Ce 25 octobre 2023 à Marseille, c’est au frère d’arme de Léon Landini président du PRCF, son camarade résistant communiste FTP MOI Missak Manouchian, emblème de la mobilisation antifasciste, que les militants du PRCF et des JRCF ont rendu un hommage.
Un hommage militant pour appeler à poursuivre dans les enjeux d’aujourd’hui le combat contre le fascisme, pour la paix. Pour faire entendre une voix de liberté, de fraternité et d’internationalisme, de souveraineté nationale, d’égalité et de justice, c’est à dire la voix de la paix face aux tambours de guerre de l’impérialisme de l’Axe capitaliste euro atlantique USA UE OTAN. Ceux-là qui soutiennent de longue date, depuis bien avant les terribles et cruelles exactions du Hamas le 7 octobre, l’escalade sanglante de la guerre au Moyen Orient, détruisant la Palestine sous la colonisation et un régime d’apartheid, et Gaza sous les bombes tout en poussant les feux de la fascisation en France, pour écraser partout les peuples et faire taire les travailleurs.
La prise de parole, pour la paix, contre le fascisme
Le PRCF et les JRCF sont présents ce mercredi 25 octobre pour se recueillir devant la stèle de Missak Manouchian, ouvrier et poète arménien, syndicaliste et militant communiste antifasciste, résistant et FTPMOI. Son parcours fait pleinement écho avec les récents événements dont nous sommes témoins au Moyen-Orient. Manouchian a fui le génocide arménien et arrive orphelin en 1925 ici, à Marseille. De là, il s’est battu toute sa vie, jusqu’à son exécution en 1944 par les milices nazies, contre l’oppression capitaliste et la plaie fasciste, pour l’internationalisme prolétarien et la victoire de la classe ouvrière.
Comment ne pas voir alors toute la saillante actualité de son histoire, lorsqu’aujourd’hui, en France, ceux qui militent pour la paix sont lâchement réprimés par le gouvernement Macron-Darmanin, aux ordres de l’UE et de l’OTAN ? Comment ne pas être alertés par ces manifestations interdites, ces verbalisations arbitraires ou carrément les tentatives d’expulsion, comme ce fut le cas pour Mariam Abou Daqqa, militante féministe de la cause palestinienne qui a été arrêtée et assignée à résidence lundi dernier. Comment enfin ne pas déceler dans cette criminalisation de toute opposition anti-impérialiste, progressiste et anticapitaliste, le signe évident d’une marche toujours plus soutenue vers le fascisme ?
L’exacerbation du conflit israélo-palestinien le 7 octobre a été l’occasion pour le pouvoir marconiste, nombre de députés « Renaissance » et LR ainsi que la meute des grands médias et journaux détenus par l’oligarchie capitaliste, d’instrumentaliser la dénonciation des seules exactions cruelles du Hamas en masquant, comme à leur habitude, l’Histoire. Faisant raisonner les tambours de guerre plutôt que de construire les voies de la paix. Et cette histoire c’est plus de 75 ans de crime contre l’humanité perpétré par Israël, bien protégé par les « gendarmes du monde », 75 ans de droit international, de résolutions de l’ONU bafoués. Cette histoire c’est aussi l’appui de l’impérialisme occidental à l’émergence de l’islamisme, aux phalanges djihadistes d’abord tournées contre les nationalismes arabes menant la décolonisation, ensuite contre les aspirations progressistes notamment en Afghanistan et pour affaiblir la Russie soviétique puis la Russie en Tchétchénie. Et plus récemment soutenues pour diviser et semer la guerre civile en Syrie. En Palestine même, c’est Netanyahou qui a appuyé la montée du Hamas pour discréditer la cause palestinienne, affaiblir l’OLP et ainsi tenter de liquider l’émergence de l’Etat palestinien. En bref 75 ans de persécution du peuple palestinien, mais aussi d’écrasement des voix progressistes et pacifiques en Israël par un régime d’extrême droite, qualifié d’apartheid par les Nations Unies. Le gouvernement Macron, et plus globalement l’ordre euro-atlantique, cautionne les actes de Netanyahou qui ont pour objectif le nettoyage ethnique pur et simple. Les 6000 civils tués, les bombardements d’hôpitaux, le blocus de Gaza et ses conséquences humanitaires désastreuses sont sans importance. C’est un véritable siège qui est entrepris par l’armée suréquipée d’Israel à l’encontre d’une population dont les 40% sont âgés de moins de 14 ans. Mais « circulez il n’y a rien à voir » nous disent-ils.
Or, face à ce déni de justice et ce climat belliciste mondial, les militants franchement communistes du PRCF et des JRCF ne restent pas muets. Il est de notre devoir, comme le fit Missak Manouchian après la tentative de coup d’État fasciste de 1934, de s’engager dans la lutte contre le capitaliste et ses infames rejetons que sont l’impérialisme et le fascisme. Le PRCF combat « l’union sacrée », liberticide et porteuse de morts, qu’elle soit en Palestine en Ukraine ou à Taiwan. Le PRCF dénonce cette propagande de guerre et la politique étrangère dictée par l’UE OTAN que mène la France depuis des décennies. En ce sens, le PRCF œuvre pour un front antifasciste, patriotique, pacifique, populaire et écologiste, ouvert à tous les mouvements et citoyens épris de paix, d’indépendance nationale et de fraternité humaine. Tous ensemble et en même temps, reconstruisons le parti communiste ainsi que ce front progressiste dont nous avons besoin. L’heure est à faire front uni contre la fascisation, pour la liberté et la paix
Pour terminer je vais vous lire un poème de Manouchian, paru dans l’Humanité en 1934 :
Avant la tombée de la nuit, tu as parcouru le monde,
Tu nous apportes l’écho de tous les horizons de la vie,
De toutes ses mains usées par le travail, des luttes et des victoires,
Ton appel semblable à la lumière sans entrave des rayons de l’aube.
Transi et fouetté par la tempête, tu es le feu qui nous réchauffe.
Dans l’obscurité maudite, de notre serment tu es la flamme ardente,
Flambée éternelle que les esprits en furie
Vocifèrent de leur haine impudente pour t’éteindre à jamais.
Il semble parfois que tu vas t’éteindre, cependant chaque jour
Des volontés d’acier t’attisent, te tiennent debout,
Et toi haletant, comme un apôtre aux jours de combat,
Tu montres le chemin de la lumière pour la grande victoire de l’Humanité.