Pour l’Acte 53, anniversaire des 1 an du mouvement des gilets jaunes, l’appel avait été lancé de revenir manifester à Paris, de se retrouver sur les péages et les ronds points. Mais alors que le 17 novembre 2018, les gilets jaunes avaient pu manifester dans le calme, un an plus tard ils doivent faire face à une répression sanglante, et à une interdiction de fait de manifester. Une répression qui ne vise pas que les gilets jaunes puisqu’on se souvient que les manifestations syndicales du 1er mai ont été ces dernières années attaquées de la même façon. Au delà de cette journée anniversaire, la mobilisation avaient pour but de relancer la présence des gilets jaunes partout en France, et d’impulser la convergence des luttes. Dans de nombreux cortèges, les syndicats étaient représentés avec les gilets jaunes. A Marseille, l’UD CGT avait appelé à participer à la manifestation. Convergence des luttes qui se prépare en vue de la grève générale du 5 décembre, à laquelle les gilets jaunes ont appelé.
Dans de très nombreux départements, les préfets interdisent toutes manifestation. Dans le Gard par exemple, le préfet – peut soucier de faire respecter l’ordre et la loi quand il s’agit de faire démolir la piscine de la député LREM du coin construite sur des terrains communaux sans permis de construire – avait pris un arreté interdisant de manifester sur tous les lieux de rassemblement des gilets jaunes. A Paris, un très large périmètre était interdit.
la répression n’a cependant pas réussi à démobiliser. Avec une participation en très forte hausse. On parle sans doute de plus de 50 000 manifestants, plus du double de la dernière mobilisation forte en septembre, des niveaux pas atteint depuis avril dernier.
A Paris, c’est une stratégie du chaos et de la violence qui a été choisie par le régime et son préfet de police. Alors que la principale manifestation autorisée devait partir à 14h de la place d’Italie, la police a laissé des groupes violents s’emparer de la place dans la matinée, et s’est servie du prétexte pour ensuite y nasser les manifestants, les gazer, les matraquer et leur envoyer une pluie de grenades. Provoquant des affrontements prétexte pour le prefet à l’interdiction de la manifestation. Violant ainsi la constitution et le devoir du préfet de police de permettre la tenue des manifestations.
En province où aucun casseur ou black blocs n’a été aperçu, c’est la même répression policières qui a visé les cortège. A Toulouse, les milliers de manifestants ont été gazé des le départ de la manifestation. A Marseille, il n’aura fallu attendre que quelques dizaines de minutes, les gendarmes nassant et gazant un cortège très bon enfant pour l’empêcher de défiler en centre ville, vers la préfecture notamment.
Répression et manifestation interdite à Paris, forte mobilisation pacifique en province
Les figures des gilets jaunes ont dénoncé les interdictions de fait de manifester :
François Boulo
Le préfet de Paris dit que la mobilisation est circonscrite à Place d’Italie. Là-bas, j’en viens, c’est un carnage ! Mais beaucoup de gilets jaunes ailleurs empêchés de se rassembler. Ici, à Bastille. La liberté de manifester est morte en France. pic.twitter.com/cmBh8dBW0A
— François Boulo (@BouloGiletJaune) November 16, 2019
Priscillia Ludowski
Le #totalitarisme #EnMarche
— PRCF (@PRCF_) November 16, 2019
Manifestation interdite, #violencespolicières
Le régime #macron toujours plus #minoritaire, #illégitime #autoritaire et #violent
Ca suffit#Acte53 #GiletsJaunes https://t.co/PXlQNqto6m
Communiqué au sujet de ce Week-end #GiletsJaunes #gj #manifestation @RTenfrancais @LibreQg @LabasOfficiel @ReconstruireFR @lvslmedia @vecu_le @SudRadio @afpfr @brutofficiel @LeHuffPost @Mediapart @JaunesTvNews @LeNombreJaune @LDH_Fr @amnestyfrance @CerveauxNon @LeMediaTV pic.twitter.com/10Q6DWNVQp
— Priscillia.L (@PLudosky) November 14, 2019
Les chiffres : au moins 62 000 manifestants selon un décompte partiel
D’après le décompte partiel communiqué le 18 novembre par LeNombreJaune, il y a eu au moins 61 957 manifestants dans les rassemblements des gilets jaunes, à travers 505 actions recensés.
