MACRON UE MEDEF : BAS LES PATTES DEVANT LE MAI DES OUVRIERS ET DES ÉTUDIANTS !
Mai 68 est depuis longtemps l’objet de tentatives de détournement.
Les 50 ans de la grande grève générale et du profond mouvement social qui secoua la France, et sans doute au-delà, en 1968 seront l’occasion d’assister avec plus de force encore à une vaste entreprise de déformation et de récupération de ce qui reste un des plus grands mouvements de lutte de la classe ouvrière de notre pays.
De la classe ouvrière et des étudiants qui jouèrent un rôle d’étincelle. Les étudiants sensibles aux luttes de libération du Tiers-Monde et solidaires de celles-ci étaient donc idéologiquement conscients du sens des combats héroïques du Vietnam, de l’ Amérique Latine ou de l’ Afrique contre l’impérialisme. L’impérialisme américain était identifié comme l’ennemi n°1 des peuples du monde. « Le fond de l’air était rouge ».
La CGT, syndicat de classe et de masse, sut animer avec lucidité, sang-froid et détermination le vaste mouvement populaire. Le PCF qui était alors un parti communiste authentique a globalement tenu son rôle.
Les ouvriers, les travailleurs dominent évidemment la scène de Mai 68: grèves et occupations, la grève générale, constituent un rapport de forces qui oblige le pouvoir et le patronat à négocier et à céder à toute une série de revendications :
- Augmentation du SMIG de 35% et de 56% pour les salariés agricoles.
- Augmentation générale des salaires de 10% en moyenne.
- Reconnaissance légale de la section syndicale d’entreprise et de l’exercice du droit syndical dans l’entreprise.
- Proposition d’aller par étapes aux 40 heures et engagement d’une réduction de deux heures de la durée hebdomadaire pour les horaires hebdomadaires supérieurs à 48 heures.
- Révision des conventions collectives sur la base du constat, réduction et intégration des primes dans le salaire.
- Sécurité sociale (branche maladie) : réduction du ticket modérateur applicable aux visites et consultations (de 30% à 25%s du constat de Grenelle).
- Avance de 50% du salaire perdu pendant la grève, théoriquement récupérable jusqu’au 31 décembre 1968
Les négociations par branches et entreprises vont amplifier, parfois de manière considérable, les acquis du constat de Grenelle. Quelques exemples :
- La reconnaissance du droit syndical dans l’entreprise s’accompagne dans nombre de secteurs de mesures protectrices et/ou d’heures de délégation. Ainsi : à Citroën, crédit mensuel de 120 heures pour les délégués syndicaux ; bénéfice du plein traitement pour les congés d’éducation syndicale, à la SNCF, dans la Fonction publique ou les industries du Verre ; mise en place pour les Mineurs de comités de bassin inspirés des comités d’entreprise.
- En matière de salaires, des augmentations substantielles de salaires s’ajoutent aux acquis du constat de Grenelle ainsi que la suppression des abattements de zone. Par exemple, augmentation du salaire garanti de + 18 % dans l’habillement, de +12% à +46% dans le Bâtiment selon les départements, de +28% dans la Chimie.
- En matière de durée du travail, nombreux sont les secteurs d’activité qui obtiennent des réductions et des congés supplémentaires : passage de 48h à 45 heures dans l’Agriculture, de 48h à 42 dans le Papier-carton, de 46h à 44h30 chez les cheminots, de 45h à 42h dans la Santé publique, de 48h à 40h, selon un calendrier précis, dans le Verre.
L’organisation syndicale de lutte qu’était la CGT se renforce : quatre cent mille adhésions….
Il y a des acquis moins directement quantifiable qui vont s’ancrer durablement dans le salariat, comme la dignité retrouvée, la confiance dans l’efficacité de l’action de combat collective et solidaire.
Dans la société, le mouvement de transformation des mœurs s’amplifie, la condition féminine va connaître des évolutions majeures.
Depuis lors toute la camarilla réactionnaire et patronale tente de casser Mai 68. De deux façons : l’une en diabolisant, voire en criminalisant Mai, « la chienlit » et le complot « d’un parti qui est une entreprise totalitaire », en gros la droite, l’autre en faisant de Mai le prodrome de la contre-révolution ultra-libérale, l’expression libérale-libertaire du capitalisme.
C’est évidemment passer à côté de ce qui est central et éminemment progressiste, c’est passer à côté du véritable contenu de classe de Mai 68 : la lutte de classe et la libération – ô combien bienvenue – des mœurs dans une France qui était figée dans un conformisme bourgeois étouffant.
Macron ose annoncer qu’il va célébrer les 50 ans de Mai 68.
Il n’a non seulement aucune légitimité pour cela compte tenu de sa politique de classe et de casse des conquêtes de Mai, de son arrogance et de ses insultes de classe contre ceux qui « ne sont rien », ceux qui firent Mai 68. Mais il est de façon caricaturale le symbole chimiquement pur de tout ce que les acteurs du Mai 68 ouvrier et étudiant ont combattu : le capitalisme, le dieu-argent, l’impérialisme, le néo-colonialisme, les guerres de rapine, la destruction des humains et de leur environnement.
Une bataille idéologique sera nécessaire pour briser cette nouvelle tentative d’effacer l’histoire. La mobilisation du camp progressiste devra être à la mesure de celle des ennemis de toujours de Mai 68, y compris de ses faux-amis, comme la crapule Cohn-Bendit qui déjà en Mai se comportait en provocateur policier.
Mai 68 appartient au monde du travail et de la culture et non aux agents et aux chiens de garde du MEDEF, de l’UE et de l’OTAN. Qu’ils crachent sur le Mai 68 de la grève générale ou qu’ils encensent un Mai 68 libéral ces gens n’ont que le droit de se taire pour parler au nom de ce magnifique mouvement de la classe ouvrière, des étudiants et du peuple en lutte pour ses revendications et sa dignité dans la continuité du Front Populaire de 1936, de la Résistance et de la Libération.
MAI 68 VIT DANS NOS LUTTES CONTRE MACRON ET SA CLIQUE, LE MEDEF, L’UE, L’OTAN ET LE CAPITALISME.
MAI 68 VIT DANS NOS LUTTES ANTI-IMPÉRIALISTES POUR LA PAIX.
MAI 68 VIT DANS LA PERSPECTIVE DU « TOUS ENSEMBLE, EN MÊME TEMPS » QUE PORTENT LES SYNDICALISTES DE LUTTE CONTRE LE PATRONAT ET LES DIRECTIONS SYNDICALES DE COLLABORATION DE CLASSE.
MAI 68 VIT DANS LA PERSPECTIVE DE LA RENAISSANCE DE L’OUTIL D’ÉMANCIPATION QU’EST LE PARTI COMMUNISTE.
Antoine Manessis – 1er Janvier 2018