Discours de Georges Gastaud à l’occasion du 20e anniversaire du PRCF –Paris 19 et 20 octobre 2024, au CISP
Introduction
Chers amis, citoyens et camarades,
C’est avec émotion, et surtout avec une détermination intacte que je salue les militants du PRCF et leurs amis à l’occasion de ce 20e anniversaire du Pôle de Renaissance communiste en France, une organisation encore modeste mais qui n’en est pas moins devenue incontournable dans le paysage militant français, voire international. Un PRCF dont Henri Alleg, membre de son comité de parrainage, disait souvent :
« Si le Pôle n’existait pas, il faudrait l’inventer ! »
Laissez-moi à cette occasion évoquer les fondateurs du PRCF, dont beaucoup hélas nous ont quittés, et que nous saluerons particulièrement ce soir lors d’un hommage ému à Pierre Pranchère. Dès maintenant, ayons une pensée particulière pour Geo Hage, Simone Vachon, Jacques Coignard, Bernard Parquet, René Lefort, Désiré Marle, Jeanne Collette, Etorix de Angelis et Kenneth Larson, qui furent membres de notre présidence d’honneur. Une pensée aussi pour Roger Bennati, Jean-Claude Facquez, Bernard Guillaumin, Claude-Emile Tourné et Michelle Mallet, et tous ceux que je ne peux citer hélas.
Salut aussi à ceux qui sont bien vivants, qui sont aujourd’hui des nôtres, les Léon Landini, Jean-Pierre Hemmen, Daniel Antonini, Jean-Claude Houseaux, Vincent et Manu Flament, Madeleine Dupont, Jany Sanfelieu, Annie Crovisier, Clément, Lucas et Rémi, et qui, depuis des décennies ont porté à bout de bras la renaissance communiste sous les diverses formes qu’elle a dû prendre pour « rebondir » sans cesse en perpétuant l’héritage du vrai PCF et sa promesse inextinguible d’un avenir révolutionnaire digne de la Commune, d’Octobre rouge et du Congrès de Tours.
Camarades, avant d’aller plus loin et de passer à la partie historique de mon allocution, je me permets, pour cinq minutes d’intervention-surprise, et avec la permission du président, de passer la parole à Bernard Colovray, ancien ouvrier du Livre, cégétiste et pilier du PRCF lyonnais : mon « jeûune » ami BERNARD, LA PAROLE EST A TOI ! merci de lui donner le micro !
Chers camarades et citoyens,
Évoquer les 20 ans du PRCF, c’est parler d’une « longue Marche » qui a commencé bien avant le 18 janvier 2004 et qui s’achèvera le jour où un Parti communiste de combat digne de ce nom, qui ne soit pas un ersatz de secte gauchisante ou de PCF-PGE mutant, pourra à nouveau porter ce titre glorieux. Parce qu’il sera devenu en pratique, et non dans les auto-proclamations où d’aucuns ne se sont que trop complu déjà, la nouvelle avant-garde de la classe travailleuse de France, parce qu’il associera fièrement, pour marcher au socialisme – à l’instar de Cachin, Sémard, Timbaud, Paul et Marie-Claude Vaillant-Couturier, Thorez, Duclos, Frachon, Croizat, Krazucki, Manouchian et j’en passe – le drapeau rouge du prolétariat international et le drapeau tricolore de la Révolution française et de l’indépendance nationale.
Pourtant, ne nous le cachons pas, camarades, parler des 20 ans du PRCF, c’est ressentir à la fois une forme d’amertume et, surtout, cet espoir invincible que Marcel Paul résumait par la formule
« Il y a en France un noyau révolutionnaire indestructible ».
Commençons par l’amertume. Malgré nos efforts, nous n’avons pas encore réussi à reconstruire « le » Parti. Cela tient au fait que, durant ces vingt années, le tapis roulant de la contre-révolution, des reniements opportunistes et de la fascisation galopante n’a cessé de défiler sous nos pieds à contresens et à très vive allure; il aura donc fallu sans cesse résister, rendre coup pour coup et consolider l’organisation très souvent attaquée.
Cela tient ensuite au fait que l’appareil du PCF-PGE, qui a d’abord tenté de changer de nom sous le liquidateur Hue, et qui n’a conservé ce sigle que pour usurper le prestige du PCF passé et compliquer la renaissance communiste, n’a rien fait d’autre que tenter d’accaparer, tout en le dévoyant, le grand héritage du parti fondé en 1920 par l’adhésion majoritaire des socialistes français à l’Internationale communiste.
Nos difficultés tiennent aussi au fait que nos efforts répétés pour unir les communistes dans une Convergence communiste d’action, ont été fort peu payés de retour. Très souvent les décisions prises en commun ont été contournées, trop souvent nous fûmes seuls à proposer des appels unitaires qui, une fois adoptés, restaient totalement lettre morte. Nous avons donc dû rappeler sans cesse que « Qui peut le plus peut le moins ! » et que qui n’est même pas capable d’agir loyalement en commun, et conformément à la parole donnée, contre l’UE, l’OTAN et le grand capital, ne peut à plus forte raison organiser ses camarades dans un grand parti d’essence bolchevique, fort d’un centralisme démocratique exigeant, associant le patriotisme à l’internationalisme, unissant l’exigence théorique à l’ancrage ouvrier, associant la défense éclairée du passé soviétique à la recherche d’un socialisme-communisme de nouvelle génération, militant à la fois pour la paix et pour l’internationalisme prolétarien le plus offensif. Un parti d’autant plus internationaliste que, tout en défendant les travailleurs sans papiers et en soutenant l’insurrection légitime de nos camarades martiniquais, il sait aussi défendre la langue française et cette « République indivisible » léguée par Robespierre que Macron veut dissoudre dans le « saut fédéral européen ».
