Après dès mois d’une campagne médiatique ultra violente tirant à boulets rouges, sur le mouvement social et visant plus particulièrement la CGT, le soutien au mouvement social ne s’érode pas. Bien au contraire, un sondage de l’IFOP paru dans Ouest France le 19 juin 2016 démontre qu’une large majorité des français exigent toujours le retrait de la loi travail, près de 4 mois après le début d’une puissante mobilisation populaire.
Les chiffres du sondage : 80% des jeunes veulent le retrait de la Loi Travail, 80% des salariés soutiennent les grèves, manifestations et blocages.
selon un sondage IFOP réalisé du 6 au 8 juin, avant l’énorme manifestation du 14 juin, 60% des français soutiennent le mouvement intersyndical pour le retrait de la loi travail, un niveau qui reste très élevé après 4 mois de mobilisation (65% de soutien le 20 mai). Surtout, 80% des employés et ouvriers, ou 70% des salariés du secteurs privés (60% dans le secteurs public) soutiennent le mouvement, y compris les blocages et grèves reconductibles.
Dans un nouveau sondage réalisé du 14 au 17 juin, paru le 19 juin dans le journal Ouest France, le même institut constate que la campagne médiatique lancée à l’issue de l’énorme manifestation du 14 juin avec une instrumentalisation grotesque et ignoble des violences n’a en rien érodé le soutien populaire. Au contraire.
Une large majorité de plus de 60% des français continue a exiger le retrait de la loi travail, une majorité toujours plus écrasante chez les jeunes et chez les salariés, c’est à dire l’essentiel du peuple.
- Interrogés sur les grèves, manifestations, blocages pour le retrait de la Loi Travail les français jugeant le mouvement tout à fait justifié sont deux fois plus nombreux à les trouver tout à fait justifiés (29%) qu’à s’y opposer (17%). 60% des français contre 59% début juin soutiennent d’ailleurs le mouvement illustrant l’effet net de remobilisation de la manifestation du 14 juin et ce malgré la violente et haineuse campagne de presse contre cette manifestation.
- les résultats dessinent un vrai clivage droite gauche, sur des bases de classes, seul les LR, une moitié du PS s’opposent aux manifestations. 82% des ouvriers, 71% des employés soutiennent le mouvement. Un mouvement qui est même largement soutenu par les CSP+ (55%)
- Les chômeurs (73%) et les salariés du privés sont ceux qui soutiennent le plus le mouvement, mais le soutien est également majoritaire dans le public (60%) mais également chez les indépendants et employeurs (52%) traduisant l’opposition des artisans et des TPE à une loi taillée contre le monde du travail par l’UE et le MEDEF.
- La jeunesse est massivement pour le retrait de la loi travail, avec 71% des moins de 35 ans soutenant le mouvement. Il n’y a guère que les retraités qui, marginalement, s’opposent au mouvement social (62%), traduisant le fort effet de la propagande médiatique et de la stratégie de la terrorisation employée par le gouvernement et ses médias.
- L’électorat de premier tour de F Hollande s’oppose massivement au gouvernement en soutenant à 57% la rue contre le gouvernement.
Hollande et Valls, ultra minoritaires, battent des records historiques d’impopularité
Selon le baromètre de l’opinion d’IFOP Fiducial de juin 2016 (réalisé les 10 et 11 juin), François Hollande et Manuel Valls sont de plus en plus détestés des français, et s’effondrent encore plus dans l’opinion par rapport au mois de mai. De fait, Hollande, Valls, El khomri sont totalement minoritaire dans le pays, et creusent désormais le plancher qu’ils avaient atteint en mai.
- François Hollande ne recueille que 21% d’opinion positive, -6 points
- Manuel Valls, 36%, – 6 points
- Myriam El Khomri ne recueille que 20% d’opinion positive, – 4 points
Dans le même temps, c’est Jean-Luc Mélenchon qui est en forte progression, à 45% d’opinions positives (+5 points en un mois) talonnant de très peu Martine Aubry et Montebourg (49%, première personnalité PS du baromètre), et très très loin devant Pierre Laurent (14%, -5 points). Chez les jeunes (-35 ans), Jean Luc Mélenchon est en tête des opinions positives (56%). Face à François Hollande, il est largement préféré par les sympathisants de gauche (65% contre 32%) mais également toute tendance confondue (58% contre 31%). Seul les 65 ans et plus préfèrent de peu F Hollande. De la même manière, 66% des proches de la gauche préfère Mélenchon à Valls (32%), sauvé également par les 65 ans et plus.
