A propos du vote du 18 juin en France – Premier commentaire du PRCF, dimanche, 21 h.
LA « CHAMBRE INTROUVABLE » de Macron-Médef trouvera les luttes en face d’elle !
Le scrutin de ce triste 18 juin 2017 amplifie la principale tendance observée le 11 juin : l’énorme abstention populaire (57%), gonflée des votes blancs et nuls, atteste que la MAJORITE de notre peuple ne valide ni le programme thatchéro-merkelien de Macron, ni les fausses alternatives qui lui sont opposées (que ce soit de la part du PS et des LR « macro-compatibles » ou du FN, toujours aussi xénophobe à défaut d’être clair sur la question décisive du Frexit), ni cette 5ème « République » à bout de souffle, que son euro-vassalité associée au système ultra-présidentiel du quinquennat et au refus de la proportionnelle rend indigne du nom de démocratie. Deux ouvriers sur trois au moins, et une forte majorité d’employés ont boycotté ce scrutin et, sans toujours approuver ce choix (le PRCF appelait à voter PCF ou FI au second tour quand c’était possible), on comprend cette attitude tant le glissement de la France bourgeoise vers l’union sacrée antisociale et euro-atlantique heurte l’aspiration populaire à restaurer la souveraineté nationale, l’emploi productif, les services publics et les acquis sociaux.
De nouveau, la fausse gauche et les dirigeants nationaux du PCF ont de nouveau rabattu sur les candidats-godillots de Macron en galvaudant l’antifascisme alors que la « loi anti-terroriste » préparée par Macron bafoue les libertés à un degré jamais vu depuis… 1939. Cela ne signifie évidemment pas qu’il faille banaliser le FN, ce parti xénophobe et liberticide que dénoncent tous les tracts du PRCF destinés aux entreprises, mais qu’il est surréaliste de créditer Macron d’un quelconque antifascisme.
Le nombre de députés obtenu par le PCF et par la FI est très en-deçà de ce qu’il eût été si l’union avait pu se faire nationalement sur une candidature unique par circonscription, en prolongeant la dynamique prometteuse du 1er tour de la présidentielle avec les 7 millions de voix obtenus par Mélenchon. Le PRCF s’était publiquement exprimé sur cette exigence électorale élémentaire. Partout où un candidat ayant voté Mélenchon, qu’il se réclame du PCF ou de la FI, était resté en lice, les militants franchement communistes n’en auront pas moins fait leur possible pour contribuer à son élection. Reste qu’au final, avec le score électoral le plus bas de son histoire, le PCF-PGE paie ses énormes dérives idéologiques commencées il y a des décennies, mais aussi les incessants zigzags de ses dirigeants qui n’ont cessé de flirter avec le PS euro-formaté, hyper-belliciste (y compris Hamon) et en perdition.
Le président « orange » va désormais tenter, avec une Assemblée aux ordres qui anéantit de fait la séparation des pouvoirs, des médias presqu’entièrement à sa botte, un « syndicat » à sa main, la CFDT, un Etat policier de plus en plus intrusif, d’araser les acquis du Front populaire et de la Résistance, de précipiter l’inhumaine « ubérisation du travail » et pire encore, de verrouiller la casse sociale en noyant la France dans le « saut fédéral européen », le « gouvernement de la zone euro », le retour prévisible du TAFTA, le tout-anglais patronal galopant et la « défense européenne » substituant l’ « armée européenne » insérée dans l’OTAN au principe même de la défense nationale.
Mais l’aspect positif de la nouvelle situation est que, politiquement et socialement parlant, « le roi Macron est nu » : ce pouvoir des gros patrons, que déguise mal l’expression « société civile », ne représente en fait que 15 à 16% des inscrits et il « mord » fort peu sur la classe ouvrière, les jeunes, le camp progressiste. Le PS est dans les cordes, payant l’accumulation de ses trahisons depuis l’époque mitterrandienne. Les communistes doivent dès ce soir se poser la question de principe d’une reconstruction d’un vrai parti communiste, d’autant plus que Pierre Laurent, qui brûle de rompre avec le communisme historique, ne cesse de lancer des ballons d’essai sur le changement de nom du PCF. Les travailleurs qui se sont soulevés il y a un an contre la loi Travail et qui voient que la seule réponse qu’on va leur faire, c’est le dynamitage sur ordonnances de ce qui reste du Code du travail, des statuts, des conventions collectives et de l’Education nationale (extinction des diplômes nationaux garants des qualifications, donc des conventions salariales) vont vite constater que la 5ème Euro-République n’est qu’un théâtre d’ombres derrière lequel les vrais décideurs sont l’UE, Berlin et le MEDEF faits présidents en la personne de Macron.
Le PRCF, qui a tout fait au premier tour des présidentielles pour apporter un soutien critique mais franc et dynamique à la candidature Mélenchon (qui n’était pas loin du second tour, avec tout ce que cela eût signifié de dynamisant pour les luttes), puis qui a eu une attitude claire et ouverte aux législatives, sans taire ses critiques argumentées mais sans camper non plus sur l’Aventin (soutien critique, mais militant, aux candidats FI et/ou PCF), appelle les communistes qui veulent faire du neuf à rejoindre son action pour la renaissance du vrai parti communiste, pour le syndicalisme de classe (dont le rebond est vital pour les luttes), pour construire un large Front antifasciste, patriotique, pacifique, populaire et écologique agissant pour le Frexit progressiste, contre la criminalisation du communisme historique, pour que renaisse en France et en Europe la perspective de la révolution socialiste. Une étape importante en ce sens sera le meeting internationaliste du 4 novembre à Paris.
Rappel :
- 63% des français ne font pas confiance à Macron pour “réformer” le code du travail alors qu’il veut détruire le code du travail avec une loi travail 2.0 par ordonnance
- 63% des français ne font pas confiance à Macron pour “réformer” la fiscalité, alors qu’il veut supprimer l’ISF pour les riches et augmenter la CSG pour les travailleurs.
- 57% ne lui font pas confiance pour “la moralisation de la vie publique”