Cependant camarades, nous devons prendre le problème par le bon bout et oui, nous enorgueillir de la belle besogne accomplie par nous tous de manière bénévole : ce n’est pas rien, camarades, alors que le marxisme-léninisme organisé a souvent disparu dans d’autres pays, que d’avoir construit une orga encore modeste certes, mais solide, offensive et présente dans toutes les régions. Une organisation qui a tenu bon dans toutes les tempêtes, qui n’a commis aucune erreur grave (sans quoi elle eût disparu aussitôt !) et qui a fourni, comparativement à d’autres orgas mieux nanties, un intense travail politique et théorique avec son journal Initiative communiste, sa revue théorique ÉtincelleS, son site dynamique, son soutien aux Cafés marxistes et à l’Université Ch’ti Guevara, son aide désintéressée au Front syndical de classe puis au nouveau journal syndical L’avis ouvrier, son compagnonnage de longue durée avec le Comité Honecker de Solidarité Internationaliste devenu le CISC. Sans parler de la publication de nombreux livres marxistes avec l’apport central de nos amis Annie Lacroix-Riz, Robert Charvin ou Aymeric Monville, du travail de formation marxiste entrepris en direction des jeunes sous l’égide de Luc, puis de Pauline, de la mise en place – d’abord par René Lefort puis par Daniel Antonini – d’un carnet d’adresses international impressionnant. Une organisation qui, pour autant, ne s’est nullement repliée sur le passé puisque aujourd’hui, grâce d’abord au travail de Thomas, Remi, Clément, Lucas, Alexis, puis à l’action des Gilliatt, Baptiste, Jérémy, Paula, Manon, Tristan, Lou et Roméo, notre plus grande fierté est de voir que la JRCF roule dynamiquement sur des rails rouges et qu’une relève dynamique prend le relais à l’immense satisfaction des anciens ! Pour les jeunes, les quadras et les vétérans qui appliquent le précepte d’Alvaro Cunhal
« Nous vieillissons tous mais le Parti ne vieillit pas ! »,
je vous demande donc une ovation, camarades ! (la salle scande : « P.R.C.F. ! J.R.C.F. !
UNION, ACTION, RECONSTRUCTION ! »).
I – LE FIL ROUGE ET TRICOLORE D’UNE TRAJECTOIRE INACHEVÉE
Camarades, alors qu’une course de vitesse dramatique est engagée, à l’échelle internationale comme à l’échelle nationale, entre les forces de mort capitalistes et les forces de vie rouges et tricolores, l’entreprise de renaissance communiste que nous portons ou soutenons à tous niveaux prend une importance vitale. Pour le comprendre, encore faut-il revenir sur la trajectoire déjà accomplie par le PRCF à l’initiative de ses fondateurs. Car le PRCF n’a pas poussé « comme un champignon » durant la nuit qui précéda ce 18 janvier 2004 où il fut fondé en présence d’une importante délégation du PC de Cuba.
La fondation du PRCF a en effet été préparée par une intense bataille interne au sein du PCF en mutation dont les dérives n’avaient cessé de s’accumuler, sous la pression de Mitterrand, de l’eurocommunisme et de l’antisoviétisme ambiants, depuis au minimum le milieu des années 1970, chaque congrès du Parti apportant son lot de nouveaux reniements travestis en « novations » : cet effeuillage peu glorieux se traduisit notamment par les abandons successifs, dans les statuts du PCF, de la référence à la dictature du prolétariat (1976), au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien (1979), à la classe ouvrière, au centralisme démocratique, au marxisme et à la socialisation des moyens de production (1993), cette démarxisation rapide étant « agrémentée » de deux passages ministériels déshonorants dans des gouvernements social-démocrates de gestion loyale du capitalisme, celui de Mitterrand-Mauroy en 1981/83, et celui, pire encore, qui vit trois ministres issus du PCF cautionner le gouvernement Jospin en 1997-2002 ; ce Jospin, qui privatisa France-Télécom, qui mit en place la funeste monnaie unique européenne et qui envoya les avions français bombarder la Yougoslavie sans que, durant cinq années, cela ne fît démissionner Mme Buffet, M. Gayssot et Mme Demessine, déjà flanquée d’un certain… Fabien Roussel !
