C’est le 26 e jours de grève des cheminots. une grève historique, qui témoigne de l’engagement total des cheminots dans la bataille du rail, une bataille pour le service public ferroviaire mais également pour la défense des droits collectifs de tous les travailleurs, ces droits qui dans le publics comme dans le privés sont définis par des conventions collectives et des statuts. Ces droits qui limitent le dumping social et salarial et qui lorsqu’ils seront remis en causes plongeront des millions de travailleurs de France dans l’insécurité et la pauvreté. Celle de la peur de perdre son emplois, celle des salaires de misères, celle de l’exploitation toujours plus dures et féroce. Oui aujourd’hui nous sommes tous cheminots comme hier nous étions tous goodyears, ou whirpool, alstom ou arcelor.
le Sénat a entamé l’examen du projet de loi habilitant le gouvernement à légiférer par ordonnances pour finir de démanteler et privatiser la SNCF et d’ouvrir le secteur du rail en totalité à la concurrence, Cette loi qui poursuit et aggrave la réforme ferroviaire conduite par Hollande en 2016 est en réalité la transcription du 4e paquet de directives ferroviaires imposées par l’Union Européenne. De fait, cette réforme – totalement absente du programme de macron diffusé à la présidentielle 207 – impose à la France de libéraliser et d’ouvrir à la concurrence le transports de passagers par chemin de fer dès le 1er janvier 2019. D’où la précipitation du gouvernement. la droite au Sénat obéira avec délice à ce diktat au milieu de la semaine.
les mêmes causes produisant les mêmes effets, c’est également pour cela qu’en catimini, l’anti écolo ministère du développement durable Nicolas Hulot a lancer l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques, lançant la privatisation des 300 grands barrages électriques, un patrimoine également stratétiques, valant et rapportant des milliards d’euros aux français. Une richesse qui comme les TGV passera bientôt dans les mains des milliardaires. Et ce alors que ce sont les français qui l’ont financés par leurs travail et leurs impôts.
En matière de transports comme d’énergie, il n’est pas possible de sauver nos services publics de la privatisation, de la libéralisation et de l’ouverture à la concurrence sans sortir de l’Union Européenne et de l’Euro.
Signe du soutien des français à la grève des cheminots, près de 3/4 annonce que cette grève va se poursuivre au mois de juillet.
les chiffres de la grève SNCF
Près de la moitié des trains sont supprimés en raison de la forte mobilisation des cheminots.
Près de 50% des conducteurs de trains et plus de 40% des controleurs sont en grève ce 3 juin
- TGV : 2/3 vers ou depuis paris
- Intercité : 1/2
- TER et RER : 1/2 à 2/3 selon les lignes
Aussi puissant qu’en 1995, le mouvement des cheminots souffre cependant pour gagner de l’absence de calendrier clair de luttes pour les autres secteurs professionnels. Au lendemain des très réussies journées d’action du 22 mai et 26 mai, il n’y aucune date d’annoncées au moment où nous écrivons ces lignes pour réunir les travailleurs du public et du privé dans l’action.
Des nouvelles de la mobilisation et de la grève SNCF avec les infoluttes des cheminots CGT
Flash info n°2 – Sénat
CREUX ET DOGMATIQUE, LE POUVOIR PASSE EN FORCE !
Après le débat général qui a vu les positions entre majorité et opposition s’exprimer clairement, les discussions qui se sont déroulées le 30 mai ont encore été plus exacerbées et ont révélé clairement les orientations dogmatiques du gouvernement et de la majorité sénatoriale de droite pour s’attaquer au service public ferroviaire et aux cheminots.
SUR LE STATUT DE L’ENTREPRISE
D’après la Ministre, créer 3 sociétés anonymes en lieu et place de 3 Epics serait une réunification de l’entreprise !
Le changement de statut de la SNCF porte en lui les germes d’une future privatisation et de la remise en cause des valeurs de service public pour les remplacer par des objectifs purement financiers.
Tous les amendements s’opposant à ce changement ont été rejetés par principe.
SUR LA FIN DES RECRUTEMENTS AU STATUT
Une fois de plus, la langue de bois gouvernementale est à l’oeuvre et si le travail des cheminots est salué, ce qui n’a pas toujours été le cas, la majorité s’obstine à vouloir supprimer le statut pour les nouveaux embauchés, renvoyant à de futures négociations le contenu de la nouvelle convention collective.
Aucun argument sur les bénéfices attendus en termes d’amélioration du service public, du fonctionnement de la SNCF ou même d’économie tangible à réaliser !
Peu importe que le statut soit un élément essentiel d’un service public ferroviaire sûr et disponible 24h sur 24 avec des salariés impliqués et aux compétences professionnelles reconnues, ce qu’ils veulent, c’est abaisser le niveau social de l’ensemble du salariat.
SUR LA DETTE DE SNCF RÉSEAU
Le débat s’est beaucoup focalisé sur la reprise d’une partie de la dette de SNCF Réseau (35 milliards sur 47 milliards), le gouvernement transformant cette obligation comptable, certes intéressante, en signe positif pour le ferroviaire.
