Défendons nous en défendant le souvenir du communiste Georges Marchais
L’entêtement de la droite revancharde villejuivoise qui a voulu rayer Georges Marchais, député historique de Villejuif et secrétaire général du PCF, de la mémoire des travailleurs villejuivois, appelle plusieurs remarques :
Cet acharnement relève de la négation de l’histoire. G. Marchais a existé, milité, marqué fortement Villejuif et notre pays au fil de mille luttes sociales qui ont fait avancer le monde du travail et la France ; le fait que le nom de Georges continue de hanter la réaction tant d’années après la mort de notre camarade, confirme que son nom est bien plus vivant que celui de bien des personnalités dont le nom n’est DEVENU consensuel que parce qu’on a oublié leur bilan réel, voire leur existence ;
Ensuite, cet acharnement montre la bêtise extrême de l’anticommunisme : si le communisme était aussi « mort » qu’on veut bien le dire, on ne voit pas pourquoi l’on s’acharnerait tant sur ceux qui l’ont incarné historiquement : on ne tue que les vivants. Que même mort, un ouvrier communiste dirigeant d’un parti de masse suscite la haine de la réaction montre bien que, plus que jamais, « un spectre hante l’Europe », comme le disait le Manifeste communiste de Marx et c’est toujours le spectre du communisme.
Comment en serait-il autrement alors que dans la dictatoriale Europe actuelle, les contradictions entre le capital, plus offensif et agressif que jamais, et le travail, plus précarisé et exploité que jamais depuis 1946, ne cessent de s’exacerber ;
Comme l’œuvre de tout dirigeant communiste, l’œuvre de G. Marchais est soumise au débat et à la discussion. Mais qui pourra contester que constamment, ce militant est resté proche de la classe ouvrière dont il était issu et que, notamment en 1992, lors du référendum sur Maastricht, Georges ait porté avec force la protestation populaire et patriotique contre l’Europe supranationale qui étrangle aujourd’hui notre pays ?
Combien de travailleurs et de républicains voudraient-ils trouver aujourd’hui des défenseurs conséquents du « produire en France » et de l’indépendance nationale ? Combien d’entre eux, qui n’étaient pas toujours d’accord avec Georges, regrettent-ils le temps où le PCF ne prenait pas de gants avec l’ennemi de classe, où il rejetait à 100% l’UE de Maastricht, où il appelait un chat un chat et où il défendait à la fois le drapeau tricolore de la Nation et le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau ?
Il n’est pas nécessaire d’assumer à 100% toutes les décisions prises par le PCF à l’époque où G. Marchais en était le premier dirigeant pour comprendre que tous les communistes, tous les travailleurs conscients, mais aussi tous les démocrates et patriotes conséquents peuvent et doivent aujourd’hui, non pas « défendre Georges Marchais », mais SE défendre AVEC le souvenir de G. Marchais, dont il ne faut pas livrer le nom à la droite réactionnaire dont les orientations idéologiques bordurent désormais celles de l’extrême droite.
C’est l’honneur et l’intérêt vital des communistes et des démocrates de France de ne pas laisser la droite pseudo-républicaine nier la mémoire ouvrière et communiste de ce pays comme elle l’a déjà fait à l’Est de l’Europe en favorisant la résurgence des fascistes et des néonazis.
Ne nous laissons plus humilier ! Ripostons avec force à toute manifestation de l’anticommunisme, car celui-ci creuse le lit du fascisme ! En réalité, sans un vrai, sans un grand Parti franchement communiste défendant la classe ouvrière, combattant l’UE supranationale, l’euro et l’OTAN, notre peuple est voué aux pires aventures.
Alors que nous approchons du 95ème anniversaire du congrès de Tours, ne laissons plus nulle part débaptiser une rue ou une place portant le nom d’un(e) communiste ou d’un(e) révolutionnaire sans opposer ensemble une forte résistance républicaine ; il y va à la fois du respect dû aux militants décédés, de notre dignité au présent et de la possibilité de faire renaître l’espérance du vrai changement dans notre pays.
Léon Landini, , militant communiste, ancien résistant.