Le jeune militant du PCF, prof de philo marxiste et dirigeant des JC que j’étais au début des années 1970 a alors dû combattre ces abandons ruineux dans des conditions très difficiles, car censuré de toutes part et entouré d’un « cordon sanitaire » par les dirigeants du Parti, que ce soit dans le Lot, dans l’Hérault ou à Lens où, avec quelques camarades, j’avais créé un Cercle Lénine de Culture populaire qui n’était pas bien vu, c’est un euphémisme, par la fédé du PCF. Tout en militant loyalement pour le Parti dans les masses lensoises, tout en « tirant » plusieurs fois des listes municipales communistes non chapeautées par le PS, tout en menant un travail syndical de terrain comme délégué SNES et dans les luttes étudiantes et ouvrières locales, tout en stigmatisant cette « construction européenne » que le PCF ralliait pas à pas, et tout en écrivant certains essais théoriques restés longtemps inédits, faute d’éditeur courageux, sur l’exterminisme, stade suprême de l’impérialisme, il m’aura fallu dès 1987, avec le renfort dynamique de Vincent, de Madeleine, de Nicole, de Désiré, de Daniel, mener une rude campagne d’explication pour dénoncer ce Gorbatchev qui promettait la paix et le renouveau du socialisme pour prix de l’adoption de sa désarmante « nouvelle pensée politique » contraire aux enseignements de Lénine. C’est peu dire que nous n’aurons pas été surpris par l’autodestruction sous influence impérialiste de la RDA et de l’URSS car dans des partis communistes trop habitués à suivre aveuglément leurs chefs, comme l’était hélas aussi le PCF, quand ledit chef devient un anticommuniste et qu’il s’acoquine avec l’impérialisme, toute la pyramide du socialisme s’écroule d’un coup en livrant les peuples à la revanche du grand capital s’abritant derrière le faux nez du prétendu « antitotalitarisme » cher à Glucksmann père, et fils.
Bref, en 1991, après la chute de l’URSS, et après avoir consulté ma famille, nous décidions de lancer, d’une part le Comité Honecker de Solidarité Internationaliste, avec le prêtre-ouvrier communiste Désiré pour porte-drapeau et Vincent pour rédacteur en chef du bulletin, puis d’écrire la Lettre ouverte au CC du PCF de la cellule Eloi Machoro de Lens, la cellule que j’animais alors, pour exiger un sursaut salvateur du PCF. Aucune réponse, bien sûr, ne vint de la place du Colonel Fabien. La lettre fut alors ouverte à la signature et soutenue par une cinquantaine de communistes issus de plusieurs départements. Proposition fut faite par les Lensois de se retrouver un dimanche à Bobigny dans une salle municipale dont, au dernier moment, nous n’avons bizarrement pas obtenu la clé ; si bien qu’il aura fallu se réunir au bistrot du coin, puis, tantôt dans une cave, tantôt dans un immeuble insalubre où s’entassaient de malheureux travailleurs immigrés. Sur la proposition des camarades lensois était créée la Coordination communiste du PCF, et avec elle son bulletin éponyme qui allait vite devenir Intervention communiste. Il s’agissait alors clairement de se battre dans les masses et dans le Parti, non pour « le remettre sur les rails de la lutte des classes », ce qui était déjà largement utopique à l’époque vu le double arrimage du PCF à l’ « eurocommunisme » et au PS, mais pour regrouper un maximum de forces rouges internes et externes; l’objectif étant, le jour venu, d’effectuer la « séparation organisationnelle » entre communistes et réformistes impénitents comme cela s’est fait partout lors de la fondation des partis communistes, notamment lors du Congrès de Tours. En même temps, un travail syndical de fond était lancé pour aider les syndicalistes à combattre les dérives de la confédération CGT qui, sous la direction de Viannet, brisait son affiliation historique avec la FSM pour solliciter son adhésion à la C.E.S. euro-formatée.
Le pari de regrouper les communistes à l’interne et à l’externe prit corps peu à peu et, surtout aux alentours du 29e congrès de 1996, et après plusieurs efforts infructueux pour présenter des « textes alternatifs » internes aux congrès successifs du PCF à la dérive, un texte que j’avais rédigé avec l’accord du camarade Rémy Auchedé et qui fut alors parrainé par le maire de Rouvroy – son titre était Changer de cap ! – permit un assez large regroupement soutenu par la Fédé du Pas-de-Calais (elle-même traversée par d’intenses coups bas mutants), mais aussi par Georges Hage, le député du Douaisis que nous aidâmes à constituer le CNUC (Collectif national unitaire des communistes). Ce collectif fut le plus large des regroupements de communistes antirévisionnistes jamais réalisés dans le cadre du PCF et, en 1980, il organisa même à Paris un meeting regroupant 1000 personnes à la Mutualité pour le 80e anniversaire du Congrès de Tours. Des contacts étaient alors pris avec des communistes contestataires du Centre, ou avec la Gauche communiste du PCF, basée à Aubervilliers qui donnèrent lieu aux États généraux des communistes. J’ai tout fait également pour ma part à l’époque, hélas sans grands débouchés pratiques, pour que ces efforts convergent avec ceux des « Rouges vifs » de Paris ainsi qu’avec ceux de Marseille (ces camarades ne se réclamant nullement du léninisme mais plutôt du « socialisme autogestionnaire » de l’époque Marchais). Il fut en revanche impossible, ne serait-ce que de discuter avec Rolande Perlican qui préféra proclamer que son groupe très modeste, et initialement fort réservé sur le léninisme, était devenu le parti communiste en France…