- Paris : 6 000
- Toulouse : 5000
- Bordeaux : 4000
- Marseille : 1500
- Nantes : 1500
- Lille : 1500
- Montpellier : 2000
- Lyon : sans doute plus d’un millier
Les photos et vidéos d’IC à Marseille et Toulouse
A Toulouse
A Marseille
A #Marseille les #giletsjaunes manifestaient pacifiquement et de façon festive lorsqu’ils ont été attaqués et gazés par les gendarmes sur le boulevard de la Corse. #ViolencesPolicieres #Acte53 pic.twitter.com/mO5ASiHAQ3
— PRCF (@PRCF_) November 16, 2019
Retour sur les manifestations et les violences policières avec notre suivi en direct sur les réseaux sociaux
A Toulouse
#Acte53 beaucoup de monde à #Toulouse en #GiletsJaunes https://t.co/YNrp8sPZA5
— PRCF (@PRCF_) November 16, 2019
Manifestation pacifique à #Toulouse mais le régime #Macron ne l’est pas.#Violent et autoritaire il gaze les #manifestants pour interdire la #manifestation#GiletsJaunes #Acte53 https://t.co/ecGakV8b8v
— PRCF (@PRCF_) November 16, 2019
Le bombes lacrymogène remplis de cyanures pleuvent dans tout l’hypercentre . Nous sommes partout ! Précision importante : pas de casse , ni projectile. La répression est intense . #GiletJaunes #Toulouse #Acte53 #YellowVests #YellowVests1YearOn pic.twitter.com/G1A8CRzPSK
— Gilets Jaunes Toulouse 👷♀️🌍 (@GiletsToulouse) November 16, 2019
Face aux forces de l’ordre venues les repousser des abords du métro, des manifestants se mettent à danser. #GiletsJaunes #1anDeColere #Acte53 #toulouse pic.twitter.com/EvazyOtNt4
— Frédéric RT France (@frederic_RTfr) November 16, 2019
🔥⚡️ALERTE #FAKENEWS: à #Toulouse #Acte53, la préfecture ne voit que « quelques centaines » de #GiletsJaunes quand nous comptons 3000 à 4500 et @France3MidiPy 5000. @Place_Beauvau au lieu de racheter des #LBD, vous feriez mieux d’embaucher des profs de math!pic.twitter.com/qDFc4i8ZsO
— GJ Sciences (@gjsciences) November 16, 2019
A Nice
« Les #GiletsJaunes triompheront. »
— 🌿🐝 Реми φ🦞 (@Callystor) November 16, 2019
Images de la mobilisation de #Nice pour l’#Acte53.
C’est l’occasion d’une amicale pensée pour la vaillante #GenevièveLegay.#1anDeColère #ActeLIIIpic.twitter.com/UMi2sIkxbH
A Lille
#Lille belle manifestation #GiletsJaunes fortementpresent dans cette #ConvergenceDesLuttes #Acte53. Un départ avec 1500 manifestants. On lâchera rien et le #5decembre ça va être encore plus fort pic.twitter.com/LFCGcY9ZNM
— CUVILLIER (@facuvillier) November 16, 2019
A Montpellier
Mobilisation dans le centre ville de #Montpellier et sur les #rondspoints#Acte53, le peuple est dans la rue#giletsjaunes #MacronDemission https://t.co/AmD9rf9PTI
— PRCF (@PRCF_) November 16, 2019
#Montpellier, la manifestation de #acte53 est partie https://t.co/Ahb3EZb9Im
— PRCF (@PRCF_) November 16, 2019
A Lyon
Des milliers de manifestants à #Lyon#Acte53 #GiletsJaunes https://t.co/0fhhWBqU7M
— PRCF (@PRCF_) November 16, 2019
A Paris
Énormément de monde pour l’anniversaire des #GiletsJaunes à #Paris.#Acte53 #ActeLIII #1anDeColere #MacronDemission #Macron pic.twitter.com/4avZcmyuYd
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) November 16, 2019
24 interpellations à #Paris juste sur le secteur de la Porte de Champerret, point de départ d’une manifestation autorisée.
— Marcel Aiphan (@AiphanMarcel) November 16, 2019
La liberté d’expression n’est plus possible en France que quand il s’agit d’écraser les autres…#GiletsJaunes #Acte53 #1AnDeColère pic.twitter.com/txfaNGqfhi
un journaliste grièvement blessé par une grenade
Pour rappel, la #GLIF4 est cataloguée arme de guerre par le Code de la sécurité intérieure – Article D211-17 https://t.co/WC0y8yNXKW + https://t.co/bkE2rSsc1I Idem pour #LBD40 https://t.co/k5kLAoMLy6
— David Dufresne (@davduf) November 16, 2019
De nombreuses manif sauvages nocturnes dans #paris pour cet anniv des #GiletsJaunes. Dont certaines très importantes comme ici à Rivoli. #1anDeColere #16novembre #17novembre #5decembre #acte53 pic.twitter.com/KjPLwNInxZ
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) November 16, 2019
#ViolencesPolicieres la preuve en images jusque sur la chzine d’info du milliardaire Bouygues#Acte53 #GiletsJaunes https://t.co/5RZhXVrCzE
— PRCF (@PRCF_) November 16, 2019
Les flics tabassent un passant qui ne participait même pas à la manifestation.#GiletsJaunes #Acte53pic.twitter.com/SjuqSw9xfj
— Jean Hugon🔻 (@JeanHugon3) November 16, 2019
Le témoignage de ce qui s’est passé par l’historienne Mathilide Larrere présente Place d’Italie
avec un groupe d’ami-es on s’était donné rendez vous à 13h 30 pour faire la manifestation, déclarée, qui partait de place d’Italie. donc j’y vais pour 13 h 30
je retrouve deux copines devant la mairie du 13e. c’est tendu sur la place, mais on attend le départ de la manif, on est sur le boulevard de l’hôpital, sur le trajet autorisé et là, on voit un cordon de FDO qui se met à bloquer le boulevard
un camion à eau arrive. Bon, on comprend que c’est pas une bonne idée, on dégage donc pour partir de place d’Italie par l’avenue des Gobelins. elle est aussi bloquée par les FDO on demande si on peut sortir. Réponse : Non
en revanche ils laissent entrer de nouveaux manifestants. on dit « mais si vous laissez entrer, laissez nous sortir. » réponse : Non.
