Alors que 4 français sur 10 avouent devoir renoncer à se soigner pour des raisons financières quel est le projet de Fillon ? François Fillon veut casser la Sécu.
Une démarche criminelle, qui menace la santé et donc la vie de nombre de travailleurs français. Avec un unique but, satisfaire aux ordres de Bruxelles, c’est à dire aux ordres de la dictature du Capital : privatiser la Sécu pour diminuer les salaires et ramener dans le secteur spéculatif la santé. Pour donner des dizaines de milliards d’euros aux capitalistes.
Diminution de la couverture par des mutuelles et complémentaires santé
Ces dernières années, afin d’accélérer la privatisation rampante de la Sécurité Sociale et sous l’impulsion de l’Union Européenne qui ordonne de réduire les « dépenses de santé », les gouvernements de Sarkozy et de Hollande ont fait voter plusieurs loi pour généraliser les contrats de complémentaires santés. On se souvient que la Loi ANI a ainsi obligé nombre de travailleurs à passer sous les fourches caudines de la complémentaire santé choisie… par leur patron. Pour autant deux enquêtes récentes menées par la Mutuelle MERCER et par la Fédération Nationale Indépendante des Mutuelles soulignent que cela n’a pas induit d’augmentation du nombre de français couverts par des complémentaires santé.
De 6% en 2013, la part des français ne disposant pas de complémentaire santé est passé à 8%. Un chiffre qui cache en fait une vraie inégalité de couverture. 16% des français dont le revenu est inférieur à 20 000 € par an ne disposent d’aucune complémentaire.
4 français sur 10 renoncent à se soigner faute d’argent
Ce que montre le sondage réalisé par la FNIM c’est surtout que 37% , soit 4 français sur dix, ont renoncé à se soigner faute d’argent au cours des deux dernières années. Et parmi les français disposant d’un revenu annuel inférieur à 20 000 € c’est 1 sur 2, contre 28% pour ceux gagnant plus de 40 000 € / an.
Quant à l’existence des soit disant « contrats responsables » censés à travers des « parcours de soins » permettre de réduire l’impact des dépassements d’honoraires, moins d’un français sur quatre en connait l’existence. Rappelons que les contrats de complémentaire non labélisés sont plus fortement taxés.
Selon l’étude menée par Mercer, le reste à charge moyen en cas d’hospitalisation à doublé, ainsi que pour les consultations de spécialiste. Etude qui constate que pour obtenir un remboursement identique à ceux pratiqués avant la réforme les travailleurs sont obligés de se tourner vers des sur complémentaires qui elles ne sont jamais prises en charge par les employeurs. Ce constat, c’est bien celui que les déremboursements poussent à la privatisation de la sécurité sociale frappant en premier les travailleurs, en particulier les plus pauvres.
Fillon veut casser la Sécu
Au programme du candidat LR ex premier ministre de Nicolas Sarkozy , la privatisation de la Sécurité Sociale et la réduction généralisée de la couverture santé. Celui-ci ne s’en est pas caché durant la campagne pour les primaires LR
» La première chose que je veux faire, moi, c’est désétatiser le système de santé. Il est beaucoup trop étatique. […] Oui, je propose que la Sécurité sociale se concentre sur les risques principaux […], affections graves et de longue durée. Donc on va discuter avec les partenaires sociaux de la composition de ce panier de soins qui devrait être couvert par la Sécurité sociale. Et je souhaite que pour ce qu’on appelle le petit risque on aille vers les assurances complémentaires. »
François Fillon 24 novembre 2016
Depuis, le candidat Fillon a rangé ses propos les plus agressifs, bien conscient que les travailleurs n’ont pas l’intention d’élire quelqu’un qui clame haut et fort vouloir tout faire pour stopper le remboursement des frais de santé pour la plupart des maladies. Mais derrière la com’ le programme reste. Et notamment le projet de réduire de 50 milliards d’euros le budget de la sécurité sociale des Français. Répartis entre 20 milliards d’euros de baisse des retraites, 20 milliards d’euros de baisses des remboursements de santé, et 10 milliards d’euros de baisse des indemnités chômages. En clair cela signifie une baisse des salaires de 100 milliards d’euros. Soit une baisse du salaire annuel de chaque actif de près de 3900 €. 321€ par mois ! Dans le même temps, le même Fillon veut augmenter de 2 point la TVA !
Il faut rappeler que la Sécurité Sociale – imposée par les communistes à la libération sous la conduite du ministre PCF du travail Ambroise Croizat – fait largement échapper à la spéculation et aux profits pour l’oligarchie capitaliste un large secteur. Qui plus est le financement de la Sécurité Sociale en s’appuyant sur un système de cotisations patronales est un frein objectif à la guerre menée par le patronat contre les salaires. De plus ce système redistributif, extraordinairement efficace, a fait la preuve par l’exemple que la socialisation d’un large secteur économique et sa gestion démocratique par les travailleurs était évidemment possible et la plus efficace, et ce même si depuis sa création la classe capitaliste n’a eu de cesse de remettre la main sur la gouvernance de la Sécu. C’est d’ailleurs là un des points du programme Fillon qui en introduisant un « autorité » chargé de diriger la Sécu veut finir d’évincer la participation directe des salariés à la gestion de l’Assurance Maladie. Il est vrai que l’énorme gâteau financier – la Sécu c’est un budget de 450 milliards d’euros annuel – attise les appétits des financiers. Imaginez que sa privatisation permettrez ne serait ce qu’en introduisant un taux de marge de 2% de rapporter à la classe capitaliste 90 milliards d’euros chaque années. Deux fois les dividendes versés en 2015 par les multinationales du CAC40 à leurs actionnaires ! On comprend ici bien l’enjeu et qui sert François Fillon. La dictature de la classe capitaliste !