Marine Le Pen elle est en très forte baisse (- 4 points) à 27%, payant sans aucun doute le soutien du FN à la Loi Travail, et ses attaques contre le mouvement social et les travailleurs, et ce malgré sa tentative de le cacher au maximum par un silence bien inhabituel pour celle qui a plateau télés ouverts.
La classe ouvrière met en échec la stratégie de la tension du gouvernement
A grand renfort de provocations policières, de violences, d’intimidation et de menace, le gouvernement essaye depuis la première journée de mobilisation nationale le 9 mars de discréditer le mouvement social dans l’opinion. Pariant sur son essoufflement et sur son pourrissement, le gouvernement ne peut que constater que 122 jours après le lancement de la pétition « Loi Travail » non merci qui a recueillie plus de 1,3 millions de signatures, c’est très très loin d’être le cas.
Au contraire, la dizaine de journées de mobilisation nationale ont toutes été des succès massifs. Et la journée de mobilisation du 14 juin avec une manifestation énorme rassemblant 1 million de travailleurs pour le retrait de la Loi Travail à Paris démontre au contraire la solide résistance de la classe ouvrière, renforçant même la dynamique du mouvement social. Dans le même temps, de très solides mouvements de grèves, dans des secteurs stratégiques de l’économie (Mer, Air, Rail, Raffinerie, Energie…) ont fait taches d’huiles en bénéficiant d’un fort soutien populaire, redémontrant tous les travailleurs que c’est bien eux et eux seuls qui produisent la richesse, pas les actionnaires ni le grand patronat.
Face à un puissant mouvement social, minoritaire à l’assemblée nationale et devant l’opinion, le gouvernement se radicalise pour obéir aux ordres conjoints du MEDEF et de l’Union Européenne. Le président de la Commission Européenne, Jean Claude Juncker est ainsi venu donner ses instructions à Paris « la loi travail est le minimum que l’on puisse faire ». Son attaque repose sur cinq stratégies qui ont été mises en échecs grâce à l’unité d’action des travailleurs, sur une basse syndicale de classe, de masse et de combat.
- diviser le mouvement syndical à l’aide de son syndicat jaune, la CFDT : lors du lancement de la Loi Travail – lancée par une ministre du travail dont l’une des cheffe de cabinet est l’ex n°2 de la CFDT – le gouvernement compte sur le soutient de la centrale alliée du MEDEF pour fissurer le front syndical, comme en 1995, 2003, 2010 ou même 2006. Raté. Toutes les autres grandes organisations syndicales, CGT, FO, FSU, SUD, les syndicats lycéens et d’étudiants UNEF et UNL tiennent bons et forment un front syndical combatif pour le retrait de la Loi Travail. La CFE CGC se positionne également pour le retrait du texte, sans appeler directement aux manifestations. Coté patronat, artisans et petites entreprises dénoncent un texte écrit par et pour le MEDEF. La puissance du mouvement social, sans la CFDT, démontre combien la stratégie du syndicalisme rassemblée sous l’égide de la CES conduit dans le mur, alors qu’un syndicalisme de classe et de masse permet de mobiliser efficacement tous les travailleurs
- Terroriser les manifestants par les violences et la répressions policières : dès le début du mouvement pour empêcher la mobilisation de la jeunesse le gouvernement ordonne une violente répression des lycéens et étudiants craignant la dynamique de blocage du CPE, un répression qui fait suite à la violente répression judiciaires tout azimut des syndicalistes lancée quelques mois plus tôt contre air france et les goodyear. Les français découvrent stupéfiés sur internet les images des violences policières visant leurs enfants, des lycéens ou des collégiens. Tel ce collégien du collège Bergson à Paris tabassé par la police, ou ces gamins de 6e envoyés à l’hopital par une charge policière à Saint Malo. 3 mois plus tard, contrairement à des dizaines de manifestants condamnés hâtivement par une justice aux ordres en comparution immédiates, aucun policiers n’a été inquiétés. Le seul résultat de ces violences aura été de renforcer la détermination des travailleurs
Le 14 juin, comme cela avait été le cas le 1er mai, et de façon évidente, les violences policières auront eu pour but évident d’empêcher la manifestation de défilé, et surtout les manifestants d’accéder à l’esplanade des Invalides, ce qui aurait donné des images incontestables de l’énorme foule de manifestant. - Interdire le débat : la loi travail est écrite sous les diktats de l’Union Européenne et reprenant les mesures renvoyant au 19e siècle voulu par le MEDEF, le tout avec la total collaboration de la CFDT. Le gouvernement interdit tout débat sur son projet de loi. A l’assemblée nationale, le gouvernement interdit les débats dès l’examen de l’article 2 en utilisant le 49.3. Comme il l’avait déjà fait pour la Loi Macron, elle même transcription des directives européennes.
