350 000 manifestants, des forts taux de grévistes dans le secteur public, des grèves dans tout le secteur privé, des actions sur les ronds points et devant les raffineries pour bloquer la production en convergence avec les gilets jaunes…. la journée nationale de mobilisation du 19 mars à l’appel des principales confédérations syndicales (CGT, FSU, Sud Solidaire et FO) a été un succès. Une journée de grève générale que certains avaient d’ailleurs rebaptisé Acte 18bis pour montrer le lien avec les manifestations du samedi et alors que les principales figures du mouvement des gilets jaunes avaient appelé à rejoindre les grèves et manifestations.
Dans l’Éducation Nationale, la mobilisation a été très forte avec une grève très suivie (50% dans les écoles primaires). C’est que l’Éducation Nationale est visée par la « loi Blanquer » qui veut détruire le service public unifié de l’Éducation Nationale, ce service public seule garantie de l’égalité d’accès de chaque enfant et chaque jeune à l’enseignement élémentaire, secondaire et supérieur. Une loi qui prépare la privatisation de l’Éducation Nationale exécutant les directives de la « Stratégie de Lisbonne » par lesquelles l’Union Européenne impose la marchandisation de l’école. C’est qu’il s’agit là d’un large secteur qui échappe largement aux profits pour la classe capitaliste. Une loi scandaleuse qui va jusqu’à tenter de bâillonner les enseignants, une loi signature de la fascisation du régime.
Le régime Macron accélère sa fuite en avant dans la destruction de la France : attaquant ses services publics à coup de fermetures (d’hôpitaux, d’écoles, de tribunaux, de suppressions des services régionaux et départementaux des ministères…), s’en prenant aux fonctionnaires (120 000 suppressions de poste) et agents publics (suppression des statuts notamment dans les Industries Électriques et Gazières), s’en prenant aux conquêtes sociales de tous (retraite, sécurité sociale, code du travail), s’en prenant aussi désormais ouvertement aux conquêtes démocratiques (droit de manifester, liberté d’expression, liberté d’opinion…). Minoritaire, autoritaire, le régime Macron est de plus en plus totalitaire et illégitime. Observons qu’il n’est pas une exception à l’échelle européenne, puisque partout les mêmes ordres imposés par l’Union Européenne provoquent les mêmes résultats, accélérant la fascisation partout en Europe, pour partout renforcer l’exploitation des travailleurs.
Le régime Macron et ces régimes montrent son caractère violent et fascisant. La répression contre le mouvement des gilets jaunes à la suite de celle visant le mouvement syndical (on se souvient des violences du 1er mai 2018 avec Benalla et de la répression des manifs contre la loi travail) est sans précédent depuis la guerre d’Algérie. Les violences policières ordonnées par le régime ont directement tué 1 personne à Marseille, blessé des dizaines de manifestants grièvement, blessé plus de 4000 manifestants. Ce à quoi il faut ajouter les arrestations politiques massives (plus de 10 000 arrestations, 3600 procès dont 1800 ont déjà conduit à des procès politiques expéditifs), la répression féroce par une justice de classe dont il faut comparer la sévérité contre les gilets jaunes avec l’impunité totale accordée aux forces de l’ordre. Depuis le début du mouvement, aucune violence policière n’a fait l’objet de la moindre condamnation, pas même du moindre jugement. Seulement 180 enquêtes judiciaires ont été ouvertes et elles ne sont pas indépendantes puisque conduite par l’IGPN. Des milliers de vidéos documentent pourtant ces violences qui ont provoquées la condamnation internationale, jusque par la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, du régime Macron.
Pressé de mettre à exécution les directives données par la Commission Européenne, obligé de respecter les critères de Maastricht en raison de l’Euro, Macron plus impopulaire que jamais, ultra minoritaire dans les urnes et qui n’est que serviteur zélé du grand capital, exécute avec cynisme, violence et brutalité la politique méthodique de destruction des conquêtes sociales et démocratiques qui font la France des travailleurs. Ces conquêtes de 1968, du Conseil National de la Résistance en 1945, de 1936 et des luttes sociales et ouvrières.
