons notre engagement à élever ces campagnes par de nouvelles déclarations, de nouveaux actes et de nouveaux festivals en faveur de cette noble cause.
Nous exprimons notre solidarité avec le Parti communiste colombien qui, bien que face à des circonstances difficiles, est à la pointe des luttes pour défendre la vie et les droits du peuple.
(rédigé avec : Partido de la Liberación (PL) de Argentina.
Partido Comunista Chileno (Acción Proletaria) de Chile.)