Ce 11 juin, contre la casse des services publics, contre la dégradation des conditions de travail de leur personnel et la remise en cause de leurs statuts et de leur droits, les enseignants et personnels de de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris sont en grève, contre la réforme du Collège, contre l’augmentation du temps de travail des personnels de l’AP-HP. Tous, ils seront à nouveau mobilisés, en grèves pour défendre le service public qui est notre bien commun, pour défendre nos droits.
Ces « réformes » ne sont qu’une nouvelle déclinaison dans l’offensive euro-patronales contre les conquètes des travailleurs. Nouvelles étapes de l’application de la stratégie de Lisbonne, des directives de casse et de privatisation du service public de la santé imposés par l’Union Européenne des patrons. Mais les travailleurs doivent refuser de se laisser faire, et les bloquer, tous ensemble et en même temps !
Tous Ensemble, mobilisons nous. Ca suffit ! Basta ! La monnaie unique n’aura pas le service public !
les manifestations à Paris :
- AP HP : L’intersyndicale appelle l’ensemble du personnel à la grève et à manifester le 11 juin 2015 de l’avenue Victoria en direction de l’Elysée. à 10h
- Contre la réforme du collège : « Luxembourg »Place Edmond Rostand entrée principale du Jardin du Luxembourg 11 juin à 13h30
Hirsch ne recule pas : malgré un nouveau document de travail, rien ne change dans sa détermination à nous voler 5 RTT, soit une semaine de repos !
Seule une mobilisation massive pourra le faire reculer. Les négociations doivent être closes le 26 juin : le 11 juin est donc le dernier round pour se faire entendre avant les vacances. On connaît leurs méthodes : Hirsch passera son projet, en force, quand la majorité des agents de l’APHP seront en congés.Le 11 juin tous en grève ! Piquet de grève au local de la CGT Cochin dès 6H30
Rassemblement pour le départ en manif à 10h00 devant le local de la CGT Cochin
Projet Hirsch : ce que dit le Document d’Orientation sur les nouvelles organisations du temps de travail
Pour établir son projet, Martin Hirsch s’est appuyé sur une enquête de la Fédération Hospitalière de France (FHF) qui indique que 32% des établissements en France ont renégocié les accords RTT, avec un temps de référence de 37h30, ce qui donne 14 RTT.
Non seulement les RTT sont remises en cause, mais aussi les conditions de modification des horaires (voir encadré).
Le but final de Hirsch est donc de mettre tout le personnel en grande équipe.
Dans cette enquête de la FHF figure aussi la remise en cause du temps de repas (pause méridienne). Certains établissements ont accepté de négocier sur ce point. Or, la pause méridienne est un droit stipulé dans le Code du Travail : les salariés doivent disposer d’une demi-heure de repas qui est comptée comme du temps de travail, donc payée. Il est par conséquent aberrant que des partenaires sociaux aient accepté de « négocier » à ce sujet. Il n’y a rien à négocier, la pause méridienne est un droit garanti par le Code du Travail.
Hirsch s’appuie aussi sur d’autres administrations où les agents sont passés à 14 RTT (CPAM, Ville de Paris…).Hirsch préconise et impose de « privilégier le dialogue social » : mais en réalité il fait comme tous les patrons, surtout lorsqu’ils prétendent faire du social (c’est là qu’il faut se méfier particulièrement !), il ne veut négocier que sur ses revendications à lui, qui ne visent qu’à nous priver toujours plus de nos acquis.
La CGT Cochin lui fait la même réponse que l’ancien Secrétaire Général de la CGT : « La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ! » (Henri Krasuki)
Casser l’Education Nationale, éteindre l’esprit des Lumières, dissoudre en douceur la République elle-même, le nom des ministres change, mais la politique de casse sociale et éducative se poursuit, tandis que les inégalités scolaires et la souffrance au travail des personnels explosent. Ainsi, depuis des années, les contre-réformes d’esprit néolibéral (parfois camouflées sous un verbiage « de gauche ») se succèdent dans l’Education de moins en moins nationale :
- Destruction du mouvement national des professeurs par Allègre et loi d’orientation Jospin-(réduction des horaires de maths, français, LV1, passages automatiques pseudo-démocratiques…)
- Régionalisation des TOS et lourdes décotes sur nos pensions de retraite par Fillon et Luc Ferry (2003) en application des Accords européens de Barcelone
- Loi LRU d’autonomie et de mise en concurrence des Universités (Pécresse), renforcée par la Loi Fioraso avec en prime le désétablissement rampant du français comme langue officielle de l’Université ;
- Contre-réformes Châtel-Darcos du lycée et du bac professionnel.
- Pseudo- « Rythmes scolaires » dans l’Ecole primaire aggravant le caractère local de l’enseignement élémentaire
- Casse de l’éducation prioritaire par Mme Vallaud-Belkacem.