Néanmoins, ce qui sapa ces efforts unitaires potentiellement prometteurs, ce furent deux processus négatifs concomitants :
- d’une part certains éléments dogmatiques de la Coordination impulsèrent une ligne objectivement sectaire qui consistait prématurément, alors que la contestation communiste de gauche avait réussi à supplanter, au sein du PCF, la contestation droitière et antisoviétique des « refondateurs » (Martelli, Hermier, Fiterman, etc.), à renoncer à tout combat interne sérieux et concerté. Certains de ces éléments, qui quittaient alors prématurément le PCF où la bataille d’idées faisait rage, se permettaient même de stigmatiser ceux qui menaient ce combat interne passablement risqué et tendu (tout en continuant le travail de masse !) au mépris de la « déclaration de principe » qui avait servi de socle commun lors de la fondation de la Coordination. Ces éléments prétendaient magiquement faire de celle-ci, de manière hors sol, le socle d’un parti autoproclamé. Ce gauchisme peu réfléchi s’accompagnait pourtant d’une pénible dérive électoraliste puisque déjà, en 1999, les initiateurs de cette aventure rêvaient de présenter une liste européenne « rouge » sans la moindre prise en compte de l’état réel du mouvement, sans s’inquiéter du fait que cela déchirerait le début de regroupement en cours et, bien plus gravement encore, en méconnaissant l’illégitimité totale de la construction européenne et de l’élection du « Parlement » supranational au suffrage universel. Le climat interne de la coordination devint alors très vite irrespirable et la rupture fut consommée par la création de la Coordination des militants communistes du PCF, dont faisaient notamment partie Pierre Pranchère et Henri Alleg, puis par celle de la FNARC, Fédération nationale des associations pour la Renaissance communiste, précurseure directe du PRCF, et que rejoignit rapidement Georges Hage, le député du Nord que ses collègues parlementaires appelaient « Geo le Bolcho ». Dès l’année qui suivit cette scission, la prétendue « Coordination maintenue » connut plusieurs scissions et exclusions. Ce qui eût frôlé l’insignifiance si cela n’avait pas affaibli l’opposition communiste au sein du PCF et dans la Fédé du Pas-de-Calais, pilier de la contestation de gauche dans le PCF. Malgré les efforts de votre serviteur, devenu entre-temps, à l’issue d’une rude bataille interne et externe (luttes sociales d’ampleur des années 1995 à 2003), secrétaire de la section de Lens du PCF, de Madeleine Dupont, pilier de la section de Liévin, et de Daniel Antonini, âme de la section de Boulogne avec José, la Fédé du PCF 62 opéra hélas un virage opportuniste vers l’ « Europe sociale » en 2003 sous l’impulsion de son voisin nordiste Alain Bocquet. Rompant de facto avec l’idée d’une rupture frontale avec l’UE, faisant cause commune avec Bocquet, le président du groupe parlementaire du PCF qui avait plus d’une fois sauvé Jospin au Parlement, la Fédé – travaillée à l’interne par des courants pro-mutants virulents – rêvait ainsi d’obtenir (ce qui fut fait) un siège d’eurodéputé et un sénateur, choses impossibles sans l’accord de la direction nationale du PCF… et sans quelques accommodements avec le PS régional !
- Dans ces conditions, le climat interne du PCF devenait à son tour insoutenable, là et ailleurs, et l’idée de s’y battre à perpétuité devenait aberrante. C’est alors que, toujours membre du PCF et secrétaire de sa section lensoise, j’ai proposé à mes camarades, avec l’accord de Léon, Geo, Vincent, Daniel, Pierre, Laurent et d’autres, de fonder un Pôle de renaissance communiste, pour franchir un seuil politique vers l’émancipation idéologique et organisationnelle des léninistes sans tomber pour autant dans le ridicule de fonder un « parti » alors qu’un nombre non négligeable de camarades, dont Geo Hage et sa section douaisienne très battante et prolétarienne, restaient sentimentalement attachés au PCF, ce qu’il eût été stupide et inhumain de ne pas comprendre.
Mais la renaissance communiste est un combat et d’emblée, les cartes que nous revendiquions encore pour les sections de Lens, Liévin et Boulogne (que nous continuions alors de faire marcher au prix d’un travail accablant) nous furent mégotées, voire refusées par la fédération, avec d’incroyables manœuvres ici et là pour empêcher nos camarades d’accéder aux locaux pour lesquels ils cotisaient depuis toujours à Liévin ou à Boulogne. À la fête fédérale du Pas-de-Calais 2004, un « comité d’accueil » mis en place par certains élus mutants qui, depuis lors, ont tous glorieusement perdu leurs mandats, m’ « attendaient » à l’entrée, prétendaient me fouiller et fouiller ma femme et, quelques dizaines de mètres plus loin, fonçaient sur moi pour me molester alors que j’étais l’invité du stand de France-Cuba. Suite à cette minable agression, la section de Lens du Pas-de-Calais décidait de devenir section du PRCF ainsi que celles de Liévin et de Boulogne. En somme, camarades, « nous n’avons pas quitté le PCF, c’est lui qui nous a quittés » et, j’ajoute, qui s’est quitté lui-même en devenant une « chose » mutante », une cosa comme diraient les Italiens, même si des membres du PCF sont restés d’incontestables communistes à titre personnel.
