Origine du texte : Collectif pour Front Syndical de Classe [collectif.syndical.classe@laposte.net]
Vous n’ignorez pas qu’une action très importante a lieu ce mardi 2 juin 2009 à Amiens avec les travailleurs de GOODYEAR et de CONTINENTAL, qui sont sur tous les médias nationaux depuis plusieurs mois (tract en pièce jointe).
Dans son communiqué de presse du 27 mai 2009, l’UD CGT de la SOMME, indique notamment que :
« La direction de GOODYEAR a annoncé par voie de presse 820 suppressions d’emplois sur l’usine Amiens Nord… La volonté de la direction a toujours été de privilégier la rentabilité financière au détriment de l’investissement en matière de qualification, de sécurité, de formation, etc. Cette logique a des conséquences sociales et économiques désastreuses pour les salariés du groupe, mais également pour les habitants de notre département. Pour la CGT, la direction est seule responsable…. Mais l’heure n’est pas à la lamentation. Avec l’ensemble des salariés du groupe GOODYEAR/DUNLOP, de la branche caoutchouc et du département, nous voulons poursuivre le combat pour faire échec à ce plan et imposer d’autres choix permettant le développement de l’entreprise… »
Et l’UD CGT de la SOMME d’appeler :
« a transformer le soutien en participation active et consciente a la lutte ».
Plusieurs syndicats du NORD/PAS DE CALAIS ont compris le message et vont donc participer a cette initiative du 2 juin 2009.
Il semble que l’objectif est en effet d’assurer une présence maximum, puisque cette action aura une fois de plus un écho national. Mais, cela demande une participation évidente des départements limitrophes, comme nous avons été capable de le faire récemment pour aller a Bruxelles.
Pourquoi l’UD CGT du NORD, pourtant habituée à envoyer des informations régulières, n’a pas trouvé utile d’appeler les UL et les militants à participer massivement à cette prochaine action, qui servira aussi de tremplin pour le 13 juin ?
De nombreux travailleurs et bien entendu de militants estiment que le rôle de la CGT, et surtout de ses structures, est d’organiser le TOUS ENSEMBLE, qui est scandé sans cesse dans chaque manif. Or, force est de constater que l’UD CGT 59, à l’image de la confédération, attend encore et toujours trop longtemps pour fédérer les nombreuses luttes …
Se pose pour ces travailleurs de GOODYEAR la même question que pour tous les autres :
CATERPILLAR, CONTINENTAL, MOLEX, PPR, FULMEN, SONY, 3M, HEULIEZ, FAURECIA, VALEO, PPG, HEWLETT PACKARD, WAGON, FREESCALE, HERTZ, LORY, CELANESE, ARCELOR-MITTAL, EDF, GDF, HOPITAUX, ENSEIGNEMENT, CHEMINOTS, EDUCATION, RECHERCHE, etc.
Ø Le besoin de véritables actions d’envergures, parce qu’au fond il n’y a pas d’autre moyen pour faire face à la crise du système capitaliste.
Dans le Maubeugeois ce sont des milliers de familles qui en sont victimes (Fermeture d’entreprise, Chômage partiel, Suppressions des services publics, Vie chère, Pauvreté, etc.)
Ø Ce sont notamment les travailleurs (et leurs familles) de CBS, de MYRIAD et d’INTERFIT à Louvroil ; de THYSSENKRUPP et NEXANS à Jeumont ; de GLAVERBEL à Boussois ; de MCA, de LEAR et de VESUVIUS à Feignies ; de LONGORACCORD à La Longueville ; de ARCELOR-MITTAL à Hautmont ; de l’HOPITAL, de l’UGOSS et de l’ACTION SOCIALE ; des TRANSPORTS PUBLICS, de l’EDF, de GDF, et TOUS LES AUTRES…
On nous annonce 1 million de chômeurs supplémentaires en 2009 par rapport en 2008. Rien que pour les services publics, la suppression de 30 500 postes en 2009 et 34 000 postes en moins supplémentaires en 2010, avec toutes les conséquences pour la vie des populations.
Alors OUI le rassemblement est non seulement nécessaire, il est plus que jamais urgent. Au lieu d’empêcher les travailleurs de se rencontrer ou de retarder la convergence de ces luttes, les structures de la CGT doivent prendre leurs responsabilités. Leur rôle est d’organiser des convergences efficaces.
Comme l’ont dit des militants du LKP en Guadeloupe, plutôt que d’appeler à 3 grandes journées de grèves et de manifestations nationales (une tous les deux mois), il aurait été plus utile d’appeler à 3 jours consécutifs de grève générale en bloquant les capitales, pour se faire entendre efficacement de Sarkozy et Parisot.
La confédération va-t-elle continuer à faire la sourde oreille et continuer à organiser des journées d’action éloignées / éparpillées et donc inefficaces ? Va-t-elle poursuivre sur la voie des journées d’action isolées ou des journées d’INACTION comme celle du 26 mai (100 manifestants a paris)… ?
A propos du 26 mai, j’entends certains dirigeants confédéraux tenter de culpabiliser les militants de ne pas avoir tout fait dans les entreprises. Mais le « repli sur soi » après les mobilisations de millions de travailleurs a été organisé, voulu par la confédération, qui a fait le choix de la démobilisation.