- Décret Hamon-Peillon détruisant le Statuts des personnels…
- Blocage des traitements des fonctionnaires depuis 2008 au nom de l’euro, des « critères de convergence » et du remboursement de la « dette souveraine » (sic) ; réduction des pensions de retraite ;
Cela fait des années que les mêmes ingrédients vénéneux sont instillés au système éducatif français: fragilisation des statuts, développement du pilotage local et de la concurrence entre établissements, introduction du « new public management », appauvrissement des contenus et formatage idéologique des élèves (européisme obligatoire, « culture de l’entreprise » exigée par le MEDEF, anticommunisme amalgamant le Troisième Reich au pays de Stalingrad…), le tout dans un contexte d’austérité et de suppressions massives de postes (en une dizaine d’années, un plan social de plus de 100 000 postes a touché le secteur éducatif).
Au cœur des politiques (anti-)éducatives se trouve la stratégie de Lisbonne définie par l’Union européenne et qui programme l’application stricte des ambitions du grand patronat européen pour l’école telles que définies par l’UNICE (le MEDEF européen), Berlin se permettant même désormais, par la voix du ministre Schäuble, d’appeler à « réformer la France de force »…
La contre-réforme du collège signée par la Young Leader N. Vallaud-Belkacem s’inscrit dans cette génétique patronale : casse des programmes nationaux, pouvoirs accrus pour les chefs d’établissement, disciplines dévaluées, refus de fait de soutenir les enseignants victimes d’incivilités, attaque contre la langue française sous couvert d’éviction des langues anciennes et de promotion du tout-anglais aux dépens des autres LV, alourdissement de la charge de travail des personnels tandis que les programmes réduisent les exigences au socle commun et que les « compétences » assimilent de plus en plus l’Education à une vaste entreprise de dressage des classes populaires : on est aux antipodes des objectifs assignés par le C.N.R. et par le plan Langevin-Wallon qui prônait « la possibilité effective, pour les enfants français, de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée ».
Ainsi, Mme Vallaud-Belkacem, s’apprête-t-elle à parachever la casse de l’égalité républicaine en oubliant qu’avant la Fondation franco-américaine dont elle a bénéficié et l’accès à l’entre-soi doré de Sciences po et des ministères, c’est dans les écoles élémentaires publiques et les collèges ZEP des quartiers d’Abbeville et d’Amiens que l’on nommait populaires il y a peu et que l’on appelle maintenant déshérités, que l’ascenseur social républicain s’était mis en marche pour elle.
Si la colère est grande parmi les enseignants du second degré, c’est qu’ils perçoivent que derrière la novlangue des gouvernements qui font le contraire de ce qu’ils disent (« sauver les retraites », « Europe sociale », « réussite de tous les élèves »…), la casse de l’Education Nationale connaît ici une étape décisive, et derrière elle, celle des idéaux hérités des Lumières, de la Révolution française, de la Commune de Paris et du Front populaire…
Derrière l’interdisciplinarité au rabais (une vraie interdisciplinarité supposerait des disciplines fortes et du temps pour se concerter), derrière l’aide individualisée et la pédagogie du projet, c’est bien la diminution du nombre d’heures d’enseignement, la baisse du niveau d’exigence scolaire, l’augmentation du nombre d’élèves par classe et à terme l’échec et la déscolarisation pour les enfants en premier lieu desquels se trouvent les plus fragiles socialement… avec la fuite organisée des couches moyennes vers le privé !
Il faut tout faire pour que la mobilisation grandissante des enseignants débouche enfin sur un succès. Pour cela, il faudra construire une lutte durable et massive appuyée sur la conscience que se joue là l’avenir de la Nation et que s’y retrouvent les mêmes éléments que partout ailleurs : Hôpital et santé, transports, culture, industries (une école a minima correspond à un pays financiarisé, sans industrie ni avenir, et à la volonté de créer des générations de salariés précaires et interchangeables), droit du travail, libertés publiques… C’est tout le pays, et en particulier, ses classes populaires et une large partie de ses couches moyennes, qui passe à la moulinette dans le cadre de l’« Union transatlantique » chère à Washington… avec la totale complicité du Parti Maastrichtien Unique (PS et UMP). Seuls bénéficiaires de l’opération : l’U.E. du capital et son fascisant exutoire xénophobe, le prétendu Front « national », usurpateur du nom glorieux de l’organisation de Résistance animée par le PCF clandestin…
Pour battre l’UE et Valls-MEDEF, il faut mettre en cause tous ensemble et en même temps cette politique qui sacrifie le grand nombre à la « liberté » du capital d’abrutir et de surexploiter la jeunesse. Primaire, secondaire, professionnel, supérieur, convergeons contre la casse scolaire et sociale ; et le 30 mai 2015, avec le PRCF et les Assises du Communisme, exigeons que la France sorte de l’euro, de l’UE et de l’OTAN par la voie anticapitaliste (MEETING PLACE DU PALAIS BOURBON A 14 H).150515 -des-instruire – manifs des profs-couleurs / 150515 -des-instruire – manifs des profs-NB,