En pleine crise économique et profitant de la crise sanitaire du covid-19, le régime Macron s’acharne à durcir les règles d’indemnisation des chômeurs : 800 000 privés d’emplois vont donc subir une baisse de leur indemnités. Cela en raison de l’augmentation de la durée de cotisation pour bénéficier de l’indemnisation, de la baisse des indemnités à partir du 7e mois pour les moins de 57 ans, et calcul plus défavorable pour les plus précaires alternant contrats courts et chômage. La pénalisation des employeurs utilisant les contrats courts est elle toujours reportée aux calendes grecques. Faire payer la crise quoi qu’il en coûte aux travailleurs, leur faire les poches pour remplir les coffres des capitalistes, le cap du régime Macron-UE-MEDEF ne bouge pas. La riposte populaire s’impose.
Alors que, crise aidant, tant de Français ont rejoint les rangs des chômeurs et qu’un Français sur trois, parmi lesquels il faut compter de nombreux enfants, des personnes âgées et des malades, ne peuvent plus faire trois repas par jour en France (chiffres de la MGEN), le gouvernement à la botte du MEDEF et de l’UE (laquelle n’a pas cessé, en pleine pandémie, de réclamer la « baisse des dépenses publiques » au nom de la sacro-sainte monnaie unique…) s’entête à réduire les indemnités chômage, que ce soit en plafonnant lesdites indemnités ou en exigeant des chômeurs éligibles une plus longue durée de mois travaillés – alors que tant de boîtes ferment ou délocalisent ! – pour postuler aux dites indemnités.
Le résultat est certain et voulu : une nouvelle baisse de revenus pour des millions de gens déjà dans la gêne… Et du même coup, une injonction supplémentaire faite aux chômeurs d’accepter n’importe quel emploi hors région et hors qualification – en clair, un déclassement professionnel et une déqualification lourds de conséquences futures – pour pouvoir nourrir leur famille: si bien que lesdits chômeurs rabattus de force vers les emplois déqualifiés ne feront, à leur corps défendant, que peser davantage sur le marché du travail en tirant vers le bas les salaires, et notamment les bas salaires, vu que ceux-ci sont régis entre autres, en régime capitaliste, par le jeu de l’offre et de la demande (plus il y a de chômeurs non ou mal indemnisés, plus les salaires de ceux qui travaillent sont tirés vers le bas, c’est mécanique). Et qui bénéficiera au final de la manœuvre si ce n’est le MEDEF? Un MEDEF auquel, en revanche, on ne plaint pas les subventions à milliards sans contrepartie aucune en termes de maintien des salaires et du « produire en France », SANOFI remportant la palme du cynisme en continuant à supprimer des emplois tout en palpant l’argent public à jet continu… sans même être capable de fournir un vaccin (dans le même temps, la petite Cuba a produit trois vaccins!).
Quand vous entendrez des gens qui travaillent dur pour le SMIG se plaindre sottement que « en France, on indemnise trop les chômeurs », expliquez-leur donc que chaque fois que l’État et le MEDEF s’entendent pour dé-protéger les chômeurs, c’est l’ensemble de la classe des travailleurs salariés dont les revenus piquent mécaniquement du nez.
De même Bruno Le Maire ne cesse-t-il de brâmer qu’il faut au plus tôt « faire la réforme des retraites » exigée par Bruxelles, toujours au titre de la « baisse des dépenses publiques ». Outre que ce type de propos devient franchement odieux au moment où Merkel et Macron arrosent sans compter les entreprises, qu’elles soient ou non largement bénéficiaires, le propos réel des gouvernants bourgeois est invariablement le même: en diminuant les pensions et en retardant l’âge de la retraite, ils forcent indirectement des millions de gens à rester plus longtemps sur le marché de l’emploi; ce faisant, ils augmentent la concurrence entre salariés – plus nombreux à se disputer un même nombre d’emploi -, ils déséquilibrent l’offre d’emploi au détriment de la demande et font du même coup BAISSER LES SALAIRES (et les futures pensions) DE TOUS.
Moralité: actifs, retraités et chômeurs, pas de sottes jalousies entre nous, nous faisons partie de la même classe, celle des travailleurs salariés. Alors, TOUS ENSEMBLE ET EN MÊME TEMPS pour l’emploi, les salaires, la protection sociale, les services publics, les pensions et les indemnités chômage !
Par Floreal pour www.initiative-communiste.fr
Communiqué CGT : Assurance chômage : un gouvernement, isolé et déconnecté des réalités, qui passe en force
La ministre du Travail a présenté la réforme de l’assurance chômage aux organisations syndicales et patronales. Malgré l’opposition unanime et unitaire des confédérations représentant les salarié.e.s et surtout malgré la crise sanitaire et l’augmentation du chômage, le gouvernement déroule son plan sans écouter personne.Dès le 1er juillet 2021, il entend baisser les allocations de façon très importante, notamment pour les travailleurs les plus précaires (intérimaires, saisonniers, extra hôteliers, guides conférenciers, etc.). Pour faire semblant « d’équilibrer », un bonus-malus (modulation à la hausse ou à la baisse des cotisations patronales) serait mis en place… mais seulement en septembre 2022 ! Selon un indicateur « de retour à meilleure fortune », montrant une baisse du chômage, deux autres mesures violentes pourraient entrer en vigueur de façon « automatique » : hausse du seuil d’accès aux allocations (de 4 à 6 mois travaillés au cours des 24 derniers mois hors période de pandémie) et dégressivité pour les cadres (au 9ème mois au lieu du 7ème mois de chômage comme prévu initialement dans le projet de réforme). Malgré son isolement face à tous les syndicats et aux critiques – même du petit patronat, le gouvernement passe en force sa réforme dès cet été, en totale déconnexion avec la réalité des travailleuses et travailleurs précaires et/ou au chômage. Un décret doit être publié au 1er avril. Pour la CGT, le combat contre cette réforme continue. Nous considérons que la décision, que nous avons obtenue du Conseil d’État en novembre dernier et qui a annulé la réforme du mode de calcul de l’indemnisation journalière et donc de l’allocation, n’est pas respectée : nous allons étudier de nouveaux recours. La CGT continue à informer les premières et premiers concerné.e.s et à mener des actions unitaires pour rétablir a minima les droits perdus et obtenir un emploi et une protection sociale pour toutes et tous. Montreuil, le 2 mars 2021
le tract de la cgt chômeurs et précaires : https://chomeurs-precaires-cgt.fr/wp-content/uploads/2020/08/30juin-11.pdf