Sur le strict plan comptable, la privatisation – pudiquement rebaptisée désétatisation par Fillon, le Chatelain de la Sartres – couterait des milliards d’euros aux travailleurs. Faut il rappeler que les couts de gestion de la sécurité sociale sont infiniments plus bas que ceux des assurances privés, ainsi que des mutuelles. Il faut dire que la Sécu ne doit servir de dividendes et de profits à personnes, chaque euros de cotisation étant utilisé pour permettre de satisfaire aux mieux les besoins de santé, des besoins vitaux. Par exemple, en 2013, la Sécu a redistribué pour 153,6 milliards d’euros de prestations maladie, 45,5 milliards d’euros de prestations familiales et en faveur du logement et 105,9 milliards d’euros de pensions de retraite à l’ensemble des assurés sociaux. Alors que ses frais de fonctionnement se répartissant à 60% pour les dépenses de personnel et 40% pour les dépenses courantes de fonctionnement, ne s’élevaient qu’à 13,5 milliards d’euros. La Cour des Comptes estime à 3% le montant des frais de gestion de la Sécurité Sociale.
En comparaison, les couts de gestion des complémentaires santé relevant du privé sont bien plus importants. Par exemple, les frais de gestion des mutuelles représentent 17% des 17,4 milliards de cotisations qu’elles perçoivent de leurs adhérents. Dans une de ses enquêtes, l’UFC-Que choisir a chiffré à 7 milliards d’euros par an. Sur 100 euros de cotisation, 22 serviraient à couvrir le coût de fonctionnement des complémentaires elles-mêmes (19,8 euros pour les contrats collectifs, souscrits par l’intermédiaire de son employeur généralement, et 23,4 euros pour les contrats individuels).
Sur le mensonge du « trou » de la Sécurité Sociale
Les chiens de garde du système capitaliste ne cessent de l’aboyer sur les plateaux de télé, à la une des magasines et des journaux et sur chaque matinale des radios, le « trou de la Sécu » serait une catastrophe menaçante. Fin 2016, le cumul des déficits de la Sécurité Social est de 110 milliards d’euros. A comparer à son budget annuel de 450 milliards d’euros.
Mais d’où vient le trou de la Sécu ? rappelons que le déficit de la Sécu était d’environ 16 milliards d’euros en 2014. En 2012, la cour des comptes avait chiffré les causes de ce « trou ». Et les travailleurs ne sont pas en cause. En réalité si les capitalistes payaient ce qu’ils doivent, il n’y aurait pas de déficit, et donc pas de « trou ». Il n’y a donc aucune raison de diminuer les remboursements des dépenses de santé des français
- 20 à 25 milliards d’euros la fraude patronale. : 1,5 fois le déficit
- Les défauts de reversement par le gouvernement des taxes affectées à la Sécu :
- Les taxes sur le tabac. Ne sont pas reversées par le gouvernement, elles représentent 7,8 milliards d’Euros.
- Les Primes d’assurances automobiles – Ne sont pas reversées – 1,6 milliard d’Euros
- Les taxes sur les industries polluantes – Ne sont pas reversées – 1,2 milliard d’Euros
- La part de la TVA – N’est pas reversée – 2,0 milliards d’Euros
- Retard de paiement par les entreprises – Ne sont pas reversés – 1,9 milliard
Avec PRCF pour sauver la Sécu
Au delà de Fillon, la casse de la Sécu, voulue par la classe capitaliste, ces grands patrons, marchés financiers, multinationales et imposée par l’Union Européenne en application des traités européens et sous la pression de l’Euro est également au menu des différentes composantes du parti capitaliste unique, Valls, Monteborg, Le Pen, Macron… En réalité, comme à sa création, c’est du coté des communistes qu’il faut chercher les défenseurs du droits à la santé pour tous, non seulement pour sauver la Sécu, mais bien pour étendre la Sécurité Sociale. Les militants du PRCF défendent ainsi un programme offensif et de progrès social, prenant appui sur cette conquête sociale essentielle qu’est la Sécurité Sociale.
Sauvetage de la Sécurité Sociale et du système de santé
Suppression de la tutelle de l’Etat et du patronat sur la Sécurité Sociale – abrogation du plan Juppé- et restitution de sa gestion aux assurés sociaux. Cotisations patronales au même taux que pour les salariés. Suppression des exonérations des cotisations patronales sur certains contrats de travail. Cotisation sur les revenus du capital aux mêmes taux que sur ceux du travail. Recouvrement des dettes patronales. Péréquation en grandes et petites entreprises, entre entreprises de main-d’œuvre et entreprises capitalistiques de manière à ne pas pénaliser l’emploi ni les PME. Plan d’embauche de tous les personnels nécessaires. Abandon de la maîtrise comptable des dépenses de santé, le budget de la santé devant être assis sur les besoins, ce qui implique une hausse importante des ressources, la réforme de l’assiette des cotisations et en premier lieu la réouverture, puis le développement et la modernisation des établissements fermés pour missions économiques. Gratuité des soins pour les salariés, chômeurs et étudiants ayant un revenu inférieur ou égal au SMIC. Promotion de la santé de village, de quartier, familiale (préventive et curative).
Programme 2017 du PRCF (cliquez ici pour consulter l’ensemble des propositions)
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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Il fallait s’attendre à ça, la droite se sent pousser des ailes depuis la politique mise en place par la Gauche et François Hollande. Nous sommes maintenant devant un champ de ruine pas étonnant que Fillon veuille en profiter pour casser la sécurité sociale, mais les français n’ont peut être pas dit leurs derniers mots.