Par la commission Education nationale du PRCF – 13 janvier 2024 – Après avoir essoré le très réactionnaire gouvernement Borne au service du grand patronat dans sa guerre de classe permanente contre les travailleurs de France, et tout en usant de toutes les ficelles antidémocratiques et anti-parlementaires que lui offrait la Constitution autoritaire de la Vème République, Macron s’est vu contraint de remanier le quarteron de courtisans lui servant de ministres pour s’attacher les services d’une équipe encore plus fascisante recrutée dans tout ce que la Macronie et la Sarkosie compte de barons haineux, réactionnaires… et millionnaires.
On peut ainsi remarquer qu’il a fait disparaitre le ministère des Affaires étrangères, dissous dans celui de l’Europe, celui de la Santé, dissous dans celui du Travail et celui de l’Education nationale, dissous dans celui des J.O…
Le programme est clair: réarmement et régénération. C’est clairement dans l’idéologie fasciste que se trouve son inspiration.
Tous ceux qui, organisations syndicales enseignantes en tête, ont vu en Macron un barrage progressiste au lepénisme et qui ont passé par profits et pertes son projet de dissolution de la République française dans l’impérialisme européen fascisé, projet clairement établi dès lors que la classe dominante capitaliste en avait fait son champion en 2017, doivent examiner leur responsabilité, non pas dans le « réarmement » euro-atlantique et euro-fascisant du macronisme à bout de souffle, mais dans le DESARMEMENT idéologique au long cours de la gauche populaire et du syndicalisme ouvrier, enseignant et étudiant. Leur européisme forcené les a conduits à refuser de voir et de dénoncer la fascisation que dénonçait le PRCF depuis longtemps.
Amélie Oudéa-Castéra, c’est directement le grand Capital français, voire international, qui est nommé à la tête de l’Education Nationale.
Avec Amélie Oudéa-Castéra, c’est directement le grand Capital français, voire international, qui est nommé à la tête de l’Education Nationale.
Mme Oudéa-Castéra est la fille du directeur de Publicis, elle est la nièce et la cousine du potentat médiatique Duhamel-Saint-Cricq. Elle intègre les French-American Young Leaders (une officine de recrutement de l’impérialisme américain depuis 1981) dès 2008 puis l’équipe dirigeante d’AXA et de Carrefour.
Son mari, Frédéric Oudéa, sarkozyste pur jus, est l’ancien patron de la Société Générale (principale banque française impliquées dans les Panama Papers) et actuel président du géant pharmaceutique Sanofi. Avec cette clique pseudo libérale, le Capitalisme Monopoliste d’Etat qui fusionne le haut appareil d’Etat et l’oligarchie des monopoles capitalistes privés, se porte mieux que jamais aux dépens de la République sociale des citoyens souverains.
Car Oudéa-Castéra ce n’est pas la République, ni l’intérêt général, c’est le CAC 40 et l’impérialisme américano-européen en personne.
Qui peut s’étonner que, flanquée du premier ministre Attal, lui-même biberonné dans l’entre-soi de l’Ecole privée Alsacienne (choisie également par l’ex ministre de l’éducation Ndiaye pour ses propres enfants…), cette habituée des conseils d’administration du CAC 40 ait choisi pour sa première déclaration d’insulter l’école de la République et de revendiquer son séparatisme grand-bourgeois.
Pas un dérapage mais un programme: celui de la violence de classe
Il ne s’agit pas là d’un dérapage mais d’un programme: celui de la violence de classe, à l’encontre de ceux dont Macron dit qu’ils ne « sont rien ».
En effet, Médiapart a révélé que les trois héritiers Oudéa-Castera (âgés de 13 à 18 ans) sont scolarisés à Stanislas c’est-à-dire dans un établissement privé catholique rigoriste, fréquenté uniquement par la grande bourgeoisie catholique. Or, selon Médiapart, cet établissement est pointé du doigt par un rapport que l’administration de l’Education nationale refuse de publier, dans lequel sont relevées des pratiques homophobes et anti-avortement clairement contraires aux principes que la République a l’obligation d’imposer aux établissements privés sous contrat (Stanislas est bien sous contrat, c’est nous qui payons !) ou pas, la loi et les droits de l’homme s’appliquant par définition à tout le monde. Rappelons d’ailleurs que dans l’enseignement privé dont 95% est confessionnel catholique, la loi de 2004 sur la laïcité ne s’applique pas
Il y a là un conflit d’intérêts évident. Pourtant, Mme Oudéa-Castera s’est permis de répondre aux questions de Médiapart avec une morgue et un cynisme absolus :
ses enfants sont scolarisés dans le privé séparatiste car, dit-elle avec un mépris souverain, l’école de la République (Ecole Littré pourtant située au cœur des beaux quartier parisiens) n’assurerait pas les remplacements « avec sérieux »; pire, c’est à Stanislas, loin de l’école de tous que ses enfants seraient en sécurité et pourraient se faire des amis. Et, en sus, comme la famille habite le 6e arrondissement, rue Stanislas, précisément, elle a fait « un choix de proximité » (écologique, somme toute ?)