Mais le régime Macron voit se dresser devant lui les travailleurs de France. En gilets jaunes et avec leurs syndicats. La mobilisation sociale a d’ores et déjà réussi à freiner voir stopper la guerre éclair que l’ex-banquier d’affaires qui occupe l’Élysée voulait mener contre les travailleurs. En élevant le niveau du tous ensemble, il est désormais possible à la classe des travailleurs de passer à la contre-offensive. Le soutien massif de l’opinion à la journée d’action du 19 mars, le soutien massif de l’opinion aux gilets jaunes toujours majoritaire malgré les attaques médiatiques permanentes démontrent que la classe des travailleurs peut se mettre en mouvement.
Face aux tentatives d’interdire les manifestations, face aux attaques généralisées contre les travailleurs, la guerre totale menée contre leurs droits et leurs salaires, l’heure doit être au tous ensemble et en même temps. C’est en ce sens que les communistes du PRCF portent la proposition d’une grande manifestation nationale sur les Champs-Élysées, capable de lancer une large mouvement de grève générale. Pour la construction urgente du tous ensemble des travailleurs dans un printemps social, démocratique, écologique, il est plus que jamais nécessaire de mettre en cause le régime capitaliste.
JBC pour www.initiative-communiste.f
350 000 manifestants : les chiffres des manifestations.
La mobilisation a été forte dans la rue, dans une dynamique de progression .
Quelques chiffres
- Paris : 50 000
- Marseille 20 000
- Lyon : 7000
- Toulouse : 6000
- Nantes : 6000
- Bordeaux : 5000
- Rennes : 5000
- Lille : 3000
- Montpellier : 3000
- Le havre : 7000
- Rouen : 5000
- Angers : 2000
- Dijon : 1500
- Nancy : 1500
- Besançon : 1000
Les manifs vues depuis les résaux sociaux avec le compte twitter du PRCF
Le communiqué de la CGT
Répondre aux exigences sociales. Il y a urgence !
Le succès de la mobilisation d’aujourd’hui a rassemblé plus de 350
000 manifestants dans toute la France et s’est concrétisé par de
nombreuses grèves et actions dans les entreprises, les services,
l’éducation, etc.
Elle illustre la détermination des salariés, retraités, privés d’emplois
à faire entendre leur voix et leurs revendications pour pouvoir vivre
de leur travail, de leur retraite, pour plus de justice sociale.
Le patronat et le gouvernement ignorent la juste colère qui s’exprime et
répondent par le mépris, la répression ou la restriction des libertés.
En cela, ils portent une responsabilité historique dans l’épisode de
crise majeure traversée par le pays.
Ça suffit ! Après le temps du blabla gouvernemental, il faut maintenant
répondre aux légitimes revendications qui s’expriment tous les jours.
Cette colère porte bien des revendications précises et des perspectives
de progrès social, pour l’amélioration des conditions de vie et de
travail, pour l’augmentation du Smic, des salaires, des points d’indice
et des pensions, pour la défense et le développement des emplois, du
potentiel industriel et des services publics, etc.
C’est aussi une soif de démocratie, afin de compter dans sa vie de citoyen mais, également, sur son lieu de travail.
Il s’agit bien non seulement de défendre les intérêts des travailleurs
mais, aussi, de l’intérêt général et de celui des générations futures en
liant les enjeux sociaux et environnementaux.
Les luttes et actions qui se multiplient dans les territoires, dans le
privé, dans le public, notamment lors des mardis de « l’Urgence sociale
», ont contribué au succès de la mobilisation interprofessionnelle et
unitaire d’aujourd’hui.
La CGT poursuit son engagement dans la construction de fortes
mobilisations avec les salariés, retraités, privés d’emplois, au plus
près de leurs aspirations pour obtenir la satisfaction des
revendications. La lutte continue !
Montreuil, le 19 mars 2019