Le Salon de l’Agriculture, après l’immense mouvement populaire pour refuser la contre réforme des retraites ordonnée par l’Union Européenne, après les Gilets Jaunes, après la révolte dans les banlieues et quartiers populaires aussi, est un nouveau symbole de la rupture entre les gouvernants bourgeois et la Nation travailleuse, ouvriers et paysans. Macron, avec toute la force du régime et son titre de président, n’aura pas réussi à parcourir le Salon de l’Agriculture. S’il a réussi à apparaître sur des images ce n’est que grace à une mise en scène digne des villages Potemkine de la Tsar Catherine de Russie ainsi qu’au déploiement de plus de mille CRS et Gendarmes pour vider les allées du Salon des paysans et agriculteurs en colère.
Des paysans qui par leur actions et de plus en plus leurs discours et leurs revendication démontrent qu’ils comprennent qui et quoi sont les causes de leurs problèmes. L’Union Européenne et ses batisseurs, les capitalistes. A l’image des actions contre l’agrocapitaliste Lactalis ou le démontage du stand de l’Union Européenne.
Evidemment, les médias des milliardaires gonflent à pleins poumons la roue de secours Le Pen pour la substituer à Macron le cas échéant pour la vendre comme repoussoir et verrou des élections. Mais est il encore nécessaire de rappeler que Macron ou Le Pen, pour les agriculteurs, pour les ouvriers, pour la France, c’est brun bonnet et bonnet brun. En effet, Bardella Le Pen sont pour poursuivre la destruction de la France par l’Union Européenne du Capital. Ce 25 février Bardella a, à nouveau et face caméra, déclaré qu’entre les paysans et le marché commun européen, l’euro, il choisit évidemment l’UE et l’Euro. Se prononçant contre le Frexit. Derrière l’usage d’une rhétorique « patriote », le RN, comme le FN et comme l’a toujours été la clique Le Pen, c’est les héritiers de la collaboration privilégiant toujours les intérêts de la classe capitaliste contre ceux du pays. Xénophobes oui, contre les travailleurs absolument, le RN est également antipatriotique.
Les agriculteurs en colère ciblent les capitalistes et leur Union Européenne
Le régime Macron : illégitime, minoritaire et toujours plus autoritaire et fascisant
Le RN le clame, entre l’agriculture française et l’Union Européenne il choisit… l’UE
Agriculteurs et paysans, ne vous trompez pas de colère. La solidarité de classe, pour défendre vos intérêts de travailleurs de la terre, elle est avec les communistes
La très capitaliste Géraldine Woessner explique la propagande médiatique des médias des milliardaires
A l’époque, je suis la droite, et N. Sarkozy. A l’époque, son équipe de campagne (nous sommes en 2007) invente un nouveau concept : les images tournées par le parti, revendues aux Chaînes TV. Elles sont incroyables, ces images… Le parti y met les moyens. Caméras montées sur rails, sonorisation, travelings sur le candidat… @UbOliver (qui rejoindra ensuite Eric Zemmour) est à la manoeuvre. C’est bluffant. Nos images pourries, tournées avec une Z7, font figure de film amateur des fiancailles de tante Thérèse. Elles montrent la réalité d’une campagne : les salles parfois à moitié vides, des huées à l’autre bout de la rue, les militants grimés en badeaux qui font la claque… Celles du parti racontent une fiction. Celle de l’inelluctable envolée vers le pouvoir…A l ‘époque, je tente de résister. Je hurle, je m’insurge, j’innonde mes supérieurs de courriels rageurs, pour les supplier de ne PAS reprendre à l’antenne les images de propagande du parti, mais de se contenter de celles de leurs journalistes (nous.) Je les fais bien ch….Et je gagne. La campagne de 2007, sur BFMTV, se fera à coup d’images semi-pourries… Jusqu’à cet ultime week-end, la veille du premier tour. A gauche, les images qui seront diffusées sur toutes les télévisions. A droite, la réalité grotesque.
À l’Elysée, Sarkozy reprend le système de « pool ». Pour ne pas gêner le PR dans ses interractions (ce qui est normal), une caméra l’accompagne et distribue les images à tous. Le contrat est de ne jamais quitter le candidat, cadré sur 2/3 mètres.Des images biaisées, aveugles à ce qui se passe autour. Je gueule comme un putois… Et je perds. Un temps, les TV dépêcheront leurs propres caméras, pour filmer le réel. Mais les chaînes sont devenues lowcoast. Rapidement, elles abandonnent. Trop cher. Trop lourd J’ai démisionné
15 ans plus tard, au salon de l’Agriculture aujourd’hui, nous avons donc vécu deux réalités. Celle de l’Elysée : un PR qui déambule et serre des pinces dans une foule chaleureuse, comme chaque année…Le grand public ne verra pas la réalité : un salon fermé au public, quasiment désert (hormis les gens qui tenaient leurs stands), les agriculteurs maintenus à 50 mètres de distance par 4 cordons de gendarmes et de CRS. Du jamais vu… Littéralement. Le Déjeuner du président, où 33 fédérations professionnelles étaient invitées, est un désastre : seules 2 fédés sont venues. Personne n’en saura rien : le pool n’était pas convié. Le public ne saura pas non plus ce qui s’est passé ensuite… Et que raconte @emma_ducros, journaliste agricole, sur les lieux. Alors que le président doit les visiter, les grandes interprofessions (céréales, betteraves, semences, oleoproteagineux…) ferment leurs stands. Il n’y a pas d’image = cela n’existe pas. Cette journée restera dans l’histoire du salon comme un fiasco, du jamais vu. Ce n’est pas un jugement : ce sont les faits. A partir de ces faits, une réconciliation sera construite – si on les regarde en face. Entendons-nous… Je n’ai absolument RIEN contre Emmanuel Macron. Je ne suis animée d’aucun esprit partisan, et je comprends TRÈS BIEN que ses équipes usent des possibilités qui leur sont offertes de tourner la séquence à leur avantage. C’est de bonne guère, naturel, humain. Mais j’en veux aux TV, aux chaînes infos, à leurs patrons… qui ont abandonné toute déontologie en renonçant à offrir à leur public une vue d’ensemble, seule porteuse d’une réelle information, pour d’uniques raisons financières. e sais que mes collègues de ces chaînes en souffrent, ils font admirablement leur boulot, rappellent les faits dans chacun de leurs directs… Mais qui écoute ? La plupart des gens regardent les infos sans le son. Ou écoutent distraitement. La force de l’image ballaie tout.
Dernier vendredi de campagne, le 1er tour de 2007 a lieu le dimanche. Nous nous retrouveons tous comme des cons, sur cette charette, à filmer le candidat à cheval. Naturellement, avec mon JRI, nous filmons tout ! Et envoyons un sujet très crique, 1’20 dans laquelle sont placés les champs-contre-champs, expliquées les manipulations… Mais le soir, au JT, la chaîne ne le diffuse pas.
A la place, elle passe 30 secondes des images de pool (à cheval). Je hurle à m’en péter la glotte. Explication : « nous avons explosé nos temps d’antenne réglementaire pour ce candidat, il ne restait que 30 secondes, on a pris les belles… »