Je coupe court par manque de temps. Je me contenterai seulement pour l’heure, face à des communistes en chambre qui traitent le PRCF de « groupuscule » alors que le PCF-PGE est tombé à 2% des voix, que son secrétaire national s’adonne aux pires pitreries avec Roux de Bézieux, qu’il vote scandaleusement les crédits de guerre pour le régime pronazi de Zelensky et qu’il appelle même à voter Macron, Darmanin, Borne ou Hollande au second tour des élections, de rappeler quelques menus exploits du « groupuscule » PRCF :
- À plusieurs reprises, alors que le PCF ne faisait rien à ce sujet, le PRCF a organisé de vastes rassemblements de rue pour célébrer Stalingrad ou Octobre 1917, les deux plus notables étant ceux de 2012, avec 600 personnes réunies dans la rue, ainsi que le meeting du centenaire d’Octobre e novembre 2017. Et où était alors le PCF-PGE quand notre service d’ordre composé de militants et dirigé par une jeune femme communiste refoulait les nazillons ukrainiens venus provoquer place de Stalingrad ?
- En plein état de siège à Paris, et alors que les manifs étaient interdites, le PRCF a été la force majeure qui a proposé et impulsé aux côtés de l’ambassade de Cuba et d’associations internationalistes le meeting unitaire de 1000 personnes intitulé Que viva Cuba socialista ! dans une salle de St-Denis. À l’époque, le PCF abandonnait le Parti cubain assiégé par l’Empire en exigeant le « pluralisme » à l’instar de Fabius, l’homme du slogan dégueulasse « Cuba si, Fidel no ! ». Pendant ce temps, Léon Landini, déjà âgé de 78 ans, était proprement molesté par la police pour avoir défendu Cuba socialiste devant le théâtre du Rond-Point livré aux provocateurs !
- En 2004, ce fut encore le PRCF qui, le premier en France, déposa en préfecture de Lens une pétition de 1000 signatures exigeant un référendum permettant de dire Non à toute Constitution européenne et qui prit ensuite sa place dans toutes les actions pour le Non ;
- Dans toutes les grandes luttes populaires pour les retraites, 2003, 2010, 2019, 2023, sans oublier ces Gilets jaunes que nous n’avons pas insultés, contrairement à Martinez, mais soutenus fraternellement, nous FNARC, puis PRCF, étions là. Dans ces luttes, nous avons lancé des slogans qui ont fait le tour de France tels que « tous ensemble en même temps », « C’est pas au patronat de faire la loi, la vraie démocratie elle est ici ! », « L’argent pour les salaires pas pour la guerre ! »
- Nous sommes depuis trente ans solidaires des communistes est-allemands, indonésiens, russes, baltes, hongrois, polonais, philippins, persécutés par la réaction !
- Depuis le début du conflit russo-otanien, nous avons refusé à la fois l’abject ralliement des uns à l’armement du régime otano-kiévien lié aux nazis, et le lâche « ni-ni » des gauchistes renvoyant dos à dos l’impérialisme euro-atlantique, ennemi n°1 de la paix mondiale, et ses cibles permanentes, la Russie, la Chine populaire, la Résistance palestinienne et libanaise, l’Iran souverain, la République populaire démocratique de Corée, Cuba et l’Alternative bolivarienne des Amériques, sans oublier nos frères du Burkina Faso, du Niger, du Mali ou les manifestants de nos Outremers en révolte.
- Pas si mal pour un « groupuscule » qui, certes, ne cède pas au « tout-anglais » des élites en s’écriant avec Sir Roussel « PCF is back ! », ni ne s’exhibe à côté de « syndicats » policiers scandant, sous les fenêtres même du Parlement, le slogan factieux « le problème de la police, c’est la justice ! »
Mais, camarades, comme le dit Léon, la mémoire ne vaut pas que pour le souvenir, elle vaut surtout pour l’avenir. C’est pourquoi j’en viens au « moment actuel ». Son analyse prouvera non seulement que si le PRCF n’existait pas, il faudrait l’inventer, mais que, vu que la situation mondiale et française est extrêmement critique, et étant donné que le Parti communiste français de combat et l’Internationale communiste n’existent plus, il urge de les reconstruire sur des bases solides tout en écartant les contrefaçons menchevistes, mouvementistes ou trotskisantes.
II – LE MOMENT ACTUEL
A – Au niveau international, un sprint final est engagé, camarades : il met aux prises, d’une part,
- un capitalisme de plus en plus impérialiste, hégémoniste, fascisant et exterministe qui, du Donbass à la Corée en passant par Gaza et le Liban martyrs, par l’Iran menacé d’attaque nucléaire, par l’Asie harcelée par l’Oncle Sam de Taiwan à la Péninsule coréenne, sans oublier Cuba, le Venezuela, le Sahara occidental et l’Afrique occidentale assiégés par l’impérialisme,
- et d’autre part un front de résistance anti-impérialiste, contre-hégémoniste, antifasciste, anti-exterministe, voire anticapitaliste mondial qui prend des visages fort divers. Cela va de la montée en puissance des BRICS, Chine populaire en tête, à la « remontada » impressionnante des grèves prolétariennes dures en Inde et au Bangladesh, en Grande-Bretagne, en Corée du Sud (Samsung) et au Québec, au Mexique et chez nous (rappelons-nous les blocages effectués par les ouvriers du pétrole, de l’ébouage et de l’électricité pour défendre les retraites, rappelons-nous les prolétaires en gilet jaune attaquant l’Elysée !). Applaudissons en particulier les ouvriers des USA où les dockers, les métallos de John Deer, Stellantis et Boeing recourent sans complexe, non pas au dialogue social bidon, mais aux AG votant la grève illimitée et la faisant respecter par des piquets de grève !