Comprenez-bien qu’un héritier Oudéa-Castera n’est pas rien, lui !
Il ne peut fréquenter l’école de la plèbe (voyez la déconnection quand la plèbe ainsi méprisée prend le rôle d’une vile populace aux yeux des beaux quartiers de la capitale).
Cette école publique où la Commission européenne, sous la plume de Fillon, a imposé le socle commun de compétences débilitant (auquel les sociaux-démocrates ont associé, hypocritement et sans rien changer au fond, le mot culture pour s’attacher les bonnes grâces de syndicats complaisants). Un héritier du CAC-40 ne doit pas avoir à subir la réforme Blanquer du lycée, ni devoir s’entasser dans des classes à l’effectif pléthorique, encore moins devoir se passer d’enseignants compétents recrutés pour leur excellence disciplinaire, voire se passer d’enseignants tout court du fait des coupes budgétaires imposées par la Commission européenne et les critères de convergence de l’Euro.
Pour contrer la destruction par les capitalistes et leur UE de l’Education nationale, rejoindre et renforcer le PRCF
C’est pourquoi, pour défendre les conquêtes de Condorcet, de Jean Zay et d’Henri Wallon, il faut rejoindre et renforcer le PRCF pour que la classe travailleuse de France puisse disposer à nouveau de l’outil dont elle a besoin pour se défendre, puis pour gagner : un véritable Parti communiste, allié à des syndicats affranchis de toute illusion sur la « construction » européenne du capital.
Rappelons que s’il n’y a plus suffisamment d’enseignants en France, c’est parce que les cures d’austérité imposées par Bruxelles ont tellement appauvri la France qu’elle n’est plus capable d’en former suffisamment, tandis que nombre d’étudiants capables d’enseigner se détournentd’une carrière qui a vu son salaire divisé par deux en quarante ans sous les effet du gel du point d’indice imposé par Bruxelles au nom de l’euro.
Mme Oudéa-Castéra sait tout cela. Le père des ses enfants a soutenu Fillon, Chatel et Ferry. Elle participe à un gouvernement qui, de Blanquer à Attal, a sciemment et méthodiquement organisé les dysfonctionnements dont elle refuse que ses propres enfants pâtissent, cependant que ce même gouvernement subventionne grassement l’établissement séparatiste parisien qui garantit l’avenir de sa progéniture, heureuse et sereine.
Ces déclarations sont graves et inacceptables, car en plus d’insulter les agents sur lesquelles elle exerce une tutelle, non pour son propre compte, mais pour le compte de la Nation, elles fracturent ce qui reste du pacte républicain. Une ministre ne peut revendiquer de la brioche pour ses héritiers quand elle prive de pain les enfants du citoyen lambda. En République, elles devraient conduire Mme Oudéa-Castéra à la démission immédiate. Ajoutons combien cet épisode révèle l’hypocrisie avec laquelle nos ministres « défendent la laïcité » : chasse à l’abaya et aux kimonos un peu trop longs dans le public où s’applique la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostentatoires, fermeture programmée du lycée Averroès à Lille – l’un des rares lycées musulmans, malgré des rapports d’inspection favorables… -, mais bienveillance extrême envers la « mixité » public – privé, lorsqu’il s’agit de l’enseignement catholique qui représente plus de 95% du privé en France, et surtout, à l’encontre du privé de classe le plus ségrégatif, catholique ou pas, malgré les alertes de l’Inspection générale à propos du collège-lycée Stanislas. Une fois encore, le « deux poids deux mesures » discrédite définitivement nos champions des « valeurs de la République ».
Si Mme Oudéa-Castéra, comme ses complices peut se permettre une telle morgue et un tel cynisme en revendiquant de détruire les services publics qui sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas tandis qu’elle choie les enfants de sa caste, c’est que depuis la chute du camp socialiste et la désintégration galopante de la République française sociale et souveraine dans l’Union européenne, la réaction profite de l’absence d’un grand Parti communiste réellement au service de la classe ouvrière de France, Parti à même de défendre à la fois le monde du travail et la dignité de notre pays. Car oui, le programme des Macron, des Arnault, des Oudéa-Castéra c’est l’injustice et la violence de classe. C’est l’essence même du capitalisme que de construire l’accumulation gigantesque et indécente de richesses pour quelques-uns par le biais de l’exploitation de la masse.
Il est sain de s’indigner des propos de cette nouvelle Marie-Antoinette, mais surtout, il faut s’en prendre au capitalisme et à son arme en France et en Europe : l’UE construite par et pour lui et contre lequel la classe ouvrière, alliée aux travailleurs de l’enseignement et aux usagers de l’école, ne peut renoncer à lutter si elle veut pouvoir conserver quelques droits… et passer à la contre-offensive.