- Pourrir le mouvement social à l’aide des casseurs pour tenter d’opposer les français aux syndicats par une violente campagne médiatique : dès les premières manifestations, le gouvernement laisse faire les quelques dizaines de casseurs agissant en marge des manifestations. Le but est double, obtenir des images inquiétantes de trouble à l’ordre public pour mener une campagne médiatique pour faire peur aux français et essayer de les désolidariser du mouvement social dans une stratégie de pourrissement, mais également obtenir une justification pour lancer la répression à grande échelle des manifestants démocratiques. Le 1er mai comme le 14 juin par exemple les cortèges syndicaux sont violemment attaqués par la police.
Dans le même une très très violente campagne de presse est lancée contre la CGT et les grévistes par le MEDEF et ses médias. Car rappelons le l’essentiel des grands médias en France sont détenus par les patrons du MEDEF. Le patron du MEDEF lance la charge, comparant la CGT à DAECH, et ses molosses aboient à l’unisson, tel Elkabbach le 19 juin déclarant que la CGT met un pistolet sur la tempe du gouvernement. La terrible vérité, dénoncé dès le mois de janvier 2015 par le PRCF apparait, sous prétexte de lutte anti terroriste, les mesures liberticides et l’état d’urgence visent le mouvement social : les travailleurs, la démocratie sont en effet l’ennemi du gouvernement, ce gouvernement qui d’ailleurs en Syrie continue de soutenir financièrement et militairement les groupes terroristes islamistes. - Interdire les manifestations : après avoir férocement réprimer les opérations de blocages par les grévistes de leurs dépôts pétroliers, le gouvernement poursuit sa fuite en avant dans la fascisation. D’abord en exploitant l’état d’urgence pour interdire de manifestations, sans jugement, des manifestants. Très très majoritairement, la justice supprime d’ailleurs en référé les interdictions de manifestation lorsqu’elle a du statuer. Mais le gouvernement ne s’arrête pas là. A Nantes, à Rennes, et d’en d’autres villes de France, il interdit des manifestations dans l’espoir de briser le mouvement social. Sans succès. Alors que Hollande et Valls parient sur l’essoufflement du mouvement, annonçant que la manifestation nationale du 14 juin serait un échec pendant que leurs médias se gargarisent déjà sur un prétendu dernier baroud d’honneurs, l’énorme et impressionnante manifestation du 14 juin à Paris rassemblant 1 million de manifestants est une claque magistrale. Prenant prétexte de l’euro et d’un ignoble assassinat de policier, Valls et Hollande prétendent alors interdire toute manifestation. En 3 jours plus d’une centaines de milliers de citoyens annoncent qu’ils ne respecteront pas l’interdiction de manifester et défendrons les droits sociaux et démocratiques. La même semaine, le mouvement casserole debout est lancé, appelant les travailleurs à se réunir le soir devant leur mairie pour taper sur des casseroles et cela jusqu’au retrait de la Loi Travail. Surtout, l’intersyndicale appelle à des journées nationale de mobilisation le 23 juin et le 28 juin, date de la remise des résultats de la votation citoyenne (cliquez ici si vous n’avez pas encore pu voter). Aucun travailleurs soucieux du droit du travail, aucun citoyen soucieux des droits démocratiques ne doit manquer dans ces mobilisations !
JBC pour www.initiative-communiste.fr