Face à cette marche aux affrontements frontaux pouvant à tout moment dégénérer en guerre mondiale, mais aussi rouvrir de nouvelles séquences révolutionnaires, c’est peu dire que le Mouvement communiste international actuel n’est pas à la hauteur des nécessités. Pour sa part, le PRCF ne cesse de militer pour des objectifs qui s’articulent sans se confondre :
- Pour une nouvelle Internationale communiste et ouvrière (I.C.O.) rendant à la classe ouvrière son rôle dirigeant dans les luttes anti-impérialistes et remettant en perspective la dictature du prolétariat et la visée générale du communisme.
- Pour la construction d’un large front anti-impérialiste, mais aussi, et ce n’est pas tout à fait la même chose, d’un large rassemblement mondial contre-hégémonique dont les BRICS donnent un avant-goût. Il s’agit aussi d’édifier, et vite, un nouveau front anti-exterministe dont la récente Lettre de Léon à différentes personnalités comme Villepin, Royal, Pierre de Gaulle, qui, bien que bourgeoises et anticommunistes, rejettent la marche suicidaire à la guerre mondiale. Refusons d’autant plus l’étroitesse sur ces questions que les fronts de la troisième guerre mondiale sont en passe de faire jonction. Car l’hégémonisme américain et ses tentacules euro-germanique et israélienne ont compris que, s’ils ne frappent pas très vite, au risque de mettre en danger toute l’humanité, l’histoire les rejettera très vite, car n’en doutons pas, le quintuple combat pour l’émancipation nationale, pour l’émancipation sociale, pour la réparation environnementale, pour l’égalité hommes/femmes et pour les Lumières partagées a l’avenir pour lui !
B – Au niveau national,
le pouvoir oligarchique est dans une impasse, qui résulte des luttes antérieures qui l’ont affaibli et délégitimé. Rappelons-nous le passage en force de Sarkozy contournant le Non à la constitution européenne, la victoire des jeunes sur le CPE en 2006, le soulèvement des Gilets jaunes en 2019, les douze 49/3 nécessaires à Borne pour imposer sa contre-réforme, constatons qu’une majorité de Français ne veut pas envoyer de troupes au sol en Ukraine ; notons aussi que le « saut fédéral européen » sera difficile à faire avaler aux masses alors que la majorité des Français est scandalisée par la délocalisation du Doliprane par le trust Sanofi ; mesurons aussi que la nomination à Matignon d’un parfait eurocrate qui devra son siège au choix monarchique de Macron et à l’abstention de Le Pen, est un nouveau viol grossier de la volonté populaire. Oui, Marianne, c’est-à-dire le peuple français, monde du travail en tête, ne consent plus à cette expropriation générale des biens communs, à cette euro-dissolution de la patrie dans l’empire euro-atlantique, à ce galop angoissant vers la guerre mondiale contre un peuple russe qui nous a sauvés de Hitler lors des mémorables batailles de Stalingrad, Koursk et Berlin. Oui, dans sa masse, le peuple, classe ouvrière en tête, veut que ça change !Il est impossible que le racket d’Etat arrachant au peuple 60 milliards d’euros pris aux écoles, aux hôpitaux, aux salaires, aux retraites, aux chômeurs, aux paysans, pour les verser aux marchands de missiles et aux « marchés financiers », passe comme une lettre à la poste dans le pays de 1789, de la Commune, de 1936 et de 1968. « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, disposait déjà la Constitution denotre première République, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». C’est à quoi nous devons nous préparer, en étant prudents, certes, mais en donnant à nos interventions un tour plus révolutionnaire et en ciblant d’abord la classe ouvrière des entreprises et la jeunesse populaire.
Pour cela, il y a deux orientations possibles :
- Soit l’orientation perdante des forces euro-réformistes aujourd’hui regroupées dans le Nouveau front populaire ; ces forces veulent certes une meilleure « répartition » de l’austérité entre les très riches et les couches moyennes mais fondamentalement, elles valident la dette usurière qui nous est imposée, elles acceptent la ruineuse « construction » européenne, elles s’accommodent de l’Alliance atlantique, elles votent l’envoi d’armes françaises au régime néo-bandériste de Zelensky et elles se contenteront sûrement d’une action syndicale purement symbolique telle que vont l’organiser, pour complaire à la C.E.S., les états-majors syndicaux qui acceptent d’avance, comme toute la fausse extrême gauche, le « saut fédéral européen », c’est-à-dire l’État européen arrimé à l’OTAN ; cette voie rosâtre est celle d’une défaite stratégique assurée qui balaierait d’un coup les acquis subsistants de 1945 tout en flanquant la République française souveraine dans les poubelles de l’histoire. Alors, dans chaque prise de parole, expliquons, chers camarades, que dans le cadre de l’UE-OTAN, de l’euro et de la BCE, du FMI, de la dette usuraire, et pour finir, de la propriété privée des grands moyens de production tels que Lactalis ou Sanofi, on ne peut stopper la tiers-mondisation de la France à laquelle est promis le monde du travail. Et cela, qui d’autre que le PRCF, allié à ses amis du PARDEM, aura le courage de le faire ?