Mais ce point a besoin d’être précisé. En effet, l’endettement de SNCF Réseau est aujourd’hui très diversifié, la dette étant composée d’emprunts publics (banque de France par exemple), privés (banques d’affaires), en devises étrangères avec des durées et des taux d’intérêts différents. Dès lors, quelle partie de la dette sera reprise ? La dette ancienne sur des délais longs à taux d’intérêts élevés ou la dette « jeune » dont la soutenabilité n’est pas un problème pour SNCF Réseau ?
Cette reprise progressive de la dette d’Etat, annoncée par le gouvernement, agit donc en trompe l’oeil avec beaucoup trop d’incertitudes.
De plus, la transformation de la SNCF en société anonyme impose l’application des règles du Code du commerce, l’empêchant de fait d’avoir une dette significative, obligeant l’Etat à la reprendre. Si la volonté de l’Etat était de désendetter le système ferroviaire, la reprise de la dette aurait été totale.
SUR LA RÈGLE D’OR
Le gouvernement a introduit un amendement qui fixe une nouvelle « règle d’or » pour le financement des infrastructures.
En 2014, un dispositif de financement de la régénération du réseau ferroviaire avait été imposé pour juguler l’augmentation de la dette de SNCF Réseau en empêchant les investissements notamment sur le réseau capillaire et de proximité. Or, la reprise même partielle de 35 milliards d’euros de la dette du système ferroviaire libère des marges de manœuvres financières pour pouvoir, à nouveau, financer les lignes de proximité.
Malheureusement, la volonté du gouvernement est de faire reposer intégralement le coût de la régénération aux régions politiques. C’est ainsi que de nouveaux critères ont été fixés afin de prendre en compte la rentabilité financière des investissements et non un ratio calculé en fonction de l’endettement. A présent, chaque investissement de SNCF Réseau devra être rentable ! Concrètement 1 euro investi devra rapporter plus d’un euro de profit !
Dans ces conditions, à l’opposé de toute notion de péréquation et d’aménagement du territoire, le réseau secondaire ne pourra plus légalement être financé par SNCF Réseau.
La sauvegarde des 11 000 kilomètres de lignes ferroviaires de proximité reposera donc uniquement sur la volonté ou la capacité des conseils régionaux à payer la facture…
RESTONS MOBILISÉS PAR LA GRÈVE ET EN PARTICIPANT AUX INITIATIVES QUI SERONT PROPOSÉES !
Info luttes n°3
Le chiffre du jour
223, c’est le nombre de maîtrise et cadres qui ont rejoint la CGT depuis le début de l’année.
Un long chemin pour gagner le service public SNCF : Le vote solennel prévu le 5 juin 2018 ne sera pas le point final de la réforme du Gouvernement. Les cheminots peuvent encore écrire de nombreux chapitres.
MAINTENIR LA PRESSION SUR LE SÉNAT ET PRÉPARER LES SUITES
Le passage du texte en Commission Mixte Parlementaire aura lieu le 11 juin 2018 et le vote de la loi à l’Assemblée Nationale le 14 juin. Il y aura ensuite toute la période de rédaction et ratification des ordonnances, puis les décrets d’application et pour finir la validation par le Parlement.
Évidemment, le débat du Sénat n’a pas apporté une transformation fondamentale du texte gouvernemental, compte tenu de la majorité qui le compose, du rôle constitutionnel qui est le sien et du recours aux ordonnances imposé par Emmanuel Macron.
Mais la mobilisation des cheminots et le soutien des sénateurs du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste (CRCE), ainsi que les échanges qui ont eu lieu avec les Sénateurs du groupe socialiste ont donné des accents de lutte sur les bancs du palais du Luxembourg et ont permis d’aborder les sujets de fond.
Le gouvernement n’en a donc pas fini avec la lutte des cheminots et ce mouvement qui ne cesse de s’inventer par son calendrier atypique, son niveau de mobilisation et sa durée hors normes !
Ce week-end, la CGT poursuivra la mobilisation au travers de la distribution d’un tract et d’initiatives en direction des populations sur l’ensemble du territoire (devant les gares, sur les marchés, etc.) : « LA PRIVATISATION GALOPANTE DE LA SNCF ! ».
Le 7 juin 2018, la CGT a proposé aux organisations syndicales représentatives un rassemblement au Luxembourg lors de la rencontre des ministres des Transports européens (UNSA et CFDT ont déjà donné leur accord). Simultanément, dans les régions (non limitrophes), nous proposons d’impulser des manifestations ou des rassemblements devant les Maisons de l’Europe ou les sièges de députés européens.
Le 12 juin 2018, une grande journée de grève unitaire sur le thème : « Journée de la colère cheminote, on n’a rien volé, nous ! » a également été décidée par l’interfédérale.
« Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue » (Victor Hugo).
Poursuivons le débat avec les cheminots,
les usagers, l’ensemble de la population :
ensemble plus fort pour le fer !
En route vers la 14e séquence !
Prochain préavis unitaire du 06 juin 20h00 au 09 juin 07h55.