On demande où on peut sortir d’un geste de la main un gendarme nous indique à droite (pour eux) donc on part vers l’avenue de la soeur Rosalie il est 14h lacrymo jetée pas loin, on court
avenue Rosalie, des gens demandent aux FDO de nous laisser sortir. ils sont aspergés de gaz à bout portant, direct dans le visage on repart paniqués pour essayer Blanqui.
Mais on voit bien que le coin est dans un nuage de gaz, plus les détonations. on pleure, la peau nous brule salement. d’autant qu’on a aucune protection contre ça les cafés ont fermé leurs portes demi tour
là il y a une boulangerie, qui ouvre ses portes pour faire entrer les gens. qu’elles (les boulangères, adorables) soient chaleureusement remerciées, de tout coeur. on s’y réfugie.
on y reste deux heures. impossible de sortir. la situation sur la place est hyper confuse. On voit passer les street medic qui portent un jeune gars la tête en sang on discute avec des GJ de Lyon qd il y a des gaz, on s’accroupit (ça rentre qd même dans la boulangerie)
un copain par sms me dit qu’il y a une sortie av d’Italie ouais, mais comment faire pour traverser la place??? Le préfet annonce que tout ceux qui sont sur la place seront arrêtés. La belle affaire, on y était en toute légalité. on y est coincées à cause de la souricière.
vers 16 h 30 ça semble se dégager un peu devant notre boulangerie. on se dit qu’on va essayer de sortir et faire le tour de la place par la gauche, car à droite, c’est hyper tendu. on repasse donc devant la mairie
et là une charge qu’on avait pas vu venir fonce vers nous, on court pour s’échapper, on repasse avenue des Gobelins, tout le monde court, paniqués. On arrive devant le cordon qui bloque l’avenue des Gobelins
Une femme de notre groupe crie, laissez nous sortir, s’il vous plait, soyez humains. un flic s’écarte. un autre cherche à l’en empêcher, mais il tient bon et on peut enfin sortir On descend l’avenue, pour partir, mais là, on voit monter une charge monter le bv à fond de train
Donc c’est reparti, on se réfugie dans la rue transversale, vers le boul de l’hôpital. mais qd on s’approche, on voit qu’il est noyé dans les gaz. des gens courent dans notre direction en disant « partez! » on pleure à nouveau, on sait pas où aller. tout le monde court, paniqué
la charge des Gobelins est passée, on reprend le boulevard. on finit par arriver à Gobelin où on peut enfin se poser. Il est 17 h 30 On a eu de la chance
mais cette répression, ce refus de laisser sortir les gens tout en en laissant d’autres entrer pour qu’ils se retrouvent dans la souricière, ces gazages permanent, les grenades qui pètent de partout c’est indigne d’un état démocratique.
Retour sur les ronds points : témoignage en Haute Savoie
Malgré le froid, les gilets jaunes d’Alby occupent le village du rond point avec chaleur et détermination
Dimanche 17 novembre
Dès 11H00, au rond point d’Alby, le village des Gilets jaunes reprenait de la couleur.
Si le jaune était bien visible, d’autres couleurs, plus discrètes, celles de la solidarité et de l’amitié, réunissaient l’ensemble des participants.
Pique-nique partagé autour de la table, tente cuisine bien achalandée, brasero bienvenu pour réchauffer les membres transis, lâcher de ballons pour signaler au plus grand nombre que l’espoir d’obtenir de véritables avancées sociales était chevillé au corps de chaque participant.
Des musiciens gilets jaunes sont venus enchanter le groupe avec des chansons reprises en cœur.
Des Gilets jaunes qui n’oublient pas le combat citoyen en proposant de signer le référendum contre la privatisation des aéroports de Paris pour défendre le bien commun des services publics .
Tout le long de la journée, les témoignages de sympathie se mesuraient aux nombreux coups de Klaxon complices, ce qui réchauffait le cœur de Jacqueline :