- L’autre orientation est celle, prolétarienne, républicaine et rassembleuse à la fois que propose le PRCF : celle d’une reconstruction franchement communiste du parti, celle du grande rebond du syndicalisme de classe associé à la FSM, celle d’une alternative rouge et tricolore associant les « quatre sorties », sorties de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, aux « quatre visées » indissociables de nos luttes futures : lutte anti-impérialiste et anti-exterministe pour la paix mondiale et pour la réparation de l’environnement, lutte antifasciste pour la démocratie populaire et pour la fraternité des peuples, lutte patriotique pour l’indépendance de la nation française, pour la défense de sa langue, pour la République laïque et indivisible, et bien entendu lutte révolutionnaire pour une République sociale en marche vers un socialisme-communisme de nouvelle génération. Cette Alternative rouge et tricolore peut, si nous parvenons à briser le blocus médiatique qui nous vise, unir la majorité des gens de bonne volonté qui veulent, non pas une guerre civile programmée entre les « communautés » montées les unes contre les autres par les lepénistes et par les fanatiques religieux de tous bords, non pas une marche à la guerre nucléaire rendant la Terre à jamais invivable, non pas une fin programmée du produire en France agricole et industriel, mais un monde neuf de coopérations internationales liquidant les inégalités sociales, les inégalités territoriales, les inégalités de genre, et travaillant à réparer l’environnement démoli par la course au profit.
III – PERSPECTIVES DE RECONSTRUCTION
Reconstruire le Parti devient donc une urgence existentielle. Pour cela, deux chemins semblent proposés aux communistes : mais alors que le premier serait un cul-de-sac, le second ouvrirait la voie pour une offensive victorieuse du peuple.
La première voie, d’inspiration objectivement menchévique, consiste, soit à rabattre les communistes qui s’interrogent sur le PCF-PGE, dont on espère, comme Sœur Anne, qu’après 48 années de dérives rédhibitoires, et alors qu’il est matériellement « tenu » par ses alliances avec le PS, son arrimage au PGE et son incurable notabilisation, qu’il va pouvoir sagement « revenir sur les rails de la lutte des classes ». Des rails que la direction dénaturée du parti a depuis longtemps vendus, et pour pas cher, à l’adversaire de classe !
Une variante certes plus sympathique et subjectivement plus rouge de cette orientation politiquement confuse consisterait, sans le PRCF, et en réalité contre lui, et sans couper un seul des fils reliant certains milieux rouges au PCF-PGE, aux appareils des confédés euro-formatées, aux groupes euro-trotskistes, à rester totalement passif face au saut fédéral européen, à valider de fait le « Pacte girondin » macroniste en soutenant, tantôt les Bonnets rouges bretons, c’est-à-dire le MEDEF armoricain, tantôt l’indépendantisme corse réactionnaire, à proclamer, tantôt qu’on est bien pour le parti léniniste mais que la « matrice léniniste » du communisme est dépassée, que « la forme-parti du communisme est trop verticale » et qu’on préfère au centralisme démocratique les « palabres africaines » (quel mépris pour les Africains, soit dit en passant !). Ou encore à prétendre qu’on veut un parti indépendant de LFI tout en siégeant dans telle instance consultative mise en place par cette dernière comme on siégeait déjà formellement hier dans l’appareil réformiste du « Front de gauche ». Et pour clore le jubilé, une telle reconstruction qui se réclame de l’antifascisme et de l’antiracisme n’est jamais lasse, en définitive, de rabattre à chaque élection vers Macron, présenté comme un rempart anti-Le Pen, voire à faire voter pour Darmanin, Borne ou Castaner… Comment ne pas penser alors aux errements suicidaires de la social-démocratie allemande soutenant, en 1933, la candidature du maréchal Hindenburg sous prétexte de barrer la route à Hitler ? Mais chacun sait que, sitôt devenu président, le rempart antihitlérien Hindenburg n’aura rien eu de plus pressé que de nommer aussitôt Hitler chancelier comme aujourd’hui le « rempart » macronien anti-Le Pen vient de nommer premier ministre un Barnier dont le premier acte politique aura été d’appeler Marine Le Pen pour la « rassurer » en lui indiquant qu’elle faisait bien partie à ses yeux de l’ « arc républicain » !
Cette voie d’apparence courte et foncièrement non bolchévique vers la reconstruction mènerait je le crains à de nouvelles et décisives désillusions alors que nous n’avons pas l’éternité devant nous pour stopper la fascisation et la marche galopantes à la guerre nucléaire mondiale !
