Ce 12 novembre l’ensemble des personnels de l’Education Nationale sont appelée à la grève par une très large intersyndicale. C’est que l’accélération de la casse des écoles, collèges et lycées et au delà de l’enseignement supérieure provoque la colère des enseignants. Après la « réforme des collèges », après « Parcoursup » l’ex homme de main de Sarlozy et « nouveau » ministre de Macron, Blanquer pousse notamment les feux de la « réforme du lycée » et de la destruction du diplôme national du Bac. Une politique continue de destruction de l’école publique en France, qui est la traduction zélée des ordres donnés par l’Union Européenne à travers notamment le processus de Bologne et la Stratégie de Lisbonne. Une offensive en règle pour déstructurer le service public, pour installer une école à plusieurs vitesses et ainsi remplacer l’éducation nationale pour tous par un marché privé de l’enseignement, particulièrement juteux pour les monopoles.
Face à cette offensive coordonnée du régime macron, qui se conjugue d’ailleurs avec la casse des conventions collectives et du code du travail d’une part, la casse des statuts généraux et particuliers de la fonction publique d’autre part, la riposte doit être massive, et coordonnée également, dans le tous ensemble et en même temps. Ce qui se passe ne va pas frapper que les enseignants et personnels non enseignants, à l’heure où le régime Macron affiche clairement ses priorités : supprimer des milliers de postes d’enseignement dans le secondaire, ainsi que les postes d’assistants d’éducation, et investir les collèges et lycées par des policiers et gendarmes. Cette politique agressive de privatisation et de destruction de l’Education Nationale frappe les collégiens et lycéens, l’ensemble de la jeunesse, leurs parents et familles demain obligés de payer, et tous les travailleurs à travers la destruction des droits collectifs. Oui l’heure doit être à la mobilisation générale. C’est bien le sens de l’alerte lancée par les syndicalistes enseignants avec le Front Syndical de Classe.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Front Syndical de Classe : Grève dans l’Éducation Nationale le 12 novembre
La journée de grève du 12 novembre a été lancée sous de curieuses auspices : d’un côté, un appel minimaliste de la FSU, du Sgen-CFDT et de l’UNSA centré sur les seules questions des suppressions de postes ; de l’autre un appel tardif de la CGT, Sud Education et FO de l’autre sans que la mobilisation de la part de ces organisations ne soit très intense localement.
Tout semble en place pour un échec, proximité des élections professionnelles dans la FP oblige tout comme d’ailleurs la frilosité notamment de la FSU pour préparer en engager le rapport de force avec le gouvernement.
Toutefois, la situation catastrophique dans l’Éducation Nationale et la fatigue des collègues face à la situation sont évidentes (le mouvement « pas de vague » en est une illustration) et on peut s’attendre à ce que les personnels s’emparent de la journée pour exprimer leur lassitude et leur colère.
En effet, depuis des années, l’Education Nationale subit l’avancée progressive des contre-réformes déclinant en France des stratégies européennes de l’Éducation pilotées par l’UE :
contre-réforme du collège – contre-réforme du lycée et casse du bac national – « parcoursup » et sélection sociale accrue à l’Université – Loi ORE sur le Supérieur – casse de la voie professionnelle et formation professionnelle livrée au MEDEF – fusion des académies et pilotage régional de l’Éducation – menaces sur les statuts – mise en concurrence des établissements et des agents – pouvoirs accrus aux chefs d’établissement dans le cadre du « new public management » – nouveaux programmes aux fondements réactionnaires – recrutement massif de contractuels à qui sont imposés précarité et bas salaires – enseignement en anglais (et non de l’anglais) tout en fragilisant enseignement du français.… toutes ces attaques font système, mettent directement en cause l’Education nationale et sont le support aux suppressions de postes annoncées.
Pour le Front Syndical de Classe, c’est donc bien la construction d’une riposte globale qui doit être à l’ordre du jour des organisations syndicales de l’Education, faisant le lien avec l’ensemble des régressions (FP, retraites, droit du travail, allocations chômage, sécu…) et leur matrice euro-patronale et s’inscrivant dans la nécessité de construire d’un mouvement social de grande ampleur permettant de mettre le pouvoir sur la défensive, alors que déjà, les luttes des cheminots, des étudiants, des postiers et des électriciens ont fortement affaibli le régime thatchérien de Macron complètement illégitimes pur saper les fondements du système social de notre pays.