L’actuel mouvement dit des « gilets jaunes » est un incontestable mouvement populaire de contestation de la politique menée par le pouvoir macronien.
Au-delà de la diversité et d’une certaine confusion des revendications, c’est le caractère de classe et d’injustice de cette politique qu’il remet en cause de manière forte et originale, ressemblant par là-même à ce qui s’est exprimé dans le pays en mai 2005 débouchant sur un non de classe au projet de constitution européenne.
Pour le mouvement syndical, il ne s’agit pas de rejoindre ce mouvement, de le récupérer ou de se mettre à sa remorque.
D’autant que – trait régressif et de prévalence de l’idéologie dominante valorisé par les médias dominants – il refuse toute intervention syndicale ou politique.
Mais il ne s’agit certainement pas non plus de dénigrer un mouvement formé et soutenu en premier lieu par les classes populaires ni de le laisser en proie à toutes les tentatives de diversion et notamment celles de l’extrême-droite.
Ce dont il s’agit c’est de faire faire un bond en avant à la convergence des luttes en mettant en avant la cohérence d’une plate-forme revendicative qui remette en cause radicalement la cohérence réactionnaire et globale de l’entreprise macronienne, au service du MEDEF et entièrement cadrée par les directives européennes, et donc dans un premier temps de mettre un coup d’arrêt à cette véritable agression sociale !
Ainsi que le propose par exemple l’Union locale de Tourcoing comme d’autres structures de la CGT, il s’agit donc entre autres :
– de dénoncer la politique fiscale de classe du gouvernement Macron qui exonère toujours plus les riches et les grosses entreprises et frappent toujours plus les classes populaires notamment par le biais des impôts indirects.
– de mettre en avant l’exigence d’une augmentation générale des salaires et pensions.
– de dénoncer l’alibi mensonger d’une taxation écologique punitive en exigeant la taxation du kérosène aérien, et d’exiger le déploiement de transports en commun visant à la gratuité, le ferroutage pour le transport de marchandises, l’abandon de la contre-réforme et de la privatisation de la SNCF, le maintien de toutes les lignes dans les régions …
– d’en finir plus généralement avec la destruction des services publics en matière de santé, de la poste… et avec les privatisations prévues sur le modèle scandaleux de la privatisation des autoroutes…
Les actuelles propositions des directions syndicale nationales, le refuge derrière la présence dans le mouvement de l’extrême-droite ne sont pas à la hauteur de l’enjeu et ne correspondent pas à la situation!
Alors que de nombreux syndicalistes participent aux blocages des gilets jaunes et que de nombreuses bases syndicales appellent au rapprochement entre « gilets jaunes » et « gilets rouges », il convient donc comme vient de le faire la CGT Total de La Mède de « donner de l’air » au mouvement en appelant à l’action, aux manifestations et à la grève partout où cela est possible sur la base des revendications communes aux salariés, aux précaires et de faire progresser la conscience de la communauté des intérêts des couches populaires et des classes moyennes menacées de déclassement.
Le Front Syndical de Classe, 22 novembre 2018
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