La seconde voie, que propose le PRCF, est claire comme le jour : un parti démocratiquement centralisé où les chefs ne décident de rien sans mandat ni vote clair des instances collectives, où tous les adhérents appliquent avec discipline et abnégation la ligne majoritaire, où un travail d’analyse marxiste permanent est mené en philo, en histoire, en économie, en géopolitique, en écologie, etc., où l’histoire de l’URSS et du PCF, voire celle de la Révolution française est étudiée et défendue, à défaut d’être idéalisée, où l’on se tourne principalement vers la classe ouvrière et vers le monde du travail, où l’on n’a pas peur de conjoindre le syndicalisme rouge au travail communiste sans se cacher derrière son petit doigt, où l’on peut et l’on doit s’unir fraternellement pour telle ou telle action précise avec tel parti progressiste ou républicain, y compris avec nos camarades de base de LFI et du PCF, mais sans jamais aliéner notre indépendance de classe, où l’on n’a pas honte, et tant pis si ça déplaît à la gauche bobo, de se dire patriote au sens que ce mot avait pour Robespierre, Jacques Duclos ou Henri Krasucki. En un mot, un parti où l’alliance du drapeau rouge et du drapeau tricolore va de soi comme c’était le cas sous le Front populaire ou dans les maquis, et où, très clairement, on milite dans chaque lutte pour sortir de l’UE-OTAN et pour marcher vers une société où le grand capital sera exproprié, où les secteurs-clés de l’économie seront démocratiquement nationalisés, où la reconstruction du produire en France sera dûment planifiée. Et où, faut-il le dire, la visée communiste d’une société débarrassée de l’exploitation capitaliste ne fera l’économie, ni du Frexit progressiste, ni de la nationalisation des secteurs-clés de l’économie, ni de la dictature du prolétariat et de l’expropriation du grand capital.
Tout cela n’a rien de maximaliste, camarades, il s’agit là seulement de principes politiques éprouvés par toute l’expérience du mouvement ouvrier. Sans eux, on n’aura pas affaire à une reconstruction communiste mais à un ersatz mutant ou gauchisant de plus… et surtout, à une nouvelle perte de temps qui est devenue un luxe absolue à l’heure de l’euro-dissolution fascisante de la France, de l’extermination des Palestiniens et du compte à rebours vers la guerre mondiale. Sans ce minimum théorico-politique qui n’est autre que le marxisme-léninisme, le nouveau parti ne pourra pas affronter l’ennemi de classe, il sera soit écrasé par les fachos, soit récupéré par la social-eurocratie comme l’a été le Parti italien de la Refondation communiste ! Si donc, demander ce « RMI » du léninisme « fait peur », si c’est trop « vertical », si c’est « imbuvable » et « trop théorique » parce que, soi-disant, les ouvriers ne pourraient pas comprendre cela (mais pour qui les prend-on ?), alors ne renonçons pas à l’unité des communiste, mais faisons avancer une convergence d’action communiste sur des sujets concrets sans mettre la charrue de l’unité organisationnelle avant les bœufs de l’unité d’action.
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Citoyens et camarades, à force de travail acharné dans lequel les anciens ont, sans regret, laissé une partie de leur santé, et grâce au rajeunissement dans lequel nos camarades Fadi, mais aussi Gilliatt, Baptiste, Damien, Sylvain et d’autres jeunes ou moins jeunes comme Arsène, José, Jo, Jean-Claude, Jean-Paul et bien d’autres issus du monde ouvrier ont joué un rôle moteur, le PRCF est en dynamique et l’émergence irrépressible de la JRCF en témoigne puissamment. Si chacun de nous, chacune des organisations départementales et locales, chacune de nos commissions nationales de travail, commission Luttes, commission Internationale, commission des relations unitaires, commission Condition féminine, Commission Écologie et Agriculture, commission philosophie, commission économie, commission culture, et, bien entendu, commissions orga et commission financière, travaille de manière méthodique en diffusant Initiative communiste et ÉtincelleS, en promouvant le journal syndical L’Avis ouvrier, en allant prioritairement aux entreprises, aux gares et aux marchés populaires, en se liant aux syndicalistes de classe, aux patriotes antifascistes et aux antifascistes, alors oui, la « longue marche » engagée par les fondateurs du PRCF et ses précurseurs de la FNARC en 2004 trouvera à temps sa conclusion dans la reconstruction d’un parti de combat portant offensivement, en alliance au nouveau syndicalisme rouge, la défense de la paix, la renaissance révolutionnaire de la France, le rôle dirigeant de la classe ouvrière dans la vie nationale, la marche au socialisme. Et pour commencer, la défaite salvatrice du fascisme, la défaisance de l’UE-OTAN, du capitalisme et de l’impérialisme, le coude à coude fraternel à côté de nos frères de Cuba socialiste, des mineurs du Donbass, du peuple libanais et de la résistance palestinienne.
Les temps sont durs, camarades, mais si nous parvenons, nous la classe des travailleuses et des travailleurs, à battre les fauteurs capitalistes de guerre exterminatrice et de fascisation, alors oui, c’est une certitude, le capitalisme-impérialisme n’en aura plus pour longtemps. Et, comme le proclamait déjà en 1935 Georges Dimitrov au VIIe congrès de l’Internationale communiste, nous pourrons non pas affirmer mais constater avec joie que oui,
« Les contre-révolutions sont des parenthèses de l’histoire, l’avenir est aux révolutionnaires. »
Merci de votre écoute, camarades et citoyens ! Alors, bon anniversaire au Pôle et,
avec le PRCF et la JRCF, UNION, ACTION, RECONSTRUCTION !