Seule la convergence, seul le TOUS ENSEMBLE permet de rendre efficace les luttes.
Quand on sait cela, la CGT n’a pas le droit d’abandonner des milliers de travailleurs qui souffrent et des militants qui luttent courageusement, dans des conditions extrêmement difficiles, avec souvent peu de perspectives.
Les travailleurs ont besoin d’une dynamique unitaire en bas, dans les luttes et non d’une unité de sommet faite de réunions stériles entre confédérations, pour exprimer des désaccords, ou pour rechercher des compromis (avec ou sans le patronat / gouvernement).
ATTENTION, l’histoire montre qu’il est fort probable que ces luttes prendraient encore plus d’ampleur ces prochains mois. D’ailleurs en face, ils le savent très bien et ils ont peur des « débordements sociaux ». Certains déclarent même qu’il « y a un risque révolutionnaire en France… ».
C’est sans doute pourquoi ils demandent aux confédérations de calmer le jeu et les invitent a passer des heures dans les salons du MEDEF ou dans les ministères (ou a l’Élysée), pour « discuter de la crise ».
Même Fillon adresse ses félicitations aux confédérations pour leur sens des responsabilités, « pour sauver le système capitaliste » (Le Figaro).
Mais personne ne peut empêcher des travailleurs de lutter pour leur survie.
Et quand les syndicalistes seront débordés, il ne faudra pas se demander pourquoi !
Il y a des réveils qui vont être douloureux. Et des formes de luttes seront certainement encore jugées discutables… !
A propos des invitations dans les salons, à quoi a servi par exemple la dernière réunion du 27 mai 2009 au siège du MEDEF. L’ordre du jour était de discuter sur les lourdes questions sociales et économiques posées par la crise. Toute une journée de réunion pour constater en fin de journée que « les enjeux les plus lourds et les plus urgents que sont les salaires, la répartition des richesses, les rapports donneurs d’ordre sous-traitants et les droits d’intervention collective dans les entreprises restent des sujets tabous pour le patronat…. »
Bref, la délégation de la Confédération avoue qu’elle a perdu son temps UNE JOURNEE COMPLETE !
De même, à quoi va servir la rencontre avec le gouvernement prévue cet été ? Les confédérations sont invitées a cette rencontre pour « évaluer les mesures déjà prises… ».
De qui se moque-t-on ? A-t-on besoin d’aller encore perdre son temps là-dedans ?
Il suffit d’écouter les travailleurs et les militants.
Nous on évalue la crise tous les jours !
Décidemment tout est une question de conception :
Ø Soit on considère que la CGT est une institution, comme toute institution,
(et les travailleurs ne font plus confiance aux institutions) pour négocier l’inacceptable ;
Ø Soit on considère que la CGT doit écouter la colère qui gronde et organiser la lutte POUR GAGNER AVEC LES TRAVAILLEURS ET SUR LEURS REVENDICATIONS ! Notamment pour crier NON aux licenciements, Revendiquer l’indemnisation du chômage a 100 % et exiger 200 a 300 euros d’augmentation de salaire.
Choisir entre la conception d’un syndicalisme réformiste ou celle d’un syndicalisme
révolutionnaire est plus que jamais a l’ordre du jour.
Il faut etre clair et ne pas tromper les travailleurs !
Ø Ou on estime que le capitalisme peut être moralise et on dit aux travailleurs qu’il faut accepter des sacrifices (licenciements, délocalisation, baisse de salaire, etc.) pour permettre la rentabilité des capitaux ;
Ø Ou on résiste a cette logique et on organise la lutte nécessaire, MAIS POUR GAGNER !
C’est a cela que le 49ème Congres devra répondre, Parce que oui, c’est plus que jamais à l’ordre du jour pour sortir les travailleurs de la M…!
Philippe DUMON
Un travailleur syndiqué à la CGT, qui veut participer au débat
Notes
1. Je constate que l’UD n’a pas oublié dans cette période de luttes intenses, de nous envoyer la pétition confédérale « contre le travail du dimanche »… Cela ressemble étrangement à la même initiative en 2003, en pleine période de grèves et de manifestations dans tout le pays, avec la pétition contre la remise en cause des retraites …
2. Par contre je n’ai rien vu passer a propos de l’action nationale du 29 juin pour la défense des libertés… Mais peut-être s’agit-il également d’une pétition …. :
Ø Répression envers des travailleurs pour séquestration de patrons ou saccage d’une sous-préfecture ;
Ø 74 gaziers ont été interpelles comme de supposés terroristes ;
Ø Charles Hoareau, mis en garde à vue durant 2 jours et va comparaître comme terroriste ;
Ø Les leaders syndicaux en Guadeloupe, poursuivis ;
Ø La chasse aux travailleurs dits « sans-papiers »… ;
Ø Avant le 30 juin 2009, tous les réservistes de la police nationale en retraite doivent réintégrer leur poste, parce que il faudra faire face à l’explosion des conflits, à des troubles graves à l’ordre public. 3/4 des conflits sont aujourd’hui des conflits urbains ;
Ø Amnesty International est intervenu tout récemment auprès du Ministre de l’Intérieur, pour dénoncer les homicides illégaux, les passages à tabac, les injures racistes et l’usage abusif de la force par les agents de la force publique ;
Ø Etc.