Après les annonces de suppression massive d’emploi par General Electric suite au rachat de la branche énergie du groupe Alstom, c’est maintenant la branche transport qui est frappée.
Alstom a annoncé en catimini le 7 septembre – pendant que la SNCF et la direction d’Alstom vocifère sur le développement du TGV du futur – la fin de la production de trains et de l’ingéniérie de l’usine de Belfort. Cette nouvelle fermeture d’usine concerne 400 des 480 salariés du site. Seules seraient maintenues les activités de maintenance et de réparations. On peut d’ailleurs se poser la question de jusqu’à quand ?
Sans doute soucieux d’éviter les vagues, la direction de l’usine indique qu’elle proposera un transfert vers une autre usine du groupe. Mais combien d’ouvriers et de familles vont rester sur le carreau ?
Dès l’origine, le PRCF avait alerté – témoignant son total soutien aux travailleurs d’Alstom – que le démentellement d’Alstom conduirait à agraver la désindustrialisation du pays et le chômage. Privant la France de capacité de production et de savoir faire indispensables et stratégiques à l’heure de la transition énergétique. Proposant au contraire du dépeçage par GE ou Siemens (le choix défendu par le ministre de l’économie d’alors le PS Montebourg) une nationalisation d’Alstom pour constituer un grand pôle public de l’industrie, adossé à un grand pole public des transports et de l’énergie. Mais cette solution, évidente et de bon sens, a été rejetée. Il est vrai qu’elle est interdite par l’Union Européenne qui consacre le dogme de la concurrence libre et non faussée pour favoriser les monopoles privés (à l’image de GE ou de Siemens)
Rappelons qu’au titre de cette même concurrence « libre et non faussée » la SNCF -groupe toujours public – vient de passer un contrat pour 40 locomatives – qui aurait pu être produite à Belfort – auprès du groupe allemand Vossloh. Un marché de 140 millions d’euros. En 2004 profitant des difficulté financière d’Alstom, ce même groupe avait racheté les usines alstom de Valence en espagne
A lire :
- L’affaire Alstom : désindustrialisation, chômage et magouille, retour sur l’un des scandales de l’année 2015
-
Alstom General Electric : le résultat des promesses du gouvernement chômage et désindustrialisation.
Le contrat d’Alstom aux États-Unis : Un succès industriel… mais sans emploi en France !
lundi 29 août 2016
« Historique », « contrat du siècle », les superlatifs s’enchaînent depuis samedi pour qualifier le contrat que vient de décrocher Alstom aux États-Unis.
Nous aimerions nous réjouir à l’unisson et considérer que « ce succès rejaillira sur toute l’économie française » et pouvoir saluer un retour de politique industrielle dans notre pays.
Qu’en est-il en réalité ?
Après avoir vendu Péchiney, Arcelor, Alcatel, Lafarge, c’est le démantèlement d’Alstom qui a eu lieu le 2 novembre 2015, avec la vente des activités énergie à Général Electric, vente qualifiée à juste de titre de « scandale d’État ».
Deux mois après, le géant américain a annoncé qu’il allait supprimer 6 500 postes en Europe en 2016 et 2017 dont 765 en France.
Aujourd’hui, l’entreprise Alstom est entièrement recentrée sur le transport ferroviaire.
Quelles seront les retombées du contrat à hauteur de 1,8 milliard d’euros passé avec la compagnie ferroviaire américaine Amtrak ?Alstom fera fabriquer aux Etats-Unis à Hornell le « TGV » américain. Ce site de production assurera aussi la maintenance de ces trains pendant 15 ans avec une option de 15 années supplémentaires. Ce contrat devrait créer 400 emplois dans l’État de New-York, ce qui est une bonne nouvelle pour les citoyens américains.
Les sites français d’Alstom sont, quant à eux, dans une situation préoccupante de manque de charge.Ce sont donc les actionnaires qui vont bénéficier en premier lieu de cette aubaine. Ainsi, la deuxième place européenne et la troisième place mondiale de la France en termes de hausse des dividendes, derrière les Pays-Bas et la Corée du Sud se voient renforcées (avec déjà une hausse de 11,2 % des dividendes versés au deuxième trimestre avec plus de 35 milliards d’euros…).
On se trompe si l’on pense que la nécessaire réindustrialisation du pays ne passe que par l’exportation de notre technologie.
L’argent engrangé doit servir impérativement à développer les capacités humaines ; c’est-à-dire la formation, la qualification, les salaires, l’investissement pour moderniser l’appareil industriel, la recherche et développement.
Sous peine que le seul profit tiré de cette « affaire du siècle » soit la « fierté » de voir des rames de couleur bleu blanc rouge circuler aux États-Unis…
Montreuil, le 29 août 2016
Arrêtons la mondialisation capitaliste, ça suffit!!.